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Mon Journal de guerre - Page 95

  • Printemps des antipoètes

    Nous sommes en Mai, déjà, comme le temps presse ! La minijupe est de rigueur. Elle promet une débauche de sentiments et, partant, une tuerie de poètes. Bête facile à tuer qu'un poète, un philosophe ou un guitariste marié !

    Seul je pense à Ulysse et à la bataille de Troie. J'échaffaude des stratégies. Je vois bien Shakespeare percer le front, Pound portant son fanion ou jouant de la trompette. Contre cette marée de boucs, la masse d'arme de Marx s'impose.

  • Philologie

    Pour dire si j'ai souffert d'une éducation janséniste étant gosse : j'ai eu un maître qui nous enseignait :

    "- Ne dites pas 'con' ou 'connard', vous ne savez même pas ce que ça signifie ! ça signifie 'le sexe de la femme'". Sans solution de remplacement, les meilleurs élèves de la classe en déduisaient qu'il ne fallait se scandaliser de personne, prendre le con pour un tabernacle ou dire : "Vas-donc te faire voir, eh, SEXE DE LA FEMME !".

    Et "crétin" vient de "chrétien" par usure.

  • Dieudonné... sans confession !

    La candidature de Dieudonné est remplie de promesses : nul doute qu'on devrait atteindre des sommets dans la dialectique antiraciste, déjà fort élevée. Collectionneur d'ubuismes gros et petits, déjà, j'avais relevé dans "Les Temps modernes" : "Simone Weil est une juive antisémite ne s'aimant pas elle-même étant juive" (F. Kaplan) (A moins que ce ne soit l'inverse ? Je n'ai pas relevé par écrit.)

    Nul doute que l'agrégation de philosophie de BHL va lui servir à quelque chose pour démêler tout ça et que, par précaution, il devrait déjà distribuer quelques "grilles de lecture".

    Petit conseil d'un amateur qui trouve la philologie trop sérieuse pour ne pas la laisser à des professionnels du CNRS ou à Philippe Sollers : ceux qui veulent peindre le gaillard Dieudonné autre que comme un enfant de choeur feront mieux de passer par le patronyme non moins poétique "Mbala-bala".

    "Contre le sionisme" : Dieudonné va devoir aussi dire de quelle couleur car la gamme va de l'écru au noir, jusqu'au projet laïc de colonie juive à Madagascar.

  • Demain la Révolution

    D'après Alain Minc, il est stupide de prétendre que nous vivons une période pré-révolutionnaire. On aimerait mieux avoir sur cette question l'opinion des nègres de Minc.

  • Torture et musique

    Plus facile à dissimuler, la torture "spirituelle" par la musique est désormais privilégiée par les tortionnaires de l'armée des Etats-Unis. On se souvient aussi naguère du siège du QG du dictateur Noriega à l'aide de haut-parleurs.

    Quelques compositeurs de musique populaire ont protesté contre cet usage de leurs morceaux. Mais mettre la musique au service de la torture n'est pas la détourner fondamentalement de son usage. C'est au contraire l'idée de "musique sacrée" qui constitue un formidable bond en arrière, notamment au XVIIe siècle européen, vers le tribalisme et les valeurs militaires. L'idée de musique "de chambre" ou de musique romantique douce sont probablement les idées de la musique les plus sottes qu'on puisse avoir.

    La musique excite l'illusion du temps et fait perdre ainsi plus ou moins vite la notion de la réalité. Le sentiment de basculer peu à peu dans une spirale infernale terrorise le supplicié. A l'aide du cinéma, qui possède les mêmes propriétés algébriques que la musique, en diffusant des films en boucle, l'armée US pourrait parvenir à un résultat équivalent.


    *

    La démonologie traditionnelle chrétienne associe la musique au diable ; la démonologie grecque la relie à Poséidon, dieu marin des abysses et persécuteur d'Ulysse. Les Grecs selon Platon vainquirent non seulement Troie, la mère des nations chrétiennes, mais avant eux les Atlantes. 

    François Bacon (alias 'Shakespeare'), à la fois le plus grand savant de la période moderne, helléniste distingué, situe l'Atlantide en Amérique (une cité engloutie a d'ailleurs été découverte au large de Cuba qui pourrait correspondre).

    C'est sans doute parce que la France est une des nations occidentales où la musique a été le plus profondément extirpée, avant la période de déclin janséniste, qu'il est plus facile à un Français de comprendre ce qu'un croyant musulman peut éprouver lorsqu'il est violenté par des tortionnaires yankis à l'aide de musique instrumentale. L'islam comme le judaïsme ou le protestantisme est au demeurant une religion qui n'a pas, en dépit d'Averroès, abjuré la musique ; ces croyants musulmans doivent donc éprouver en outre un sentiment de trahison et que l'esprit les abandonne.

    Le culte rendu par les nazis à la musique les aurait probablement empêchés d'utiliser ce moyen de torture. Comme quoi la musique n'est pas un outil de mesure complètement inutile.

  • Créationnisme

    Je suis persuadé qu'Alphonse Allais joue aussi un rôle dans la formation de L.-F. Céline. A. Allais est aussi sous le signe du caducée.
    Lectures d'enfance ne comptent pour rien. Ainsi, pour moi, le "Savant Cosinus" de Georges Collomb (alias Christophe). Sans lui aurais-je reconnu dans Darwin ou Poincaré l'idée fixe diabolique ?

    "Ce remarquable ouvrage est rempli d'aperçus nouveaux autant que philosophiques. Il est, à la fois, instructif et moralisateur.
    Instructif, parce qu'à chaque pas le lecteur est invité à fouler les plantes-bandes de la science pure et à en extraire une masse de conséquences pratiques et variées, si tant est qu'il soit possible d'extraire une conséquence d'une plate-bande !"


    Avertissement de Christophe précédant un pamphlet plus féroce et plus ancien que celui de Céline contre Courtial des Pereire.

  • Bouillie bordelaise

    Quand je broie du noir, ça m'arrive rarement depuis un an ou deux, je vais faire un tour sur le blogue d'Alain Juppé, histoire de me poiler un coup.

    La panoplie du "conjugo", de la modestie débordante et des bottes fait d'Alain Juppé un Don Juan juste un peu trop dégarni pour être crédible ; puisque le rôle se joue désormais sans perruque ni chapeau.

    On voit au moins grâce à Juppé que le Tartuffe n'est que l'autre facette de Don Juan.

  • Le mot et l'idée

    Le mot et l'idée derrière :

    "Griffe se rattache à une racine germanique (cf. all. 'greifen'), qui a produit également le vieux verbe 'gripper', saisir (conservé dans grippe-sou).

    Griffon a été fait sur le latin 'gryphum', grec 'grupa'."

    (Dico. étymologique Clédat.)

  • Bâtards

    L'écrivain Montherlant entré en désuétude ou presque offre un exemple plutôt rare de bâtardise subtile entre l'archétype grec chaud et sec et le tempérament romain/latin alternatif hystérique. Montherlant est complètement "à cheval", mais difficile de dire de quelle couleur est sa robe.

    Autrement dit Montherlant pratique en Grec le sport et la misogynie, et il se moque en Romain de lui-même au stade. Non sans raison en tant que Romain, car sa façon de pratiquer la tragédie n'est pas dévourvue de ridicule. Et on sait ce qu'il en est de la misogynie du Spartiate.

    C'est pourquoi Montherlant et son style "mi-poétique mi-savant" sont frappés de caducité. Il allie deux métals trop différents. Trop Grec pour vraiment plaire à un temps qui clame par tous ses pores : "Vas te faire voir chez les Grecs !" Trop romain pour entrer dans le cheval.

  • Bestiaire

    "Le poisson pourrit par la tête." : proverbe chrétien millénariste à double tranchant qui signifie que la montagne peut très bien accoucher d'une souris.

  • La Grippe

    On attendait les oiseaux, et puis voici les cochons. Une vraie fable scientifique laïque.

  • Le Procès

    Ce n'est plus le procès d'Ilan Halimi mais le Mur des Lamentations. La crucifixion de Barrabas après celle de Jésus. Pour la plus grande joie de Fofana. C'est la passion pour la Loi au seuil de l'Apocalypse. Le principal coupable on ne le voit pas, caché derrière les médiats.

    Marx est saint qui ramène toute balance à l'hypocrisie. D'une part comme de l'autre, c'est la haine. Me Szpiner s'occupe d'exploiter "L'Affaire".

    "Je frapperai de mort ses enfants, et toutes les Eglises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les coeurs ; et je rendrai à chacun de vous selon vos oeuvres." (Ap. II, 23)

    Et quelle est l'oeuvre du jeune homme riche ?

  • Humour juif

    Un père de famille recomposée de mon quartier, Juif-Boche d'origine, a choisi d'appeler son fils "Ulysse" ; voilà qui ne manque pas de sel.

    "Humour juif" : titre pas très exact puisqu'on est plus près de la science catholique. Le gosse n'a d'ailleurs rien pigé à ma blague. Si même les Juifs ne sont plus ce qu'ils étaient, où va-t-on, ma bonne dame !?

  • Les Inséparables

    Raison et sentiment, pas plus que Don Quichotte et Sancho Pança ne vont l'un sans l'autre, s'entretenant du sens des moulins. Don Quichotte est celui qui des deux a le plus de projets d'encycliques en tête. Et Madrid est une ville boche.

  • Sperme et Argent

    C'est sûrement d'avoir subi une autre forme de violence que la violence sexuelle proprement dite qui incite ces jeunes et jolies blondes slaves à se prostituer aussi nombreuses pour le compte de cartels occidentaux et de clients vivant dans des pays largement gangrenés par la laideur physique.

    C'est toujours par un argument qui admet la violence par quoi la prostituée se convainc elle-même de se laisser abuser par l'argent ; la violence avant, la violence autour d'elle, et toutes les autres formes de commerce qui s'apparentent à la prostitution. L'argent EST la violence. La prostituée croit que le monde ne peut pas plus se passer de l'argent que de la violence.

     

    *

     

    Je me suis longtemps dit que si j'avais des enfants, il valait mieux que je prie pour ne pas avoir de fille, afin ne pas risquer d'offrir une victime de plus en holocauste aux prêtres de Bel, qui sont partout et pour qui les êtres les plus faibles sont des proies de choix. Avant de me raviser, de connaître Simone Weil et de comprendre qu'il est plus fidèle et véritable de ne pas se laisser marcher sur les pieds par Satan et ses sbires qui, si on décide vraiment de leur faire la guerre, pourront voir l'oeuvre du temps qui est la leur se retourner contre eux avec une extrême violence, et le bruit de leurs têtes sous les talons des anges feront entendre comme un craquement.

     

    *

     

    Les féministes en réclamant des augmentations de salaire qui leur accordent un pouvoir équivalent à ceux des hommes, où on ne combattant pas la prostitution à l'échelle industrielle sous prétexte que beaucoup de femmes profitent de ses retombées, mettent plutôt la violence dans le sexe et le sperme que dans l'argent. C'est à peu près du niveau de réflexion des ligues de vertu puritaines yankies ou boutinistes.

    L'intolérance des catholiques et des communistes vis-à-vis des prostituées vient de l'Apocalypse de Jean, fils du Tonnerre, qui voulut, impatient, le lancer contre Capharnaüm et que Jésus, d'abord, retint.

     

     

  • Presse people

    Le petit-fils de Jacques Chirac, Martin Rey-Chirac, ressemble beaucoup à Blaise Pascal. Peut-être un futur contrôleur de gestion ou un politicien soumis à l'alternance ?

  • Le féminisme au sérieux ?

    Essayons de prendre le féminisme au sérieux deux minutes, et pas seulement pour le vernis à ongle idéologique d’une grande bourgeoise ou d’une petite bobo qui n’a rien d’autre à mâchouiller qu’une branlée de slogans lus dans « Elle » ou « Madame Figaro »...

    Je ne serais pas misogyne si je ne pensais pas que le féminisme est une vaste tartufferie. Je ne serais pas misogyne si la presse dite "féminine" n’existait pas pour me conforter dans ma misogynie.

     

     

     

     

    Donc, sérieusement, qu’est-ce qui empêche de considérer le commerce pornographique comme du viol, et de foutre en taule les pornocrates comme les violeurs d’enfants ? On nous dit, et aucune féministe ne me contredira ici, qu’il y a plusieurs sortes de viol, et que le soudard n’est pas le seul type de violeur qui agit « en réunion » ou sous la menace d’une arme. Il y a aussi des violeurs qui abusent plus ou moins de leur autorité et de leur pouvoir, qui procèdent par séduction ou persuasion pour arriver à leurs fins.

     

    Tout est là vous comprenez, parce que si le pognon des pornocrates n’est pas un moyen d'exercer le pouvoir et d'en abuser, qu’est-ce qui l’est ? Le fait de tirer profit de l'abus sexuel l'anoblit-il ? La contrainte du corps est-elle plus grave que celle de l'esprit, ou même le corps peut-il être séparé de l'esprit ? Il n’est même pas difficile de piger que la violence d’une brute avinée en proie à la frustration sexuelle n’est rien à côté du pouvoir coercitif de l’argent.

     

     

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    De deux choses l’une : ou je viens d’anéantir l’idéologie féministe qui prône l’égalisation des sexes, vu que ce sont des centaines de milliers de gonzesses des pays de Hongrie ou de République tchèque que les premiers pays producteurs de porno ont violées et continuent de violer, et très peu d’hommes en comparaison ; ou alors c’est de leur plein gré que les femmes, en grande majorité, décident de se prostituer, comme tentent régulièrement les chaînes de télévision publique de nous le faire croire en exhibant deux ou trois prostituées libres et satisfaites de leur job. Ou bien la réalité est bel et bien faite de pornocrates des deux sexes qui sont derrière la traite de chair humaine à l’échelle dantesque où elle a lieu.

     

     

     

     

    Qu’est-ce qui empêche, maintenant, de façon pragmatique de réprimer ou d'endiguer les abus de ces violeurs comme ceux des pédophiles, même s'il est vrai que la pédophilie n’engrange pas contrairement à la traite des blondes des milliards ? Est-ce que le comité de branleurs inutiles qu’on appelle « Comité consultatif d’Ethique » ne se foutrait pas globalement largement de la gueule du contribuable et, au lieu de se préoccuper de questions « éthiques » d’abord, ne servirait pas principalement à cautionner des pratiques industrielles de plus en plus douteuses ? Tout porte à croire qu'en fait d'humanistes, les Sicard et Kahn, tous ces technocrates inutiles ne sont que des fusibles et des pistons. L'humanisme ne se porte pas mieux de leurs tractations, il en crève à petit feu.

     

    On entend déjà d’ici les experts-comptables capitalistes : « Utopique de vouloir endiguer la prostitution sur internet ! Le réseau internet est mondial ! » Le blabla habituel des « technos ».

    Pour préserver les droits d’auteur d’un ringard comme Johnny Halliday, branlement du Parlement pour monter une brigade de flics, mais pour les violeurs et le féminisme, que dalle !?? La Chine est bien capable avec l’aide de « Google » de stopper les sites qu’elle ne désire pas sur son territoire, elle. Et on nous montre de plus en plus souvent la Chine en exemple.

     

     

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    En cherchant bien, on doit bien trouver des féministes sincères, mais intelligentes ça n’existe pas. Conclusion : les féministes sont des êtres imparfaits, sincères et bêtes ou intelligentes et hypocrites.

  • Pas de sermon

    Pas de sermon aujourd’hui mais le dernier télex catho : la comique ringarde Frigide Barjot, veuve d’un autre comique dont le nom m’échappe et belle-sœur de Karl Zéro, famille chrétienne de toute première « fraîcheur » apparemment, Mme Barjot apporte son soutien au pape Benoît XVI dans la tourmente médiatique. Et ce n’est même pas une de ces blagues de mauvais goût qui ne font rire que les bobos !

     

    Après le coup de Williamson, on peut dire que c’est une nouvelle tuile qui s’abat sur le pauvre Benoît XVI qui va finir par m’inspirer de la pitié, vu qu’entre les anciens papistes qui le renient en direct à la télé (François Taillandier), et les nouveaux qui essaient de restaurer une célébrité qu’ils n’ont jamais vraiment acquise sur son dos, le pape et la papauté sont plutôt mal barrés.

     

    Même Jean-Marie Bigard, à défaut d’être très crédible, reste populaire, et Christine Boutin ne clame pas, elle, qu’elle est frigide. Pouvait pas continuer à se faire les ongles dans un coin, la Barjot ?

  • Sauve qui peut !

    La mémoire est un papillon de jour envoyé par les anges du mal sous la lune. Et les rêves sont des papillons de nuit frappés d'une tête de mort ou d'un trident, comme le front du tigre. Sensation qui part chez moi d'un profond mépris de la poésie, des poètes et des poétesses serinant leurs cantilènes pour faire chavirer le coeur des marins.

    L'allitération révèle l'essence profonde de la poésie. Le philologue boche tresse sa propre corde avant de se la passer au cou. Le cinéphile yanki s'embobine et se débobine tout seul.

    Piétinons des saxophones à la suite de Shakespeare et d'Ezra Pound !

  • Trappe et perche

    Brève halte au lieu-dit "La Trappe" dans le Perche, qui a donné son nom à une tentative plutôt folklorique de réintroduire des moines "trappistes" en France. On se dit bien sûr que le nom était prédestiné ; à ma connaissance il ne reste presque plus de moines en effet, et la plus importante abbaye qui subsiste ne compte pas plus de soixante-dix ou quatre-vingt moines : autant dire une relique.

    Le "monachisme" est à peu près au christianisme en 2009 l'équivalent de l'écologie dans le domaine des idées : un refuge voire une sclérose. Il se pourrait même qu'un moine ait inventé l'écologie ; ça ne serait pas plus étonnant que ça vu qu'il n'est pas sorti que des perles des abbayes, loin de là. Il faudrait vraiment des tripotées de pandas et de bébés phoques pour que les Occidentaux retrouvent le respect qu'ils ont perdu pour leur propre vie. Avec leurs versions latines et leurs vocalises, les moines paraissent au moins aussi irresponsables que Nicolas Hulot faisant le mariolle en deltaplane.

     

    *

     

    Je tâche de planquer mon anticléricalisme pour faire quand même un saut dans la boutique des trappistes, cherchant un fromage pas trop pasteurisé ou un pot de miel des dernières abeilles.

    Au rayon des bouquins pieux, je sursaute, en voyant un signé "Alina Reyes". Ici même, c'est-à-dire sur mon blogue, où elle est venue une ou deux fois naguère, la donzelle m'avait fait part de son intention d'écrire un jour des bondieuseries. J'avais cru à un gag. Je suis bien obligé de me rendre à l'évidence qu'elle n'a pas pu se retenir.

    Je commence à feuilleter. Le catholicisme "selon Alina Reyes" m'horripile tellement que je sens que le moine-caissier, derrière son petit tapis roulant, va finir par se douter de quelque chose. Merde, et elle fait l'éloge de Thérèse d'Avila et Jean de La Croix, en plus ! Plutôt sado-maso pour un auteur "érotique", Mme Reyes ; "érotique", du moins c'est la réputation (avantageuse) qui lui est faite ; on peut bien au contraire trouver la dame très "fleur bleue" et d'un sentimentalisme exacerbé, comme c'est mon cas.

    Elle confirme l'idée commune que c'est la passion qui fait jouir les femmes et non le sexe lui-même. J'ai connu par ailleurs (non pas bibliquement) une féministe... sado-maso (!) ; il y a la tapette Eric Zemmour qui fait l'éloge de la virilité pour la galerie (?), et voilà maintenant Mme Reyes qui invente l'érotisme... sentimental. Et pourquoi pas Aristote faisant l'éloge du cinéma, tant qu'on y est ? Il semblerait que le temps n'est pas encore venu d'exiger des gonzesses un minimum de cohérence.

    *

    Cependant, car il y a un cependant, je décide de prendre sur moi pour ne pas dire du mal de ce bouquin, "Lumière dans le temps", qui est quand même moins obscurantiste que des tas d'autres ouvrages dans la même veine démocrate-chrétienne, à commencer par les pirouettes de Jean Guitton.

    Disons qu'on n'est pas trop en position de faire la fine bouche ; il y a aujourd'hui tellement peu de gonzesses dont le sexe n'est pas serré comme un fermoir de porte-monnaie, que vouer Reyes aux gémonies aussi serait comme signer la condamnation de l'espèce.

    Au vrai, après quelques pages supplémentaires, je me dis que pour une novice, la Reyes est plutôt habile comme théologienne. Déjà, elle est tellement bordélique qu'elle est à peu près incritiquable à moins de pondre une thèse de douze cent pages pour réfuter ses théories plus ou moins baroques une à une. Après tout, si on confiait la formation des jeunes séminaristes, la poignée qui subsiste, à Mme Reyes, il sortirait peut-être moins de connards des séminaires ?