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Mon Journal de guerre - Page 51

  • Art et Peuple

    Aucune élite n'a jamais eu besoin de la science ou de l'histoire. Ce que l'élite requiert, c'est la religion, pour faire obstacle l'histoire, qui présente le grave défaut aux yeux de l'élite de faire perdre aux institutions leur caractère sacré. Tout ce qui relève du mysticisme ou de l'abstraction pure, ce que les autorités éthiques baptisent aujourd'hui "culture", sent nécessairement la merde pour l'historien. 

    Le républicanisme peut se résumer à un élitisme: par conséquent, le républicanisme comporte un volet religieux. L'usage de la vieille ruine catholique romaine est pour détourner l'attention du fanatisme religieux républicain actif, camouflé derrière l'argument culturel. Pas plus qu'il n'y a d'historien catholique romain, il n'y a d'historien républicain.

    L'historien authentique se doit donc de révéler la double face de la science moderne. Les mathématiques et la mécanique jouent dans la civilisation occidentale en phase terminale, depuis le XVIIe siècle, un rôle décisif. Or on retrouve dans les mathématiques une dimension religieuse. Pratiquement, si l'humanisme ne s'était pas opposé à la polytechnique, on pourrait dire que l'inconscient collectif occidental n'a pas évolué depuis le moyen âge. Il s'est seulement métamorphosé. Shakespeare nous montre des monarques médiévaux sans prise sur les événements, au sommet de la pyramide mais écrasés par le destin lorsque celui-ci s'inverse ; aujourd'hui ce sont des systèmes politiques entiers qui sont dans la même situation de s'agiter ou de tenter de se réformer en vain. Quand on ne progresse pas sur le chemin de la liberté, on régresse.

    La culture élitiste comporte donc un aspect de dénigrement de la science, ou de subversion encore plus dangereuse à laquelle Rabelais fait allusion. Cette subversion consiste à faire passer l'outil scientifique pour l'objet de la science elle-même. De cette confusion, qui est la marque du totalitarisme, plus encore que des régimes tyranniques antiques, découle le propos marqué par le fanatisme religieux d'un Karl Popper, selon lequel la science doit se préoccuper de chercher, et non de trouver (on comprend qu'une formule aussi débile ait du succès dans l'université).

    On observe le même phénomène dans l'art, dont la barbarie technocratique a provoqué la scission de la science. Pour épouser la culture républicaine, il faut abhorrer la science. Pour fabriquer l'utopie démocratique totalitaire, il faut en effet purger la culture de l'histoire. L'attachement de la pensée française à l'histoire, fait d'ailleurs qu'il n'y a pratiquement aucun penseur français à gober l'utopie démocratique, c'est-à-dire à ne pas faire le constat qu'elle est une démagogie extrêmement dangereuse. Les chefs religieux actuels qui tentent d'astreindre les jeunes générations à ce culte, ont bien de la peine à citer des références sérieuses et à occulter que la mystique de la souveraineté populaire est un emprunt à l'élitisme d'Ancien régime.

    L'art dit "abstrait", c'est-à-dire musical ou mathématique est indissociable de la technique. Il ne traduit pas autre chose que la substitution de l'artiste à l'objet de l'étude scientifique. Et cette substitution traduit l'envahissement de l'art par des considérations religieuses. Un artiste qui ne voit pas que Cervantès est un artiste beaucoup plus important que Picasso ou Dali, ne connaît rien à l'art : c'est probablement un conservateur de musée, investi d'une mission religieuse. 

    A l'opposé, la science véritable comporte une incitation à se méfier de l'élite et de son aspiration religieuse. Une religion truquée, reposant sur un "deus ex machina", c'est-à-dire l'homme lui-même, et, selon l'organisation pyramidale, l'élite.

    Le principal et dernier appui de la culture aujourd'hui, malgré l'imposture assez évidente de ses ministres ou acteurs, est dans le confort intellectuel procuré par l'ingéniérie et la technologie. La culture française est désormais sous tutelle de la Chine. C'est-à-dire qu'un bouleversement politique en Chine pourrait contribuer à la débâcle culturelle occidentale, c'est-à-dire à la crise religieuse à laquelle on assiste. C'est un cas typique de dépendance du maître vis-à-vis de son esclave.

    Il ne faut pas chercher ailleurs que dans l'université la responsabilité de l'abaissement de l'art au niveau de la foire aux fétiches ou du cinéma. Non pas l'imputer aux commerçants, aux collectionneurs, ou encore à des vandales imaginaires. Grosso modo, l'université a inventé un "cartésianisme français", qui ne correspond même pas à Descartes, et qui consiste à démontrer, sans jamais le prouver, que tout ce qui n'est pas fonctionnel n'existe pas, et donc à assigner à l'art ou à la science humaine, les limites de l'intelligence artificielle.

  • L'Argent

    L'ARGENT EST L'ENNUI.

  • Exit Freud

    La croyance est couramment répandue aux Etats-Unis dans le caractère scientifique du freudisme, alors même que cette nation apparaîtra vite à la plupart des visiteurs étrangers comme un asile psychiatrique à ciel ouvert; chez les hommes, une pédérastie (= passion furieuse de l'enfance) particulièrement marquée.

    Ce sont les malades qui ont la plus grande foi dans la médecine. L'aliénation un peu moindre des Français explique on reste assez méfiant en France vis-à-vis du freudisme. On y exige qu'il soit passé au crible de la critique comme toutes les doctrines officielles. Notamment, en quoi le freudisme n'est-il pas un substitut des poussiéreux sacrements catholiques, selon l'élucidation de Carl Jung lui-même ? Rappelons que les sacrements ont pour but et effet, de même que les dogmes, de rendre "sociale" une spiritualité chrétienne antisociale. Et que l'athéisme moderne (Feuerbach), hérite de cette subversion.

    L'intérêt de l'élite bourgeoise dans le freudisme est parfaitement clair, et il est inutile d'aller le chercher bien loin : le freudisme omet l'argent parmi les causes de la folie. Freud est un saboteur du judaïsme, et chez le juif freudien, il ne faudra pas creuser beaucoup pour découvrir un aliéné mental, comme chez le psychiatre de confession catholique romaine, manifestement ignorant que les évangiles fournissent des raisons de vivre opposées à celles que la médecine fournit (d'où les nombreux pamphlets chrétiens contre la médecine et les médecins).

    Rappelons que le point de vue chrétien empêche de voir la médecine comme une science, et non seulement de souligner la médiocrité des progrès qu'elle a accomplis au cours des millénaires : en effet la médecine se contente de fournir les moyens de vivre, quand l'homme requiert surtout un but, contrairement à l'animal qui ne saurait en avoir d'autre qui ne soit confondu à son art de vivre. La médecine est une "science sans conscience", comme dit Rabelais.

    Ainsi le sacerdoce psychanalytique consiste à placer la population des Etats-Unis sous camisole chimique, et il contribue à l'idéologie totalitaire, puisque la raison de l'homme moderne, ainsi que celle du robot, est dépourvue de but et coïncide avec son mobile. Comme le catholicisme romain inféode le message évangélique à une cause et une finalité étrangères au message évangélique -la famille-, le freudisme met la science au service de la raison d'Etat et de l'ordre public.

     

  • Massacre of Newtown

    The Oath on the Bible of the US-President is the key of the Massacre of Newtown and future Massacres. The iniquity of the nazi System was not so great. Because Adolf Hitler does make the choice of paganism, as Friedrich Nietzsche does, or Lady Gaga (and all those pop-singers who do repeat constantly this basic knowledge that Satan is the master of the human Carnival.)

    Though US-President does make the choice of Paganism, as the Roman Bishop, 'in the name of the Bible'. What would you think about a friend of you who would swear on a book that he obviously never read? Either that he is mad, or that he is laughing at you.

     

  • Christianisme exotique

    Le christianisme est devenu aujourd'hui la chose du monde la plus exotique. Quel rapport entre le christianisme et la défense des valeurs familiales, par exemple ? Aucun. Pourtant l'idée que la famille et le christianisme sont liés semble arranger tout le monde, modernes comme conservateurs.

    L'apparente défaite des apôtres véritables de Jésus-Christ, supplantés par de grossiers imposteurs qui n'hésitent pas à présenter la fornication comme la doctrine de l'Eglise, est un des signes d'apocalypse les plus sûrs.

    Si le sens de l'histoire de l'humanité est indiqué par le sens de la vie du Messie, ses étapes décisives, alors nous vivons sans doute les moments d'obscurité totale que les apôtres connurent après la crucifixion, quand le pouvoir politique romain et le pouvoir religieux juif semblaient avoir triomphé ensemble de la Vérité.

    La vie de chaque personne humaine depuis la chute est essentiellement tragique. L'apocalypse est une peinture réaliste, insupportable aux yeux de ceux qui ont fait le choix du rêve et sa lente euthanasie confortable. S'il n'y a plus de tragédiens après Shakespeare, c'est parce que le goût du rêve a remplacé chez les artistes celui de la réalité... pour le très grand dommage du peuple.

    Mes contemporains de la race de fer sont sans doute parmi les plus bêtes, avec tous leurs gadgets. Des morts vivants. Il faut dire à tous les opprimés de la terre que haïr l'Occident est inutile. Cela n'en vaut pas la peine. L'Occident est riche et propriétaire. Et alors ? C'est ce qui lui vaudra d'être foudroyé par la puissance dont il tire sa force. Laissez cette puissance agir seule et ne perdez pas votre temps à haïr la race de fer.


     


  • Marx et l'apocalypse

    Karl Marx mêle à sa prose des citations de l'ancien ou du nouveau testament. Il imite en ça Shakespeare-Bacon, insurpassé dans cette méthode grâce à sa science des symboles et des métaphores, qui donne aux tragédies de Shakespeare leur densité extraordinaire.

    Un des éléments qui m'aida à reconnaître dans les ouvrages de Shakespeare l'esprit de Francis Bacon Verulam, fut que cette méthode, afin de fonder une mythologie chrétienne, requiert une connaissance approfondie de la Bible. Or Bacon contribua largement à la traduction de la bible du roi Jacques Ier.

    Le penseur argentin Enrique Dussel a consacré une étude à la diffusion par Karl Marx de l'esprit évangélique dans ses discours et essais, d'une manière à signifier que c'est le capital qui a pris la place de dieu dans l'esprit du chrétien bourgeois moderne.

    Grosso modo, Marx utilise les métaphores chrétiennes dans deux sens différents : - leur sens authentique, qui est celui d'une dévaluation de l'ordre social satanique, au profit des choses spirituelles - et d'une manière ironique, typiquement shakespearienne, afin de montrer à quel point le message évangélique a été subverti par le clergé chrétien. Même si la manière de Shakespeare frappe beaucoup plus fort les esprits, Marx fait jouer lui aussi à la bourgeoisie européenne le rôle du diable.

    "(...) On trouve dans le livre I du Capital une métaphore encore plus transparente, quand en expliquant les situations de crise, Marx écrit : "Comme le cerf altéré brame après la source d'eau vive, ainsi l'âme du bourgeois appelle à grands cris l'argent, la seule et unique richesse."

    L'analogie métaphorique ouvre une fois encore un nouveau champ de signification qui n'existe pas dans le texte biblique. Dans la Bible, l'équivalence est entre le cerf et l'âme, l'eau vive et Dieu. A présent elle est entre le cerf et le capitaliste, entre l'eau fraîche et le fétiche (l'argent, le capital). Au lieu du désir de l'âme, du mystique qui aspire à être avec Dieu, on a maintenant affaire à la cupidité, à l'irrépressible désir d'argent, de capital, cette "nouvelle divinité".

    (...) Il est un autre texte des Ecritures, le psaume 115, qui traverse - comme l'Evangile selon Matthieu 6, 19 - toute la réflexion de Marx sur la question du fétichisme : "Leurs idoles, c'est de l'argent et de l'or, /oeuvres des mains de l'homme :/elles ont une bouche et ne parlent pas,/des yeux et ne voient pas,/des oreilles et n'entendent pas,/ un nez et ne sentent pas,/ elles ont des mains et ne touchent pas,/ des pieds et ne marchent pas,/ elles n'émettent aucun son de leur gosier" (115, 4-7). (...) L'idole, ce "produit" fabriqué par l'homme, peut être faite de matière, par exemple le bois. On lit dans Isaïe : "Le bois est pour l'homme bon à brûler ; il en prend et se chauffe ; il l'allume et cuit son pain ; il fabrique aussi un dieu et se prosterne ; il en fait une statue et l'adore." (44,15). Dans son article de la "Rheinische Zeitung" déjà cité, Marx a certainement ce texte en tête quand il écrit : "Il est possible que quelques jeunes arbres soient maltraités, mais il va sans dire que les idoles de bois triompheront et que des hommes seront offerts en sacrifice (Menschenopfer)." On rencontre ce genre de métaphore dans toute l'oeuvre de Marx, en particulier dans Le Capital.

    L'Apocalypse est un autre de ses textes de prédilection. Il écrit par exemple dans les "Grundrisse" : "L'or est indépréciable nominalement, non parce qu'il exprimerait seul une valeur authentique (...), mais parce que, en tant que monnaie, il n'exprime aucune valeur du tout, mais exprime sa propre déterminité quantitative, porte inscrit sur son front un quantum déterminé de sa propre matière." Les esclaves portent sur leur front la marque de leur Maître. Marx n'ignore pas l'évangile de Luc 20, 24-25 ; "Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'image et l'inscription ? Ils dirent : De César. Il leur dit : Eh bien, rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu." Il n'ignore pas davantage le texte de l'apocalypse 7,2 : "Ne nuisez pas à la terre ni à la mer ni aux arbres tant que nous n'aurons pas marqué du sceau le front des esclaves de notre Dieu." Et le verset 13, 16, de l'apocalypse de Jean est cité explicitement dans "Le Capital" (1873, livre I, chapitre 2) : "Et elle a fait que leur soit donnée une marque sur la main droite ou sur le front."

    Il est impossible ici d'évoquer toutes les références de Marx à la Bible. Elles sont trop nombreuses. On pourrait provisoirement conclure en disant que l'on trouve en permanence dans son oeuvre des références "métaphoriques" aux Ecritures. A certains égards, elles sèment un trouble sémantique dont la logique est de montrer au chrétien qu'il est en contradiction avec "l'évangile" en transformant fréquemment métaphoriquement son dieu en fétiche. Dans le même ordre d'idées, on peut ajouter que pour Marx, le capital était "l'antéchrist", Moloch, Mammon, le Fétiche."

    (Extrait de la revue "Europe", août-sept. 2011, traduit de l'espagnol par J.-B. Para)

     

  • Gay savoir

    Un journaliste pose la question : "Les médias en font-ils trop à propos du mariage gay, qui a pour effet immédiat de diviser les Français."

    C'est ce que les esthètes qualifient de "mise en abyme". En effet, qui a bien pu fourrer dans la tête de certains homosexuels l'idée de se marier, ou même d'adopter des enfants ? Si ce n'est les médias ? Quels enfants ? Je suppose qu'on va abolir la loi sur l'avortement, pour créer un contingent d'enfants à adopter (200.000 par an) : ainsi la France infléchira son vieillissement, et retrouvera le cours de la prospérité. Ah, Alphonse Allais, sur la violente stupidité de notre époque, tu voyais juste. En effet, comme Alphonse Allais inventa l'art abstrait par manière de plaisanterie, il aurait pu inventer le mariage gay.

    Et Christine Boutin, Mgr Barbarin ? S'ils n'existaient pas, les médias les inventeraient, avec leurs déclarations fracassantes de connerie.

    Notre journaliste a l'air d'ignorer que "diviser, c'est régner". Machiavel, aujourd'hui, est patron de presse. Et le cancer de la presse, pronostiqué par Blazac, accompli.

  • L'Athéisme

    L'athéisme n'existe pas. Car vivre, c'est avoir la foi. C'est la question du salut qui divise les hommes, non pas celle de dieu.

    Croire que le salut est impossible revient à croire qu'il n'y a pas d'amour dans le monde. De fait, cette conception ne manque pas de réalisme. D'après les évangiles, il n'y a pas d'amour dans la société, entièrement bâtie sur le rapport de force et le déterminisme. Le Messie des chrétiens oppose une fin de non-recevoir à toutes les questions sociales : perte de temps. C'est la faiblesse de l'âme humaine, son aveuglement, qui incline l'homme à considérer les questions sociales essentielles.

    Shakespeare nous montre que l'iniquité particulière de l'Occident réside dans l'ordre moral chrétien, l'assortiment de la vertu païenne à une spiritualité qui ne lui accorde pas de place.

    Francis Bacon Verulam démontre dans ses essais que l'Antiquité n'a jamais été athée, comme la culture de vie païenne le prouve, et son éloge de la vertu. Certains théologiens païens ont même été capables de concevoir le salut, c'est-à-dire une certaine forme de sagesse surnaturelle, supérieure à la vertu, permettant à l'homme d'échapper à la puissance des éléments, et non comme la vertu de s'y adapter simplement.

    Bacon contrecarre donc par avance les efforts de l'université moderne dans l'autre sens, pour découvrir dans la philosophie antique "pré-chrétienne" les prémices de l'athéisme. Effort du type de l'interrogation d'un universitaire assez minable, Paul Veyne : "L'homme antique avait-il foi dans ses mythes et sa religion ?". Question équivalente : "Le citoyen républicain moderne a-t-il foi dans l'argent ?" Réponse : "Oui, tant que le cours de sa monnaie n'est pas trop dévalué ; au-delà, il bascule dans l'athéisme." L'homme, en général, a foi dans son activité quotidienne, et fait confiance à l'élite religieuse pour les questions plus théoriques. Nouvelle question : "Le citoyen républicain moderne croit-il que la littérature républicaine est autre chose qu'un simple divertissement ? Et si oui, quoi donc ? Pour quelle raison défile-t-il dans les musées et les foires d'art moderne ?"

  • Pureté chrétienne

    Un interlocuteur me fait le reproche de me présenter comme un "pur chrétien". Reproche typiquement féminin : les femmes, comme les cambrioleurs, ne conçoivent que le diamant ou l'or pur. Hélas, j'aimerais bien être pur et libre ! Cela signifierait que je suis sauf, et que le destin n'a pas de prise sur moi. Mais je ne suis pas pur, c'est la parole de dieu qui l'est, et les élus qui sont au ciel.

    Si je ne suis pas pur, en revanche je suis persuadé de la défaite de Satan. La possession entière de nations comme les Etats-Unis - je prie pour les rares justes qui sont prisonniers dans cet enfer -, ne doit pas forcément être interprétée comme un signe de sa toute-puissance. Il y a une foi et une raison, une culture de vie sataniques, et elles ne sont plus respectées par beaucoup. On se moque de Satan au sein même de l'Eglise romaine, édifiée pourtant pour sa défense.

  • L'Amour courtois

    Le mariage gay est le comble de l'amour courtois.

    De tous les sacrements forgés par l'Eglise romaine, le sacrement de mariage est celui par lequel la subversion du christianisme par l'Eglise romaine est la plus nettement visible ; comme le fait remarquer Martin Luther, ce sacrement n'a pas de fondement scripturaire. Au sein même de la gnose catholique romaine, il ne fut accordé pendant très longtemps au mariage qu'une valeur de sous-sacrement.

    Au profane qui passerait par là, je rappelle que les évangiles chrétiens n'accordent aucune valeur spirituelle, à l'opposé du bouddhisme, à l'organisation sociale ou aux lois statistiques. Le christianisme est pur de tout mysticisme sexuel, et la "fornication" dans le vocabulaire eschatologique désigne, non l'acte de chair hétérosexuel ou homosexuel en lui-même, mais le fait de prêter à l'acte sexuel une fonction qu'il n'a pas, ce qui est le propre des religions païennes.

    Pour les justes, fidèles à la parole de Jésus-Christ, qui est l'Esprit de Dieu, l'organisation sociale est démoniaque. Et on peut constater en effet que la subversion du christianisme, autrement dit le "socialisme chrétien", entraîne une occultation progressive de l'antichrist, jusqu'à l'apologie de Nitche, aujourd'hui, dans les cercles catholiques romains, après celle de Charles Maurras, au mépris le plus complet de la vérité.

    Si la dénonciation de l'amour courtois ("Roméo & Juliette") est au coeur de la littérature apocalyptique de Shakespeare, c'est pour la simple et bonne raison que l'amour courtois permet de comprendre l'histoire tragique de l'Occident moderne, son iniquité, non pas "banale" mais extraordinaire ; c'est-à-dire comment le clergé soi-disant catholique a été pendant longtemps l'artisan principal de la subversion du christianisme afin de doter la société d'une éthique et d'un régime légal; avant d'être tardivement remplacé dans cette fonction par un personnel judiciaire officiellement "laïc", mais dont les conceptions sont entièrement tributaires du régime de droit précédent.

    Une enquête sérieuse sur les "racines chrétiennes de la France", telle que l'université est incapable de produire aujourd'hui, mettrait à jour deux faits politiquement incorrects : 1/Le prolongement des institutions ecclésiastiques romaines par les institutions républicaines. 2/L'impossibilité de rattacher la notion de "racine chrétienne" aux Ecritures saintes.

    Apparemment ce sont deux camps opposés qui s'affrontent sur la question juridique du "mariage gay" ; en réalité ils sont tous les deux fornicateurs. Un camp occulte que le christianisme n'a aucun aspect juridique ; l'autre camp occulte que la principale cause d'évolution du droit est économique et dépourvue de rapport avec un humanisme quelconque. Il occulte que le droit occidental est un des outils majeurs de l'esclavagisme moderne et de ses conséquences terribles pour une partie de l'humanité, enchaînée aux caprices de l'autre.

    La barbarie, en France, tient désormais le haut du pavé. Enfants, gardez-vous de ces chiens qui disent vouloir votre bien : vous n'êtes qu'une livre de chair négociable entre leurs mains.


  • Théorie du Complot

    "Le premier qui ayant enclos un terrain s'avisa de dire Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de meurtres, que de misères et d'horreurs n'eût point épargnés au genre humain celui qui arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d'écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n'est à personne !" Mais il ya grande apparence qu'alors les choses en étaient déjà venues au point de ne pouvoir plus durer comme elles étaient : car cette idée de propriété, dépendant de beaucoup d'idées antérieures qui n'ont pu naître que successivement, ne se forma pas tout d'un coup dans l'esprit humain : il fallut faire bien des progrès, acquérir bien de l'industrie et des lumières, les transmettre et les augmenter d'âge en âge, avant que d'arriver à ce dernier terme de l'Etat de nature...

    Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu'ils se bornèrent à coudre leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes, à se parer de plumes et de coquillages, à se peindre le corps de diverses couleurs, à perfectionner ou embellir leurs arcs et leurs flèches, à tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou quelques grossiers instruments de musique ; en un mot, tant qu'ils ne s'appliquèrent à des ouvrages qu'un seul pouvait faire, et qu'à des arts qui n'avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ils pouvaient l'être par leur nature et continuèrent à jouir entre eux des douceurs d'un commerce indépendant : mais dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre, dès qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seul d'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit, le travail devint nécessaire, et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueur des hommes, et dans lesquelles on vit bientôt l'esclavage et la misère germer et croître avec les moissons.

    La métallurgie et l'agriculture furent les deux arts dont l'invention produisit cette grande révolution.

    Pour le poète, c'est l'or et l'argent ; mais pour le philosophe, ce sont le fer et le blé qui ont civilisé les hommes et perdu le genre humain."

    Jean-Jacques Rousseau (Discours sur l'Origine de l'inégalité)

    Le philosophe chrétien (calviniste) Jean-Jacques Rousseau indique ici le rôle atroce joué par la propriété dans la condition humaine. De fait le lien est fait dans la Genèse entre Satan et "l'arbre de la connaissance du bien et du mal" : non seulement chacun sait le lien étroit entre l'éthique et la propriété, mais on peut tirer le constat d'une éthique libérale en constant changement aujourd'hui, et qui reflète l'instabilité des valeurs mobilières. Bien sûr quiconque prétend que l'économie libérale est sans conséquence sur les moeurs n'est que le factotum de banquiers ou un imbécile. Shakespeare ou Karl Marx ont déjà envisagé les conséquences des moeurs capitalistes, et ont décrit dans le détail les risques d'aliénation inhérents à l'éthique capitaliste.

    Néanmoins Rousseau semble tributaire de l'incapacité de Calvin à interpréter correctement le symbolisme de la fable de la Genèse, notamment à comprendre sa signification sur le plan de la science physique. Il opère une dissociation artificielle entre la nature et la culture. L'Anglais Francis Bacon Verulam (alias Shakespeare) tire un bien meilleur enseignement de la Bible, plus direct, quand il élucide que la prédation détermine les rapports sociaux humains. Autrement dit, sur le plan social, l'homme se comporte de façon bestiale. Hormis Moïse, on trouve aussi chez les Grecs d'autres fables antisociales, dont on peut penser qu'elles dérivent du judaïsme.

    On ne peut pas dire que Rousseau soit un naïf socialiste ou manipulateur du peuple. Dès lors qu'on situe la propriété au coeur de la bestialité sociale, on ne peut pas demeurer inconscient de l'extrême difficulté du progrès social. Mais Shakespeare est beaucoup plus ferme et mieux fondé sur les saintes Ecritures quand il ferme définitivement la porte du chimérique espoir de réforme sociale. Par là la condition humaine ne peut être abrogée, et le chrétien ne peut que mépriser fermement les oeuvres païennes politique ou éthique.

  • Baroque et Fatigué

    On me signale un auguste, qui a choisi d'infliger ses sermons crétins aux paroissiens de son blog sous la bannière "baroque et fatigué".

    Sur la thématique du "mariage gay", infligée par les médias aux Français pour tenter de leur dissimuler l'impuissance de leur nouveau gouvernement dans les matières où il est censé exercer une compétence, une prise de position originale (en matière sexuelle, elles le sont toutes) a valu au dit blogueur une mention "honorable" de la maîtresse d'école.

    "Baroque et fatigué" : c'est ainsi que je vois Satan aujourd'hui. Pas très loin d'aller se coucher.

  • Frigide Barjot

    "Frigide" et "barjot" : on ne saurait trouver de meilleurs adjectifs pour qualifier la matrice catholique romaine, qui, frappée de ménopause, tente de trouver dans des manifestations hystériques un but à son existence.

  • Les Evangiles secrets

    La presse dite scientifique est tombée au même niveau de sensationalisme que les mass-médias. D'une certaine manière, on peut dire que le nationalisme républicain a fait place au sensationalisme républicain, dont la volonté d'institutionnaliser la sodomie parachève le grotesque.

    Témoin le titre d'un récent n° de "Science & Avenir" : "Les Evangiles secrets", prometteur d'un contenu au niveau du "Da Vinci Code". On est en droit de soupçonner d'imposture les universitaires qui osent fournir leur caution à de telles gazettes. Sur la foi de quelques bouts de papyrus exhumés dans le désert égyptien, on aimerait faire croire qu'à côté des quatre évangiles, aussi fameux que laissés en jachère, censurés par l'enseignement public français, il existerait un corpus de textes évangéliques contredisant Matthieu, Jean, Luc, Marc et Paul, interprète digne de foi.

    Si je précise la censure des évangiles par l'institution républicaine, c'est qu'elle est le préalable indispensable pour faire gober n'importe quoi à un public de profanes, dont l'ignorance a été soigneusement, préalablement, organisée.

    Le cap de cette couverture tapageuse passé, on découvre dans "Science & Avenir", des articles qui s'empressent de revenir en arrière sur l'annonce de la découverte d'un grand mystère. On comprend qu'il s'agissait avec un tel titre, comme on dit, de "fourguer la camelote", mais que nos universitaires n'ont quand même pas envie de passer pour Dan Brown ou Michel Onfray pour si peu. Un certain Jean-Pierre Mahé fournit même l'explication la plus rationnelle des bribes de manuscrit dernièrement retrouvés, moins intéressants mis bout à bout que le seul évangile de Judas ; je cite : "(...) Si tant est que ce papyrus dit "à la femme de Jésus" soit authentique, il peut témoigner de la pensée du courant gnostique de la 2nde moitié du IIe siècle - certains adeptes ont voulu établir que Jésus avait une compagne spirituelle (...)"

    Rappelons que la foi des chrétiens dans l'authenticité du nouveau testament ne tient pas seulement à leur "historicité", mais à l'extrême cohérence de ces témoignages convergents. Si l'on découvrait un manuscrit de Shakespeare, fût-il contemporain de cet auteur et signé par lui, mais recelant un propos complètement contradictoire avec le corpus de Shakespeare - par exemple l'éloge de l'éthique, ou celle du pouvoir royal, la caution aux billevesées de l'amour courtois, l'apologie du monachisme, ou encore des légendes mystiques fondatrices du nationalisme anglais -, on serait en droit de soupçonner un faux ou une erreur. Il en va de même de tous les textes chrétiens, aussi anciens soient-ils, pour ne pas citer la théologie débile la plus récente, tentant d'introduire la notion "d'érotisme chrétien", ultérieurement ajoutée par des théologiens fornicateurs, accomplissant la prophétie du Messie sur les faux prophètes, se réclamant de lui. A moins d'être un imbécile, en 2012 ou 13, qui peut ignorer que le commerce et la publicité, les opérations mercantiles des nations démocrates-chrétiennes, sont le mobile le plus puissant pour convoquer l'érotisme, y compris au sein d'une religion qui prévient contre la faiblesse de la chair ? A tel point qu'un chrétien, confronté par exemple à la bestialité du nazisme, déduira immédiatement qu'elle a un aspect dionysiaque, et que le libéralisme appuyé sur la même volonté de puissance, est également satanique et présente les mêmes dangers de carnage.

    Enfants, les chiens sont partout désormais : gardez-vous du viol de votre conscience, préalable à celui de vos âmes et corps. Le sacrifice des enfants au dieu Moloch n'est pas un vain mot. Aux évangélistes et à Paul vous pouvez faire confiance, bien mieux qu'à vos parents ou prétendus pédagogues, pour vous préserver de l'esclavage et de la lente combustion sociale.


  • Dans la Matrice

    Une des activités qui donne le plus aux sociétés, stagnantes, l'impression du changement ou de l'évolution, c'est le divertissement. Le divertissement est forcément au coeur des religions anciennes, ou du socialisme, qui n'a de neuf que le nom. Il n'y a rien de pire qu'une fête qui paraît identique à celle de la veille ; et pourtant elle l'est forcément. Le singe est le symbole de l'évolution, parce qu'il a l'air de s'amuser plus que les autres espèces.

    Dans le tourbillon moderne, il y a beaucoup du sur-place du derviche tourneur, ou de la ravissante idiote qui croit que son escarpolette va l'envoyer au ciel.

    Bientôt il y aura plus de sérieux dans la cours de récréation du collège qu'à l'Académie, assemblée de polissons régressifs inutile, dont les jeux de langue nous assomment autant que la bave des amoureux sur les bancs publics, quand cette bave ne sort pas de notre propre gésier.

    On les connaît les vieux trucs des barbons pour s'en tartiner une dernière couche. Je ne comprendrai jamais pourquoi Hitler a décidé d'éliminer les juifs plutôt que les vieillards. Les juifs sont très différents les uns des autres, tandis que les vieillards partagent tous la même religion de la décadence. Y compris sur le plan satanique de la civilisation, cette décision s'imposait.



  • Bernanos contre Marx

    "Le marxiste se révolte contre la condition humaine elle-même, c'est-à-dire contre le péché originel. Il prétend organiser le monde comme si le péché originel n'existait pas, ou n'était, comme il le croit, qu'une invention de la classe exploitrice ; et il est assurément beaucoup plus dangereux pour l'homme, de nier le péché originel que de nier Dieu."

    Bernanos

    Seule la conclusion de Bernanos est véridique. C'est ce que l'homme fait contre lui-même qui est le plus dangereux. La colère de Jésus-Christ, contre ses apôtres ou les juifs, est toujours lorsque ceux-ci agissent ou parlent contre le salut de l'homme. Quand Pierre, par exemple, se saisit d'une épée pour défendre son maître.

    Lutter pour effacer le péché n'est pas le nier. Mais croire que les oeuvres de la loi peuvent "sauver", dit saint Paul, c'est-à-dire que ce type d'oeuvre peut contribuer à effacer le péché, voilà qui revient à nier le péché originel, c'est-à-dire à favoriser l'erreur et le culte identitaire satanique.

    Hélas les communistes ne se révoltent pas contre la condition humaine - sans quoi ils auraient cessé de travailler et de procréer, comme les douze. La condition humaine principale est de mourir. Bernanos doit avoir une idée du marxisme par des imposteurs comme Malraux ou Sartre, grenouilles de bénitier républicaines avant tout.

    Quant à Marx, lui se contente de dire que la hiérarchie entre les hommes, qui trouve dans la propriété sa principale justification, est une manifestation de l'iniquité qui règne entre les hommes. Marx ne fait pas l'éloge de la fonction publique ! Monarchie et démocratie, l'une comme l'autre, nient le péché originel. La seconde ne fait qu'emprunter l'idée ridicule de souveraineté populaire (étrangère au marxisme) à la première.

    Très largement, les intellectuels du XXe siècle sont illettrés. Ils sont socialistes.

     

  • A un gosse

    ... qui me demande ce que c'est que "l'éthique", que les curés d'aujourd'hui ont toujours à la bouche, comme ceux d'antan le goupillon ou le crucifix, je donne cette définition :

    - L'éthique, c'est la morale assistée par la médecine.

    Les médecins manquent de simplicité quand on les compare aux curés, même si c'est au fond le même type d'hommes.

  • Illusion, Opium et Société

    L'illusion est le revers de la médaille sociale ; cette illusion est présente dès les actes sociaux les plus primitifs, comme le coït, jusqu'aux architectures les plus orgueilleuses.

    Le suppôt de Satan qui vient se recueillir dans une cathédrale gothique, celui-ci mérite d'être nommé mage dans son Eglise : il est bien mieux éclairé que le chef d'un petit groupe de rock satanique. Je sais de quoi je parle, j'ai longuement éprouvé l'athmosphère des cathédrales gothiques. L'art abstrait, pratiquement, comme le socialisme, répond au besoin de se recueillir des nouveaux adeptes, pas très bien informés de qui fait quoi dans la synagogue de Satan.

    La haine vis-à-vis de Shakespeare vient toujours systématiquement du clergé de Satan. Qu'elle soit haine-haine (Joseph de Maistre) ; envie spontanée de vomir ; bêtise de paysan (Claudel) ; culte rendu à Satan (le Grand Siècle) ; tentative d'enfouissement (l'université).

    Shakespeare ne se contente pas de mettre le feu à l'art décadent, comme Hitler, mais c'est toute la culture qu'il saccage et fait cramer, avec cette absence typiquement chrétienne de respect pour l'homme et ses objets de culte. Le clergé est entièrement dépossédé de ses biens. Le visionnaire, c'est Shakespeare et non Dante.

  • Usage de Bernanos

    Je n'ai pas été élevé par Bernanos. Pour la bonne raison que je me suis élevé par Léon Bloy, auquel Bernanos n'ajoute pas. La culture est comme les rayons des bibliothèques, où les idéologies les plus contradictoires peuvent voisiner dans la poussière. Qui ne sait que la culture est faite pour habituer et mener progressivement au cimetière, comme un lent corbillard, est métèque en France.

    Le type français est beaucoup trop pragmatique pour accorder de l'importance à la culture ou l'art abstrait, où se complaisent les plus pusillanimes dévotes toute leur vie, quand elles n'y mettent pas un terme brusque avant. - Eh, l'argent ne suffit-il pas en matière d'art abstrait, Sganarelle ? L'argent conditionne la musique, et non l'inverse.

    A rebours de la culture, la spiritualité pousse à se chercher un maître d'armes. Le type cultivé, lui, tourne délibérément le dos au champ de bataille. Très largement, la barbarie de l'Occident moderne tient à ce qu'il est incapable de regarder ses propres crimes en face, contrairement à ce larron que la soldatesque romaine avait crucifié à côté de Jésus. L'Occident moderne évoque la figure de Ponce Pilate. Le crime, d'accord, pourvu qu'on ait l'hygiène.

    Préférant la maîtrise d'arme de Shakespeare, j'ai dû négliger Bernanos, et même Bloy. Tous les stylistes qui passent à sa portée, Shakespeare leur tranche la gorge sans pitié. Nitche n'est pas né et mort dans l'Empire, qu'il crache déjà le poison de Claudius, destiné à Hamlet, par les narines. Shakespeare n'a de pitié que pour le simple lecteur. Les étourdis prennent les révolutionnaires français pour des iconoclastes ou des briseurs d'idoles - des talibans. Tout le travail avait déjà été fait par Shakespeare auparavant, pour le compte du cavalier à la tunique ensanglantée, monté sur un cheval blanc, symbolique pour les chrétiens du triomphe de l'Esprit dans l'histoire, sur la grâce et la providence des nations païennes. La seule façon de renverser les idoles, est de le faire spirituellement.

    Shakespeare ne se retourne jamais sur la civilisation, rêverie qui trahit la faiblesse de Bernanos ou Bloy, leur relâchement spirituel. Il ne s'agit pas de juger le besoin de sommeil ou de repos de tel ou tel guerrier. L'apôtre Pierre lui-même s'est trompé plusieurs fois d'épée et de combat. Il s'agit de ne pas se retourner sur la chimère sentimentale de la civilisation, presque aussi niaise que le futurisme démocratique, car ce relâchement est par où Satan et ses hordes regagnent du terrain.

    Il s'agit de suivre Shakespeare dans sa percée fantastique des lignes des robots humains, leurs prothèses mécaniques. S'il y a bien un trait d'esprit français de la part de Bernanos, c'est de stigmatiser la détermination biologique imbécile de la technocratie et des technocrates, suppôts qui ont tous la formule sanguine tatouée quelque part sur le corps.


  • Mariage et satanisme

    Opposants comme partisans du mariage gay n'ont aucune idée du christianisme et des évangiles. Il n'y a pas, dans le christianisme, le moindre "mysticisme du coït" : c'est là une caractéristique païenne. Dans le paganisme authentique, qui n'a pas les caractéristiques bouffonnes du néo-paganisme actuel -religion de statisticiens et de fonctionnaires minables-, le mariage est un viol rituel, c'est-à-dire qu'il est conçu comme un sacrifice nécessaire pour le bien commun. Cette conscience du viol permettait aux sociétés païennes d'éviter de verser aussi radicalement dans la barbarie.

    Gare aux clercs soi-disant chrétiens qui se positionnent contre le mariage gay ! C'est aux gosses éduqués dans cette secte que mon avertissement s'adresse. Car, sous prétexte du bien social, à quoi le Messie n'a jamais prétendu contribuer, affirmant au contraire qu'il ne peut y avoir de justice en ce monde infernal, sous ce prétexte fallacieux et contraints de parler le langage de sciences plus ou moins occultes, le clergé chrétien fait obstruction à la parole de dieu.

    Les païens, voyant le pharisaïsme des "démocrates-chrétiens", artisans d'iniquité les plus sournois, disent : "Voyez le christianisme, ce n'est qu'une religion d'hypocrites." L'avertissement de l'apôtre Paul aux gentils de ne pas tomber à leur tour, comme les juifs, dans le pharisaïsme, prend pleinement son sens face à la "démocratie-chrétienne", dont l'iniquité dépasse les bornes des nazis ou des soviets, révolutionnaires qu'elle a d'ailleurs, historiquement, provoqués.

    Pourquoi les gosses ? Parce qu'ils représentent ce que ce pays a de plus français et capable de se révolter contre le néo-nazisme des marchands. Principalement, et le Français Bernanos ne l'a pas assez radicalement démontré, c'est le gâtisme psychologique des autorités morales de ce pays le ressort du malheur. Pédérastiques, elles sont, au sens de la régression la plus criminelle. Dans tous les lieux où est affiché le but d'éduquer, c'est plier les gosses à des plans minables à quoi les adultes s'efforcent. Être éduqués dans la rue vaudrait mieux. On y apprend encore plus vite le calcul mental et ses applications concrètes. Au lieu d'être bercé par la niaiserie cinématographique, on y acquiert le sens des réalités. Peut-être aussi, qui sait, à se méfier des femmes, produits de luxe ? Parmi les Français les moins cons que je fréquente -j'appelle "Français" quiconque méprise les choses sociales, à l'inverse de l'Allemand qui ne jure que par elles- plusieurs ont été élevés dans la rue.

    - Le christianisme n'a rien d'autre à proposer aux gosses que le martyre. Cela peut faire peur à première vue. Mais la réalité est que des hommes simples, banals, tels que furent les premiers apôtres, n'ont pas reculé devant le martyre ; pourtant ils n'étaient pas dotés de pouvoirs magiques. C'est la société qui est sous l'emprise de la magie et de l'opium. La charcuterie de l'âme démocrate-chrétienne n'est pas quelque chose de très ragoûtant si on y regarde de près.