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Lapinos - Page 95

  • La gueule du peuple

    Le gangstérisme est la meilleure illustration de ce que les banquiers capitalistes vantent habituellement sous le nom pompeux "d'esprit d'entreprise" ou "d'initiative privée". A tel point qu'on peut garantir sur facture que derrière une telle profession de foi prétendument libérale se cache un escroc.

    Que les escrocs soient au bout du compte leurs propres dupes a été annoncé par Marx.

    Lorsqu'un banquier déclare que l'Etat est un frein au libéralisme, il entend par là que, sans la police, les gangsters de tous poils pourraient s'adonner sans retenue à leur activité favorite.

    Il me semble qu'on a rarement vu façon plus vulgaire de se foutre de la gueule du peuple que le "Club de l'économie" de Jean-Marc Sylvestre sur TF1, où une bande de brutasses joviales pas fraichement émoulues de Sciences-po ou Polytechnique, mélangées à des journalistes du "Figaro", s'échange des tuyaux, recettes de cuisine et autres martingales pascaliennes devant la France entière.

  • Chaîne publique

    Apologie dans le "talk-shaw" de Laurent Ruquier (samedi 24 oct.) de la pornographie et des "hot d'or", récompenses décernées aux putains les plus acrobatiques et les mieux payées du paysage audiovisuel international. Ennui mortel assuré par la pute qui connaît son rôle par coeur et finira par convoler en justes noces avec son maquereau, mariage chrétien béni par le père La Morandais ou quelque loustic du même acabit. Même si on me payait, je serais bien incapable de baiser ce genre de putain, dont la grille tarifaire rejoint celle de sa rivale bourgeoise de toujours.

    Derrière la pornographie BCBG, une des industries qui dans le monde emploie le plus d'esclaves ; c'est pas ça qui va empêcher ledit Ruquier et ses acolytes de se dire "féministes" à la première occasion où on leur demandera de réciter leur catéchisme. Apôtre de la violence faite aux femmes et de l'excitation qu'elle procure, Zemmour est bien le plus sincère du manège. La seule femme qui compte aux yeux d'un pédéraste en définitive, c'est sa propre mère. L'aveu du vulgaire pékin en dit souvent plus long que les périphrases de celui payé pour lui enseigner les bonnes manières.

    On a fait de Patrick Le Lay un cynique, à cause de ses propos sur la publicité, alors que deux minutes suffisent à comprendre que c'est un parfait imbécile sans le moindre cynisme : à croire qu'il a fait polytechnique comme J. Attali ! Le véritable cynisme est dans les prêchi-prêcha du service public.

     

  • Hommage

    Sur le site ouaibe du Louvre :

    "Après une introduction évoquant la situation de la peinture dans la métropole à l’arrivée de Véronèse (suprématie de Titien, ascension de Tintoret) comparée à ce qui, dans l’œuvre du jeune artiste de terre ferme, a retenu l’attention des commanditaires qui le font venir, l’exposition souhaite montrer, dans un parcours à la fois chronologique et thématique, l’évolution de la peinture lagunaire après 1540 (...)"

    Je me tiens encore les côtes du "lagunaire" et du "jeune artiste de la terre ferme" ! L'expo. qui se veut un hommage à la peinture vénitienne l'est en réalité à Trissotin et aux nécromanes boches, de Panofsky à Jean Clair, cette chiée de branleurs qui n'a jamais rien compris à l'art et n'a eu de cesse de flanquer les muses dans des sarcophages recouverts de hiéroglyphes. La "cote de l'art" et son odeur de sapin.

    Avant même de m'être rendu au Louvre, je suis presque certain de trouver sous les oeuvres saintes de Véronèse, soutenues par une utopie d'une force terrible, les petites fiches qui servent à justifier l'art totalitaire de Kandiski auprès d'une clientèle qui cherche le meilleur placement de ses créances sur la mort. La "sérénité apollinienne" suffit à démasquer la petite connasse nitchéenne dressée à secouer les burettes à l'autel des préjugés laïcs et à plaquer sur Véronèse toute sa fantaisie.

    Mais, "qui vivra verra" comme dit le proverbe ; en attendant laissons danser la mort et son cortège d'académiciens avec.

  • Zemmour & Nolleau

    Zemmour & Nolleau ont pris la relève de Lagarde & Michard. Critique de la critique pour un état des lieux du pays :

    - E. Nolleau, en six mois et sans trop forcer son talent, est devenu la première cervelle socialiste de France, très loin devant Ségolène Royal et BHL, même si le blindage médiatique de BHL a très bien résisté aux attaques de Nolleau. Le véritable homme de médias, c'est bien BHL ; et sa leçon : ne jamais céder un pouce de terrain. Ségolène Royal a tout de même une excuse, c'est que la politique rend stupide (cf. le blogue d'Alain Juppé contraint de lécher le cul de sa femme pour se faire bien voir et d'attaquer le pape allemand "droit dans ses bottes", et même disposé à être ministre de la Cuculture de Sarkozy, si ça se trouve).

    - E. Zemmour, lui, c'est pas Léon Blum comme Nolleau, mais plutôt "Marcel Proust fidèle au poste". Le moyen de comprendre que la pédérastie est transsexuelle, aussi bien hétérosexuelle que gay. Autrement dit, la pédérastie c'est la nostalgie, le contraire de l'histoire.

    Depuis que les gays revendiquent le droit de se marier, on sait que nul n'a pour le mariage et la société bourgeoise dévotion plus grande que le pédéraste ; autrement dit Proust c'est Blum en plus dionysiaque (le "truc" de pédé de C. Boutin consistait à chialer sans arrêt -le gémissement du gosse comme mode ultime de plaidoyer : chialer à l'Assemblée nationale, chialer à la radio quand papa Fillon la vire, les larmes de crocodile de Tartuffe) ; ça peut paraître paradoxal, étant donné que le pédéraste est la première victime de la famille. Paradoxal, mais comme on le comprend en lisant Proust (quelques pages suffisent) ou en écoutant Zemmour causer de ses joujous d'enfance sans aucune pudeur : la famille est la religion du pédé car elle contient l'enfance pure, qui est son Eden. Comme un aveugle recrée le monde à l'aide de la géométrie, le pédéraste s'emploie à rêver son enfance, à la retapisser entièrement de ses rêves s'il le faut. Nulle littérature n'est plus remplie d'artéfact, ne contient plus l'écran total médiatique entre la réalité et l'homme que la littérature de Proust. Houellebecq n'est pas loin, dont il est difficile de dire s'il dénonce la pédérastie ou au contraire en fait l'éloge ? En écartant les cuisses à tous sauf à lui, c'est à l'enfer que sa mère condamne le petit Houellebecq. Il est frappant de voir comme son complice BHL ne paraît pouvoir être accompagné que de femmes, Arielle Dombasle ou sa fille Justine, qui l'idolâtrent comme le nombril du monde et ressemblent comme deux gouttes d'eau aux prostituées sacrées qu'on appelle vestales.

    Eric Zemmour, on a envie de dire "Albertine" tellement ce sous-produit du sarkozysme fait le naïf, érige la violence nationale-socialiste en principe universel (à partir de Freud et d'après sa raison sexuelle) : la violence, le sado-masochisme dans la sexualité est utile au sexe masculin pour chasser l'inceste de ses pensées et épargner ainsi son désir sexuel. Autrement dit : le tabou de l'inceste fonde la pédérastie ; le penchant sexuel du pédéraste est orienté par ce tabou et dépasse la différence des sexes. Il n'est qu'une combinaison culturelle. Pour croire au fondement génétique de la pédérastie, il est nécessaire d'être soi-même nazi. Les déductions du sorcier Lévi-Strauss comme quoi la société s'érige contre l'inceste sont complètement démenties par le fait historique que le contrat social au contraire ORGANISE l'inceste (ici on décèle que Rousseau ou Fourier sont moins radicalement opposés à l'utopie politique (Léviathan) que Shakespeare ou Marx.

    Sur le plan religieux, le capitalisme comme le tribalisme range l'inceste dans la catégorie du "tabou". Dans la religion capitaliste, l'artifice (en l'occurrence le droit) est déclaré "naturel". Pour atteindre un tel seuil de stupidité et de sorcellerie nationaliste, l'étape baroque était bel et bien nécessaire pour opérer la transmutation préalable, avant que l'or ne soit changé en merdre, de la nature en "nombre d'or" (666). Le nécromane nazi partage d'ailleurs avec son grand-frère baroque, non seulement le fait d'avoir avalé Dieu et le diable, le fait d'occulter et trahir la Renaissance. L'oeil froid de Polyphème brille sur le XVIIe siècle.

    Parfaitement hypocrite de la part de Johnatan Littell de dénoncer la pédérastie nazie à partir d'une culture yankie excitant le désir pédéraste bien plus encore que la bourgeoisie hitlérienne nazie, dont le désir de consommation sexuelle était plus modéré. C'est exactement la même hypocrisie des puritains boutinistes lorsqu'ils s'en prennent aux "gays" : cette morale rétrograde de la religion gay qui repose entièrement sur la nostalgie, c'est le puritanisme lui-même qui l'a engendrée. La religion de la fonction politique empêche de voir qu'on est inscrit dans la même trajectoire vicieuse définie par Jarry comme une spirale.

    Soit dit en passant, que les églises chrétiennes se vautrent désormais au niveau de ces considérations génitales est un scandale énorme, bien plus grand que n'importe quelle partouze ou "gay pride" officielle.

     

     

  • Petit Nicolas

    Je me souviens n'avoir jamais autant entendu que quand j'étais gosse cette insulte : "Sale pédé !" Rien que de très normal compte tenu du culte naturel de la force chez les enfants. Il s'agissait en effet d'accuser tel ou tel de faiblesse. Il y avait un Kabyle (je n'ai compris qu'il l'était que bien plus tard vu qu'il était blond aux yeux bleus) qui m'avait traité de pédé une fois. On s'était mis sur la gueule conséquemment et puis ç'avait été terminé entre nous ensuite les échanges de noms d'oiseaux. La vexation a toujours lieu d'âme à âme, et c'est encore le corps qui encaisse le mieux le mal. L'âme est une salope, la femelle en nous qu'il faut dompter, mais les gosses l'ignorent, ne sachant encore ce qu'ils fabriquent sur cette terre.

    Je suppose que ça n'a pas beaucoup changé depuis, compte tenu du peu d'influence des comités d'éthique de toutes sortes dans les cours d'écoles. Et c'est tant mieux : le comité d'éthique est une occupation d'adulte au bord de l'infantilisme, encore obsédé par l'orthographe malgré son âge avancé. Voyez Axel Kahn : le branleur parfait. Ou Louis Schweitzer, encore pire : toutes ces années à assassiner des gamins avec ses bagnoles sur l'autel du capitalisme, à la sortie des boîtes de nuit, pour se reconvertir ensuite dans l'"éthique" !

    L'hypocrisie est du reste quelque chose que les enfants flairent assez bien, et de ce point de vue le capitalisme n'a pas beaucoup plus de mystère pour eux que pour Marx. Ce qui les rend perplexe, c'est surtout que leurs parents adhèrent à ce système de tout leur coeur. La psychologie, qui en dehors du capitalisme n'aurait pas de sens, à même inventé la "crise d'adolescence" pour justifier le sentiment de révolte de gosses à la jugeotte un peu plus exercée vis-à-vis de l'abjection capitaliste. L'absence de révolte des gonzesses (Simone Weil exceptée) prouve bien d'ailleurs que les femmes "ont le capitalisme dans le sang".

    *

    L'abréviation en "PD" nous intriguait, je me souviens aussi. Pendant deux ou trois semaines, j'ai cru sur la foi de l'assertion d'un de mes potes que ces initiales signifiaient "Police départementale" ; avant qu'un autre pote n'ébauche pour moi un schéma de l'enculade afin d'éclairer ma lanterne (c'était le fils d'une institutrice très versée dans l'"éducation sexuelle" - encore un gadget significatif de la dépravation de l'Education nationale qui, comme l'éthique, fera toujours marrer les gosses). Je n'ai entravé que dalle à l'explication, d'ailleurs, et pas seulement à cause de mon dégoût pour la mécanique : tout simplement parce que le coït avec une gonzesse plutôt qu'un gonze m'apparaissait comme une absurdité suprême, le summum de la faiblesse, bien plus encore que le fait de s'accoupler avec un "alter ego". Indice supplémentaire que le goût du phallus et des matières génitales est typiquement féminin : je n'ai jamais vu au cours de ma scolarité ce fameux cours d'"éducation sexuelle" assuré par un homme, mais le plus souvent par des mères de famille hystériques animées d'une ferveur religieuse, n'hésitant pas à exhiber comme un titre de gloire le film amateur de leurs accouchements plus ou moins sanglants et glaireux, le cinéma le plus pornographique qu'il m'ait jamais été donné de voir, une véritable mystique du coït.

    Compte tenu de l'attirance des pédés pour les flics, l'armée et la fonction publique en général, le coup de la "police départementale" pour traduire "PD" n'était finalement pas si inepte. Dans ces films yankis pour ados, prenons l'"Inspecteur Harry" par exemple : celui qui ne pige pas que l'inspecteur Harry est une tapette hystérique n'a rien compris au cinéma. Le sang qui appelle le sang, rien de plus féminin. Qui, plus qu'une femme a le culte de la famille, si ce n'est un pédéraste ? Même si ce culte est parfois douloureux pour un pédéraste, l'idolâtrie s'accommode très bien du sacrifice, s'il l'oblige parfois à contrefaire complètement la dure réalité comme Proust, la famille reste sacrée pour le pédéraste dans la mesure où elle renferme son idéal de pureté. L'enfance est comme l'Eden du pédé.

    Sait-il Sarkozy lorsqu'il défend qu'on traite les "gays" de pédérastes, à l'aide d'une casuistique qui ne repose sur rien, même pas sur la casuistique du code pénal, que le sentiment pédérastique est un symptôme typiquement capitaliste, le résultat de l'exacerbation extrême du sentiment de piété familiale (qui passe bien sûr par l'étape puritaine) ? Ou est-ce le simple léchage de cul électoral de sa part ? Gardons-nous de prêter trop d'intelligence aux hommes politiques qui fournissent chaque semaine des preuves de débilité et d'impuissance. Derrière le culte de l'homme providentiel, que ce soit Napoléon ou Hitler, Louis XIV, on est toujours sûr de retrouver le sentiment pédérastique. La dispute entre Villepin et Sarkozy est au niveau de la bagarre de cour de récréation et devrait être réglée à coups de pied au cul.

    Le veau d'or est un culte tribal, c'est-à-dire familial : à travers son voile d'hypocrisie c'est le sens du capitalisme qu'un enfant peut voir. On reconnaît le véritable enfant à ce qu'il n'y a en lui aucune nostalgie.

     

  • French attacks

    If glorious Body of Renaissance classical art and science is under Baroque principles carefully buried, materialistic painting translated into religious music, without forgetting the praise of phallic architecture by the horde of german grave-diggers such as Hegel, Proust, Panofsky... the reason is that Renaissance is far too much politically uncorrect for the bourgeoisie. 'Sexual revolution' is the paederastic choir-boy's revolution.

    When it is speaking with its prudishness about 'collective unconsciousness', Shakespeare says more acurately 'Lucifer'. K. Marx himself is defining capitalism as a fiendish virtual principle (Puritan clerks are hating Marx who does underline the link between marriage and prostitution, pornography, although Freud has been masking this link. A puritan guy made a book to try to demonstrate that Marx was possessed by the devil whose name was... Richard Wurmbrand, a program in itself!).

    The agreement between Lucifer and Puritan virtue on which French people are educated thanks to Moliere (Don Juan & Sganarelle) is illustrated by the USA now. Louis XVIth wanted to change the rules too as B. Obama does, but he could not.

     

  • Centre = abyss

    SOLE MY SOUL CAN GRAB ME TO THE ABYSS WITH MATHEMATICAL REASON.

     

     

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  • Pour un art communiste

    Si le corps glorieux de l'art de la Renaissance est soigneusement enfoui sous un chaos de principes baroques, l'éloge de l'architecture phallique, par la horde des fossoyeurs allemands (Hegel, Proust, Panofsky, etc.), c'est que la Renaissance est beaucoup trop politiquement incorrecte pour le petit-bourgeois.

    Ce que la bourgeoisie appelle pudiquement "inconscient collectif", Shakespeare l'appelle par son nom : Lucifer. "Politique d'abord !", pour finir par le massacre légal des innocents, l'holocauste à Bel.

  • Body against virtue

    HOW COULD MY BEAUTY BE USELESS?

    HOW CAN MY BEAUTY BE USEFUL?

     

     

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  • Bacon notre Avant-garde

    "La commission du trésor incita le roi Jacques Ier, afin de soulager son budget, à déboiser certaines de ses propriétés, arguant que celles-ci étaient à l'écart des routes, non près d'une des demeures du roi, pas même en voie d'accroître son gain - forêts dont il ne pourrait donc avoir ni us ni plaisir.

    - C'est que, répondit le roi, croyez-vous que Salomon eût l'usage ou le plaisir de chacune de ses trois cent concubines ?"

    *
    "La reine Elisabeth, le lendemain de son couronnement (c'est la coutume d'élargir des prisonniers lors de l'intronisation d'un prince) se rendit à l'église ; puis à la chambre haute où l'un de ses courtisans qu'elle connaissait bien lui présenta une requête. Devant un grand nombre de courtisans, il fit son siège d'une voix forte, assurant que quatre ou cinq prisonniers par ces temps bénis méritaient plus que d'autres d'être élargis : les quatre évangélistes et l'apôtre saint Paul, longtemps "bouclés" dans une langue étrangère, comme s'ils étaient en prison, de sorte qu'ils ne puissent converser avec le commun des hommes.

    La Reine répondit très gravement que le mieux était au préalable de s'enquérir auprès d'eux afin de savoir s'ils voulaient être élargis ou pas."

    François Bacon, "Apophtegmes" (1624), trad. Lapinos.

    Elisabeth, deuxième fille du roi Henri VIII-Tudor monte sur le trône d'Angleterre et d'Irlande en 1558. Le père de François Bacon, le ministre Nicolas Bacon est-il ce courtisan que la reine "connaissait" bien dont parle François Bacon, lui même appelé plus tard à jouer le rôle de conseiller de la même reine ? Certains ont même émis l'hypothèse que François Bacon n'était autre que le fils illégitime de la reine, né d'un amour avec son courtisan Nicolas. Si c'était le cas, cela signifierait que le premier des monarques absolus d'Occident, modèle du genre, aurait engendré le savant le plus acharné contre le pouvoir temporel, au point d'exciter encore la haine de Joseph de Maistre, tenant d'un christianisme plus ottoman encore que celui de Soliman, deux siècles plus tard ?
    Aussi adepte de la théocratie J. de Maistre soit-il, il faut lui reconnaître la capacité de situer Bacon convenablement dans la tradition humaniste de la Renaissance qu'il exècre, et non comme le pape Benoît XVI aujourd'hui ou l'université française laïque d'en faire le père de la polytechnique moderne ou Dieu sait quel mensonge historique de cet acabit.
  • No problem play

    La charité n'a ni mesure ni raison. Et la foi est une coupe de Pandore, remplie de vices et de noms de blasphèmes. Ce n'est pas Dieu mais Lucifer qui connaît tous les plans de la vertu (Lucio). Lire "Mesure pour mesure" c'est sacrifier un peu moins au dessein de Satan.

  • Total négationnisme

    Il est assez facile de comprendre pourquoi le slogan de la "fin de l'histoire" ne peut que sortir de la bouche d'imbéciles néo-nazis ou capitalistes. Il ne s'agit pas seulement en l'occurrence de nier ou remettre tel ou tel point de l'histoire en question comme le voyage sur la lune, les "chambres à gaz" ou la réalité de l'attentat contre le Pentagone, mais d'un négationnisme total de l'histoire, ramenée à l'enregistrement chronologique des faits.

    La "fin de l'histoire" : dans cette religion primaire, manière pour les bobos de "croiser les doigts" en attendant le sceau du destin, l'existentialisme joue un rôle décisif. Il constitue l'une des plus stupides philosophies de l'histoire de l'humanité, une sorte d'épicurisme plus près de la palinodie que de la poésie. L.-F. Céline devine en un clin d'oeil le tempérament colonial et bactérien de Sartre.

    Je rappelle pour ceux qui ont subi le lavage de cerveau de l'Education nationale vouée à former des caissières exemplaires ou des informaticiens nitchéens comme Houellebecq, des pornographes kirkegaardiens, que l'existentialisme s'achève par la réponse de Sartre : "Pt'être ben que oui, pt'être ben que non." à la question : "Dieu existe-t-il ?", pour conclure les "Mots".

    Sartre est une sorte de philologue qui voit Dieu comme une phrase ; les mots ont, de fait, la propriété d'être vrais... ou faux. Le dieu de Sartre est facécieux, comme celui de Pascal.

    *

    Mais revenons à l'histoire et à des systèmes moins décomposés que la merdre existentialiste, qui colle si bien à la pédérastie capitaliste.

    La philosophie nationale-socialiste INVENTE la théorie du progrès de la politique sur la mer de l'histoire, sur une base mathématique (architecturale). Cette invention a pour but -ou au moins pour effet- de dissimuler le principe statique de la politique ou du capitalisme derrière un simulacre d'histoire. Donner l'impression du progrès sur le mode ondulatoire ou trigonométrique, telle est l'oeuvre du docteur angélique Hegel. La svastika, en tant que somme des signes mathématiques essentiels, est plus directement évocatrice encore de ce branlement que l'abeille impériale et la cellule hexagonale.

    Ainsi le lien entre la politique et la science est postulé au XIXe siècle, parodie de la manière dont le moyen-âge affirmait le lien entre politique et théologie (nul besoin d'avoir lu Lénine ou Marx pour comprendre le caractère satanique d'un tel rapport : les théologiens du début de la Renaissance comme Dante ou de la fin comme Bacon ont vu ce satanisme dans l'islam ottoman, et il n'est pas difficile de comprendre que le "Saint Empire romain germanique" une doctrine semblable, que Leibnitz nomme théodicée).

    A quoi sert que Hegel se décarcasse si c'est pour que les crétins existentialistes, Kierkegaard en tête, ramènent la svastika au néant, c'est-à-dire au point central d'où elle part ! Autrement dit l'existentialisme revient à dire que le cinéma ne bouge pas mais qu'il est une succession de photographies immobiles. Tu parles d'un scoop ! L'inspiration médiévale de la philosophie bourgeoise du XIXe, que le nazisme recouvre d'orgueil polytechnicien, redevient apparente dans le branlement existentialiste de Heidegger ou sa secrétaire Arendt (que la bourgeoisie atlantiste a fini par blanchir). Hegel est donc la matrice de "la fin de l'histoire", mais la subtilité de Hegel, jongleur hors pair, l'aurait empêché de voir "la fin de l'histoire" autrement que comme la banqueroute de sa thèse. L'existentialisme ne fait que traduire une déception du nazisme, en panne d'essence. Le néo-nazi ne se distingue de son père que par son déficit intellectuel.

    *

    La version "populaire" de ce satanisme canonique hégélien est sans nul doute le transformisme darwinien, dont la fortune est liée au national-socialisme comme au capitalisme. L'idéologie évolutionniste de Darwin passe par la même géodésie que la doctrine nationale-socialiste. La traduction de l'homme en fonction (bipédisme) par Darwin est une vue de l'homme à travers le prisme politique (On la retrouve même dans le mythe politique d'Oedipe-tyran et de la divination de ce héros de l'énigme posée par le Sphinx, qui définit déjà la politique comme un système anti-historique ; l'engouement de la culture juive ou germanique pour Oedipe, jusqu'à occulter le tempérament pédophile et incestueux de ce héros, assassin et tyran qui plus est, tend à accréditer la sagesse apocalyptique de François Bacon pour qui la mythologie grecque s'inspire assez largement de l'Ancien Testament ; d'ailleurs pour un chrétien français (cf. Léon Bloy), judaïsme comme germanisme incarnent le refus du progrès et de l'histoire - l'archaïsme.)

    Plus significative encore que l'idéologie de la fin de l'histoire de crétins journalistes au "Figaro" ou à "Marianne", formés à l'école du confort intellectuel et entraînés à recouvrir l'odeur de pourriture du Danemark, journalistes qui ne sont après tout que des factotums, l'idée de "mutation historique" assenée récemment par un historien diplômé, Michel Winock, sur un plateau de télé (désormais le lieu du prêche laïc).

    Cette idée sort directement de l'arsenal idéologique national-socialiste. Ce type de rhétorique vaut à Hegel d'être qualifié d'"ésotérique" par Marx. L'explication du changement ou du virage historique par la "mutation" est un procédé grossier de non-explication. Alors que la critique historique se donne pour objectif de comprendre pourquoi la pensée matérialiste ultra-moderne d'Aristote précède de peu la décadence grecque, par exemple, le sorcier* laïc répond : "Parce que : c'est une mutation", se foutant ainsi de la gueule du peuple avec une effronterie infinie.

    Et si l'on veut l'explication de la mutation au plan biologique, pour essayer par analogie de piger quelque chose à ce discours, les évolutionnistes sont là pour répondre : "Parce que, c'est le hasard (=destin)", ajoutant la non-explication à la non-explication.

    La théorie transformiste prend même l'aspect de la glose scolastique jadis, et l'amoncellement de non-preuves, l'emploi d'un vocabulaire juridique étranger à l'observation et à la science naturelle de la part du néo-darwinien yanki Stephen Gould évoque le mot ironique de Marx à propos des traités médiévaux de Duns Scot, dont le volume seul suffit à faire autorité. La théorie transformiste de fait, question de kilogrammes, pèse très lourd.

    *Sorcier : le mot s'impose s'agissant de la science laïque antihistorique, vu son emprunt à la secte pythagoricienne de tout le matériel géométrique efficace pour réintroduire l'idée de fatalité - l'élément eau. Il va de soi qu'il faut être chrétien comme Marx pour faire au capitalisme un procès en sorcellerie.


  • Bacon our Shakespeare

    Commenting upon Shakespeare today scholars are giving him their own Philistine prudishness and silliness. Feelings are driving to ultimate black holes and shit; the Tragedian does know it and let the virtue on one side. "Measure for measure" is about how believing in virtue and power, under the Devil's sun (see Lucio's wink), is a tragedy -not a comedy- for little kids.

    How can scholars forget Hamlet's telling to Ophelia to go to the nunnery? How can they forget what happen to Rosencrantz and Guildenstern who are themselves scholars? Fiction is good for the Physiologist or the Christian gasteropod (French R. Girard explaining -what a scoop!- that 'Hamlet' is not about revenge).

    It is thus useless to blame Shakespeare for his lack of psychology as some patriotic poet or hired scholar did. For stupid German S. Freud, Hamlet is Oedipus although Claudius is obviously the Tyrant whose power is based on incest as politics in general (says Oedipus' fable). German philosophy is able to condemn everybody to death penalty except the body of law that has nobody: what proves Freud one more time.

    How do we have to understand Shakespeare when Shylock is ruling? That is the question.

    "Phoenix and Turtle", part of "Loues Martyr" (1601) was translated in French by F.-V. Hugo (son of famous poet) who does not underline the aristotelician physics -or ontology- enough, that the author does apply to the Revelation, especially in the "anthem" part, second one.

    But I chose to present last part first before because of its simplicity. Due to the Baroque cancer where we are now in its last phasis, central part of Shakespeare's praise song is more difficult. Thinking out of time is what Baroque cancer prevent. Sole play of time as a murderer along Shakespeare's theater is enough to recognize a christian materialist thinking. Shakespeare is seeing theocracy that was coming as the effect of Lucifer's power in the history, beyond Hercule's columns.

    Christian free-mason J. de Maistre was right when he saw Shakespeare and Francis Bacon as ennemies of his turkish idea of christianism, satanic fantasy of a coming back of Louis XIVth bloody kingdom. Maistre is maybe wiser here than Voltaire who did not love Bacon enough and neglected him to much for stupid mathematics of I. Newton.

    It is not scientific to ask wether if Shakespeare is catholic or not. For sure on one point he does think as Dante Alighieri or Luther that the marriage of the Church (Gertrude) with civil power (Claudius) is the worst thing. But both English Church and the Catholic one were representing this betraying at this time. It is thus wiser to see a link between Queen Elisabeth and King Claudius than between Queen Elisabeth and Queen Gertrude. Therefore Shakespeare is more 'trinitarian' than recent roman popes themselves are.

    LAST PART III:

     

    THRENOS

    "BEAUTY, truth, and rarity,

    Grace in all simplicity,

    Here enclosed in cinders lie.

    Death is now the phoenix' nest;

    And the turtle's loyal breast

    To eternity doth rest,

    Leaving no posterity:

    'Twas not their infirmity,

    It was married chastity.

    Truth may seem, but cannot be;

    Beauty brag, but 'tis not she;

    Truth and beauty buried be.

    To this urn let those repair

    That are either true or fair;

    For these dead birds sigh a prayer."

    Glory for the Phoenix, salvation for the Turtle, symbol of christian sionism and holly spirit, can we sum up here. See what glorious warriors of Troy are for Shakespeare ('Troilus and Cressidea': just dummies.)

    TO BE CONTINUED

  • No problem play

    Charity has no reason nor measure that is for eternity. And faith is a Pandora's vase full of iniquities and blasphemies. Not the Lord but Master Apollyon's (Lucio) do know the map of virtue from the beginning. Read "Measure for measure" is giving less to his Time and more to his Life. I praise Shakespeare our prophet against blood systems that are soul systems.

  • L'idée est un chat

    Ce n'est pas un hasard si dans le collectivisme entre une grande part de capitalisme et que dans le capitalisme entre une grande part de collectivisme.

    On pourrait presque dire que bonapartisme ou hitlérisme, dans lesquels l'assemblage tenon et mortaise de l'Etat et du Capital est à peine dissimulé, sont les politiques les moins hypocrites. Je suis persuadé que c'est ce qui a pu séduire Léon Bloy chez Napoléon Ier, Louis-Ferdinand Céline ou Drieu La Rochelle chez Hitler, avant de découvrir l'ampleur des ravages : la franchise de ces grands criminels de guerre à promouvoir la bonne mort. Le choix du soldat contre le banquier, que Baudelaire fait aussi, tandis que les intellectuels d'aujourd'hui ont fait l'autre choix.

    Ce n'est pas un hasard, parce que le mode de progression de la politique, derrière laquelle la statique du discours politique se dissimule, c'est le mode réactionnaire. Telle idéologie doit paraître prendre de la hauteur ou de la vitesse par rapport à une autre. Les prêtres du collectivisme comme ceux du capitalisme ont besoin d'une pierre idéologique antagoniste pour prendre appui. Il en va de même aussi avec l'idéologie écologiste, qui se veut une réaction contre le capitalisme alors qu'elle n'est qu'une religion de petits propriétaires plus absurde encore. La science d'Yves Paccalet repose plus encore sur le paradoxe idéologique que celle de Claude Allègre. Un enfant de dix ans trouvera absurde qu'il faille préserver une planète pour le bien d'une humanité qui n'a de cesse de la détruire.

  • Philologie

    Saint-Germain-des-Prés : et tout est dit de l'existentialisme, son origine boche, sa tendance à la pédérastie et l'engouement des moutons de Panurge de la scolastique officielle pour cette gastronomie.

  • Pornocratie française

    "La pornographie est-elle un art ?" : question posée sur "Europe 1" (20 oct.), véhicule de la connerie capitaliste la plus extrême.

    La vraie question est : "Pourquoi le capitalisme est-il un régime pornocratique ?" Tout simplement parce qu'entre la pornographie et le puritanisme, c'est une question de génération. La révolution sexuelle a le caractère d'une querelle familiale intestine. Le slogan change, l'hypocrisie demeure ; elle s'appelle en l'occurrence "féminisme", attitude faussement compatissante alors même que l'industrie pornographique a réduit au cours des dix dernières années des centaines de milliers de femmes en chair à cinéma, c'est-à-dire en esclavage.

    Le canon de la femme-enfant à forte poitrine, forgé par le cinéma et cette parodie de curé janséniste qu'est Karl Lagerfeld, traduit bien le goût pédérastique capitaliste.

    L'abandon du christianisme pour les valeurs familiales capitalistes repose sur une grande lâcheté ; et l'abandon consécutif des valeurs familiales pour la frénésie sexuelle et le cinéma pédérastiques traduit une peur plus grande encore.

  • Drôle de coco !

    - Drôle de matérialiste Jean-Luc Mélanchon qui gobe sans sourciller la gnose d'un psychanalyste (Gérard Miller), sachant que la psychanalyse est sans doute la plus hypocrite et la moins solide de toutes les superstitions bourgeoises. Si on me demande de citer plus dévôt animiste que Blaise Pascal, je cite Freud ou Sartre, tous trois bâtissant sur le Néant, qui est quand même l'invention la moins matérialiste qui soit. Mélanchon confond Descartes et Marx, sans doute d'avoir trop longtemps fréquenté les démagogues experts-comptables du PS.

    - J'avoue que le sens du combat de Mélanchon en faveur de l'avortement m'échappe aussi complètement ? Le droit à l'avortement n'est en aucun cas une conquête populaire mais un effet de la politique bourgeoise et du capitalisme. La cause du bouleversement de l'organisation familiale depuis cinquante ans, en France comme aux Etats-Unis ou en Chine, est principalement capitalistique. Seule la propagande nationale-socialiste, capitaliste ou démocrate-chrétienne peut oser prétendre le contraire de cette évidence ! L'avortement à l'échelle industrielle, à l'aide de moyens chimiques, n'aurait jamais été possible sans les efforts conjoints de l'Etat et du Capital dans ce domaine. Le "planning familial" en France, institution stalinienne, a toujours été noyauté par des représentants de l'industrie pharmaceutique. L'existentialisme féministe est une idéologie putassière et psycho-bidon promue par des magazines féminins à gros tirages derrière lesquels les cartels de l'industrie cosmétique et pharmaceutique se cachent à peine.

    La pratique de l'avortement massif est d'ailleurs d'abord le fait des Etats-Unis et cela permet de vérifier que l'URSS a calqué sa morale économique sur celle des Etats-Unis. On est dans un cas de figure qui illustre la démonstration de Marx que le plus grand anarchiste, c'est l'Etat. Son droit, comme celui du Capital, part en effet d'une idéologie de la famille que la spirale de l'étatisme finit par exterminer sans pitié (le camp de travail nazi est lui-même une conséquence de la spirale capitaliste telle que Marx la schématise). L'holocauste d'une partie des citoyens est la condition "sine qua non" du maintien en équilibre d'un système capitaliste centralisé entropique. Pour la pensée matérialiste (naturaliste), la science politique est un raisonnement inspiré des éléments déchaînés en général et du cyclone en particulier (comme la musique : c'est d'ailleurs la raison du débordement d'âme et de musique dans les régimes totalitaires). L'holocauste dans les civilisations barbares primitives a la même fonction de soupape, de préservation de l'organisation politique, donc familiale.

    L'avortement à l'échelle industrielle a en outre pour conséquence de mettre à la disposition des industriels une main-d'oeuvre féminine beaucoup plus importante. Que serait le patronat démocrate-chrétien couvert par les encycliques bidons de Pilate XVI sans l'avortement ? Notamment dans la grande distribution. Ces patrons peineraient à recruter des femmes et seraient obligés d'embaucher des hommes pour un coût nettement plus élevé, ce que que la grande distribution fondée sur le principe de vendre de la merde aux ouvriers ne peut pas se permettre.

    Question de "matérialisme" dont Mélanchon se prévaut sans plus de bon sens que Michel Onfray, l'avortement se présente comme une avancée du droit sur la réalité ! C'est par le biais de décrets juridiques que l'Allemagne nazie ou les Etats-Unis ont pu au cours de l'histoire récente nier l'humanité de telle ou telle catégorie d'êtres humains. En ce qui concerne la négation de l'humanité de l'embryon, le droit capitaliste s'avère même d'une hypocrisie extraordinaire puisque, dans tous les domaines ou presque, la mécanique du capitalisme est de promouvoir le virtuel et le potentiel, y compris de ce qui est de l'ordre du néant comme la psychanalyse ou "les lendemains qui chantent" après la crise économique.

    - Le seul point où Mélanchon s'avère matérialiste tout compte fait, c'est son dégoût de l'automobile. Celle-ci comme toute architecture en général, est un prolongement de l'âme humaine. L'automobile est donc le fétiche par excellence de la religion capitaliste. La barbarie anthropologique fait que le fétiche choisi reflète toujours plus l'âme du dévôt. Dis-moi quel est ton fétiche, je te dirai vers quel enfer ton âme se dirige. L'automobile, et plus encore le cinéma, rendent l'idée de foncer en faisant du surplace, de mouvement statique qui est la marque de fabrique du nazisme comme du capitalisme.

    Comme certains écrivains l'ont remarqué (Dino Buzzati), le goût prononcé pour l'automobile traduit bien l'hystérie et la perversion sexuelle du chauffeur invétéré. Mélanchon serait sans doute étonné d'apprendre que certains penseurs catholiques ont fait de l'automobile un symbole de la folie comme le britannique Evelyn Waugh ("Vile Bodies"), quand ils n'ont pas carrément souligné sa dimension satanique tel Léon Bloy. Holocauste plus ou moins consenti aussi celui causé par l'industrie automobile depuis cinquante ans, pour le bilan économique qu'on sait.

    Et quelle plus belle leçon sur le fétichisme que l'"Avare" de Molière, d'une actualité telle que Molière souligne qu'en réalité la "révolution française" n'a jamais eu lieu et les valeurs du XVIIe siècle janséniste, sous le discours factieux de la psychanalyse, de la pataphysique quantique ou du droit de propriété intellectuelle, persistent. Le Grand Siècle s'occupe déjà de concevoir les programmes des robots du "Brave New World" où nous sommes.

    Ignorer comme Mélanchon que c'est le christianisme qui a permis à la science matérialiste grecque, grâce notamment à la Renaissance, de parvenir jusqu'à Marx et Engels, c'est se montrer aussi ignorant de l'histoire que Joseph Ratzinger et la bande de crétins boutinistes dans son sillage. Comme les sociaux-démocrates verrouillent le système électoral et que la classe ouvrière a été déportée dans le tiers-monde ou en Asie, le premier devoir d'un communiste est de dire la vérité autant qu'il peut dans les médiats.

    Si l'on nie que c'est guidé par l'idée que la vérité rend libre que Marx et Engels ont ruiné les arcanes de la théologie puis de l'athéologie judéo-chrétiennes, alors on n'a plus qu'à fonder sa propre secte à l'imitation de la bourgeoisie viennoise.


  • Gentilhommes d'hier et d'aujourd'hui

    "M. Bettenham disait que les hommes vertueux sont comme certaines plantes ou épices qui ne donnent leur odeur délicieuse tant qu'on ne les coupe ou les broie."

    "Un gentilhomme se rendit à un tournoi tout en roux-orangé, et se battit fort mal. Le lendemain il revint en vert, et ce fut encore pire. L'un des spectateurs en interrogea un autre : pour quelle raison ce gentilhomme a-t-il changé ses couleurs ? L'autre répondit qu'il devait sûrement avoir remarqué que le gentilhomme en vert s'était moins bien battu que le gentilhomme en roux-orangé."

    "Il était un peintre qui se fit médecin. Là-dessus, quelqu'un lui dit ; tu as bien fait ; auparavant les défauts de ton oeuvre étaient apparents, désormais ils sont invisibles."

    François Bacon, "Apophtegmes" (1624).

    Le troisième apophtegme illustre, mieux que le dédain pour la médecine perpétué en France par Molière, la défiance de l'humaniste chrétien vis-à-vis d'un art "physiologique" qui constitue un terrain favorable à l'ésotérisme et au culte des démons. Le médecin de Molière est parfois en costume noir et coiffé d'un chapeau conique ("corne" du diable figuration du "cône" ou du "faisceau" lumineux indique Bacon par ailleurs). Dans sa hiérarchie scientifique, Bacon relègue d'ailleurs la médecine comme les mathématiques au rang d'arts subalternes.

    Prophétique Bacon ici à double titre puisque la science transformiste darwinienne, un des dogmes fondamentaux de l'opium national-socialiste, est au XIXe siècle un des principaux vecteurs de réintroduction de l'archaïque fatalisme romain, croyance liée au culte des morts et qui favorise l'aliénation de l'individu à des spectres tels que la nation, la patrie, l'Etat, l'entreprise, l'université, etc.

    La dégradation du christianisme en religion d'Etat, la tournure dite "janséniste" en France, mène d'ailleurs à un christianisme perméable à l'idée de prédestination (tout à fait satanique sur le plan chrétien, et dont les pascaliennes jongleries de Jean Guitton constituent le terminus obscurantiste).

    Fait historique vérifiable, la réintroduction de l'idée païenne de destin (rétrograde non seulement par rapport à l'humanisme de la Renaissance mais également par rapport à Homère ou Aristote !), cette réintroduction par le biais de la psychologie, la biologie, l'architecture canonique, etc., a pour contrepartie la dissolution d'une démonologie telle que celle développée par François Bacon, indissociable de sa dialectique historique, distincte à la fois de la crainte médiévale du diable et de la négation baroque. C'est si vrai que, détruisant les arcanes de la religion bourgeoise et le cycle vicieux capitaliste, afin de restaurer la dialectique scientifique, Karl Marx est entraîné à qualifier la bourgeoisie capitaliste et ses principes de façon quasiment "balzacienne" voire "homérique", à la démasquer derrière sa mystique spécieuse.

    -Destruction de la théologie par l'Eglise d'une part, de la science par l'Etat d'autre part, suivant le même fonctionnalisme anthropologique. L'union de la vertu et de la puissance au service de la mort, apparence qui se résout en une fraction pour le suppôt en vice et en impuissance.

    Prophétique aussi Bacon parce que l'esthétique nationale-socialiste ou capitaliste, l'art totalitaire des foirails d'art contemporain peut être défini comme un art "organique" ou "femelle". On retrouve d'ailleurs dans la valetaille employée à valoriser le patrimoine de Pinault & Arnault, parodies de mécènes inaptes à causer intelligemment d'autre chose que de tennis ou de football, la même gnose ésotérique que chez le médecin de Molière ou son bourgeois gentilhomme.

    Non sans rapport avec la médecine, on observe que la religion laïque de l'Etat s'est emparée de la psychologie, moyen de sidération efficace comme jadis la confession auriculaire dans le christianisme puritain médiéval ou janséniste. Bien que dénuées de tout fondement scientifique, ces pratiques de sourciers laïcs sont désormais intégrées dans le processus judiciaire (La confession auriculaire avait bien sûr elle aussi un aspect judiciaire en dépit du "Tu ne jugeras point".) : on peut faire avaler que la pseudo-science freudienne a pour effet d'atténuer la condamnation et de soulager le prévenu, en réalité ce cléricalisme-là a pour but de dédouaner l'Etat de ses tares flagrantes. La vraie vocation du sourcier laïc est de forger le "responsable mais pas coupable" du fonctionnaire d'Etat AUSSI BIEN QUE du Capital, dont la seule initiative est le "hold-up" permanent.

    *

    A propos du deuxième aphorisme, les couleurs orange et verte sont comme les couleurs pourpre, écarlate ou noire, des couleurs liées aux diable dans l'esprit de la Renaissance. Il faut se garder concernant Bacon de transposer sur lui sa propre fantaisie comme fait largement l'université aujourd'hui. Si parler du diable est aujourd'hui y compris dans les conclaves romains un peu comme parler d'une corde dans la maison d'un pendu, l'humanisme de la Renaissance ne connaît pas ce genre de tabou.

  • Fin des cons ?

    L'idée grotesque de "fin de l'histoire" qu'on entend souvent aujourd'hui dans la bouche de tel ou tel philosophe de plateau télé ressemble à une sorte de nazisme au rabais, plus "petit-bourgeois" encore que l'hitlérisme qui fit rêver Céline ou Drieu La Rochelle un temps d'"ordre nouveau" plus honnête opposé au mercantilisme.

    La "fin de l'histoire" perpétue en effet le mépris de la polytechnique nazie pour toute forme d'art ou de dialectique, à commencer par la dialectique historique. De la folie destructrice grandiloquente de Napoléon ou Adolf Hitler, il semble qu'on est passé à une sorte de "Pourvu que ça dure !" bobo, renonciation de la bourgeoisie à chevaucher au-devant de la mort. Contrairement à Don Juan qui ne craint pas de croiser le fer, Sganarelle, lui, préfère croiser les doigts. La "fin de l'histoire" est juste la relève de Don Juan par la grenouille de bénitier Sganarelle.