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Lapinos - Page 92

  • Pan sur le Pape ?

    La première erreur à propos du Pape -même si elle est grossière elle est assez commune-, c'est de continuer de tenir le pape pour une autorité religieuse ou spirituelle éminente. Le nombre de chrétiens qui se disent fidèles au pape en Europe est extrêmement réduit désormais, et plus réduit encore parmi eux ceux qui prêtent l'oreille au détail des propos du pape (Ce qu'on ne saurait leur reprocher, la théologie de Ratzinger se limitant à un divertissement ennuyeux à faire ronfler les chaisières de Notre-Dame.)

    La lecture de la gazette papiste "Famille chrétienne", confondante de niaiserie et de sentimentalisme, est à cet égard instructive car on peut constater la difficulté du clergé à imposer, y compris dans le domaine des affaires privées où il se cantonne, sa "morale chrétienne" à base de "coïtus interruptus" dont on ne voit pas bien à quel passage des Evangiles le rapporter (d'autant moins qu'il n'est qu'un effet de la "révolution sexuelle" capitaliste).

    Beaucoup plus jeunes et nombreux en Amérique, il semble que les catholiques n'y soient guère plus attentifs aux propos du pape, et qu'on y soit à peu près au même stade du culte de la personnalité.

    Lointain le temps où Dante Alighieri prenait le risque de jeter dans son "Enfer" des papes et de leur donner des leçons de théologie ; voire le XVIIIe siècle de d'Holbach, qui confronte aux Evangiles la théologie pour démontrer son hypocrisie.

    L'existence du pape est aujourd'hui essentiellement "médiatique". Si le business du tourisme n'imposait pas à l'Etat laïc d'entretenir le patrimoine architectural religieux, on peut même penser que le nombre des chrétiens serait encore plus réduit en Europe qu'il n'est actuellement, étant donné tout ce que la pratique religieuse doit au folklore, à des festivités familiales comme Noël.

    Cette "erreur d'appréciation" n'est pas tant entretenue par les papistes eux-mêmes, aussi à l'écart de l'histoire que des collégiens le sont de la vie réelle, que par le clergé laïc qui trouve là un moyen pratique de paraître "moderne" par comparaison, à bon compte. La grande secte laïque dont c'est désormais le tour de prospérer (selon l'analyse même de Marx dès la fin du XIXe siècle) et la petite secte chrétienne à l'état de relique, se lustrent mutuellement par leurs querelles picrocholines. C'est du reste la même loi qui régit en France les partis dits "de gouvernement", bien qu'ils ont du mal à se gouverner eux-mêmes dans une direction précise.

    *

    Même si elle ne comporte plus aucun risque, sur un plan apocalyptique la critique du pape me paraît cependant présenter un intérêt. Entre l'adoubement de Benoît XVI par le gratin existentialiste (Jean-Claude Milner dans "Les Temps modernes") et le soupçon de satanisme que font peser certains sites internet sur le pape, où est la vérité ? J'ai déjà évoqué le site de Gérard Colombat qui passe par la cabale et Blaise Pascal pour sa démonstration.

    D'autres ont vu ou cru voir sur les ornements liturgiques du pape une représentation du Dieu Pan et s'en sont émus. Deux remarques :

    - Si cela même était vrai, ça ne prouve pas grand-chose. Il n'est pas de théologien à qui on ne puisse reprocher d'emprunter au paganisme. Le cas récent de Jean Guitton n'est pas loin du délire insane, hors du christianisme. Encore plus "frais" le cas de Fabrice Hadjadj, invraisemblable exégète soi-disant chrétien, où on verse carrément dans une sorte de théologie pornographique à connotation pédérastique (extrait cité sur mon blogue). A Saint-Nicolas du Chardonnet où sont les tenants de l'orthodoxie la plus pure, il m'est même arrivé d'entendre un prêcheur citer Virgile, bien que celui-ci fut beaucoup moins catholique que Rabelais. A propos d'humanisme, François Bacon souligne l'analogie entre le dieu Pan et Moïse, parmi les nombreuses analogies entre la Bible et la mythologie grecque. Ces analogies ne sont pas pour Bacon, comme pour Voltaire ultérieurement, de simples "coïncidences", mais le résultat du croisement du judaïsme et de la religion grecque.

    Outre les cornes, la barbe, la houlette, la position prééminente que Pan et Moïse ont en commun, Bacon démontre que Pan occupe dans la religion grecque un stade de divinité intermédiaire qui tire son savoir, sa philosophie naturelle, du contact direct avec le Ciel (les "cornes" de Moïse ont le même sens).

    - La deuxième remarque c'est que si le paganisme de la plupart des théologiens chrétiens n'est pas une raison suffisante pour les condamner, le pallier franchi par Joseph Ratzinger et ses prédécesseurs au cours du XXe siècle est tout à fait étrange, puisqu'il ne s'agit plus d'emprunts à des théologies païennes (celle d'Aristote, d'Homère) ou musulmans (Averroès, Avicenne), mais à des philosophies foncièrement athées, comme celles de Théodore Adorno, Horckheimer, Freud, Maurras, Heidegger, ou carrément à des blasphémateurs comme F. Nitche ou L. Feuerbach, invoqués désormais fréquemment à l'appui de la doctrine chrétienne par ce qu'il convient d'appeler des menteurs doublés d'imbéciles.

  • Partage de minuit

    Si Céline avait du style et seulement du style, il serait entièrement nazi, puisque la trame est nazie, tandis que la transparence est communiste.

    Mais les nazis qui se reconnaissent dans le "Voyage au bout de la nuit" -quel beau titre allemand, à la fois juif et chrétien-, doivent se résoudre à laisser leur part aux communistes, "Mort à crédit", où la mécanique du Léviathan bourgeois, à base de petites échoppes, de martingales et de contrats de mariage blanchis à la chaux, finit par montrer ses cornes.

    Aucune arche gothique ne repose sur un seul pilier. Le paradoxe est non seulement dans l'ironie, mais également dans l'architecture. C'est ainsi que le diable habite le Panthéon, au coeur de Paris.

  • Identité, mon amour

    bégaya Narcisse avant de se noyer dans son reflet.

  • Vol de cacouacs

    Comment se fait-il que la vie de Justine Lévy ou celle de Frédéric Beigbeder nous emmerde ? Tandis que les vies de Voltaire, de Jean-Jacques Rousseau ou de Louis-Ferdinand Céline nous passionnent ? Beau sujet de dissertation si le baccalauréat servait à quelque chose.

    On peut passer par "Jacques Le Fataliste", petit bijou de la littérature janséniste, pour le comprendre. Comment ça, Diderot, janséniste ? Eh bien oui, pas seulement à cause de l'éloge de la fatalité, du destin, de la fortune, "Fata Morgana", divinité sacrée du "saint Empire romain germanique", ce "Titanic" qui n'en finit pas de couler ; mais aussi janséniste par la volonté de rendre moral ce qui s'allie le moins à la morale, à savoir l'art. L'attentat baroque contre l'art, Diderot le prolonge.

    Mais revenons à "Jacques". Son créateur voulut y poser l'identité du destin et de dieu ; ce faisant, il n'a fait qu'illustrer ce qu'est un mauvais romancier. On pourrait dire que l'existentialisme n'est qu'un mauvais roman (en attendant de n'être qu'un mauvais rêve). L'effort pour restaurer quelque vieille ruine gothique et l'exposer dans un intérieur bourgeois. L'existentialisme est un conservatisme allemand : Ratzinger aussi bien que Sartre. Hélas, trois fois hélas, l'existentialisme est bien d'abord camelote chrétienne.

    Voltaire, Rousseau comme Céline ne valent que par leur tentative désespérée d'échapper au destin, partition que les fayots du premier rang, Frédéric ou Justine, se contentent d'exécuter comme des violoneux imbéciles.




  • Identité, piège à connards

    ... et à motards, puisque le ministre Christian Estrosi a déclaré récemment qu'un débat sur l'identité nationale dans l'Allemagne des années trente aurait peut-être évité aux Juifs d'être victimes des nazis, quelque chose dans ce goût-là.

    Seul problème, il faut soi-même être nazi pour accepter de participer à un tel débat. Un communiste ne peut pas croire à l'"identité", pure figure rhétorique du domaine de la religion. Karl Marx ne s'est pas décarcassé pour rien à démanteler l'architecture vectorielle nationale-socialiste (Hegel) et à dénoncer son ésotérisme ("Sein-dasein"), n'en déplaise aux staliniens d'hier et d'aujourd'hui (C'est indubitablement le culte de la politique qui a poussé des fonctionnaires de l'université française, Althusser en tête, à accommoder la dialectique marxiste avec une idéologie temporelle, répétant la trahison janséniste d'une manière que Marx et Lénine avaient prévue.)

    A cet égard les Allemands semblent mieux renseignés que les Français eux-mêmes sur l'appartenance de Heidegger au parti nazi (la philosophie de sa maîtresse H. Arendt n'est d'ailleurs pas moins typiquement nationale-socialiste que celle de son mentor) ; aussi sur le fait que Heidegger ne fait qu'ajouter à Hegel une dose de byzantinisme supplémentaire, susceptible seulement de méduser un peu mieux les crétins dans le genre du frère prêcheur Enthoven ou de son confrère Onfray, armés de leurs petites fiches de philosophie pour tenter de donner au service de la propagande télévisée une coloration kulturelle. La dernière chose qu'un Français qui a lu Molière ou Rabelais fera, c'est gober l'idée de "culture", essentiellement romaine ou germanique.

    Pour un catholique, de la même façon, l'identité n'est qu'un fantôme néo-païen et le Messie ne se distingue guère par son patriotisme ou son goût de la généalogie. A tel point que c'est le manque d'ambition temporelle de son Maître, qui va pousser Judas Iscariote à le vendre pour trente deniers aux autorités religieuses juives. Judas Iscariote est le saint patron des nationalistes chrétiens dont la trahison s'accompagne systématiquement d'une subversion des Evangiles à base de droit (J. de Maistre) et de mathématiques (B. Pascal, Galilée).

    Il n'est pas inintéressant d'observer que c'est le courant janséniste où s'est élaborée une doctrine théocratique incompatible avec les avertissements solennels du Christ, et dont dérive l'existentialisme, religion de la bourgeoisie capitaliste, ce courant qui est le plus hostile à l'islam alors même qu'il s'y apparente nettement par sa dérive théocratique nette (gallicanisme). On pense ici à l'appropriation de la théorie de la race élue par les nazis, évoquée par Mircéa Eliade après Léon Bloy* (La théorie raciste de Darwin qui a servi aux nazis est elle-même imprégnées de préjugés judéo-chrétiens et d'un goût -bien peu "naturel" de la part d'un naturaliste- pour la généalogie et les mathématiques.), théorie de la "race élue" qui survit dans l'idéologie libérale. Afin de souligner que les conflits les plus violents ont souvent lieu entre tenants d'idées semblables, le parti minoritaire ou le moins bien armé faisant les frais de la concurrence.

    L'Eglise catholique est désormais à peu près exsangue, mais les partis démocrates-chrétiens ont joué naguère un rôle non négligeable dans une manipulation "identitaire" d'ampleur, cousue de fil blanc capitaliste : le "nationalisme européen" ; cette manipulation ne s'est pas faite sans l'occultation de larges pans du Nouveau Testament, dont une ligne vaut mieux que les cinquante encycliques bavardes des dix derniers papes et au-delà. L'indignation de François Bacon à propos de l'enfouissement des Evangiles sous des tonnes de spéculations théologiques est plus que jamais valable, même si l'Eglise n'est plus qu'un vaisseau dérivant au fil du vague depuis longtemps.

    *

     

    Le débat ne peut avoir lieu qu'entre partisans et adversaires du nationalisme et ce débat opposera immanquablement les païens à ceux qui ne le sont pas. Ce seul critère (sérieux) a suffi aux théologiens pour condamner les doctrines nationalistes par le passé, celle de Maurras notamment. Le débat n'a donc d'intérêt (outre qu'il sert au gouvernement à jeter de la poudre aux yeux, comme Chirac auparavant avec le débat sur le voile islamique) que de permettre de mesurer à quel point la France ressemble à l'Allemagne désormais. Etant donné que la chaîne bobo "Arte" est le symbole du pacte monétaire franco-boche, on peut prendre le goût de la pornographie et du cadavre attisé par cette chaîne comme la marque de la nouvelle identité française.

    Le débat sur l'"identité" a quand même le mérite de rappeler le lien étroit entre la musique/mathématiques et le totalitarisme, qui ne peut s'empêcher ici de s'exprimer dans le vocabulaire albégrique, ainsi que, comme Marx l'a démontré, le caractère profondément religieux du raisonnement mathématique et de la passion musicale. Non loin d'Homère et de Shakespeare, Marx est bien l'auteur d'une véritable démonologie. Accessoirement ça permet d'observer que Marx est le tenant d'un aristotélisme véritable puisque l'ontologie matérialiste permet de déceler le caractère luciférien de la "loi naturelle" (sous-jacente dans le droit républicain moderne) ; "luciférien" s'entend en termes plus laïcs de la façon suivante comme la projection sur la "Nature" du rapport humain anthropologique. Les tenants de la "loi naturelle" (le clergé républicain est l'artisan du maintien de cette architecture juridique qui constitue un élément essentiel de la religion libérale après la religion nazie, et ce n'est qu'à titre de fétichistes et d'ignares que des chrétiens défendent le sophisme du droit naturel) peuvent se réclamer de Platon, et surtout de Pythagore : ils ne peuvent se réclamer d'Aristote comme Marx.

    C'est le fait d'appartenir lui-même à une famille d'ingénieurs biologistes proche de la théorie raciale transformiste qui a sans doute empêché Aldous Huxley en revanche dans son essai (raté) "Brave New World" sur le totalitarisme d'en relever l'ingrédient mathématique et musicale essentiel. Le totalitarisme repose sur la foi et la raison. Le capitalisme/écologisme parie sur l'avenir comme Pascal parie sur Dieu ; la grâce janséniste, son providentialisme assassin de l'Esprit : le satané hasard capitaliste n'en est que le produit dérivé.

    *Il faut être bien peu historien pour dater la naissance du nazisme de l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler.
  • Apocalypse 2012

    LUI - Tu la sens venir, toi, l'Apocalypse ?

    ELLE - Attends, tu t'imagines pas que j'ai fait toutes ces études, les cinq années de droit, l'école de journaliste après, pour gober ces machins-là ?...

    LUI - Ouais, selon toi c'est le truc bien commercial, la bonne vieille théorie du complot pour fourguer des bouquins et des assurances-vies...

    ELLE - Assurances-vies ?

    LUI - Façon de parler.

    ELLE - Ouais parce que avec l'Apocla... l'Apocale... aahhr, bref, merde, le Big-Bang en 2012, au cas où t'aurais pas pigé, pffuittt, plus besoin d'assurances, ni même d'inscrire Faustine et Théophile à l'école à la rentrée, je te signale ; et les économies qu'on fait pour partir en amoureux aux Seychelles, autant tout claquer tout de suite ! Ah, et le déménagement, ce putain de déménagement qui m'oblige tous les jours à...

    LUI - C'est bon, Mamour, doucement, calme-toi. Tu crois que ça vaut le coup de s'exciter pour si peu ? C'était juste histoire de causer. Tiens, zappe plutôt sur la 2, s'te-plaît, histoire d'avoir la météo de demain. J'ai peur que pour le pique-nique avec les Carlier au bois de Chaville, ça soit mal barré.

    ELLE - D'autant que le Père La Chaisière, il en parle jamais de l'A-po-ca-lypse. Il devrait quand même être au courant ?

  • Fuck the Planet!

     


    I do not want to take care of the Planet.

    I want to take care of me. I am so lonely.

     

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  • Thibon l'Imposteur

    C'est plus ou moins une saloperie que l'introduction de Simone Weil par le paysan Gustave Thibon ("La Pesanteur et la Grâce"). Pour ne pas trop charger la mule Thibon qui a déjà contre lui de ne pas croire en Dieu (c'est là que mène Pascal et aux pirouettes de Jean Guitton, Nitche ou Sartre), je me contenterai de la formule suivante : la Simone Weil marxiste est plus chrétienne que la Simone Weil "convertie au christianisme".

    Car Simone Weil est l'anti-Nitche ou l'anti-Maurras, et c'est déjà beaucoup. Quand ces nostalgiques de la Rome antique, dans laquelle les chrétiens les plus sérieux ont vu qu'il se tramait quelque chose de babylonien, quand ils sacrifient Dieu à la religion, Simone Weil, elle, a la sagesse de préférer tenir la religion pour beaucoup plus suspecte.

    *

    Dès ses "Causes de l'oppression" Simone fournit en effet la raison générale du paganisme, l'ancien et le nouveau, qui permet de comprendre comment, visant "par-delà bien et mal", Nitche est tombé sous le niveau de la ceinture, bien en-deçà du bien et du mal. Le paganisme est essentiellement politique et moral, démontre Simone Weil. En outre, si Nitche s'était donné la peine de lire les auteurs français au lieu de les piller, il aurait pu voir que même un poète romantique comme Baudelaire souligne l'ambiguïté profonde de la morale. La loi darwinienne de la jungle, mise au service du national-socialisme et du capitalisme (R.P. Bruckberger : "Le capitalisme, c'est la vie."), cette loi n'est que le revers du sophisme chrétien de la "loi naturelle", parfaitement réversible comme toutes les idéologies.

    *

    Que l'idée "d'éternel retour" plane au-dessus de la tête de Darwin, tout comme l'idée du "struggle for life" plane au-dessus de la tête de Nitche, cela se comprend en effet sous l'angle des mathématiques. Le malthusianisme qui fonde le "struggle for life" est statistique, et la statistique (cf. Descartes) pose le principe de l'éternel retour (que le jour se lèvera demain est le "maximum" de la probabilité comme son "minimum" : c'est ce qui rend la statistique inadéquate à la science pour un savant matérialiste comme Aristote ; et explique aussi pourquoi le risque de perturbations climatiques majeures sème la panique dans le sérail des polytechniciens élevés en batterie, héritiers putatifs de Pascal dont Jacques Attali reproduit à merveille les airs de cartomancienne.) Grâce soit rendue à Simone d'avoir fustigé la grande truanderie intellectuelle de la polytechnique en la personne de Max Planck !

    Par ailleurs où Darwin trahit encore sa "raison" puritaine, morale, c'est dans sa conception mécanique de l'homme, en termes de fonctionnalité (le "bipédisme"). Là encore on est très proche de Descartes et de son animal mécanique. On peut aussi bien comme M. Pastoureau sur la foi des organes (et donc de l'âme) rapprocher l'homme du cochon. L'homme ne se résume pas au fait de déambuler. Tiens, à ce propos, comment se fait-il que je pense tout d'un coup à Oedipe, ce tyran qui fascine tant les "judéo-chrétiens" de toutes confessions ?

    *

    Dès lors il faut se demander comment le pape Ratzinger peut trancher en faveur de Darwin contre François Bacon (in : "Spes salvi"), son exact contraire ?

    Quiconque est un tant soit peu familier de la science, sans même être persuadé comme je le suis que François Bacon et Shakespeare ne forment qu'un seul et même dessein, peut voir en effet que la science de Bacon, fondée sur la sagesse des Anciens, sa théorie de la dérive des continents en particulier, mais pas seulement, est RADICALEMENT incompatible avec la science de Darwin, imprégnée de cartésianisme et de science physiocratique (l'éparpillement de la science est opposé au rapprochement que les analogies de l'induction vraie selon Aristote ou Bacon permettent).

    Et non seulement commettre une telle erreur, mais la préfacer du mensonge historique éhonté selon lequel la foi et la science seraient deux savoirs bien distincts, quand la science mathématique dominante est, a été, et ne peut être que la science la plus religieuse qui soit ? Quand par exemple Leibnitz et les acolytes de Newton se perdent en ratiocinages interminables pour savoir lequel des deux est le plus conforme à la Genèse ? (mensonge de la neutralité propagé aussi par Claude Allègre et qui suffit à le discréditer en tant que savant, et sans doute avec l'aplomb le plus formidable par le britannique R. Dawkins, équivalent des frères Bogdanoff dans le domaine du transformisme, sans que cela excuse en rien le(s) pape(s) - Jean-Paul II a trempé dans les mêmes balivernes).

    Mensonge doublé de l'hypocrisie qui consiste à poser un verdict dans le domaine scientifique juste après avoir exclu -chose impossible en réalité- la science du domaine de l'espérance, de la foi et de la charité.

  • Tulard le Barbare (2)

    (...) Je pourrais citer cinquante exemples frappants montrant que l'histoire aujourd'hui, telle qu'on l'enseigne dans les collèges, les lycées et l'université français, a moins à voir avec l'histoire qu'avec ce que les laïcs appellent pudiquement "l'éducation civique", pour éviter le mot "religion" ; on a pu ainsi dans cette veine voir successivement Eric Zemmour puis Caroline Fourest s'en prendre récemment à la télévision à Tariq Ramadan, au nom de la "laïcité", divinité étrange, avec un fanatisme qui a déstabilisé le Ramadan lui-même, pourtant habitué à négocier avec les plus théocratiques recteurs saoudiens. En ça Ramadan tombe dans le piège de l'oecuménisme, dont les chrétiens ont pourtant démontré auparavant qu'il est ou bien niais, ou bien pure hypocrisie (cf. l'oecuménisme d'A. Besançon, entièrement déterminé par sa haine latente de l'islam) ; pour être précis : un dialogue entre religions réduites à des partis politiques. Jamais une religion en position de force écrasante comme c'est le cas de la religion de l'Etat aujourd'hui, n'a concédé aux autres religions autre chose que des niches (Aux Etats-Unis règne une idée de la religion proche de l'"esprit d'entreprise", c'est-à-dire de la "simonie", et les Yankis ne cessent de répéter "Jesus-Christ ! Jesus-Christ" comme pour essayer de faire oublier qu'ils envoient des missiles en travers de la gueule de civils innocents chaque jour que Dieu fait.)

    - Le cas du mercenaire Zemmour (tout salarié du "Figaro" est implicitement un "mercenaire", du fait de l'aspect médiatique de la guerre moderne), est d'autant plus absurde qu'il pare son lepénisme "light" le plus souvent de l'adjectif "historique", juste avant de se compromettre dans l'apologie des crimes de guerre napoléoniens et d'un régime qui a eu pour effet d'éteindre la puissance française définitivement et aussi sûrement que Hitler a entraîné son pays dans le chaos. Autrement dit, Zemmour ne fait que démontrer que le nationalisme ou la laïcité n'atteint sa pleine apogée que dans la guerre, c'est-à-dire poser un acte de foi étranger à la critique historique.

    On devine d'ailleurs vu le gabarit de Zemmour que son idée des guerres napoléoniennes est d'une bataille de petits soldats de plomb contre Jacques Chirac, grand rétameur de casseroles gaullistes lui aussi, avec son aide de camp Villepin tombé contre cinquante gosses à la bataille du CPE. A peu près de ce niveau d'histoire.

    - Du moins Mlle Fourest n'est pas bête au point de mettre en avant l'histoire comme Zemmour, mais plutôt une éthique républicaine seulement, très circonscrite dans le temps et l'espace du Marais, quoi qu'elle ait reçu l'appui de Jean-Louis Debré à son "libéralisme" sexuel (Marx n'est pas le moindre des historiens qui démontre que le progrès de l'histoire va à l'encontre de l'éthique sexuelle quelle quelle soit, étiquettée chrétienne ou républicaine.)

    Je dois me restreindre à quelques exemples de mensonges historiques au cours de cette semaine. Le premier, c'est ce qu'il convient d'appeler "le mythe de la Révolution française".

    *

    Le mythe de la "Révolution française de 1789" est intéressant dans la mesure où partisans (ultra-majoritaires) comme détracteurs de la Révolution française cautionnent le mensonge selon lequel la Révolution française serait LE grand virage de l'histoire moderne, alors que la révolution anglaise de 1688 est plus importante, d'une part (la plupart des penseurs des Lumières sont d'ores et déjà attachés à tenter de comprendre le sens du progrès politique et scientifique Outre-Manche), et d'autre part que la fracture qui s'est produite vers la fin du XVIe siècle, le basculement de l'Europe dans la théocratie puis le nationalisme, alors même que la théocratie était perçue auparavant comme une caractéristique de la religion ottomane ou mahométane. Les meilleurs humanistes inculquaient la défiance vis-à-vis du pouvoir politique en se fondant sur une exégèse plus moderne du Nouveau Testament (Shakespeare est le meilleur exemple, pilier de l'histoire moderne, mais on peut aussi citer Dante, charnière entre le Moyen âge et la Renaissance, Boccace, Erasme...) ; la rupture entre l'humanisme de la Renaissance (Bacon, Erasme) et la théocratie baroque (Hobbes, Descartes) est bien plus important qu'une "révolution" française qui n'empêchera que quelques années en France la bourgeoisie de prendre les rênes et d'obtenir ainsi le pouvoir renforcé qu'elle guignait en France comme en Angleterre depuis plusieurs siècles.

    Ce que l'esprit critique historique invite à remarquer plutôt, jusque dans les Lumières françaises disparates, c'est à quel point, bien que dirigées contre le XVIIe siècle et l'arriération janséniste (au moins autant que les jésuites), les Lumières françaises demeurent imprégnées par ce jansénisme (notamment Diderot, qui tenta de jouer un rôle de curé laïc auprès de l'Impératrice Catherine II et qui continue de prôner un art... moralisateur (!), ce qui vaut tout de même mieux que la haine de l'art exprimée par le sinistre Pascal mais qu'on peut juger moins moderne que Molière), ce qui atteste encore une fois de la profondeur de l'ornière baroque.

  • Tulard le Barbare

    Jean Tulard volant au secours de l'Histoire menacée par le gouvernement Sarkozy, cette blague ! Si Tulard est historien, alors moi je suis carmélite et Max Gallo c'est Karl Marx.

    D'une part l'histoire recèle beaucoup trop de vérités dérangeantes pour avoir jamais été enseignée sérieusement dans l'Université française. Les Etats sont aussi hostiles à l'Histoire que les Eglises furent à la théologie apocalyptique. L'art historique n'est pas moins "maudit" que les autres arts visionnaires, recouvert de flots de musique (comme le montre le mythe de la nymphe Echo, l'art musical -ô combien mimétique- est narcissique : l'art des fous).

    D'autre part, J. Tulard est le représentant d'une abjection historique française qui consiste à honnir Hitler et le vouer aux gémonies tout en célébrant la mémoire d'un dictateur non moins sanglant qu'Hitler, à savoir Napoléon Ier, qui n'hésita pas comme son cousin germain à recourir à l'assassinat politique pour parvenir à ses fins, ni à terroriser les populations civiles.

    *

    Il n'est guère difficile de prouver que le régime nazi est très fortement apparenté au régime napoléonien sur le plan idéologique, qu'il y a là deux sécularismes similaires. C'est même plus facile encore que de démontrer que le nazisme n'est qu'une variation du capitalisme. La nostalgie du paganisme romain fut même affichée officiellement à la fois par le régime nazi et par le régime de Napoléon Ier (Au centre de la civilisation romaine et qui pousse les chrétiens comme les communistes à la haïr : le culte du destin, symbolisé par la svastika aryenne.)

    Un Français qui possède un minimum de dignité ne peut critiquer cette religion de la bourgeoisie allemande que fut le nazisme, la philosophie d'Heidegger ou de Jünger, cette parodie d'humanisme, sans balayer aussi devant sa porte. Faute de quoi ce n'est qu'un vil opportuniste façon BHL ou Tulard.

    Si Dominique Venner actuellement est le seul (à ma connaissance) à être l'auteur d'études historiques soulignant la ressemblance entre les politiques d'Hitler, Napoléon Ier voire Louis XIV, et non à bâtir une fantasmagorie du régime nazi (que les jeunes Français sont de moins en moins disposés à gober malgré les heures de propagandes télévisées hebdomadaires dispensées sans qu'aucun historien proteste contre ces méthodes, profitant plutôt des plateaux télé pour fourguer leur camelote prétendument historique), ce n'est sûrement pas étranger au fait que D. Venner se tient à l'écart de l'Université qui propage une gnose RE-LI-GIEUSE. Quid des études d'historiens allemands démontrant que la politique nazie est la seule politique socialiste (keynésienne) véritable au XXe siècle ?

    Les progrès considérables que Marx et Engels ont fait faire aux études historiques sont une avancée CONTRE la religion bourgeoise et n'auraient pu être enseignées au sein de l'Université allemande d'où est sortie au contraire la religion nationale-socialiste de Hegel.

    *

    Je pourrais citer cinquante exemples frappants montrant que l'histoire aujourd'hui, dans les collèges, les lycées et l'université a moins à voir avec l'histoire qu'avec ce que les laïcs appellent pudiquement "l'éducation civique", pour éviter de parler de religion ; je dois me restreindre à quelques exemples au cours de cette semaine. (A SUIVRE)

  • Identité, piège à cons

    Le directeur de l'orchestre de Lille, Jean-Claude Casadesus, entend "décloisonner toute la musique, y compris la musique de chambre". Il ne sait donc pas que l'essence de la musique, c'est la partition, dont l'élitisme est une des formules.

    En son temps déjà Aristote relève que les musiciens professionnels étant le plus souvent des imbéciles, il serait judicieux de dispenser les jeunes enfants de l'enseignement de la musique ; ça permet de mesurer l'écart entre la Kultur nazie d'Heidegger et la science grecque.

    Etant donné l'hiatus commun aux musiciens et aux mathématiciens, les ingénieurs, crétins dérivés de Pangloss comme Jacques Attali ou Claude Allègre, sont à mettre dans le même sac que les musiciens.

    La sensibilité particulière des Français leur rend mathématiques et musique insupportables à ce niveau d'encombrement des ondes. L'opéra italien me donne envie de vomir. Pour le reste, ce ne sont que femelles boches prédisposées à applaudir le premier chef d'orchestre venu : Adolf Hitler, parangon d'existentialisme, suppôt dont la bourgeoisie capitaliste envie secrètement le quart de siècle de gloire.

  • Revelation 2012

     

    Sons of Capitalism go to Hell

    As Children of Hamelin

    Listening to this Pipe Music

     

    What a terrible surprise

    When they discover

    That there is no Purgatory!


    Last Prayers useless

    Fall of virtuous Buildings

    New Temple as fast as the old one.


    Revelation is Triumph

    of the Body at the End

    But not everybody as written.

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  • Pourriture de Copenhague

    L'écologie n'est qu'un avatar de la religion capitaliste, une sorte de "capitalisme honteux" qui n'assume pas le cynisme inhérent aux entreprises capitalistes.

    L'odeur exhalée par les cales du navire capitaliste pour l'heure en rade à Copenhague est si putride que même Sarkozy et son gouvernement n'osent plus hisser le grand pavois de la grande truanderie libérale et ont dû mettre en marche la climatisation. Les baveux du "Figaro" font profil bas : ils citent Bernanos, "La France contre les robots", pour faire oublier qu'ils sont à la solde de Dassault (technique bien rôdée par Chirac auparavant).

    Plus un seul parvenu n'ose gueuler: "Salauds de pauvres !" excepté Marc de Scitivaux. Difficile d'exclure la franchise de l'identité française.

    *

    La plupart des dirigeants écologistes présentent eux-mêmes leurs plans quinquennaux comme une réforme du régime capitaliste, une poule aux oeufs d'or bios. L'argument de libéraux cyniques façon Guy Sorman ou Alain Madelin, selon lequel les rendements capitalistes auraient permis aux habitants de la planète de manger à leur faim est purement virtuel puisqu'il retranche des guerres mondiales puis impérialistes, ô combien meurtrières, leurs mobiles économiques. Les idéologues libéraux appliquent à l'histoire la technique du bilan comptable falsifié. Et Hitler n'a jamais été aussi utile à la bourgeoisie industrielle qu'aujourd'hui ; l'argument de la choa est la tartufferie à l'échelle mondiale.

    Plus précisément, le libéralisme et l'écologie partagent la même foi généalogique et la même raison mathématique ; et, comme c'est loin d'être un détail, relevons-le au passage, cette foi et cette raison sont aussi au coeur de l'idéologie nazie précédemment. Le nazisme est ceint lui aussi de l'écharpe aux couleurs de la réforme du capitalisme, sans que le parti nazi renonce à la mécanique capitaliste puisqu'il applique à l'instar de tous les Etats libéraux en période de crise une politique keynésienne d'investissement de l'Etat, réclamée par les cartels industriels.

    (A cet égard, au sujet du lien indéfectible entre l'Etat et le capital, la France apparaissait déjà à Marx comme un "modèle" de délégation de la puissance publique par les industriels à l'Etat ; un modèle certes coûteux en fonctionnaires, mais vers lequel les nations en proie à l'anarchie capitaliste se tournent systématiquement car il est plus "sûr".)

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    De fait, l'écologie participe du même aveuglement anthropologique que le capitalisme. Les outils utilisés pour prédire les changements ou les mutations climatiques, tout le baratin écologiste, sont les mêmes que les outils prospectifs ou statistiques utilisés par les soi-disant "économistes libéraux", plutôt projectionnistes de cinéma en réalité que véritablement scientifiques. J. Attali ou Claude Allègre sont en effet des scientifiques d'un genre un peu particulier. Il n'y a pas moins de prix Nobel à la con du côté des écolos qu'il n'y en a du côté des économistes libéraux qui ont fourni à la mécanique financière ses outils débiles (je tâcherai d'écrire une note prochainement pour démontrer que Claude Allègre n'est pas un savant mais plutôt un "technicien de surface").

    Les nombreux paradoxes dont les écolos comme les libéraux ne parviennent pas à se dépétrer viennent de la sidération anthropologique. Y. Paccalet ne dira pas par exemple pourquoi il veut absolument préserver la planète des méfaits d'un homme qui ne le mérite pas puisqu'il passe son temps à saccager la planète de toutes les manières possibles et ingénieuses ? Pire des déchets pour un écolo, plus choqué par la disparition des pandas que par l'eugénisme, l'homme est pourtant le seul fondement de la religion écolo. Comme le capitalisme, l'écologie pue le jansénisme à plein nez.

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    La vérité de cette religion écologiste, c'est que la théorie de la planète en danger est une théorie de l'âme humaine. Il faut donc décerner une mention spéciale à l'utopie écologiste par rapport au libéralisme puisque, au plan idéologique où elle se situe, l'écologie mérite d'être qualifiée d'"antinaturaliste", étant de fait radicalement opposée à la pensée matérialiste ou créationniste, celle d'Aristote en premier lieu, fondée sur l'observation de la nature (la religion capitaliste ne prétend pas quant à elle faire le bonheur de la planète mais seulement des banquiers anglais, du peuple allemand ou du peuple yanki.)

    (Bien sûr l'écologie est étrangère au christianisme. Le chrétien n'est en aucun cas un "gestionnaire de patrimoine", pas même un "bon père de famille" selon le Code Napoléon. Si l'on se donne la peine d'ouvrir le Nouveau Testament, on verra que le jeune homme riche applique la loi (de Moïse) scrupuleusement, mais qu'il n'est pas justifié pour autant. L'idée que l'homme doive "sauver la planète" est même de nature à faire sourire un chrétien.)

     

     

  • Rejouer le match ?

    Au bord de mourir d'un cancer du foie à l'hôpital Saint-Antoine, un homme d'une soixantaine d'années à peine mais qui en paraît deux mille à cause du mal méconnu qui le ronge, procède à son examen de conscience (il est chrétien), en attendant que l'infirmière passe le border pour la nuit (elle lui rappelle sa femme Juliette au temps de son coup de foudre).

    Il a travaillé toute sa vie pour l'"Abeille-Assurances", et ses gosses désormais font des études de droit et de commerce qui devraient les propulser selon toutes probabilités dans une voie royale équivalente. Il caresse même l'espoir avec son épouse que la petite dernière, Faustine, décroche le concours de l'X. Bref Monsieur Z. croit pouvoir partir en paix en ce mois de décembre 2009 où les affaires ne vont pas très bien, certes, mais où les meilleurs experts assurent que le capitalisme devrait sortir plus fort encore de la crise, selon la loi de Darwin... ou de Nitche ? Il ne sait plus très bien. La lassitude aidant, ses idées les plus nettes ont tendance à se mélanger dans sa caboche. Bref, ce n'est pas son genre de céder au pessimisme, y compris dans un lit d'hôpital, à la veille ou l'avant-veille de voir la mort face à face. D'ailleurs il ne souffre même pas !

    Sans doute il ne pourra pas essayer la nouvelle auto électrique, cadeau des enfants pour leurs trente ans de mariage, mais... "Qui veut gagner sa vie la perdra." : tout d'un coup il vient de saisir le sens de cette phrase du Nouveau Testament ; quelques instants auparavant, il s'était contenté de la lire dans une vieille Bible posée à plat sur sa poitrine, abandonnée par quelqu'un dans le tiroir de la table de nuit. Un doute l'étreint et le fait même grimacer ; ses paupières se crispent : il voit dans le noir ce vieil homme à la barbe blanche, familier de ses rêves depuis sa plus tendre enfance, et il lui adresse cette prière spontanément : "Est-ce que par hasard Vous ne pourriez pas me laisser... rejouer le match ?" Avant d'expirer, il a tout juste le temps d'apercevoir un bonnet rouge pointu, posé sur le siège négligemment à côté du vieillard, et de reconnaître le Père Noël qu'il avait toujours pris pour Dieu le Père lui-même...

    L'éloge funèbre du Père Lebonbougre fut un peu raté. Il ne connaissait pas le défunt, ayant dû remplacer au pied levé son confrère le Père de Becdelièvre, ami de la famille mais qui s'était cassé le fémur droit quelques jours auparavant en bricolant. Or il n'est jamais facile de faire le panégyrique d'un inconnu. La procession des dix petits-enfants de Monsieur Z. en revanche, entourant le cercueil vernis, chacun portant qui une carotte, qui une courgette, chacune des variétés de légumes que leur grand-père cultivait amoureusement depuis sa retraite dans son potager, fit bel effet auprès des habitants de Clochemerle-les-deux-Eglises où les Z possédaient une résidence secondaire.

     

  • Marx et la femme

    Si Marx se préoccupe peu de "féminisme", c'est qu'il ne se berce d'aucune illusion sur l'inefficacité du droit à réparer une injustice qu'il sait être précisément d'origine juridique. Le sexisme en général n'est qu'une conséquence du droit romain et de l'organisation politique.

    Marx et Engels se contentent d'observer que le droit patriarcal est synonyme d'archaïsme, et qu'il n'a rien de "naturel" puisque ce patriarcat a été précédé par des régimes matriarcaux (dans lesquels la femme est la référence généalogique).

    L'égalité est une idée républicaine, voire nazie, étrangère au communisme (l'égalitarisme n'est pas opposé à l'exclusion des "métèques", bien au contraire, mais quasiment son corollaire mathématique).

    D'ailleurs en aucun cas Marx n'est "sociologue" ; la sociologie n'est autre qu'un mouvement de politisation du marxisme par des fonctionnaires.

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    Mais, cependant Marx réintroduit la femme dans l'histoire d'une façon très intéressante. Il vaudrait mieux dire le "sexe faible"  ou la fonction assignée à la femme par la politique jusqu'à ce que celle-ci ait pris un tour existentialiste hyper-moral il y a quelques années (Si l'ordre hyper-moral dans lequel les Etats-Unis sont entrés les premiers traduit un pourrissement de la politique, il n'en reste pas moins une conséquence du cancer politique diagnostiqué par Marx, sa métastase. La politique est comme le sida : elle ne tue pas directement mais place le corps dans la situation de ne plus pouvoir se défendre. Ceux qui refusent d'admettre que le cancer est politique sont comme des sidaïques qui affirmeraient que le rhume ou la grippe est en train de les tuer.)

    Le reproche majeur de Marx aux historiens et philosophes bourgeois est de négliger ou plutôt de dissimuler le rôle décisif des calculs économiques dans l'évolution historique et de ramener celle-ci à une simple confrontation d'idées (nazisme et capitalisme sont largement des propagandes et de l'ordre de la foi).

    Or, sur le plan des rapports moraux, politiques et économiques, l'activité des femmes représente justement souvent la partie cachée de l'iceberg, c'est-à-dire un rôle qui n'est certes pas le rôle-titre mais dont Marx souligne pas le caractère essentiel bien que terre-à-terre. Au cours des guerres capitalistes, tandis que les hommes tirent, les femmes fabriquent les fusils. Le côté pile et le côté face se retrouvent dans toutes les entreprises capitalistes, au demeurant.

    Si cette critique de Marx comporte une part de misogynie, en révélant que la roue du Capital est actionnée d'abord par des femmes, autrement dit qu'il est essentiel d'incorporer à l'histoire l'activité généralement dévolue aux femmes pour ne pas écrire une histoire philosophique ou "bourgeoise" éthérée, cette misogynie ne semble pas avoir été volontaire de la part de Marx comme de François Bacon ou Shakespeare, en référence à la Bible (cf. le personnage d'Ophélie, fille à papa, "Marthe" entêtée du parfum des lys, comme aimantée par les reflets de la mare argentée).

    S'il était brouillé avec sa mère, Marx en revanche a toujours été soutenu par sa femme malgré des conditions d'existence difficile et le dédain du carriérisme de son mari.

  • Point cardinal

    Il y a entre Joseph de Maistre et Régis Debray ou Charles Maurras l'écart qu'il y a entre Don Juan et Sganarelle. Tandis que le premier maîtrise parfaitement la ronde-bosse et la grisaille maçonnique, le principe architectural fondé sur le nombre 666, fonction suprême de subversion de la vérité, grande matrice du paradoxe et du hasard, mastic idéal, Debray ou Maurras, eux, ne font que réclamer en pleurnichant des gages à la politique, comme des gosses qui se mettent à chialer dès que leur mère fait trois pas hors de leur vue.

    "Nique ta mère !", encore une fois quel trait d'esprit du rap ! Aliénés, sans doute, à commencer par l'âme argentée du Capital qui les tient par les couilles, mais au moins ils ont pigé d'où vient l'aliénation. A comparer au "Seule ma mère ou ma soeur aurait pu me faire renoncer à l'éternel retour" du pédéraste Nitche.

    L'imbécile Galilée (Galileo galilei), parangon du judéo-christianisme, prend Dieu pour une équation ; il faut dire que dans ce cas ce n'est plus "Dieu le père" mais carrément "Dieu la mère".

    De Maistre n'est qu'un point, mais il est cardinal. Il mérite la pourpre. De la haine de Joseph de Maistre pour François Bacon, Voltaire ou la peinture, on peut tirer un enseignement, faire un choix. Maurras ou Debray ne font que dodeliner de la tête comme des bonzes qui ont appris leur leçon par coeur. Des gosses qui ne sont jamais sortis des jupes de leur mère.

  • Qui sont ces Suisses ?

    "Par solidarité avec les pays musulmans bafoués par la prohibition en Suisse des mosquées, les pays humanistes du monde entier doivent répliquer en interdisant les établissements bancaires sur leurs propres territoires." B. Kouchner

    Je déconne, bien sûr, car c'est pas demain la veille que Bernard Kouchner cessera de nous prendre pour des bobos. Après avoir dénoncé les idées nazies de Le Pen pendant vingt ans, quelques mois après avoir été nommé au gouvernement, Kouchner reprenait l'argument de Le Pen des Etats qui ne sont que des monstres froids, et la banalité du mal blablabla (de fait le mal, notamment sous la forme du sado-masochisme, est banalisé dans la société totalitaire capitaliste -cf. la dinde Hannah Arendt, sans doute dans le but de disculper son amant, l'étronime connard nazi Heidegger), banalisation que l'on retrouve dans les sociétés tribales païennes.

    Dans le cas précis on devine que les moulinets "humanistes" de B. Kouchner ont pour but de détourner autant que possible l'attention des manoeuvres de l'armée yankie en Afghanistan, qui prouvent que la mission de blanchiment de la politique extérieure des Etats-Unis par Barack Obama est accomplie. Probable que MacCain aurait eu beaucoup de mal à imposer une décision semblable. Sachant que la hausse du chômage ne laisse pas d'autre choix aux cartels yankis que de mener une politique de couverture sociale des salariés yankis qui ne sont pas syndiqués (Il restera toujours assez de Mexicains clandestins pour servir de main-d'oeuvre corvéable à merci si nécessaire).

    Qui mieux que Bernard Kouchner incarne le libéral de gauche dont Karl Marx se méfie particulièrement à cause de la ruse dont il est capable, contrairement au réac de droite imbécile ?

    De fait, sans les sociologues de gauche (qui m'ont moi-même longtemps dissuadé de lire Marx et Engels), le marxisme n'aurait pas été éradiqué aussi efficacement des Universités françaises où règne un esprit laïcard complètement étranger à la science marxiste puisque nul mieux que Marx n'a démoli les thèses des principaux fondateurs de la religion laïque allemande.

  • Sale quart d'heure

    Le "quart d'heure de gloire" du moraliste Andy Warhol est un enterrement de troisième classe. Une idée de la barque de Charon comme d'un ferry boat.

    Les Yankis sont assez crétins pour croire que Achille ou Ajax vont se pousser pour faire la place à leurs super-héros nitchéens de plastique. Même pas sûr qu'Adolf Hitler soit à la hauteur.

  • Waltz

    WONDER WHY DEAD CAN DANCE AS MUCH AS THE QUICK DO?

    WONDER WHY WALTZ IS WAVERING ABOUT THE FUTURE?

    A TRUE SCIENCE-FICTION?

    ASK RENAISSANCE ICONS AS EZRA POUND

    BEFORE THE BAROQUE SPLIT OF EVERY BODY

    BEFORE THE BALLET OF GERMAN BOURGEOIS

    WHO GO TO HELL LIKE HAMELIN'S CHILDREN:

    MUSIC AT THE POLITICAL LEVEL, MUSIC MADE WAR AND TORTURE.

     

     

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  • Philologie

    Le suicide d'une société qui a le culte des mots est programmé. Voyez le long cou du curé janséniste prédestiné à la corde. Si l'on vous dit : "Seuls les rats quittent le navire !", pensez plutôt comme Scapin : "Qu'allais-je faire dans cette galère ?" Car Molière comme tous les artistes honnêtes n'a pas de style.