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shakespeare - Page 6

  • Contre la psychanalyse

    Contre la tentative de Carl Jung de concilier psychanalyse et humanisme judéo-chrétien pour fonder une sorte de syncrétisme moderne (essai sur lequel la théologie des derniers évêques de Rome est bêtement recopiée), je voudrais rappeler une évidence chrétienne (à laquelle Jung fait seulement allusion, pour mieux l'enterrer) : la détermination au péché et à la mort est "inconsciente" ou "religieuse" : la Genèse des juifs ne place pas inutilement la force vitale à côté du tentateur, ni les Grecs le feu entre les mains du titan Prométhée.

    Au contraire, selon les apôtres chrétiens véritables, au premier rang desquels saint Paul et Shakespeare, le combat contre la mort et le péché est celui de la "science consciente". Au contraire de ce que prétendent des thaumaturges imbéciles, encore plus néfastes que Freud et Jung : de tout ce que l'homme, sous l'effet de l'inconscience, de la religion ou de l'opium, est capable, l'homme conscient le peut aussi. Simplement comme toute potion ou comme tout remède, tout alcool, au-delà de la dose nécessaire, l'inconscient est un pur poison.

    Ainsi l'inconscient et l'éthique pure, vidés du sens pratique qu'ils possédaient dans les religions païennes, sont d'une valeur spirituelle nulle et non avenue. Heidegger et ses disciples ne sont que de vieilles grenouilles de bénitier qui marmottent des prières pour se rassurer. 

    Damnés seront les hommes qui auront incité leurs semblables à la folie, au seul prétexte de leur propre vanité et faiblesse, et plus encore s'ils se disent chrétiens ou juifs que s'ils avouent, comme Nitche, leur haine de Jésus-Christ ou de ses apôtres. Ils les méprisent encore plus que moi, ceux qui dissimulent que Einstein ou Freud ont renié le dieu des juifs. Ils fabriquent de l'opium pur, et l'injectent directement dans les veines du peuple, ceux-là même qui ont l'audace de se récrier contre la folie du peuple et sa violence sanguinaire, dès lors qu'ils ne sont plus capables de la canaliser. A qui barre la route de l'homme vers la vérité et la sagesse, dieu et ses saints réservent leur colère.

  • Aux captifs...

    ...la libération.

    Encore faut-il éprouver l'enfermement et le poids des chaînes sociales, tel Hamlet au Danemark. Eprouver que dire "le lien social", c'est blanchir l'argent ; éprouver que l'argent est la traduction concrète du "lien social".

    S'il y a un esprit français, divergent de ce que leurs élites ploutocratiques voudraient qu'il soit (allemand), il est bien là, dans le mécontentement de la vie. Les Français sont le peuple le moins existentialiste de la terre, c'est-à-dire le moins socialiste, le moins clérical, puisque la foi est toujours faite pour donner un sens à l'existence, qui en soi en est dépourvue.

    Tous les penseurs existentialistes ont trempé ou trempent dans le crime de l'humanité contre elle-même, et c'est un scandale qu'ils continuent d'être enseignés en France, comparable aux méthodes de séduction des pédophiles. L'Education nationale, humaniste ? C'est un repaire de pharisiens, occupés à araser le plus possible l'esprit de résistance humaniste, dissuasif du civisme, qui n'a jamais engendré que les pires catastrophes.

    Vous voulez des noms ? Rabelais, Molière, Balzac, Bloy, Allais, Céline, Bernanos, Simone Weil... la liste est longue des artistes français dissuasifs de caresser la monstrueuse mécanique sociale dans le sens du poil. Tous empruntent la voie ouverte au milieu des factieux par l'épée de Shakespeare, et le malheur des derniers cités de cette liste vient de ne pas avoir reconnu assez l'appui que Shakespeare fournit à la pensée. Sauver Shakespeare des griffes du Grand Siècle satanique est la meilleure action que les Lumières françaises ont accompli, mais l'effort du clergé n'a pas cessé depuis pour faire en sorte de priver Shakespeare de son sens véritable. 

    Entendu que l'esprit du paganisme le plus terre-à-terre est celui de la médecine, on comprend que les thaumaturges ou les utopistes réformateurs de la société ne comprennent rien à Hamlet ou le vilipendent. Hamlet a la pointe de son épée posée fermement sur le garrot du destin. Il ne reste plus qu'à appuyer.

  • Sagesse et immortalité

    Toute pensée s'élève contre la mort, tout désir s'y plie ; voici ce que dit le grand roi Salomon, que Francis Bacon, alias Shakespeare, prit en exemple :

    "Méditant ces pensées en moi-même, et réfléchissant en mon coeur que l'immortalité est le fruit de l'union avec la sagesse, qu'il y a dans son amitié une noble jouissance, et dans les oeuvres de ses mains des richesses inépuisables, qu'on acquiert la prudence avec elle, et la gloire à prendre part à sa conversation : j'allai de tous côtés, cherchant le moyen de l'avoir avec moi."

    Sagesse, chap. IX, 17.

  • Art et Peuple

    Si même des artistes libéraux comme Delacroix ou Baudelaire, à demi possédés, ont pu discerner le caractère diabolique de la photographie (comme Aristote plus de deux millénaires auparavant), qu'en sera-t-il des chrétiens face au cinéma, "image animée de la bête", selon l'évangile ?

    Les Anglais ont cette vieille expression, qui remonte peut-être à Samuel Johnson ou Shakespeare, du temps où l'art et les artistes n'étaient pas entièrement conçus pour méduser le peuple : "Le diable habite la maison.", pour signifier à quel point le diable est familier de l'homme, prié dans l'ancien culte romain païen à l'intérieur du domicile ; il était naturel que le cinéma s'invite au coeur du foyer, comme le culte prométhéen est au coeur de l'inconscient collectif.

    "S'ils ont appelé le maître de la maison Belzébuth, combien plus les gens de sa maison ! Ne les craignez donc point : car il n'y a rien de caché qui ne doive se découvrir, rien de secret qui ne doive être connu. (...)"

    "je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive. Car je suis  venu séparer le fils de son père, la fille de sa mère, et la bru de sa belle-mêre ; et on aura pour ennemis les gens de sa propre maison (...)" Matth. X, XI.

  • La Guerre des Sexes

    Je consacre sur mon nouveau blog une note à la guerre des sexes, sans laquelle il n'y a pas de société possible ; je souligne que la fornication est l'enjeu de cette guerre, puis montre le rôle décisif joué par l'Eglise romaine (la prostituée) dans l'assignation de la fornication comme idéal social à l'Occident moderne, et non comme on peut le croire parfois, ou comme ils s'en prévalent avec un orgueil qui confine à la stupidité mercantile absolue, par de petits lobbys "homosexuels" qui n'existent que par le jeu de manoeuvres politiques qui les dépassent. Dans la guerre économique, le truc de l'identité homosexuelle est exactement le même procédé dont il est fait usage pour mettre le troufion au service de la patrie dans la guerre conventionnelle.

    Ainsi je ne fais qu'expliquer Shakespeare, quand l'université s'applique avec constance à le réduire à une énigme, avec l'aide de quelques romanciers porcins férus d'opéra tel Stendhal, afin de maintenir les Français dans un état d'inconscience maximum, et mieux les asservir ainsi à leurs idéaux petit-bourgeois médiocres (les explications françaises de Shakespeare sont parmi les pires, en dehors du fils de Victor Hugo qui a fait un effort pour le traduire correctement - en prose puisque Shakespeare est chrétien).

    - Hommes libres, haïssez la mer où les lâches trouvent la ressource pour se satisfaire de leur veulerie, et chérissez en revanche Shakespeare. Ne renoncez pas au combat avant de l'avoir entamé : c'est précisément là où les vieillards qui composent l'élite tendent un piège aux jeunes gens et font briller tous les avantages du confort intellectuel, jusqu'à l'humeur mélancolique du misanthrope qui a tout raté. Faites comme moi, torchez-vous le cul avec la culture moderne, laissez le cinéma aux nazis.

  • Shakespeare et la démocratie

    Shakespeare ne serait qu'un salaud comme Bertolt Brecht, si, après avoir souligné l'insanité mentale de l'aristocratie, il recommandait pour le peuple le même traitement juridique.

    D'autres aphorismes shakespeariens ici : http://antistyle.overblog.com

  • Comprendre Shakespeare

    Si vous voulez comprendre Shakespeare, et non vous résoudre comme tous les parasites qui remplissent l'université à des "énigmes", comprenez d'abord que, pour un chrétien, la vérité juridique équivaut au mensonge, c'est-à-dire au blanchiment de la fornication.

    La colère de Shakespeare vise le clergé, et derrière le clergé la science juridique ou mathématique des Egyptiens. Voilà pourquoi Satan n'a jamais eu d'ennemi plus redoutable que Shakespeare dans l'Occident. Aucune imagination ne s'est élevée plus haut que la sienne depuis, et les bibliothèque sont pleines de détritus, destinés à la fornication passive des intellectuels.

    Voilà pourquoi la fin de race hyperboréenne, mâtinée des deniers de Shylock, n'en finit pas d'instruire le procès d'Hamlet.

  • Illuminati et subversion du christianisme

    L'essayiste français Jacques Ellul ne parle pas de complot illuminati, mais de "subversion du christianisme" par les Eglises officiellement chrétiennes.

    Un lecteur attentif de Shakespeare constatera que le problème de cette subversion est déjà central dans la mythologie chrétienne de Shakespeare, à la fin du XVIe siècle. Les personnages de traîtres à l'esprit et à la lettre du christianisme abondent en effet dans le théâtre de Shakespeare : Copernic (alias Polonius), Gertrude, Thomas More, Wolsey, et bien sûr tous les rois "de droit divin" (dont même l'Eglise romaine officielle ne nie pas le satanisme désormais, bien qu'il serait plus utile de dénoncer dans la démocratie le même processus théocratique païen, et un stratagème idéologique plus pernicieux que le nazisme).

    Cette subversion est un phénomène décisif, au point qu'il est pratiquement impossible de comprendre l'histoire de l'Occident moderne sans l'intégrer. La contre-culture du complot illuminati peut donc permettre aux jeunes générations de recouvrir la conscience historique à qui elle a été délibérement ôtée pour le besoin de justification de l'éthique ou de la morale républicaine (voire remplacée par le culte identitaire nazi, instrument du fanatisme et du populisme).

    Complément de cette note sur mon nouveau blog parallèle : http://shakingspirit.overblog.com/complot-illuminati-2

    +

    The French essayist Jacques Ellul is not talking about the 'illuminati conspiracy', but about the "subversion of Christianity" by Christian official churches - Roman catholic first of all, then others.

    A careful reader of Shakespeare will find that this subversion is already the main subject of the Christian mythology of W. Shakespeare, at the end of the XVIth century - that there are many traitors to the spirit and the letter of the Gospels in the theater of Shakespeare: Copernicus (aka Polonius), Gertrude, Thomas More, Wolsey, and of course all the kings from "divine right" (which even the Roman Church does not deny Satanism now, though it would be more useful to condemn democracy, which is not less made with same theocratic pagan trick, and is more pernicious than nazism was).

    This betrayal must be understood, because it is major point in modern history of the Western world. What is prohibited as Jesus-Christ says -civilization aka Kingdom of God in this World- should be betrayed by clergymen and official Churches (to better cover up the truth at the source). USA are playing this game now, after Roman catholic Church before, of universal lie in the name of Ethics and Civilization. Between science, truth, and power, you must choose says Christian Revelation and Shakespeare, because they cannot go together.

  • Apophtegme

    Lorsque Shakespeare-Bacon était en vie, la Nature redoutait d'être vaincue.

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    When Bacon-Shakespeare was alive, the Nature was afraid to be defeated. 


  • Fin de l'Histoire ?

    C'est parce qu'il n'y a pas de morale ou d'éthique dans le christianisme que les chrétiens sont aussi attachés à l'histoire.

    Comment le chrétien comprend-il la civilisation ? Il la comprend comme l'ennemie de l'histoire, les pharisiens traquant le peuple hébreu dans le désert, puis les juifs et les Romains crucifiant Jésus sur la croix ; plus tard, Rome substituant sournoisement à l'Esprit la grâce et la providence, qui font étinceler les épées des soldats dans les batailles, leur donnent confiance, facilitent leur sacrifice sanglant... ce n'est qu'une fois réunis à la terre que ces braves, s'aperçoivent que leurs mères les ont fait cocus, comme Achille. Achille n'est pas brave, il est lâche, car la gloire est une forme d'imbécillité.

    La civilisation, comme une mer rouge, emporte des millions d'hommes. Et quand les chrétiens ou les juifs charnels prétendent "faire la civilisation", la terre dégorge parce qu'elle ne peut pas tout boire d'un seul coup.

    Dieu soustrait le peuple des Hébreux par Moïse au monde. Jésus-Christ parfait la mission en soustrayant l'individu à l'Eglise. N'ai-je pas raison ? Le goût de l'histoire ne vient-il pas toujours du dégoût de la morale et de l'éthique, de l'idée fixe du devoir ?

    (J'ai lu ton article sur A.J. Toynbee, Fodio ; quelles que soient ses intentions, bonnes ou mauvaises, il n'est pas aussi fort et pur que Shakespeare, qui ne trempe jamais, ne serait-ce qu'un doigt, dans le complot macabre de la civilisation : pour lui, pour nous, pour dieu.) 

  • 666 : l'enquête

    "C'est ici la sagesse ! Que celui qui a de l'intelligence compte le nombre de la bête ; car c'est un nombre d'homme et ce nombre est six cent soixante-six." (Apocalypse de Jean, chap. XIII-18)

    Je recopie ici un dialogue avec Fodio, qui creuse sur son propre blogue le thème de la lumière de Satan-Lucifer, opposée à la lumière divine (l'éthique hégélienne nationale-socialiste, adoptée de façon stupéfiante par la démocratie-chrétienne, tend d'ailleurs vers une lumière, dont la modélisation mathématique indique qu'elle est solaire et fonde un régime de droit analogue à celui des cultes solaires antiques).

    - La lumière luciférienne est associée à l'aurore et au réveil de la création des êtres animés, dont la Genèse raconte qu'elle fut le fruit du péché originel (chute et origine du monde vivant sont associés dans le christianisme, puisque la physique imprime le mode de raisonnement éthique ou moral, dit ("de la connaissance du bien et du mal") ; faut-il le rappeler, contrairement aux persiflages de certains démocrates-chrétiens, la biologie de l'évolution est incompatible avec la science chrétienne, pour la raison que si l'évolution explique "comment" le processus vital se déroule, suivant un déterminisme dont les mathématiciens déduisent le hasard, ou les prêtres païens "la providence" (la main magique d'Adam Smith dans le néo-paganisme capitaliste), elle ne dit jamais "pourquoi" ce processus s'est enclenché, ce qui constitue la vraie question scientifique. D'une façon qui prouve l'effet de l'inconscient, la démocratie-chrétienne, au nom du christianisme, énonce une pseudo-science bouddhiste.

    - à Fodio :

    - Le thème de la confusion entre l'épiphanie de l'esprit et l'aurore du matin (Satan-Lucifer) est au centre du "Hamlet" de Shakespeare. Comme je te l'ai déjà écrit, on lit mieux dans la version anglaise que le père de Hamlet -le spectre-, est une étoile (Chez Shakespeare, les "oiseaux du matin", comme le coq ou l'alouette, ont une connotation satanique : symboles de la culture de vie païenne, ils chantent l'éternel retour du soleil au petit matin.)

    - Le système babylonien dont tu décris la persistance dans les Etats-Unis, ou bien le système égyptien, outre leurs formulations juridiques, sont rattachés à des cultes, lunaire ou solaire. Bien sûr l'apparence chrétienne des Etats-Unis, elle, est plus étrange que le nazisme et le nitchéisme, ou les cultes païens "classiques" (même s'il n'y a pas besoin d'avoir lu et relu les évangiles pour reconnaître la bizarrerie du serment des chefs d'Etats d'Outre-Atlantique sur la Bible.)

    - Donc le 666 ne semble pas désigner un homme en particulier ; il y a plusieurs antéchrists dans l'histoire, mais ils sont animés par une puissance supérieure, d'ordre astrologique comme l'indique Hamlet, qui s'adresse non seulement aux astres, mais à certains astres en particulier. Le 666 désigne-t-il le soleil ? la terre ? la lune ? le système solaire entier ? Le secret de l'histoire de l'humanité est-il contenu dans la voie lactée, comme Dante Alighieri et Shakespeare le pense (bien que l'interprétation de Shakespeare diffère nettement de celle de Dante, puisque Shakespeare est pur de l'éthique) ? J'ai longtemps pensé au soleil, dont les systèmes anthropologiques antagonistes du judaïsme ou du christianisme traduisent le culte, proclamant la lumière "une" sans raison scientifique de le faire, mais bien juridique.

    - J'ajoute que la "meule de pierre" dont il est question dans la vision de l'apôtre Jean se rapporte elle aussi sans doute au système astrologique entier et à la rotation du système solaire (défendue par F. Bacon alias Shakespeare contre le mode de calcul égypto-copernicien). "Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et la lança dans la mer en disant : "Ainsi sera soudain précipitée Babylone, la grande ville, et on ne la retrouvera plus." (Ap. XVIII, 21). 

    - Le site d'où émane la carte indique à juste titre que la révélation chrétienne fournit le point de départ à l'intelligence des hommes en indiquant le caractère anthropologique du 666. L'homme-microcosme, et non pas inscrit dans la chaînes des espèces vivantes, et le produit d'un macrocosme qu'il reflète, selon l'illustration classique des artistes de la Renaissance qui, disposant le corps humain "en étoile", révèle cette origine marco-cosmique. Dans la sagesse grecque, le combat des titans contre Zeus illustre déjà la mobilisation de l'anthropologie contre dieu.

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  • Oecuménisme

    Un pote mahométan, plutôt curieux de nature, aimerait bien savoir ce que je trouve à redire à Mahomet ? Puisque Jésus est plus véridique que Moïse selon toi, me dit-il, pourquoi Mahomet qui est postérieur à Jésus ne le serait-il pas plus encore ?

    Pourquoi ? Parce que tous les prophètes sont anticléricaux : ils passent par-dessus le clergé pour s'adresser au peuple, et chaque fois leur intervention se justifie par la restauration de l'iniquité du fait du clergé. Tous, c'est-à-dire Homère, Moïse (dont certains prétendent qu'il a influencé Homère), Ezéchiel, Daniel, Jésus, Paul de Tarse, Shakespeare. Mahomet m'apparaît plutôt comme un réformateur du clergé, ainsi que nous en avons plusieurs exemples en France : les jansénistes de Port-Royal, ainsi que les philosophes des Lumières, qui se présentent largement comme un clergé nouveau.

    Mon oecuménisme s'arrête là. Il n'est qu'une feinte ou une impasse de la part des religions. Une impasse qui débouche dans l'absolu sur le syncrétisme, c'est-à-dire la gastronomie. Les religions recèlent le principe du schisme ou de la division, puisqu'elles imposent la conversion, nécessairement idéologique. L'idée même d'un dialogue oecuménique entre orthodoxes et catholiques paraît pure bouffonnerie, puisqu'ils se réclament du même prophète et de la même prophétie. Calculer le PGCD entre deux religions ? On ne peut calculer que le PGCD du mensonge.

    D'ailleurs la religion républicaine, dominante aujourd'hui, ne propose pas ses valeurs, elle les impose. Et comme l'idéologie libérale est encore plus puissante et sournoise, comme larvée, elle impose ses taux de conversion aux tenants des valeurs laïques républicaines. La conversion est faite pour donner le change.

  • Critique d'Ellul

    La subversion du christianisme dont parle Jacques Ellul, est le principal thème du théâtre de Francis Bacon, alias Shakespeare.

    Si la scolastique n'a jamais réussi à déterminer la confession de ce tragédien qui cite continûment les évangiles et les lettres de Paul - anglican ? luthérien ? catholique ? -, c'est notamment parce que Shakespeare n'ignore pas, pas plus qu'Ellul, que le christianisme n'est pas une question d'étiquette ou de confession, contrairement à la société qui ne peut s'en passer pour le besoin de sa police des moeurs.

    La subversion du christianisme fut aussi le propos de Martin Luther ou de Dante Alighieri, dont Shakespeare a tenu compte pour ne pas répéter leurs erreurs (L'astrologue Hamlet est allé étudier à Wittenberg, mais son chemin se sépare de celui de ses ex-condisciples Rosencrantz et Guildenstern) ; Shakespeare ne s'écarte pas de l'eschatologie ou de l'histoire, c'est-à-dire de l'apocalypse ; cela lui évite comme Jacques Ellul de devoir inventer une "éthique de la liberté" débile et en infraction avec l'explication précédente d'Ellul selon laquelle il n'y a aucune connotation juridique dans la liberté chrétienne.

    Une autre expression traduit l'ignorance d'Ellul de l'apocalypse, c'est celle "d'architecture en mouvement" pour la qualifier. Il ne saurait être question d'architecture du point de vue chrétien ou même juif. La doctrine hégélienne nazie mérite en revanche d'être qualifiée "d'architecture en mouvement", puisqu'elle n'est qu'une théorie du progrès juridique ou biologique vers un but abstrait, dont Karl Marx a montré qu'elle n'était qu'une statistique illusoire.

    On voit mal en quoi l'éthique de la liberté peut consister, en dehors de cette chose la plus inconsistante du monde qu'est la "démocratie" ? Et dans ce cas elle est exactement conçue comme le nazisme. On trouve cette vaine foi et ce vain amour chez Dante Alighieri pour une institution virtuelle qui serait vierge et pure, préservée enfin de l'odieuse fornication du clergé catholique romain par la laïcité. Idem pour Ellul, à cette différence que toute les formules éthiques ayant été essayée depuis Dante, et s'étant avérée plus funestes les unes que les autres, Ellul est obligé de sortir un lapin de son chapeau : "l'éthique de la liberté".

    Si Shakespeare évite d'entamer la construction du moindre édifice éthique ou politique, pour se consacrer entièrement au combat de l'esprit, ici et maintenant, c'est parce que l'histoire ne repasse pas les plats, tout se joue ici et maintenant, et il n'y a que de la pommade à concevoir l'avenir ; penser "éthique", c'est déjà manger les pissenlits par la racine, à l'heure noire où Shakespeare vit.

    Ellul hésita au seuil de l'apocalypse.

  • Gay Savoir Catholique

    Si l'on souhaite connaître Jésus-Christ et son message, on ne tiendra aucun compte des querelles touchant aux moeurs à l'intérieur de la Synagogue de Satan. Que l'on soit "pour" ou "contre" le mariage des gays, cela repose sur des positions économiques et sociales, dans un monde occidental dont les moeurs sont désormais principalement marquées par le mercantilisme et la publicité.

    Ces luttes intestines entre nantis constituent, comme la publicité commerciale, un viol de la conscience des enfants qui sont exposés à ces querelles où la vérité n'a pas de place, mais le mensonge sous la forme démoniaque des spéculations sociologiques. Probablement celui qui se définit par sa sexualité a subi un viol de sa conscience, et celui qui vit dans un monde qui le classifie en fonction de ses moeurs sexuelles, vit dans un monde barbare. Aucune doctrine sociale ne peut se passer du viol ; toutes trouvent un moyen subtil de le faire subir aux enfants. Shakespeare raconte comment dans "Roméo & Juliette".

  • Maths et Sentiments

    On constate que la matrice se consolide à la fois de la rhétorique sentimentale et des calculs mathématiques.

    Je parle ici sous l'autorité scientifique de Shakespeare, caractéristique du matérialisme occidental en raison de son mépris des mathématiques (dans lesquelles les vieux curés persans pédophiles trouvent la ressource pour abuser les gosses).

    Si les chrétiens n'aiment pas les mathématiques, c'est d'abord parce que la conscience des suppôts de Satan est ordonnée selon les mathématiques, de façon quasi-pavlovienne. C'est une bonne façon de reconnaître, dans le christianisme, les faux prophètes, que de savoir déceler la pente ou la dérivation mathématique de leur âme. De même que le goût de la musique fait suspecter, chez un soi-disant chrétien, le bouddhisme le plus éloigné du christianisme. Tandis que le Dalaï-Lama ne doit la vérité à personne, tout au plus quelques bonnes paroles sociales ou disciplinaires, le chrétien, lui, la doit autant qu'il peut.

    En causant un jour avec un professeur de mathématiques de New Dehli, curieux d'essayer la rencontre entre ce qu'il y a de plus distant dans l'espèce humaine, un Français et un mathématicien indien, quand pour conclure il me félicita pour ma vivacité d'esprit, je m'aperçus dans sa formule qu'il avait traduit mes dires à l'inverse de ce qu'ils signifiaient, à la manière des femmes qui ne prennent dans ce que vous leur dites, que les fleurs, par crainte de l'évanouissement ; si vous n'êtes pas primitivement d'accord avec une femme, la probabilité est très forte que vous ne le soyez jamais ensuite. Où les mathématiques seraient utiles -pour accorder les couples humains-, elles ne sont pas employées, ou peu, suivant la seule puissance de calcul des femmes. Si les femmes sont exclues de certains cercles maçonniques, c'est parce que le sens de la géométrie, chez une femme, est inné. Et c'est pour une raison voisine que, dans l'apostasie catholique romaine, les femmes ne peuvent exercer le ministère du culte ; la cristallisation envers le principe féminin est trop forte, d'une certaine façon, pour qu'une femme puisse endosser l'habit de prêtre sacré d'Isis, ou une femme intégrer la franc-maçonnerie traditionnelle. Même si les différences se sont beaucoup estompées, le luthéranisme est un christianisme moins efféminé que le catholicisme romain, proche de l'islam.

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    Les probabilités jouent à la fois en faveur des personnes sentimentales, et contre elles. C'est la raison pour laquelle il m'est difficile de ne pas voir la bobine d'un statisticien, sans imaginer le bicorne de cocu triomphant au-dessus. Cette manie des mères de famille nazies de vouloir que leurs fils fasse l'école polytechnique est largement suffisante pour mettre en doute le préjugé bourgeois selon lequel une mère de famille aime son enfant. C'est la principale raison pour moi de ne pas douter de la virginité de Marie : l'amour d'une mère pour son enfant est une théorie du niveau de celle qui consiste à faire passer l'algèbre pour une science, et le féminisme pour une humanisme ; automatiquement, une mère de famille est beaucoup plus proche d'Eve. Celle-ci est naturelle. Marie ne l'est pas, c'est une antifemme au sens où elle domine le mouvement naturel de sa chair et de son âme, ce que l'idée de "virginité" rend bien, à l'opposé de la prostitution ou de la virginité sacrée des païens, qui est une mystique sexuelle. 

    En même temps qu'il est le plus facile à traduire, le langage mathématique se soustrait complètement à la nécessité d'une traduction. Dans les mathématiques, la poésie atteint son point d'ineptie le plus élevé.

    Si le principe de précaution était efficace, on ne permettrait pas à des types comme Einstein ou tous les tocards qui grouillent dans les universités yankees de se divertir en dehors d'asiles d'aliénés bien gardés par des flics bornés. Même les ingénieurs, dont on sait que la conscience et l'humanisme se limitent au strict minimum, vu le nombre incroyable de machines de destruction massive qu'ils ont inventées, EN TOUTE INNOCENCE, sans compter le fil à couper le beurre, les ingénieurs eux-mêmes se demandent parfois s'il ne manque pas une case à A. Einstein.

    Le rapport entre le raisonnement mathématique et le raisonnement sentimental, c'est qu'il part du for intérieur, puis paraît définir ou envelopper quelque chose d'autre, autrui, et se séparer de l'origine, alors qu'il ne cesse en réalité de développer sa toile à partir du for intérieur. Merdre, la science est dite "expérimentale", mais elle part d'une hypothèse, l'origine, dont elle ne se sépare jamais ! Les sentiments visent-ils quelqu'un, ou ne sont-ils pas plutôt arachnéens, un filet jeté sur quelqu'un pour l'attirer à soi ?

    La culture de vie satanique est d'ailleurs très proche du sentimentalisme ou du vampirisme, manière de traduire la consanguinité d'une mère et de son enfant.

    On peut aussi bien parler de mécanique des sentiments, que du sentimentalisme des mécaniciens ou des mathématiciens. C'est sous le rapport des sentiments que le singe, ou le robot, est le plus près d'intégrer l'espèce humaine, et de lui donner des leçons.

    Les savants matérialistes combattent ce type de raisonnement qui a l'inconvénient de substituer le lien social à l'amour véritable, en faisant passer l'attraction entre les personnes, le besoin énergétique qui les lie, non seulement pour un principe régissant l'univers entier, mais en occultant en outre la division qu'il y a dans ces états apparemment unis. Les astres se repoussent-ils comme les amoureux, une fois qu'ils sont sevrés l'un de l'autre ?

    Sur le plan scientifique, le raisonnement mécaniste laisse le champ libre à la multiplication des hypothèses religieuses invérifiables, c'est-à-dire à des balivernes scientifiques du niveau de la démocratie dans le domaine politique. Je veux dire par là que cette idéologie est doublement marquée par le sentimentalisme et les mathématiques. Idéalement, la démocratie devrait trouver son point de fusion, si ce n'est déjà fait, avant d'exploser.

    Comme la démocratie, derrière le masque égalitaire que son clergé cynique lui fait porter, dissimule un régime concurrentiel, la science polytechnique, animiste et non matérialiste, religieuse plutôt qu'expérimentale, repose sur la concurrence, comme la niaiserie sentimentale trouve son impulsion dans le mercantilisme qu'elle favorise.

     

     

  • Democracy

    Since Shakespeare, the Civilization does have a smelling of shit. From 'Democracy' as they say, it is a smelling of bullshit, due to it's green flood.

  • La Prostituée

    Retour sur ma précédente note dédiée à Marx et la prostitution : cette note permet de comprendre pourquoi l'institution ecclésiastique est figurée dans l'apocalypse sous les traits d'une prostituée, au point de stupéfier l'apôtre Jean. C'est donc à cause de la triple 1/idéalisation de la sexualité ; 2/idéalisation du travail ; 3/idéalisation du droit, opérée par l'institution ecclésiastique contre l'Esprit de Dieu.

    (Porteuse des mêmes valeurs, la République n'est qu'une petite putain secondaire.)

    - Attribuée mensongèrement au christianisme (l'essayiste Pascal Bruckner), l'idéalisation de la sexualité est une des fonctions principales du sacerdoce païen dans l'Antiquité. S'il n'est pas le seul, Shakespeare est le meilleur témoin de cette idéalisation démoniaque, dont il nous livre toutes les clefs, en particulier dans "Roméo et Juliette", pièce totalement énigmatique si l'on se place sur le terrain culturel où le christianisme n'est pas enraciné. A la subversion du christianisme, Shakespeare oppose la subversion de la culture dans toutes ses pièces.

    Bien sûr, on trouvera une logique proche de la part de tous les théologiens chrétiens qui font l'effort minimum de rapporter leur propos aux Saintes Ecritures. Si l'on prend le cas d'Augustin d'Hippone, pourtant assez largement ésotérique, et dont la théologie est la plus éloignée des paraboles de Shakespeare, bien sûr il ne saurait être question pour Augustin, en aucune manière, d'"érotisme chrétien", faute de quoi Augustin ne serait qu'un rigolo de kermesse démocrate-chrétien, un abolitionniste du péché originel, et l'ésotérisme d'Augustin ne va pas jusque-là*.

    - L'exemplarité de Shakespeare tient à ce qu'il ne verse jamais dans la psychologie ou l'éthique, pour se situer toujours au niveau de l'histoire, suivant la recommandation de l'apôtre Paul, en quoi nous pouvons aussi voir dans Shakespeare un ange, qui n'a bien sûr rien de "docte". "Roméo et Juliette" est donc une pièce historique, qui à travers l'histoire de deux petits crétins enamourés (on pourrait fort bien placer le mariage gay sous le patronnage de "saint Roméo"), décrit le destin tragique de l'Occident, et donne la raison de celui-ci pour sublimer la bêtise avec une constance inoxydable, sous le vocable de la culture, trépanation de l'âme de l'homme du peuple. Shakespeare dévoile le mysticisme complètement truqué de la culture médiévale. Comme la culture, dans des décors et des costumes différents, n'est que recyclage des viles passions humaines, Shakespeare sait que sa mythologie résistera à l'outrage des siècles.

    - Arrêtons-nous ensuite sur Emmanuel Swedenborg. Son explication de la figure de la prostituée est analogue de celle de Shakespeare. De façon plus générale et complémentaire, Swedenborg précise le sens du mot "fornication" dans le vocabulaire chrétien. Il diffère du sens que lui donne la culture païenne ou l'éthique, ainsi que les pharisiens qui ont condamné à mort Jésus. Pour les pharisiens, Jésus est un fornicateur, tandis que pour Jésus, ce sont les pharisiens qui le sont. Pour les pharisiens, la fornication est la sexualité illégale, qui justifie à leurs yeux qu'une femme adultère soit lapidée. Jésus, lui, ne condamne pas la sexualité ou la chair directement, car cela reviendrait à anéantir l'homme et le priver du jugement dernier, que les justes n'ont pas à redouter.

    - C'est l'éthique sexuelle qui, dans le christianisme, est condamnée sous le vocable de la fornication, c'est-à-dire le péché véhiculé par la prostituée - autrement dit, l'idée qu'il y a une bonne et une mauvaise sexualité, idée qui constitue l'axe du droit et évolue au gré de l'intérêt de telle ou telle société. C'est cette sacralisation, ce sacrement-là que le christianisme ne tolère pas et qu'il désigne comme la fornication, parce qu'il opère la scission de l'humanité avec dieu, en le réduisant à une idole domestique. Sodome et Gomorrhe sont moins éloignées de dieu que Jérusalem, si celle-ci ourdit contre dieu un idéal social plus pur que celui des païens. A cet égard, les musulmans qui croient que la démocratie libérale est immorale commettent une lourde erreur (la même erreur que l'antichrist Nitche) ; l'effacement de dieu est le résultat même du processus moral, d'une part, et le libre-échangisme sexuel, plus ou moins organisé, a un caractère sacramentel dans le droit libéral. On peut dire que l'attrait religieux du libéralisme excède celui de toutes les autres religions. On ne peut s'opposer au cannibalisme libéral par où il a triomphé : l'idéalisation de la sexualité, du travail et du droit.

    - Et Jésus d'expliquer -déjà- aux pharisiens comment ils ont perverti la loi de Moïse en restaurant le plan de la morale pure égyptienne, s'asseyant ainsi sans vergogne sur la conscience historique conférée aux hommes par dieu par l'intermédiaire de Moïse. Le faux juif S. Freud, pour s'en démarquer, définit le judaïsme comme "l'invention de Moïse" ; en dépit de son athéisme, cette définition est assez juste ; on peut la préciser encore en disant que l'essentiel de l'ancien testament est dans la conscience historique (opposée à l'inconscient freudien totalitaire), conscience confirmée par l'apôtre Paul, qui fait définitivement table rase de la morale, privant toute spéculation sur l'éthique ou l'identité juive de fondement (pour ne pas dire qu'il la relègue dans les limbes du ridicule, puisque le paganisme de Freud est moins illogique). L'antisémitisme, lorsqu'il est cohérent, ce qui est assez rare, vise bel et bien la conscience historique. Le judaïsme est insoluble dans la culture ; le christianisme, encore plus.

    *Plus marqué que celui de Thomas d'Aquin, l'ésotérisme d'Augustin réside dans son néo-platonisme.

  • Choc des cultures

    L'importance de la propagande, et donc des médias, dans la guerre moderne, est admise par tout le monde. D'une façon générale, depuis la nuit des temps, la culture est essentiellement militaire, faite pour mobiliser. Du point de vue culturel, la guerre est un événement majeur, et sans doute l'activité la plus féconde.

    C'est le sens de l'expression : "Quand j'entends le mot culture, je sors mon revolver."

    Un mouvement culturel ET pacifiste ne peut exister que sous la forme d'une poignée d'imbéciles manipulés. Homère peignait déjà les guerriers les moins subtils comme des hommes pétris de culture, et Shakespeare n'a pas eu à forcer beaucoup le trait pour faire du grand Ajax un crétin "hors pair".

    La culture moderne répond à un phénomène moderne : tandis que les guerres du passé se passaient assez largement d'un prétexte, ou se contentaient de déclarer les symboles de la propriété "sacrés", "divins", etc., la culture moderne passe par de très nombreuses figures de style pour en arriver au même point. Le bouquin dans lequel S. Hutington met en avant cette idée redondante et pour ainsi dire primitive de "choc des cultures" est un véritable traité juridique de haine. L'homme moderne ne sait plus haïr/aimer simplement. De là l'impression que la culture moderne est fabriquée par des Lilliputiens.

  • Le Siècle des Dévôts

    J'indique souvent Malraux comme le sommet de l'imbécillité en matière d'art. On peut facilement démontrer -d'autres que moi l'ont fait-, qu'il n'y a que la rhétorique et le sophisme qui intéressent vraiment Malraux. Quel genre d'artiste, je vous le demande, peut accepter un ministère du Culte, et consentir ainsi à aligner l'art sur la fonction publique ?

    Malraux est emblématique du jugement sans appel porté par Bernanos sur les factions qui ont pris le pouvoir à la Libération, et qui ont imposé l'idée de "modernité" dans le pays le moins prédisposé à accepter cette idéologie, constitutive du négationnisme de l'histoire.

    La haine du clergé à l'égard de l'art réaliste, et sa passion parallèle pour le cinéma en revanche, s'explique simplement par le fait que l'effort vers le réalisme, en art, a pour effet de dissoudre la propagande et la foi commune dans quelque paradis artificiel. Les historiens d'art qui s'attachent au style pour écrire l'histoire de l'art s'obligent à écrire l'histoire de la propagande et non de l'art ; il faut les requalifier en esthéticiens. Leur science se moque de l'ouvrage des artistes qui entendent au contraire se soustraire au style, à commencer par Shakespeare, le moins stylé ou dévot de tous les auteurs, pour qui la fiction a une odeur de merde.

    +

    Chaque changement de régime politique coïncide en art avec un retour au réalisme, et la modernité avec la folie, latente, dans l'uniformité. Cela ne veut pas dire que l'artiste réaliste souhaite nécessairement le changement de régime, puisque la foi dans le changement révolutionnaire, à elle seule, indique le manque de réalisme ; mais l'art réaliste a pour effet de soulever les jupes de la religion et de dévoiler ainsi ses varices, la privant ainsi de son principal argument : la séduction.

    L'éloge de la folie dans l'art -Nitche, par exemple- trahit le ministre du culte, si ce n'est le gauleiter, dont l'effort est pour couper le peuple de l'émancipation permise par l'art, jusqu'à faire de la gastronomie, comme c'est le cas aujourd'hui, un art premier.

    Statutairement, c'est-à-dire sur le plan de la fonction publique quand ils acceptent de s'y soumettre, les artistes se retrouvent désormais dans la position d'envier les grands pâtissiers de ce monde. On peut prendre la pratique contemporaine de l'entartage de courtisans comme l'un des derniers et rares manifestes d'art populaire, et observer combien le carnaval, aujourd'hui, est encadré, dès lors qu'il ne cible plus des idoles démodées. En décrétant le peuple souverain afin de le flatter, les Républiques bourgeoises ont sapé le carnaval pour lui substituer de grandes messes sportives, ce qui revient à priver la démagogie de limites et à encourager les pulsions criminelles dans le peuple. On peut donc poser l'équation du ministère du Culte et du populisme.

    Je sursaute en lisant la prose d'un type soi-disant anarchiste ; celui-ci s'interroge s'il n'y aurait pas un retour du phénomène religieux dans la société française en ce moment ? Un retour !? La réalité est qu'en lieu et place de la neutralité religieuse républicaine, c'est la méconnaissance du principe qui anime les religions qui a été inculquée. Les exemples de dévotion et d'attachement au ritualisme de la société abondent. A commencer, je le répète, par l'argument de la modernité sans cesse répété, qui ne fait qu'exprimer un sentiment religieux.

    A commencer par la musique, synonyme de religion, qui a désormais tous les droits. Et l'imagerie pieuse, c'est-à-dire les clichés ? Ils n'ont jamais été aussi envahissants. Qui ne possède un appareil photographique, lui permettant de se fabriquer ainsi autant d'images pour conforter son narcissime, quand le soupçon lui vient que son existence pourrait bien être parfaitement vaine ?

    Tous les gadgets technologiques activent une fonction religieuse essentielle, et sans laquelle il n'y a pratiquement pas de religion possible : la croyance dans une âme séparée du corps. Sondez l'âme d'un tueur en série ou d'un soldat, et vous y retrouverez cette dichotomie. Un charlatan moderne, qui se fait passer pour un "mage" auprès de ses fidèles, énonce à juste titre que le paradis est au coeur de l'inconscient. Ce qu'il oublie de dire, c'est que cet inconscient est entièrement hypothétique, d'une part, et d'autre part qu'il reflète chez ceux qui s'y soumettent une pulsion religieuse dans laquelle on reconnaît aisément l'effet secondaire de la technocratie. Un mécanicien ou un juriste sera le plus persuadé de l'autonomie de l'âme, puisqu'il fabrique des machineries ou des systèmes sur ce modèle.

    A ce niveau d'aliénation consentie, il est possible d'admettre les robots dans le genre humain. A ce niveau, le mage ou le programmateur a tout pouvoir de manipulation. C'est ce qui rend d'ailleurs les hommes plus réticents à la psychanalyse que les femmes : ceux-ci ont une meilleure conscience du caractère de viol, rituel dans le meilleur des cas, que l'intrusion du psychanalyste dans l'âme du patient constitue. On peut dire que la patiente du psychanalyste a raté ses noces avec la vie, et que le médecin de l'âme, s'il est honnête et efficace, lui permettra de faire de nouvelles épousailles.

    On se situe là encore, bien sûr, sur un terrain religieux. La raison qu'ont les hommes d'être réticents au mariage comme à la psychanalyse est même historique : à l'origine, le mariage n'est pas conçu principalement pour eux. L'Eglise catholique romaine est sans contestation possible l'institution qui a le plus oeuvré en faveur du féminisme, en "christianisant" cette institution païenne, ce qui a eu pour effet de soumettre les hommes à un principe auquel ils n'étaient pas soumis auparavant, dans la religion païenne. Achille, qui incarne chez Homère une religion existentialiste démodée selon cet historien, a le choix entre le mariage et le bonheur d'une part, ou la guerre et la gloire de l'autre ; sans hésiter il choisit la seconde alternative, qui lui permet de s'accomplir en tant qu'homme.

    L'idée que les femmes sont plus pures et chastes que les hommes, contredisant parfaitement la mentalité païenne voire juive, qui identifie les femmes au sexe, cette idée est le produit de l'idéologie catholique romaine, dans la continuité de laquelle s'inscrit l'éthique républicaine. Bien sûr il n'est plus question de vanter la chasteté des femmes, suivant la littérature cléricale la plus médiocre, mais plutôt l'indépendance sexuelle de la femme, aussi hypothétique que la chasteté féminine dans un monde régi par l'argent : ce changement ne tient qu'à des raisons économiques, et au fait qu'on ne capture pas les mouches avec du vinaigre.

    Enfin, à ceux qui ne sont pas convaincus par mon propos de la mise entre parenthèses de l'histoire au cours du XXe siècle (forcément provisoire), tous régimes politiques confondus, et l'aliénation religieuse que ce phénomène implique, j'aime bien en faire "la preuve par Cabu". En effet, je tiens ce caricaturiste pour le plus éloigné de la fabrique d'images pieuses, dites encore d'Epinal, à quoi l'art moderne s'applique au contraire, avec un scrupule religieux qui force parfois le rire, puisque Louis XIV en personne l'aurait trouvé beaucoup trop conventionnel pour l'agréer. Bien qu'abstraits et faits pour méduser le peuple, les jardins de Lenôtre sont une coupure moins grande entre la culture populaire et celle de l'élite que les colonnades tronquées de Buren.

    Bref, Cabu, tout en faisant une part bien moins grande à la religion et aux conventions, ne semble pas voir l'obscénité religieuse des valeurs républicaines qui l'environnent, un peu comme s'il ôtait ses oeillères pour dessiner, et faisait l'âne tout le reste du temps. Pire, il participe aux attaques contre l'islam, dont le principal objectif n'est pas d'attaquer l'islam, selon moi, mais d'affirmer la liberté d'expression, de la poser comme un dogme. Alors même qu'il est difficile de faire de la religion musulmane en France, autre chose qu'une contre-culture. Le besoin d'une contre-culture se fait sentir dans les jeunes générations, dès lors que le culte dominant ne donne plus satisfaction, c'est-à-dire qu'il ne joue plus son rôle rassurant. Comment peut-on faire passer les caricatures danoises de Mahomet pour une double manifestation de la liberté d'expression et de la critique religieuse ? La tactique ressemble à s'y méprendre à celle qui consiste pour les Etats-Unis à ménager la possibilité d'un "choc des cultures", manière moderne de prêcher la croisade, sous le couvert de l'étude sociologique. Il n'y a pas que la guerre qu'on prépare sous couvert de la paix, mais aussi la mobilisation générale, à quoi sert la culture.

    Si l'on veut comprendre pourquoi il n'y a pas de blasphème dans le christianisme, à tel point que Jésus et les apôtres sont traqués comme des blasphémateurs, la réponse est simple : il n'y a pas de culture chrétienne possible. Autrement dit le christianisme, contrairement à la plupart des religions ou des cultures, ne justifie pas le chrétien. Comme Job se plaignait à son dieu qu'il se montrait bien peu secourable et coopératif, comparé à d'autres dieux païens (sur le modèle desquels la Marianne du culte républicain est copiée), les chrétiens pourraient interroger leur dieu afin de savoir pourquoi il se manifeste aussi peu, par comparaison à la puissance nucléaire ou la sécurité sociale de tel ou tel Etat gigantesque, si la réponse n'était pas écrite noir sur blanc dans le nouveau testament, d'une manière qu'on peut résumer ainsi : ce qui nous rassure finit toujours par nous tuer.

    L'invincibilité de la religion et celle de la mort sont identiques. Défier la mort ou la religion revient au même. Le calme, le luxe et la volupté que promet la culture, n'ont jamais régné que dans les cimetières.

    Si le serpent figure la culture de vie païenne dans la Genèse, c'est-à-dire la religion, comme certains peintres de la Renaissance l'ont bien compris, c'est bien sûr qu'il ne peut pas exalter autre chose que l'éthique ou la vertu, principes les mieux faits pour éprouver la jouissance. Montrer le revers de la médaille (la rançon de la chute), aurait dissuadé Adam et Eve de se frotter à l'épreuve de l'incarnation. Quel médecin avouera à son patient qu'il ne fait que retarder le moment de sa mort, pour la raison la plus religieuse possible, c'est-à-dire parfaitement obscure.

    Si Samuel Johnson attribue l'invention du libéralisme au diable, c'est précisément parce que le libéralisme, sur le plan psychologique, inculque la culture de vie comme jamais auparavant aucune religion ne l'avait fait, persuadant ceux qui le subissent qu'ils sont déterminés par la vie, quand c'est dans un puissant mouvement macabre que l'économie libérale trouve son impulsion. Le libéralisme est con comme un toubib. Si le libéralisme a triomphé du nazisme et de l'empire soviétique, c'est pour la raison qu'il est un socialisme plus puissant, qui dissimule mieux les devoirs qu'il impose en échange des droits qu'il accorde. Mais Satan n'en demeure pas moins maître de ce genre de pacte.

  • La Nuit avec Vladimir Holan

    Le poète tchèque Vladimir Holan (1932-1970), a passé une nuit avec Hamlet ("Noc S Hamletem"). Hamlet sait tout, et il guerroie contre le monde qui ne sait rien, faisant comme si "être" était "avoir", et "pouvoir" une fin. A la fin du temps, Hamlet ressuscitera, non pas en raison de la foi mais de l'histoire.

    Je viens de passer une nuit avec V. Holan.

    "Sur le chemin de la nature à l'être

    les murs ne sont pas à vrai dire très accueillants,

    ces murs couverts d'urine par le talent et mouillés de crachats

    par la révolte des eunuques contre l'esprit, ces murs,

    ces murs d'un rien plus bas que leur propre naissance,

    et ces murs où l'on voit déjà mûrir et s'arrondir tout fruit...

    Pleine et fluide, la voix de Shakespeare

    est invite à tout se permettre, et sa parole,

    qui comme l'étonnement même se devrait d'être

    une célébration, devient par la dévaluation du Temps (devant les preuves possibles de son absence),

    un impôt d'usurier sur tous les appartements,

    dans lesquels le metteur en scène s'est installé avec sans-gêne.

    Seule l'escroquerie est ici certitude. Et quant au spectateur,

    sans plus attendre il rampe vers la sortie comme le serpent de saint Georges,

    pour se chauffer à la bile des critiques..." (Trad. D. Grandmont)

    Depuis Samuel Johnson je n'avais pas entendu une parole sensée à propos de Shakespeare.