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Mon Journal de guerre - Page 98

  • Goebbels pas mort

    Après le film de propagande de Prieur et Mordillat, diffusé par 'Arte', où on peut voir des pasteurs yankis et des universitaires expliquer que l'Apocalypse de saint Jean n'est autre qu'un pamphlet dirigé contre saint Paul, je tombe sur un autre film de propagande encore plus grossier où il s'agit de démontrer cette fois que la Rhénanie chrétienne a toujours été foncièrement antisémite depuis le moyen-âge. Traduisez : sans l'Eglise catholique, puis Luther, Hitler n'aurait jamais été le méchant assassin de Juifs qu'il fut.

    Ben voyons, ça permet au moins de situer le niveau intellectuel du public de la chaîne 'Arte'. Toutes les caricatures d'Hitler, d'où qu'elles viennent n'ont qu'un seul mobile : dissimuler que la concurrence économique entre Etats européens impérialistes, menant des politiques keynésiennes, fut un facteur décisif dans le déclenchement des deux guerres mondiales, et que la seule façon d'honorer les victimes de Verdun et d'Auschwitz, victimes des mêmes systèmes, aurait été de détruire ces systèmes au lieu de les proroger automatiquement.

    Si Hitler change ses plans et décide, malgré sa crainte initiale, d'attaquer l'URSS, c'est parce que l'industrie allemande guigne les gisements de pétrole russes. Il fut plus facile après la défaite pour la bourgeoisie industrielle franco-allemande, de renier Hitler et le passé nazi, plutôt que le capitalisme allemand et son système bureaucratique.

    Le pseudo-documentaire sur la Rhénanie, animé entre autre par un gugusse du nom de Freddy Raphaël, qui se prête avec enthousiasme à cette parodie de thèse historique, atteint son comble lorsque, pour stigmatiser l'iconographie, la caricature médiévale du Juif, la caméra s'attarde sur les trognes haineuses des bourreaux à l'oeuvre dans une scène de flagellation peinte par un 'primitif', bourreaux qui sont soldats du gouverneur romain conformément au texte.

     

     

  • Signes rétrogrades du temps

    Il n'est que de voir l'accueil tribal réservé au pape Benoît XVI ou à son prédécesseur par des marées de chrétiens lors de ses voyages à travers le monde pour être éclairé sur la nature véritable des principes démocrate-chrétiens. Comment reprocher après ça à Hitler, Staline, Napoléon ou Louis XIV, le culte de la personnalité ?

    Le peuple hébreu fait ainsi à Moïse le plus souvent, après que Yahvé l'a entretenu à l'écart, un triomphe... avant de s'en retourner à ses petites affaires. Certes le pape actuel a tout pour plaire à des Juifs nostalgiques, mais pas grand-chose pour satisfaire à la mission apocalyptique.

    Il fut un moment question de 'ne pas avoir peur', voire même de 'dissidence', vocabulaire extraordinaire dans la bouche de précieux cardinaux, une 'dissidence' que le cynisme des 'Droits de l'homme' impérialistes impose. Mais on voit que cette dissidence a rapidement tourné en eau de boudin pour virer aux colloques sentencieux devant des assemblées d'édiles marrons trop content qu'on ne les voue pas à la damnation pour les crimes et les blasphèmes quotidiens. 

  • Journal de guerre (pdf)

    Je me considère comme un dissident 'hors-la-loi' laïque commune depuis que j'ai une quinzaine d'années, vers la fin de mes années de collège et le début de mes années de lycée. Mes professeurs, laïcs comme démocrates-chrétiens, furent pour moi les premiers représentants de la police de la pensée, les principaux artisans du système totalitaire où nous sommes, avant même les magistrats et leurs policiers. Mes relations avec des prêtres, qu'ils soient chrétiens ou laïcs athées, ont d'ailleurs toujours été placées sous le sceau du conflit, dès l'adolescence.

    (Il est logique qu'étant catholique je tienne les démocrates-chrétiens pour des traîtres désireux de s'acclimater à un régime fondamentalement rétrograde, lorgnant vers le tribalisme, autrement dit 'satanique' dans le langage chrétien.)

    C'est seulement il y a quelques mois, faisant le constat que tous ces 'signes rétrogrades du temps', comme dit Frédéric Engels, ont une connotation apocalyptique, que j'ai entrepris de rédiger mon journal de guerre. Dont voici les mois de novembre et décembre 2008 au format PDF :

    - Novembre : novembrelapinos[1].pdf

    - Décembre : decembrelapinos[1].pdf

     

  • L'Orchestre du Titanic

    Pour que la société laïque, cette vieille sorcière, puisse se voir telle qu'elle est dans un miroir, à savoir comme un tribalisme sophistiqué, il lui faudrait des savants honnêtes, et elle n'a que des gugusses comme Einstein ou Lévi-Strauss, inventeurs de la 'science touristique'.

    Le tropisme de Lévi-Strauss, pédant porteur de bicorne, qui prétend avoir lu Marx et Engels mais s'est plus sûrement mouché le bec dedans, c'est le tropisme du boomerang qui revient dans l'occiput du mélancolique crétin avide d'expériences exotiques.

  • Signes sataniques du temps

    L'ennui ou la mélancolie est un des symptômes les plus sûrs de possession satanique. Celle-ci peut être plus ou moins puissante. Tous les possédés n'ont pas comme Don Juan une âme à se damner sans détours et affronter le spectre en face, ni même à flanquer le feu à quelque chapelle bretonne.

    Les divertissements divers et variés, à commencer par le cinéma, mensonge fascinant, fournissent autant de dérivatifs, de façons de se traîner à reculons vers le gouffre.

    A propos de dérivatif, qu'on ne dise pas d'ailleurs que le morbide Pascal, pour en être réduit à carrer des quarts de cercle et bidouiller des ellipses, ne crève pas d'ennui. Le modèle de Molière pour son Don Juan fut, dit-on, un mondain tombé en dévotion sur le tard. 'Don Juan' et 'Tartuffe' sont deux pièces, mais en un seul homme peuvent être réunis.

  • Enseignement libre

    Karl Marx commente ici les lois françaises de 1849-1850 :

    'Art. 9 : L'enseignement est libre. La liberté de l'enseignement s'exerce selon les conditions [de capacité et de moralité] déterminées par les lois et sous la surveillance de l'Etat.'

    C'est, une fois encore, la vieille plaisanterie 'L'enseignement est libre', mais 'selon les conditions déterminées par la loi', et ce sont précisément les conditions qui suppriment complètement cette liberté.

    Par la loi du 15 mars 1850, tout le système d'enseignement est placé sous la surveillance du clergé.

    Propos édifiant de Marx. Depuis, rien n'a changé ou presque. L'oppression et la censure persistent, mais au lieu d'être actionnée par une commission de quatre évêques comme en 1850, concession de la dictature bonapartiste à l'électorat catholique, l'orientation idéologique est désormais contrôlée par des ministres et leurs recteurs.

    L'Histoire contient trop de vérité pour pouvoir être enseignée sérieusement dans une institution, l'Education nationale, désormais totalement sclérosée. Les médias relaient cette bêtise, en faisant passer des charlatans comme Max Gallo, Jacques Marseille ou Alain Minc pour des historiens.

    Ce petit extrait a aussi le mérite de placer le 'parti catholique' aussi bien que le 'parti laïc' face à leurs responsabilités :

    - le parti catholique, revendiquant la liberté de l'enseignement dans les années 1980, réclamait bel et bien une liberté contre laquelle il avait auparavant lui-même lutté par l'intermédiaire de ce comité d'évêques, suppôts d'une dictature bourgeoise satanique.

    L'anticléricalisme farouche de Paul Lafargue est donc très loin d'être dénué de fondement, et l'alliance du Capital et de l'Eglise, alliance perpétuée par le petit marigot chrétien pro-américain, subventionné par Dassault ou Michelin, n'est pas, hélas, nouvelle. Je suis curieux de voir quelle va être la réaction de ce parti aux déclarations marxistes de l'archevêque de Munich, Mgr R. Marx, déclarations surprenantes dans une Allemagne elle-même totalement gangrenée par le capitalisme et la démocratie-chrétienne (je n'ai pas encore lu le livre de Mgr R. Marx en ce qui me concerne), où l'Eglise a elle-même trempé dans ce crime d'Etat qu'est l'avortement.

    - le parti républicain laïc, lui, comme Marx l'a discerné dès sa naissance, et Charles Péguy un peu plus tard, ne fait que reprendre la dogmatique et l'organisation de l'Eglise janséniste ou protestante contre laquelle il prétend s'être construit. Le léviathan laïc de Hegel n'est qu'une resucée du léviathan chrétien de Hobbes et on se prosterne dans la religion laïque devant les mêmes idoles ésotériques que dans la religion janséniste ou réformée.

    Le panthéon romain est reconstitué, où les dieux ne s'appellent plus 'Jupiter', 'Minerve' ou 'Mercure', mais 'Parlement', 'Sécurité sociale', 'Armée', 'Education nationale', 'Crédit agricole', 'Caisse d'Epargne', ces nouveaux démons n'ayant pas une moralité plus moderne que Neptune ou Jupiter.

    Les marques évidentes de tribalisme -plus un village de France ne possèdera bientôt son 'tatoueur', pour prendre un exemple parmi des dizaines- ce tribalisme, l'Eglise laïque est bien sûr la plus mal placée pour le voir, dont le clergé, Lévi-Strauss est un bon exemple, se croit 'tropical' alors qu'il fait du surplace. Cet espèce de manchot-empereur prétend avoir lu Marx et Engels. C'est sûrement de droite à gauche dans ce cas. Quant à l'Eglise catholique, au sein de laquelle persiste la démonologie et même quelques exorcistes, elle préfère faire l'autruche. Ouvrir les yeux l'obligerait à reconnaître sa propre implication dans la propagation des plus basses superstitions, à commencer par Darwin, que de soi-disant chrétien n'hésitent pas à corroborer, alors que la fausse science de Malthus et la négation de la liberté sont au coeur même de l'évolutionnisme.

    Nabuchodonosor lui-même, éclairé sur la machinerie des prêtres de Bel, a abjuré le mensonge laïc.

     

  • Brave New World

    Si l'Education nationale venait à faire naufrage, pour une raison ou une autre, il s'ensuivrait une phase de progrès considérable pour notre pays, un progrès qui peut se résumer ainsi : la chute du capitalisme.

    Contrairement à ce que certains gauchistes un peu primaires pensent, le totalitarisme ne s'élabore pas dans les commissariats de police, ni même à l'Elysée ou à l'Assemblée nationale, mais bien à l'école, de la classe maternelle à l'Université. L'école polytechnique de Palaiseau est emblématique de cet enseignement totalitaire fondamentalement ésotérique. Dans leurs uniformes ridicules qui évoquent les fables anticipatrices d'Huxley ou Orwell -on pense aussi aux médecins des pièces de Molière-, les élèves de l'X s'exerçent à manier une géométrie algébrique, un langage dont ils ignorent le préambule et la fin. Les mathématiques 'nouvelles' capitalistes (pythagoriciennes en réalité, et on ne peut plus archaïques), se vantaient récemment à la Une des magazines spécialisés de leurs dernières avancées dans le domaine de la... cryptographie. Albert Einstein, Henri Poincaré, 'nullibissimes' sophistes, sont idolâtrés dans ces milieux imprégnés d'un mysticisme d'informaticiens détraqués.

    Même si la banqueroute de la France, riche pays de cocagne, a des causes extérieures, chacun sait que la responsabilité de nombreux polytechniciens est engagée dans ce gaspillage de ressources humaines invraisemblable. Si les polytechniciens étaient plus malins, ils s'arrangeraient pour que l'arrogante stupidité d'un Jacques Attali, celle d'un Jean-Marie Messier, ne s'étale pas au grand jour. Le marchand de tapis volants Sarkozy paraît intelligent à côté de ces branleurs-là et leurs bouquins torchés pour les clients de la Fnac.

    C'est à l'école qu'on fabrique un gardien de camp de concentration, un escroc tel que Daniel Bouton, ou un soldat qui part en Afghanistan défendre une cause dont il ignore tout, pour quelques euros de plus, au risque de détruire des familles innocentes, y compris la sienne lorsqu'on doit rapatrier son corps dans un sac en plastique.

    *

    L'Education nationale entretient l'uniformité des croyances, qu'elle appelle pompeusement 'science'. Elle inculque des réflexes militaires qu'elle dit relever de l''Education civique', prétend inculquer l'esprit critique alors qu'un élève de terminale est incapable de se prononcer sur la fonction de l'algèbre sophistiquée qu'on lui enseigne, à raison parfois de dix heures par semaine, algèbre qui ne lui sera d'aucune utilité dans la vie courante, pas plus que dans sa vie spirituelle, et très rarement dans son métier.

    Sans compter la condamnation de principe d'Hitler, assortie de l'admiration pour Napoléon qui précéda le premier dans le massacre de civils, avec un caractère de terrorisme aggravé de la part des soldats de l'Empire N. : paradoxe qui révèle le caractère de propagande que revêt l'enseignement de l'Histoire en France qui dissimule que Napoléon représente un exemple pour l'Allemagne 'prussienne' puis hitlérienne.

    Je reviens souvent à cet exemple de l'algèbre, car il est particulièrement révélateur de la 'foi du charbonnier' laïque. Un adjudant fournit plus d'explications sur le sens des pompes qu'il ordonne à un trouffion d'exécuter, qu'un professeur d'algèbre n'en donne à un de ses élèves qu'il exerce à résoudre des équations à deux ou trois inconnues.

    Le 'savant' Claude Allègre s'est fait un devoir, pour tenter de combler les graves lacunes des lycéens dans le domaine des sciences physiques, chimiques, biologiques, d'écrire des ouvrages de vulgarisation scientifique. Fort bien jusque-là, même si Allègre est complètement hypocrite sur les raisons qui ont mené à une telle ignorance, au sein même d'une institution où les mathématiques sont censées être reines et les filières dites 'scientifiques' captent les éléments les plus disciplinés. C'est dans ce type d'ouvrage que Claude Allègre ose utiliser une explication telle que 'la dualité onde-particule dans la physique quantique, c'est un peu comme Dr Jekyll et Mr Hyde' ????? Pour faire prendre au sérieux à un enfant à l'esprit normalement constitué des sophismes tels que 'le chat de Schrödinger' ou la théorie d'Einstein, il faudrait soi-même être un peu plus sérieux que Claude Allègre, pontife laïc qui n'a pas pigé le paradoxe qu'il y a à vouloir éclairer une algèbre pythagoricienne fondamentalement cabalistique. Le dédoublement de Jekyll et Hyde dépasse lui-même, Allègre paraît l'ignorer, le cadre divertissant de la littérature dite 'fantastique'.

    Aussi grossier soit-il dans sa pensée, et vulgaire dans ses manières de parvenu, le baron Ernest-Antoine Serpillère lui-même possède cet instinct de conservation de l'Education nationale, muraille de Chine du Capital français. Idem pour le bouffon de Jacques Chirac, le philosophe de plateau télé Luc Ferry ; lui aussi, aussi kantien soit-il, devine que grâce à l'Education nationale le capitalisme français est le mieux protégé d'Europe (après la Finlande) contre la colère des ouvriers de l'industrie, celle des stagiaires exploités, des travailleurs clandestins, des chômeurs, des agriculteurs et des pêcheurs surendettés, des étudiants ou des fils d'immigrés qui sentent qu'on les mène en bateau, etc.

    S'il y a bien un champ d'action ouvert d'ores et déjà, 'hic et ubique', à la Révolution, bien plus que le terrain électoral avec ses 'check points', les plateaux de Michel Drucker, Frédéric Taddéi ou Laurent Ruquier, c'est bien le terrain de l'Education nationale, Léviathan miniature où s'ébattent les futurs consommateurs et agents du capitalisme. En un sens Lénine ne bénéficiait pas d'un terrain aussi favorable à la Révolution. Par ailleurs, Lénine était beaucoup moins soumis aux diktats de la pensée laïque, ayant lu Marx, qu'Olivier Besancenot et Alain Krivine, agitateurs d'idées depuis x-années. (A suivre)

     

  • Créationnisme

    L’arrière-plan culturel de C. Darwin est marqué par le protestantisme. La notion de ‘plan’ ou de ‘champ’ s’impose ici dans la mesure où la structure fait défaut, et l’imagination.
    Sous l’influence notamment de la théologie de saint Augustin, la philosophie et la science germaniques sont essentiellement ‘spéculatives’. Bizarrement l’avant-garde russe, ‘soviétique’ est marquée par le même esprit et la peinture de Kandinsky ou Malévitch fournit un bon exemple de ‘peinture spéculative’ ou de ‘poésie picturale’ (que Malévitch soit ‘le comble du baroque’ n’a rien d’un paradoxe en réalité.)

    L’art de Shakespeare est aux antipodes de ce tour pythique, une des œuvres les moins germaniques, une des oeuvres les plus occitanes de l’Histoire ; c’est ce qui fait que les commentateurs allemands de Shakespeare ont livré autant d'interprétations débiles : Freud, Nitche, ou Brecht, pour prendre des exemples retentissants.
    Untel (Koestler ?) a même pu écrire que les pièces de Shakespeare lui donnent envie de vomir, ce qui est toujours moins inepte que de tenter de faire de Guildenstern, Rosencrantz, voire Claudius, des héros, farce qui ne peut être prise au sérieux que dans la Sorbonne ou semblable haut-lieu de superstition arrogante.

    Il est une preuve, une révélation du totalitarisme caché derrière la lourde tenture du Temple, que Marx et Engels, il me semble, sont en lieu d’apprécier : l’impossibilité pour l’Université capitaliste d’entendre Shakespeare justement, tant la réverbération du marigot laïc est forte. Je viens de me cogner les notes d’un certain Yves Bonnefoy sur la ‘Tempête’ : quelle glue !

    Mais revenons à Darwin. Sa thèse est donc marquée par la spéculation, c’est-à-dire par l’anthropocentrisme, étant donné que Narcisse n’est jamais très loin du miroir. On railla la thèse de Darwin –pasquinade contre pasquinade- lors de sa publication, sur le thème : ‘Darwin a une gueule de babouin, alors forcément il est persuadé que l’homme tient du singe.’ C’est sans doute là un raccourci un peu rapide à travers la jungle des préjugés puritains de Darwin et Malthus, mais qui n’est pas infondé. La caricature, le dessin ment d’ailleurs beaucoup moins que la poésie, et je tiens assurément Albert Dürer pour un savant plus sérieux que Darwin. La nature, Dürer en est visiblement amoureux. Y a-t-il des exemples de physiciens qui ne soient amoureux de la Nature ? D’Aristote à Réaumur en passant par Roger Bacon, je n’en connais pas.
    La plus grande hypocrisie de la science laïque puritaine est de ne pas aimer la Nature, mais de se mêler cependant de l’affubler de dogmes laïcs.

    Un trait sous-jacent plus net encore que l’aspect spéculatif dérivé de Malthus, c’est cette fameuse ‘prédestination’ protestante. Sainte-Beuve a clairement montré à partir du jansénisme, cousin français du puritanisme, comme la prédestination n’est pas tant un principe, une doctrine mise en avant par la secte de Port-Royal, c’eût été théologiquement impossible, pas tant un préambule qu’une conséquence de la confusion entre la ‘grâce’ et le Saint-Esprit, une confusion enracinée elle aussi dans la théologie de saint Augustin.

    L’observation de Sainte-Beuve est d’autant plus intéressante qu’elle explique pourquoi le préjugé pythagoricien est si difficile à combattre. C’est une réflexion dont la source n’est pas claire (ceux que les jongleries de Freud révulsent relèveront que je viens de donner au passage une définition de l’’inconscient’ freudien.)

    Autrement dit l’évolution de Darwin est automatique et binaire, ‘sui generis’ - comme celle de Hegel dans le domaine de l’art et de la politique, soit dit en passant. L’artifice, qu’on peut qualifier de ‘syllogisme’, est décelable aussi dans l’éclatement du savoir en de multiples fragments dès le milieu du XVIIe siècle, jusqu’à l’asphyxie désormais, où des pantins comme Einstein ou Max Planck sont pris pour de véritables savants devant lesquels les écoliers sont priés de faire la révérence, surtout s’ils sont musulmans ou chrétiens, manière d’abjuration sournoise, ignoble chantage fait à des enfants de croire en quelque chose qu’ils ne comprennent pas. Que leurs maîtres ne comprennent pas eux-mêmes ! QU'ILS NE CHERCHENT PAS A COMPRENDRE.

    La biologie naissante au début du XXe siècle est un de ces fragments. Les efforts conjugués de Marx et Engels contre la science laïque consistent d’ailleurs à recoller les morceaux de la sphère brisée, exactement comme les moines les plus sages du moyen-âge s’efforcèrent avant eux de reconstituer le savoir perdu, ce malgré l’hostilité des scribes.
    Si Marx et Engels ont paru ‘dépassés’, c’est seulement aux yeux de laïcs médusés, incapables de comprendre leur unité, que la physique les transcende, autrement dit le caractère apocalyptique de la doctrine marxiste. L'Apocalypse de saint Jean elle-même ne cesse d’être dépassée aux yeux des laïcs et des démocrates-chrétiens.
    Le ‘aut, aut’ de Marx, c’est Charybde et Scylla ; c’est encore le ‘et César, et Dieu’ des pharisiens. Qu’on ne dise pas que Marx et Engels ne parlent pas de Satan.

    Contre le danger de l’évolutionnisme, philosophie nationaliste, fondamentalement laïque et capitaliste, devant cette menace pour l’humanisme, menace aussi pour la liberté, un pape janséniste tel que Benoît XVI semble singulièrement mal armé.

  • Fier d'être miso

    J’ai été sensibilisé très tôt au problème des hommes battus. Non que mon propre père le fut, puisqu’à dire vrai il est plutôt le genre 'époux idéal', mi-dur, mi-tendre, ‘al dente’, dont rêvent les femmes, et qu’on peut soupçonner d’être, si ce n’est une nouille, du moins une anguille.
    Mais parce qu’un passage souterrain devant mon collège, sous le boulevard, offrait à un militant anonyme de la cause des hommes battus par leurs compagnes, un espace d’expression et de liberté privilégié car discret. Le désespéré placardait de petites affiches faites à la main et fréquemment renouvelées, où éclatait son indignation de vivre l’enfer dans le ‘conjugo’, militantisme fort émouvant pour le collégien que j'étais, peu autorisé à regarder la télé et par conséquent à m'émouvoir pour les causes plus vastes que la télé suggère. Je dois ajouter que, époque bénie, on parlait encore très peu du sida aux enfants en province.


    Si les deux causes sont parfois associées, il faut bien séparer celle de l'homme battu de celle du divorcé qui revendique le droit de visiter son enfant. Aussi, on doit se débarrasser d’emblée du préjugé que les hommes battus sont des gringalets. Le fait d’être assailli à coups de brique par-derrière, ou d’être tailladé par un ustensile électro-ménager actionné par l’assaillante, n’a rien à voir avec le fait d’être gaulé comme une frite ou pas. Sans compter le poison.

    ‘Quel sang-froid admirable !’, je me disais l’autre jour en écoutant à la télé un de ces braves hommes décrire les sévices qu’il avait subis. Et ce sang-froid, n’est-ce pas la virilité même, cette denrée si rare ? Je risquerais fort moi-même, je dois l’avouer, de basculer en tel cas dans le réflexe de survie, une surenchère de horions et de sang, de me comporter comme une femmelette.

    On ne peut nier que les femmes victimes d’agression ne soient bien plus nombreuses que les plaignants de sexe masculin, même si le chiffre est probablement faussé par l’ironie déplacée des gendarmes ou de la police dans ce genre de demande de main-courante. Mais, bien que ça ne soit pas très politiquement correct de le penser, les femmes battues ne me paraissent pas aussi admirables. D’abord parce que mon expérience des femmes, quoique limitée, m’a appris qu’elles disposent à titre privilégié d’une arme qui, comme les coups de poing dans le ventre, ne laisse pas trace : la rhétorique. De telle sorte qu’on peut dire que les femmes sont ‘platoniciennes’, tandis que les hommes, eux, sont plutôt portés vers la physique d'Aristote.

    Cela se vérifie d’ailleurs au niveau des mobiles. Les femmes qui molestent leurs compagnons sont mues avant tout par la jalousie (vice suprême) ; la violence masculine paraît en revanche résulter beaucoup plus d'une moindre subtilité et de la frustration de vivre désormais, en 2009, dans une société de type femelle.

  • Le Fil du Rasoir

    Mon feuilleton préféré à la télé : le 'Club de l'Economie' le jeudi, sur TF1, animé par Jean-Marc Sylvestre. On se croirait dans Balzac : une bande de notaires véreux qui refont le monde à leur botte autour d'une table de jeu. Et dans Daumier en même temps, vu les bobines des mecs.

    Le baron Ernest-Antoine Serpillère : "Les tenants du libéralisme le plus pur sont d'accord vu l'ampleur de la crise pour admettre un peu de protectionnisme en ce moment. Quant aux autres, les marxistes, même eux souhaitent que le capitalisme sorte de l'ornière."

    "Les tenants du libéralisme le plus pur" = des escrocs capitalistes dont le métier est de retourner leurs vestes. Pour les marxistes qui douteraient de la faillite programmée du capitalisme, le maintien de gugusses comme le baron Serpillère dans leurs fonctions est une sorte de garantie.

    Opposé au style frontal du baron, il y a le baveux du 'Figaro', Yves de Kerdrel, la 'Voix de son Maître'. Non contents d'avoir placé aux commandes leur VRP Sarkozy, les Dassault, Lagardère et Cie l'ont entouré d'une bande de cabots comme Kerdrel ou Zemmour chargés de lui mordiller les chevilles pour qu'il ne sorte pas du cadre. Il y a beaucoup de choses que la bande de chacals du 'Figaro' peut reprocher à Adolf Hitler : certainement pas d'avoir eu des avions et des tanks bien entretenus et bien huilés.

     

     

  • Ubu règne

    Christian Terras de la revue 'Golias', qui a pour habitude de reprocher à l'Eglise son excès de dogmatisme, ce coup-ci trouve que le pape ne respecte pas assez le dogme laïc de la Choa. Situation parfaitement ubuesque.

    Par-dessus le marché, le pape ne respecterait pas assez selon C. Terras les formalités canoniques en acceptant de nouveau dans le sein de l'Eglise les évêques schismatiques ???? J'avoue qu'il est très difficile de démêler de l'extérieur si ce Terras est borné ou animé par quelque chose d'autre. Son agitation perpétuelle fait penser à celle de Sarkozy et n'est pas signe de franchise.

    Le plus comique, c'est la tronche déconfite des minables démocrates-chrétiens, l'écrivain François Taillandier en tête, escorté par Rémi Brague et Christophe Geoffroy (cf. l'émission de l'enfant de choeur Taddéi sur 'France 3'), qui ont tout misé sur le nouveau pape allemand, en passe de devenir un pape 'révisionniste' par la force des médias : 'Adieu, veau, vache, cochon, couvée...'

    L'absurdité, palpable pour un catholique, doit paraître carrément une foire d'empoigne, un Temple envahi par les boutiquiers, à qui observe les choses de l'extérieur. Le fait est que l'Eglise est incapable d'opposer un front uni à la violence du temps, d'apparaître comme un refuge contre cette violence terrifiante par son ampleur.

    Dans la mesure où Williamson n'avait pas d'avocat sur le plateau, c'était de la part de ce Taillandier une façon indigne de frapper un adversaire à terre.

    Le minimum de la part de Christian Terras, s'il était honnête, serait de dire qu'aussi stupide soit l'évêque Williamson selon lui, son implication dans la violence est sans commune mesure avec les calculs capitalistes cyniques de l'Occident, calculs qui ne sont pas étrangers au débat autour de la Choa, qui déshonore les macchabées morts dans les camps de travail plus qu'il ne leur rend hommage.

  • Signes sataniques du Temps

    Convoqué avant le Père Fessard dans l'article de Milosz (in : 'Simone Weil, etc.', Bayard 2009) le prof. Leszek Kolakowski fut viré de l'université communiste de Varsovie en 1968 : 'L. Kolakowski (...) déclare carrément que toutes les structures de la pensée moderne, y compris celles de la philosophie marxiste, ont été élaborées au Moyen âge par des théologiens et qu'un observateur attentif peut retrouver sous leur nouvelle vêture sémantique, la trace de ces anciennes querelles ; et ainsi, par exemple, il montre que les marxistes discutent de l'histoire en termes de théodicée - la justification de Dieu.'

    Le médiéviste Etienne Gilson note de son côté l'emprunt de Hegel à Bernard de Clairvaux.

    Ce qui est remarquable et complète le tableau, c'est la dérive du régime communiste, comme le renvoi de Kolakowski l'atteste, vers un dogmatisme et une sclérose qui furent ceux de l'Eglise catholique elle-même auparavant. Extra-lucide contrairement à Trotski, Lénine a même comparé son successeur Staline à Louis XIV, despote 'janséniste' (la doctrine libérale jaillit de l'ignorance janséniste au XVIIe sicècle).

    Marx savait certainement, au contraire d'un helléniste inepte tel qu'Heidegger, que sa critique radicale de la philosophie de Hegel n'était pas sans rappeler la critique de Platon par Aristote. Mais la critique de Hegel par Marx renvoit aussi à la critique de saint Augustin et de la philosophie de Plotin par la scolastique médiévale et l'humanisme de la Renaissance.

    Il convient d'ailleurs de rectifier Kolakowski ou de le préciser sur un point qui n'est pas négligeable. C'est Hegel et non Marx qui discute l'histoire en termes de théodicée. C'est même un trait typique de l'idéologie allemande, qui fascine Voltaire en même temps qu'il s'en moque. Marx comme la Renaissance occitane voit l'histoire en termes d''Iliade' et d''Odyssée' : tout au contraire un combat à mort contre le Léviathan et un Voyage au bout du royaume de Neptune.

    C'est ce qui rend Marx et Engels 'apocalyptiques' comme Paul et Jean, tandis qu'Hegel est encerclé derrière les murs de Troie. On peut prendre les démons acharnés à la perte d'Ulysse dans l''Odyssée' pour des préfigurations de Satan et ses ruses, des sirènes à Polyphème, Charybde et Sylla... Les mille ruses d'Ulysse lui servent à déjouer les mille pièges de la Bête. Mais ces démons et leurs suppôts préfigurent également, ce n'est pas un hasard, la caractérisation du mensonge et de la bourgeoisie par Karl Marx. Saint Paul a rendu hommage aux Grecs pour avoir bâti un Temple 'au Dieu inconnu'. On constate qu'ils possédaient aussi une démonologie élaborée.

    On est très loin de la docte ignorance de rhéteurs laïcs comme Nitche et Freud, femelles impuissantes qui ramènent la tragédie grecque à la dimension étriquée d'un drame bourgeois ou d'un opéra italo-boche.

  • Déphilosopher

    Substitut aux niaiseries de Laure Adler sur Simone Weil, ou encore celles de la nièce de Simone, Sylvie Weil, on lira avec plus de profit Venceslas (?) Milosz. Dans un ouvrage collectif au titre cucul-la praline 'Simone Weil, Sagesse et Grâce violente' (Bayard, 2009), titre à peine moins janséniste que celui trouvé par G. Thibon ('La Pesanteur et la Grâce').

    On sait gré à Milosz de laisser de côté le registre des pleurnicheries sentimentales et du 'devoir de mémoire' étranger à Simone.

    Evocation du Père Fessard par Milosz en ces termes afin d'entrer dans le vif du sujet : 'Au moins un théologien, le Père Fessard, affirme que c'est là que réside la fondamentale faiblesse intellectuelle des penseurs chrétiens modernes : dès qu'ils abordent les problèmes historiques, ils adoptent le point de vue d'une philosophie qui leur est étrangère -consciemment ou inconsciemment-, ils deviennent hégéliens ou marxistes.'

    De fait c'est exactement l'impasse dans laquelle Joseph Ratzinger se trouve. Prié par untel de s'approprier la philosophie de Hegel, il est trop allemand pour ignorer que le régime nazi fournit une des meilleures illustrations après le régime napoléonien de la philosophie juridique et esthétique de Hegel.

    Pas vraiment étonnant qu'Hegel soit plus lu en France qu'en Allemagne, où il est d'usage de faire croire à une rupture profonde avec le passé récent. D'autre part, J. Ratzinger est hélas aussi beaucoup trop allemand pour se réclamer de Marx, comme l'archevêque de Munich Reinhard Marx vient de le faire, ou le dalaï lama.

    'Cette faiblesse reflète en fait une lacune de la doctrine thomiste. Chez saint Thomas d'Aquin, affirme le Père Fessard, il n'y a pas la moindre amorce de perception de la dimension historique ; seuls l'intéressaient l'ordre de la raison, et l'ordre de la nature.'

    Dans cette direction en revanche, il est impossible de suivre le Père Fessard. D'abord parce que si l'accent est mis plus nettement chez Hegel et Marx sur l'histoire qu'il n'est mis chez Thomas d'Aquin, les trois possèdent en commun d'emprunter à Aristote son dynamisme scientifique.

    Il serait faux de croire par exemple que pour Marx et Engels le progrès n'est pas d'abord artistique, comme pour Thomas d'Aquin. Si Thomas d'Aquin n'insiste pas autant sur l'histoire, c'est que cela va de soi pour un chrétien. La Bible est essentiellement apocalyptique ; or l'apocalypse, c'est l'Histoire. L'apocalypse est dialectique, et c'est la science qui pour Marx est le moteur du progrès.

    En second lieu, le Père Fessard n'a pas l'air de se rendre compte que la scolastique a été abandonnée par l'Eglise depuis longtemps, et saint Augustin replacé par les catholiques sur le piédestal d'où le moyen-âge et la Renaissance l'avaient descendu, cela pour une très mauvaise raison, ce qu'on a qualifié de 'révolution copernicienne', clef de voûte de la nouvelle religion laïque et qui rend la théologie des meilleurs scolastiques, Roger Bacon, Thomas d'Aquin ou Duns Scot, inutilisable.

  • Obama = SS

    Barack Obama conduira-t-il une politique économique keynésienne aussi efficace que celle d'Adolf Hitler ? Parviendra-t-il à bâtir un capitalisme à visage humain et à résoudre le taux de chômage comme les nazis entre 1935 et 1940 ? That is the question.

    Une chose est sûre, c'est que pour porter l'industrie militaire des Etats-Unis au même niveau que celui de l'Allemagne des Krupp, von Papen, Bayer, von Thyssen avant-guerre, Obama n'aura pas beaucoup à se démener puisque c'est déjà le cas.

    Avant de devenir des images d'Epinal ou de propagande cinématographique, Hitler comme les deux Napoléon, ou encore Bismarck avant lui, ainsi que Franco, Mussolini, Pétain, tous furent perçus comme des 'hommes providentiels'.

    Avec Hitler et Mussolini, Obama partage le fait d'être populaire et de ne pas avoir une image de 'factotum' de la grande bourgeoisie capitaliste. Bien qu'il soit sorti du moule d'Harvard, le métissage d'Obama le rend plus sympathique aux yeux de la foule des téléspectateurs qu'un Kennedy ou un Kerry. Déjà le succès de Bush est celui d'un homme, si ce n'est issu de la classe moyenne, du moins qui le suggère.

     

     

  • Chronique d'une mort annoncée

    C'est invraisemblable le nombre de crétins soi-disant 'experts économiques' qui se pressent dans le poste de télé en ce moment. L'émission de Jean-Marc Silvestre sur TF1 est un modèle du genre. Du connard gaulliste au connard social-démocrate, on a droit à toute la gamme, singulièrement uniforme, des donneurs de leçon qui auraient dû crever de honte. La morgue immarcescible de Jacques Attali surplombe de peu celle de Fitoussi, de Baverez, de Manière, de la famille Cohen au grand complet. Il n'y en a pas un pour racheter l'autre. D'une certaine façon, du point de vue de la Révolution, c'est plutôt encourageant car Necker n'était pas aussi stupide.

    La potiche Christine Lagarde, par exemple, explique qu'il sera assez tôt, lors de la 'sortie de crise', d'apurer la dette (de cent milliards d'euros). Passons sur la façon vulgaire de s'exprimer de la ministresse : on se demande comment cette idiote fait pour prévoir l'issue d'une crise qu'elle n'a pas vu arriver ? Ou, si elle l'a vu arriver, ce qui est le plus probable, qu'elle a préféré taire faute d'être capable d'imaginer un remède.

    Les citoyens français sont confrontés-là à la bêtise de leurs représentants. Celle de la droite libérale est d'autant plus frappante qu'elle a toujours prétendu parler au nom du pragmatisme.

    - De façon pragmatique, j'observe que la France est un pays qui déborde de richesses et que les banques d'Etat et les industriels ont mené ce pays à la faillite.

    - De façon pragmatique, j'observe que la crise aux Etats-Unis comme en France, contrairement aux mensonges de la propagande télévisée est une crise industrielle d'abord et non financière (Dix pour cent des pertes seulement sont dues aux escrocs de la finance internationale, dont le rôle est de doper la croissance.), doublée d'une crise démographique. Cette industrie, fondée sur l'esclavage et l'exploitation, devrait au contraire se porter plus mal demain qu'aujourd'hui. L'exploitation ne dure jamais plus longtemps que la patience des esclaves. Le sort des capitalistes français est entre les mains de l'armée chinoise.

    Par la crise économique les esclaves qui se tuent à la tâche à des milliers de kilomètres pour notre confort se rappellent au bon souvenir des cyniques sociaux-démocrates, libéraux, laïcs, démocrates-chrétiens au service des cartels de l'armement, qui ont cru pouvoir les enterrer au plus profond de leur inconscient.

  • Demain la Révolution

    Voyez Stolypine et Necker : la Réforme avorte toujours. Et voyez Savonarole, Luther, ce dernier trahi par les princes allemands, converti en un cléricalisme plus rigide encore que celui de la Synagogue de Satan qu'il dénonçait. Même sort pour la Contre-Réforme, qui s'achève en eau de boudin bénite.

    Voyez encore Napoléon et Hitler, qui commencent par rétablir l'ordre, construire des autoroutes, et qui finissent couronnés empereurs de l'Anarchie et du Désordre.

    Et quelles sont les dimensions de Sarkozy, Fillon, à côté de Stolypine ou Necker ?

    La Réforme, de sexe féminin, n'advient jamais. Seule la Révolution, virile, finit par triompher. Au terme les cris des martyrs impatients réquisitionnent l'Esprit de feu. Au terme il y a peu d'élus parmi la foule indénombrable de ceux qui ont été appelés, pieux crétins qui croient que le plastique protège des flammes de l'Enfer.

     

  • Ce que picrocholine veut dire

    Quand on veut comme le critique Eric Nolleau épingler le snobisme de Charles Dantzig, mieux vaut éviter de citer le professeur Steiner, obscur tâcheron qui n'a jamais intéressé personne en dehors du cercle fermé des auditeurs de 'France-Kultur'. Pour ceux qui ne connaissent pas, Steiner c'est Finkiekraut en moins cocasse, sans le sémaphore.

    Le vrai beauf ce n'est pas Nolleau, malgré ses efforts pour s'intéresser au cinoche, mais Dantzig, qui après avoir fait un tabac auprès des lectrices de 'Elle' (difficile de faire plus vulgaire), a réédité sa formule efficace du gros bouquin que les femelles disposent sur leur table de chevet pour se donner l'illusion de posséder une cervelle et des pensées qui vont avec. Et le cercle des lectrices de 'Elle' est sûrement beaucoup plus large que celui des auditeurs de 'France-Kultur'.

    Ce qui caractérise Dantzig n'est pas le snobisme, mais plutôt d'être comme Proust ou Sollers 'dans l'air du Temps'. On trouve quelques formules amusantes chez Dantzig, ce qui n'est jamais le cas chez Sollers, formules gouvernées par le principe selon lequel un écrivain qui n'est pas social-démocrate ne peut pas être un bon écrivain, principe destiné à séduire l'espèce femelle (Là je parle du précédent bouquin de Dantzig, n'ayant pas de place pour le deuxième.)

    Pour Nolleau tous les bouquins sont mauvais, et tous les films sont bons. Il y a une certaine logique à ça, étant donné que la littérature n'est pas le genre de notre temps. Mais la plus grande qualité de Nolleau à mes yeux, c'est qu'il ne me donne pas envie de dégueuler, comme Daniel Picouly ou Sébastien Lapaque.

    (Curieuse impression que j'ai, quand je cause de Nolleau, Dantzig ou Lapaque, qu'ils sont décédés, tandis que Marx ou Shakespeare, Simone Weil, sont toujours vivants.)

  • Marx pour les Nuls

    Navrants gauchistes qui continuent de parler de 'lutte des classes' pour décrire la situation française ! Pour Karl Marx la lutte des classes cesse en France dès 1851 avec l'élection à la présidence de Napoléon III par une classe qui n'est pas la sienne. De fait Napoléon III ne tardera pas à bafouer les intérêts de la paysannerie pour donner toute satisfaction à la bourgeoisie laïque qui le finance (même hiatus, à son échelle, pour Sarkozy, élu du peuple sponsorisé par la bourgeoisie démocrate-chrétienne et laïque).

    Ce n'est pas seulement une question de mots. Cela signifie que Karl Marx a, dès le milieu du XIXe siècle, une meilleure compréhension de la 'mondialisation' que les mouvements ouvriers français n'ont aujourd'hui, sans compter les intellos de gauche dont on se demande parfois s'ils ne confondent pas Marx avec Balladur, comme Daniel Bensaïd.

    Ce qui a remplacé les classes réelles, selon la doctrine marxiste, sous l'effet de la division du travail à l'échelle internationale, c'est le SENTIMENT d'appartenance à une classe, dont les contours réels ont disparus, sentiment qui a pour effet de fausser complètement la science politique.

    Ainsi on peut trouver ridicule que Le Pen se réfère à Marx, mais ça ne l'est pas plus que pour Besancenot. L'un et l'autre sont deux politiciens nationalistes. Les ouvriers français sont pour les esclaves chinois ou indiens l'équivalent de ce que les aristocrates étaient pour la plèbe affamée sous le règne de Louis XVI : des privilégiés, et plus étourdis encore que Marie-Antoinette.

     

  • Signes sataniques du Temps

    La psychanalyse, pur charlatanisme inventé par la bourgeoisie au détriment d'elle-même, et qui ne repose que sur la 'réflexion dans un miroir', nulle observation scientifique, la psychanalyse qui se moque de l'astrologie, on peut dire que c'est 'le monde à l'envers'.

    Le renversement qui consiste AU NOM DE LA SCIENCE à considérer comme savants les bouffons de la psychanalyse, de Freud à Lacan, en passant par Jung, véritables transmutateurs du savoir en ignorance, pour placer dans le domaine de la superstition et de l'ésotérisme au contraire de véritables savants comme François Bacon, Robert Fludd, Tycho Brahé, qui ont contribué à sortir l'Humanité des Ténèbres, quel tour diabolique et peu banal de l'Histoire !

     

  • Au Danemark

    En feuilletant un canard démocrate-chrétien, je sursaute. Une journaliste s'offusque du refus d'une poignée d'engagés français musulmans d'aller combattre en Afghanistan. Les bonnes soeurs laïques telles que cette journaliste ont joué dans la transformation de l'Eglise un rôle décisif. Lorsqu'il ne cherche pas à subvertir l'imagination, c'est aux femmes que Satan s'attaque. La démonstration magistrale en a été faite par Molière dans son 'Don Juan'. Comment résumer d'une formule lapidaire le siècle de Pascal et Descartes ? C'est le siècle de l'émasculation. La musique est d'ailleurs à peu près inapte à traduire l'érotisme. Il y en a un brin chez Vivaldi, mais justement les amateurs de musique instrumentale ne font pas grand cas de Vivaldi.

    Les deux choses les moins érotiques au monde sont à mon sens : la mise en branle des grandes orgues dans une église et, deuxièmement, le spectacle d'une table de jeu au casino. Deux choses qui me glacent le sang à chaque fois que j'y suis confronté ; je ne peux pas m'empêcher alors de voir la face jaunisse de Pascal, cet infâme quadratureur de cercle, s'imprimer devant mes yeux.

    Cette journaliste ignore (délibérément ?) deux choses : premièrement, l'armée française ne peut pas, pas plus que l'armée yankie, se passer des immigrés comme chair à canon. Elle n'a pas le choix. Elle n'a donc qu'à affecter ces quelques trouffions récalcitrants au lustrage des tubes et autres organes balistiques. La morale n'est pas si grande dans l'armée qu'elle ne puisse essuyer cet affront sans rougir.

    Secundo, s'il est interdit à un musulman de tirer sur un autre musulman, motif invoqué par les objecteurs, au chrétien il est interdit de tirer sur un autre être humain quelle que soit sa confession. Le combat chrétien n'est pas de celui, dérisoire, qu'on mène avec des armes 'manufrance', et le courage d'un soldat est plus proche de celui d'un sauteur à l'élastique que de celui d'un ange militant. Les méthodes militaires d'encouragement sont bien connues, et ce sont des méthodes d'abrutissement.

    En l'occurrence, la légitime défense ne peut même pas être invoquée ici puisque, à moins de se voiler la face, chacun sait qu'il s'agit pour ces militaires d'assurer d'abord le bon approvisionnement en pétrole de l'Europe occidentale et des Etats-Unis, un pétrole qui n'est pas étranger au déclenchement de nombreuses guerres meurtrières, et dont l'exploitation si cette pétrochimie n'était maudite, devrait exclusivement profiter à ceux qui crèvent de faim.

    Rien que pour ça je n'aurais jamais pu être curé. J'aurais passé mon temps à chasser de mon église à coups de pieds au cul des paroissiennes de ce genre qui confondent manifestement la Bible avec les romans sado-maso de la Comtesse de Ségur.