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litterature - Page 3

  • Histoire télévisée

    La chaîne d'Etat "Arte" diffuse et rediffuse un documentaire autour d'un vieil officier de la SS, réfugié en Espagne et qui continue de nier obstinément la choa.

    On peut penser que la tradition jacobine française explique en partie la loi Fabius-Gayssot, cas de censure étatique assez isolé à une époque où il est devenu "interdit d'interdire" en principe, et où le pouvoir dispose par l'intermédiaire des médiats qu'il contrôle directement ou indirectement d'un pouvoir de filtre et de censure bien plus efficace que les vieilles méthodes napoléoniennes terroristes. La liberté de nier la choa aux Etats-Unis s'explique par le fait qu'ils sont persuadés de n'y avoir aucune part. Bien que Madrid soit une ville boche, les Madrilènes ne se sentent pas coupables non plus.

    Pour une fois il ne s'agit pas d'un reportage de pure propagande sur "Arte", comme le documentaire de Prieur et Mordillat autour de l'apocalypse de saint Jean récemment, qui ne faisait pas dans la dentelle en opposant la vision de saint Jean à la théologie de saint Paul (!) ; ou encore l'éloge de l'art contemporain capitaliste sans aucun recul critique.

    De fait, cet ancien officier SS peut apparaître comme un pur imbécile qui continue de nier l'évidence, lorsqu'un ancien déporté lui présente par exemple d'anciennes photographies montrant des monceaux de cadavres de prisonniers. Il se défend en prétendant que les photographies sont truquées. Mais dans ce cas, comment ce SS justifie-t-il sa participation à un documentaire télévisé, qui relève du même procès de preuve que la photographie ? C'est illogique.

    L'équilibre du documentaire vient de ce que le téléspectateur peut constater le calme de cet ancien SS accusé d'être un tortionnaire et qui n'est pas agité de tics lorsqu'on le soumet à des questions gênantes sur son ancien métier. Le téléspectateur peut donc se dire qu'après tout l'hypothèse d'un officier imbécile qui, du fait de cette imbécillité, n'aurait même pas vu les coups et les mauvais traitements infligés aux prisonniers, cette hypothèse est plausible tant le Boche a l'air d'être enfermé dans la tour d'ivoire de son honneur et de son patriotisme.

    Idem lorsque la fille d'officier supérieur franquiste qui l'accueille lui révèle soudain qu'elle a des origines juives (cette séquence relève presque du gag, mais ça semble involontaire) ; cette révélation ne fait apparemment ni chaud ni froid à la vieille baderne nazie qui fait penser au collectionneur de papillons Ernest Jünger (à ce détail près que ce dernier s'est au contraire prévalu d'avoir trahi Hitler en fin de compte).

    Mais même si ce documentaire laisse les différents protagonistes s'exprimer assez librement (seule la voix française qui "double" l'officier allemand est caricaturale, exagérément démoniaque), on ne peut pas se satisfaire d'une Histoire télévisée, quel que soit le sujet : Hitler, Staline, les croisades, l'apocalypse, quel que soit le sujet, le documentaire historique constitue un recul important des études historiques. Quel que soit son sens, qu'il nie la choa ou au contraire qu'il l'affirme, le témoignage d'un ancien officier des Sections de Sécurité est irrecevable. Il y a trop de raisons d'ordres divers qui peuvent pousser un soldat allemand à se disculper ou, au contraire, à s'accuser. Et le côté "bête de foire" qu'on exhibe (le vieillard continue de fêter l'anniversaire d'Hitler) de ce documentaire est quand même assez troublant.

    L'Allemagne nazie et le régime de Vichy ont d'ailleurs eux-mêmes largement utilisé le procédé cinématographique au service de leurs régimes iniques. Sans compter les Etats-Unis qui se sont carrément blanchis de leurs crimes contre l'humanité, les bombardements atroces en Normandie, sur les villes allemandes, au Vietnam à l'aide du napalm, au Japon, en Irak plus récemment, par le biais du cinéma, procès qu'ils ont porté au rang de l'art pour le rendre encore moins discutable. Alors même que le cinéma possède toutes les caractéristiques de la fiction.

  • Théorie de la relativité

    Peut-on lire Blaise Pascal ou Montaigne après avoir lu François Bacon ? Je m'y suis efforcé la semaine dernière, mais rien à faire ; même si l'on s'en tient au style, je trouve que Pascal ne vaut pas la Rochefoucault, dont les pensées de jurisconsulte romain mélancolique ne me font déjà pas beaucoup bander. Probable que c'est parce que La Rochefoucault est un athée plus sincère que Pascal qu'il a plus de style. Pascal balance trop.

    Quant à Montaigne, comme le titre l'indique, ce ne sont que des "essais". Il faut pour trouver une perle ouvrir beaucoup trop d'huîtres vides. L'idée qu'il puisse y avoir des "moralistes chrétiens" n'est acceptable que pour un janséniste et elle est aussi farfelue que l'idée qu'il puisse y avoir des romanciers catholiques. Evelyn Waugh tenait à cette étiquette d'"écrivain catholique", mais il ne l'est pas plus que L.-F. Céline, ce qui n'est déjà pas si mal. Waugh comme Céline valent d'ailleurs pour n'avoir pas ou peu versé dans l'"existentialisme", c'est-à-dire pour s'être tenus à l'écart d'une morale officielle qui doit autant, si ce n'est plus, à Pascal qu'à Voltaire ou Rousseau.

    Quand François Bacon ressuscite le théâtre grec "in extremis" sous le nom de Shakespeare, Montaigne fait, lui, l'apologie des systèmes métriques romains. Les meilleurs d'entre les Boches sont français. Montaigne a deux siècles d'avance sur ses cousins germains et il ne s'exprime pas de façon entièrement conventionnelle. Sans le côté "autodidacte" qui fait son charme buissonnier, Montaigne serait aussi scolaire que Nitche.

  • Partis génitaux

    Si "Mort à Crédit" n'était qu'un règlement de compte familial, ça serait "Le Temps retrouvé". Mais il y a quelque chose chez Céline qui n'est pas seulement d'ordre pédérastique ou génital, mais apocalyptique.

    Céline est aussi ambigu que Voltaire ou Baudelaire, puisque le communisme autant que le nazisme séduisit le martyr athée de la Butte, saint Ferdinand : pour ma part je vois plutôt "Le Voyage" comme un roman "nazi" (à cause notamment de la description de New York en métropole nationale-socialiste, dressée contre le Ciel, et puis parce que le genre romanesque n'est pas communiste ; encore parce que le "mouvement" est vu par Céline comme "moderne") ; tandis que "Mort à Crédit" est plus "balzacien" ou "marxiste".

    Le personnage de Courtial des Pereire incarne en effet le charlatanisme capitaliste, qu'on retrouve dans tous les domaines de la science. Quand je vois Max Gallo à la télé, je ne peux pas m'empêcher de penser à Courtial des Pereire ; idem quand je vois l'astrophysicien Brahic ; Yves Coppens ou Pascal Picq sont encore Courtial des Pereire. Des bricoleurs partout, intitulés "experts".

    L'historien F. Furet lui aussi a relié le capitalisme naissant en Angleterre au début du XVIIe siècle à l'ingéniérie, même s'il n'a pas vu comme Céline le caractère fondamentalement bordélique et insane de l'ingénieur laïc. Furet oublie aussi de préciser qu'au stade "métaphysique", de Galilée à Newton en passant par Descartes et Blaise Pascal, il n'y a plus que des ingénieurs, dès le XVIIe siècle.

    *

    Complètement univoque en revanche est le dernier entré à l'Académie des vieillards cacochymes qu'on dit "française", je veux parler de l'écrivain boche François Weyergans, antépénultième ersatz de Proust. Fils de Franz Weyergans, qui fit carrière dans le "moralisme bourgeois", François W. n'a fait que reprendre la boutique familiale en repeignant l'enseigne chrétienne aux couleurs libérales, pour ne pas se laisser dépasser par la mode. Quand Baudelaire conchie la Belgique, ce sont sûrement des types comme Weyergans qui l'inspirent.

    Céline a fait de sa propre famille le protype de la famille petite-bourgeoise républicaine, mais ce n'était pas pour reprendre ensuite le flambeau académique comme Weyergans.

  • Brave New World

    Qu'il y ait des vaches charolaises qui acceptent qu'on les trimballe au Salon de l'Agriculture, c'est encore quelque chose que je peux comprendre ; ou même des putes virtuelles au Salon de la Pute virtuelle. Mais que peut faire un écrivain dans un Salon du Livre ??? Qu'est-ce que c'est encore que ce gadget boche ?

    C'est pour moi une énigme qui ressurgit chaque année quand je vois les affiches publicitaires pour ce salon-là dans le métro. Sans doute parce que je vois la littérature comme un truc très très individuel et qui demande de la concentration, à mille lieues du foot ou du cinoche.

    J'imagine que ce salon du Livre est surtout fréquenté par des lectrices qui espèrent coucher avec leur(s) écrivain(s) préféré(s) ? J'essaie de trouver une explication humaine. Quand j'étais gosse, mon paternel m'a emmené à un salon de la bande-dessinée ; c'était un peu dégueulasse (il y avait pas mal d'adultes), mais c'est compréhensible qu'un gamin veuille qu'on lui fasse un petit dessin, rien que pour lui.

    Il n'y aurait pour moi qu'une seule bonne raison de me rendre au "Salon du Livre", c'est de pouvoir y casser la gueule de Yann Moix, ou celle de Karl Zéro, qui sont les deux Français connus que je déteste le plus. C'est-à-dire que si on me lançait le défi suivant : "Tu es chrétien et dois donc pardonner aux deux personnes que tu détestes le plus, qui sont elles ?", je citerais Karl Zéro et Yann Moix, deux véritables suppôts de Satan.

    Il arrive que la laideur physique soit compensée par la beauté morale, et vice-versa,  mais là c'est un comble ! Ou plutôt deux. Mais le risque du corps-à-corps et de l'échange copieux de bourre-pifs est de se réconcilier immédiatement après, de faire tomber la tension (c'est même ce qui fait que les gonzesses préfèrent les poisons lents aux bourre-pif, dans leur grande majorité). Et dans mon combat contre des salauds comme Moix ou Zéro, pas question de fléchir, je serai inflexible.

     

  • L'Economie pour les Nuls

    "Il suffit de remarquer que les crises sont chaque fois préparées justement par une période de hausse générale des salaires, où la classe ouvrière obtient effectivement une plus grande part de la fraction du produit annuel destiné à la consommation." Karl Marx

    Les médias capitalistes tentent tant bien que mal de dissimuler deux faits à l'opinion publique :

    - Le premier, c'est que la crise actuelle correspond bien au schéma économique auquel Karl Marx consacra vingt années d'études. Il s'agit bien en effet d'une crise due à l'excès de crédit et de Capital, et non au manque de Capital ; la surproduction de biens de consommation n'est que le corollaire de l'excès de Capital.

    Autrement dit les gaspillages dantesques dont nous sommes les témoins, derrière lesquels se dissimulent des vies de labeur harassantes, à quelques milliers de kilomètres de nous, ne sont pas dûs à l'incompétence des banquiers, mais à l'impossibilité de faire fructifier normalement l'excès de Capital accumulé par les grands banques nationales. Nulle philantropie bien entendu dans les prêts consentis à des foyers insolvables aux Etats-Unis, mais une conséquence de ce "débord" de crédit.

    - La "morale" de Jérôme Kerviel ou de Daniel Bouton, des escrocs de toutes sortes, n'est pas en cause non plus ; c'est surtout au plan mental que ce genre d'énergumènes est déficitaire. Le problème général est un problème de responsabilité, du banquier à la caissière de supermarché en passant par l'officier français volontaire pour une mission en Afghanistan, le tortionnaire d'un camp de  prisonniers en Pologne ou ailleurs. Le totalitarisme est au contraire "hypermoral" et le léviathan une grosse baleine qui dévore ses enfants.

    C'est l'excès de conventions dans tous les domaines qui mène à l'irresponsabilité. Ainsi, dans le domaine du langage, le soucis excessif des conventions, orthographiques ou grammaticales, reflète cet esprit femelle et les effets du "discours de la méthode" sur la virilité, le "fétichisme" du langage, très net chez des auteurs comme A. France ou son pasticheur M. Proust. Contre ce fétichisme en grande partie, Louis-Ferdinand Céline a bâti la seule oeuvre littéraire vraiment vivante du XXe siècle. La préoccupation du style chez Céline n'est que "résiduelle" et ce qui le mobilise est bien l'expression d'une vérité occultée au premier chef.

    Auparavant Alphonse Allais, auteur populaire lui aussi, dans le canard que lisait le paternel de Céline, faisait ressortir par ses pastiches cette sclérose de la langue française. Allais est mi-figue mi-raisin. La marque du totalitarisme en littérature consiste dans la "parodie involontaire" qui est le niveau de la littérature actuellement. 

    De la même phalange, Léon Bloy est, lui, un auteur presque entièrement dépourvu de style, mais qui a survécu comme Marx exclusivement par la force de son message eschatologique.

  • Ce que picrocholine veut dire

    Quand on veut comme le critique Eric Nolleau épingler le snobisme de Charles Dantzig, mieux vaut éviter de citer le professeur Steiner, obscur tâcheron qui n'a jamais intéressé personne en dehors du cercle fermé des auditeurs de 'France-Kultur'. Pour ceux qui ne connaissent pas, Steiner c'est Finkiekraut en moins cocasse, sans le sémaphore.

    Le vrai beauf ce n'est pas Nolleau, malgré ses efforts pour s'intéresser au cinoche, mais Dantzig, qui après avoir fait un tabac auprès des lectrices de 'Elle' (difficile de faire plus vulgaire), a réédité sa formule efficace du gros bouquin que les femelles disposent sur leur table de chevet pour se donner l'illusion de posséder une cervelle et des pensées qui vont avec. Et le cercle des lectrices de 'Elle' est sûrement beaucoup plus large que celui des auditeurs de 'France-Kultur'.

    Ce qui caractérise Dantzig n'est pas le snobisme, mais plutôt d'être comme Proust ou Sollers 'dans l'air du Temps'. On trouve quelques formules amusantes chez Dantzig, ce qui n'est jamais le cas chez Sollers, formules gouvernées par le principe selon lequel un écrivain qui n'est pas social-démocrate ne peut pas être un bon écrivain, principe destiné à séduire l'espèce femelle (Là je parle du précédent bouquin de Dantzig, n'ayant pas de place pour le deuxième.)

    Pour Nolleau tous les bouquins sont mauvais, et tous les films sont bons. Il y a une certaine logique à ça, étant donné que la littérature n'est pas le genre de notre temps. Mais la plus grande qualité de Nolleau à mes yeux, c'est qu'il ne me donne pas envie de dégueuler, comme Daniel Picouly ou Sébastien Lapaque.

    (Curieuse impression que j'ai, quand je cause de Nolleau, Dantzig ou Lapaque, qu'ils sont décédés, tandis que Marx ou Shakespeare, Simone Weil, sont toujours vivants.)

  • La mort qu'on voit danser

    Sans la bibliothèque de mon hôte, je ne sais pas si j’aurais pu tenir aussi longtemps éloigné de Paris. Il faut dire que je soupçonne la moindre boulangère de province de lire Pascal, Cioran ou une niaiserie de ce genre pour se justifier de vendre un pain aussi dégueulasse à ses clients.

    Et dans le moindre plaisancier qui escalade prudemment un promontoire rocheux pour mieux humer les embruns, je vois un petit-fils de Chateaubriand que je me réfrène de pousser au gouffre.

     

    Je parviens à convaincre mon hôte de se débarrasser des ouvrages de Jean Guitton, ce Proust catholique, qui traînent dans ses rayons, avant que ses enfants ne soient en âge de s’en saisir et de se laisser séduire par les attermoiements de ce suppôt.

     Me souviens que j’ai été moi-même ‘guittonien’, autour de dix-huit ans et pendant une semaine, avant de voir que le lac n’était qu’un miroir, le 'style' une jonglerie que le chimpanzé Guitton sait parfaitement contrefaire. La seule originalité de poètes comme Proust ou Guitton, c'est que ce sont des pasticheurs sérieux.

     

    Avant de livrer cette poésie aux flammes de la cheminée, je feuillette encore quelques pages, pour mieux éteindre toute nostalgie. Je ne suis pas surpris d’apprendre l’amitié de Guitton avec Althusser, étant donné les efforts déployé par ce dernier, hystérique femelle, pour convertir le communisme en jansénisme, c'est-à-dire les militants révolutionnaires en fonctionnaires de l'Education nationale.

  • Pour un art communiste

    Les artistes détestent la poésie comme les pauvres détestent les politiciens. A cause du voeu de puissance des politiciens et des poètes qui mène tout droit à la misère et au "big-bang". Churchill et Hitler étaient tous les deux des poètes. Que les hommes politiques actuels soient plus impressionnistes encore, au niveau du sudoku, du haiku ou du calembour, n'augure rien de bon.

    Si Delacroix avait été plus indépendant, il aurait strictement défendu à Baudelaire de causer peinture, comme Degas l'interdit à Paul Valéry en sa présence.

    Impuissant, Delacroix n'a pu que conseiller Baudelaire. Lui déconseiller certaines analogies par exemple, même si la comparaison de Rembrandt avec un hôpital n'est pas mal trouvée. Car il n'est pas rare que l'Hôpital se moque de la Charité.

  • Signes sataniques du Temps

    La "synagogue de Satan" de l'évangéliste Jean n'est pas seulement remplie de faux juifs mais aussi d'une foule de renégats démocrates-chrétiens qui circonscrivent Dieu au cercle des "affaires privées", d'abord, pour mieux le soumettre à la religion laïque ensuite, c'est-à-dire à César.
    Il ne convient pas de parler de "sphère" privée mais de cercles concentriques, car cette géométrie est dans les Temps modernes réservée au seul Dieu. Seul un imbécile pascalien peut commettre une telle erreur mathématique.

    Au premier rang des renégats, il y a bien sûr les journalistes démocrates-chrétiens du "Figaro" ou de "Valeurs actuelles", retranchés derrière Bernanos ou Bloy pour mieux dissimuler leur empressement à servir les robots et la balistique du système Dassault.

    Et que dire du bègue Bayrou ? C'est à croire qu'il le fait exprès avec sa bannière orange. Si l'azur est la couleur de Dieu le Père, le sang celle du Fils martyrisé par les soldats et les prêtres, l'or celle de l'Esprit descendu parmi nous, alors l'écarlate est la couleur du diable. D'où la défiance du Moyen âge rompu au déchiffrage des symboles à l'égard des roux, des renards, et même des citrouilles oranges, ce légume quantique sans saveur qui se résorbe à rien sur le feu.
    Plus récemment c'est le pyralène, l'agent orange répandu par les Rhodaniens dans leur propre fleuve ; beau symbole, puisque chimiquement il ne se mêle pas à l'eau bleue.
    La bête de l'ancien Testament est de couleur pourpre ; elle revêt dans les Temps modernes la couleur écarlate qui s'insinue entre le sang et l'or.

  • Signes sataniques du temps

    Les signes que Frédéric Engels qualifie de "rétrogrades", un catholique ne peut que les qualifier de "sataniques". Que penser par exemple de l'engagement d'un chrétien dans une armée au service des cartels de l'armement, en Irak ou en Afghanistan par exemple, chrétien qui pourra être un jour ou l'autre amené à tirer sur un civil innocent ? Par quels sophismes sataniques faudra-t-il que ce chrétien passe pour se justifier ? Comment le clergé peut-il s'abstenir de condamner ces crimes et ces mensonges ? De quoi le pape a-t-il peur ?

    C'est sans nul doute ce qu'Engels et Marx ont découvert en lisant Balzac. Que les guerres et les charniers, au-delà de la bêtise et du mensonge bourgeois, ont une cause plus profonde : la volonté de puissance excitée par Satan.

    D'ailleurs le principe que Marx définit comme le principe bourgeois essentiel : "Autem, autem", fait référence à la réplique de Jésus au "jeune homme riche", à qui il n'est laissé d'autre choix que de distribuer ses richesses. "Autem, autem" : c'est aussi le principe du diable, contenant son principe d'ubiquité, son caractère binaire c'est-à-dire désincarné, et sa langue fourchue.

    Les deux principaux obstacles au progrès de la Révolution communiste depuis un siècle sont : la manne pétrolière issue du sous-sol et l'électricité produite par le magnétisme ou les forces centrifuges, ou encore par scission de la matière.

     

  • Saxon, Céline ?

    Les béotiens font parfois le rapprochement entre Louis-Ferdinand Céline et la musique. C'est bien sûr une façon d'affirmer que les mots de Céline ne pèsent rien, que seules ses grimaces sont admirables. On connaît la ritournelle de Proust et sa philosophie de douairière asexuée. Un philosophe qui prétend entre deux tisanes qu'il n'est pas besoin d'avoir grand-chose à dire pour le dire quand même avait toutes les chances d'être adulé par un peuple de cinéphiles.

    Autant confondre Céline avec Houellebecq ! Car ce que Houellebecq dit dans le fond est nul (d'où son succès auprès des femmes qui, comme j'ai déjà dit, ont en horreur la Vérité et se cachent derrière des masques.) - seul compte le style naguère ironique de Houellebecq.

    Bien au contraire Céline est pour le silence contre le vacarme des instruments. Quelle différence entre un saxophone et la grosse Bertha ? La musique est tribale et les canons le sont aussi.

    La musique et la poésie ne sont que langues mortes convenues, et s'il y a bien quelqu'un qui brise les conventions c'est Céline. Il joue d'un instrument, c'est entendu, mais comme un rocker qui fracasse sa guitare. Céline c'est 'No Future', ce qui est quand même mieux que l'immonde 'Temps retrouvé', idée chirurgicale de l'esthétique, scalpel planté dans la chair de l'art.

     

     

     

  • La Docte ignorance

    La 'docte ignorance' prônée par le déplorable cardinal Nicolas de Cues définit on ne peut mieux le registre de ce qu'on appelle aujourd'hui pompeusement 'un intellectuel'.

    - Le cinéaste Jean-Michel Ribes fait la promotion d'un film où la connerie du public qui fréquente les musées est tournée en dérision. Etant donné que le mépris général à l'égard de la peinture est précisément le résultat de l'effort de doctes ignorants laïcs comme Jean-Michel Ribes, il faut pour produire ce genre de merde cinématographique une sacrée dose d'hypocrisie. Mention spéciale au mélancolique crétin Jean Clair, ex-directeur du musée Picasso et imposteur de première classe, qui bat des records d'orthographie.

    - Publication d'un bouquin reproduisant deux cent dessins commentés par Jean-Louis Chalumeau. Encore un docte ignorant. Mystérieuse est selon lui l'absence de dessins de Vermeer. Mystérieux est selon moi qu'on puisse classer Vermeer parmi les peintres. Si Proust ne l'avait pas fait, il n'est pas certain que quelqu'un d'autre y aurait songé tant Vermeer pue la photographie et le procédé industriel. On remplacera avantageusement les coûteuses niaiseries de ce Chalumeau, qui n'hésite pas non plus à qualifier Albert Dürer d''autodidacte' (sic) par la consultation de la base de dessins du Louvre qui contient des milliers, si ce n'est des dizaines de milliers de dessins heureusement non commentés.

    - L'exposition Picasso qui se tient en ce moment permet de constater le caractère didactique de la peinture de Picasso. L'amertume de Picasso est la même que celle de tous les communistes de cette époque-là, car Picasso est un professeur sans élèves ou presque. Elle permet de vérifier aussi que Picasso était plutôt un communiste 'tendance Staline' que Lénine ou Marx. Le goût de Picasso pour Vélasquez, notamment, l'atteste. Faites cette expérience au Louvre de parcourir la galerie 'Renaissance' puis celle des peintres du XVIIe siècle. Vous verrez ainsi quelle différence il y a entre l'aristocratie et la bourgeoisie et pourquoi Saint-Simon (l'aîné) a tout lieu de se lamenter.

    En ce qui me concerne je préfère Lautrec à Picasso étant donné que les portraits de putains et de danseuses de Lautrec donnent moins de prise à la récupération par les bataillons de doctes ignorants rôdés par l'université pour semer à tous vents la superstition cartésienne et le cinéma.

  • En hommage à la critique

    Parce qu'à cause des grimaces de Beigbeder ou Daniel Picouly, Philippe Sollers, on pourrait finir par croire que la critique est une affaire de chimpanzés accrochés aux branches de la littérature, j'ai jugé bon de recopier ici un exemple de jugement honnête, d'avant le parasitisme, en hommage à la Critique :

    "Victor Hugo vint, Alexandre Dumas vint, et avec eux le troupeau de leurs imitateurs ; la monstruosité des Iphigénie et des Athalie céda la place à la monstruosité d'une Lucrèce Borgia, à l'engourdissement succéda une fièvre chaude ; on prouva que les classiques français avaient plagié les anciens, - et voici qu'apparaît Mlle Rachel et tout est oublié, Hugo et Dumas, Lucrèce Borgia et les plagiats ; Phèdre et le Cid se promènent à pas comptés sur la scène, en débitant des alexandrins bien tournés, Achille parade avec ses allusions à Louis le Grand, et Ruy Blas et Mademoiselle de Belle-Isle ne sortent plus des coulisses que pour se réfugier aussitôt dans des fabriques allemandes de traduction et sur des scènes nationales allemandes.

    Ce doit être un sentiment bienheureux pour un légitimiste, en écoutant les pièces de Racine, de pouvoir oublier la Révolution, Napoléon et la grande semaine ; la gloire de l'ancien régime surgit du sol, le monde se couvre de tapisseries de haute lice, Louis l'absolu se promène en veste de brocart et en perruque à queue à travers les allées taillées de Versailles, et l'éventail tout-puissant d'une maîtresse régit la cour heureuse et la France malheureuse."

    Avouez que si on tombait là-dessus dans "Le Figaro" ou "Le Monde", au milieu des pitreries habituelles de je ne sais quel mercenaire, on sursauterait. Le critique résume ici magistralement les trois-quart de la littérature allemande dans sa formule : "une fabrique de traduction". Et parmi les traducteurs, un sacré paquet de traîtres.

    (Qui devine l'auteur recevra mes félicitations immédiates et mon propre ouvrage dédicacé un peu plus tard.) 

  • Feuilleton de la littérature

    Difficile de dire qui de Houellebecq ou BHL a été le plus mal élevé par sa mère.

    Difficile de dénicher dans leur "correspondance" quelque chose qui corresponde à une remarque intéressante sur la littérature. Je m'étonne que deux ans après sa mort on parle encore de Philippe Muray.

    Une seule observation digne d'intérêt et elle est sociale ou "socio-culturelle", c'est le constat par BHL que son paternel était antisémite, c'est-à-dire que pour lui le judaïsme était synonyme, comme pour un catholique, d'archaïsme. Comme quoi le père de BHL avait mieux pigé que sa "bête à concours" de fils le sens des "Mots".

  • Déjà morts

    Le problème de type comme Philippe Sollers ou BHL, c'est que leurs vies ont déjà été racontées par Balzac de A à Z. Autrement dit ils sont nuls et advenus. Il ne leur reste plus qu'à exister aux dépends des autres et de programmes de télé moins emmerdants comme "La Vie des Bêtes".

  • OPA

    On apprend le rachat de Michel Houellebecq par la célèbre marque de prêt-à-penser "BHL Incorporated" qui siglera désormais ses idées toutes faites "BHHL". Josyane Savigneau est pressentie comme directrice générale du nouveau groupe.

    Le communiqué suivant a été adressé à la presse spécialisée :

    "Le Groupe BHL, en panne de liquidités après tant d'années passées à lécher des culs, de Paris à New York et jusqu'au fin fond du Texas, après avoir longuement hésité a en dernier ressort décidé de s'adosser à l'EURL Michel Houellebecq, connue pour ses prises de position risquées. L'hypocrisie suprême de BHL, alliée à la naïveté désopilante de Michel Houellebecq devraient permettre au nouveau groupe de continuer à toucher des dividendes malgré la crise qui touche même la littérature.

    Les offres publiques de vente de "Yann Moix SARL" et "Patrick Besson SARL" ont été refusées par la direction en raison des résultats insuffisants de Yann Moix et Patrick Besson au cours des derniers trimestres."

    On s'attend à une réaction de la part de la concurrence ; il n'est pas exclu que dans les semaines qui viennent Frédéric Beigbeder tente de s'accoupler avec Christine Angot, ou même Lolita Pille avec Pierre Assouline, en désespoir de cause.

     

  • Antisémitisme et féminisme

    La question du féminisme et celle de l'antisémitisme sont étroitement liées. Pas seulement parce que les médias les ont  embrouillées, propulsant au rang de philosophes des journalistes comme Eric Zemmour & Nolleau, dont les arguments binaires finissent par abrutir tous ceux qui les regardent autrement que comme un duo de comiques.

    On voit bien qu'en fait de féminisme, on est en plein dans l'égalitarisme hypocrite. Le principe de répudiation juif ou musulman est "tempéré" à côté du divorce laïc. Une féministe qui verrait un progrès dans le fait que la répudiation s'applique désormais aussi aux hommes, cette féministe-là ferait partie de la catégorie désignée par Balzac comme celle des féministes "bourgeoises", opposée au féminisme "aristocratique". Il ne suffit pas de brandir un godemichet pour être une femme intelligente.

    Ce que des féministes idiotes et labellisées par les pouvoirs publics comme Caroline Fourest ou Isabelle Alonso désirent, c'est le même pouvoir que les hommes ; ça revient à confondre la virilité avec la volonté de puissance de puceaux impuissants comme Nitche, Sartre ou Kierkegaard ! Qu'est-ce que ces philosophies pour garçonnières laïques ont à voir avec le féminisme et la modernité ? Cette philosophie est précisément le produit du patriarcat archaïque, de cette relation "spéciale" que les petits garçons protestants, juifs ou laïcs, entretiennent avec leurs mères, et qui les conduit à penser que le sexe des femmes est une sorte de tabernacle contenant Dieu (J'observe au passage que les grands modernes, Balzac ou Marx, très loin du crétinisme freudien, précision utile, ont été élevés par leurs pères. Un reproche des protestants qui haïssent Marx est qu'il avait de très mauvais rapports avec sa mère.)

    Il ne faut pas s'étonner du succès grandissant auprès des hommes du genre de filles qu'on peut trouver à la sortie des synagogues, des mosquées ou de Saint-Nicolas du Chardonnet. Elles sont archaïques, certes, de croire que la chasteté avant le mariage est un point crucial de la religion, et de déifier leurs maris, mais du moins elles sont sincères. Il vaut mieux avoir dans son lit une enclume plutôt qu'une vipère...

    Préférer l'archaïsme à la fausse modernité est une preuve de bon sens. Rien ne coupe plus du progrès que l'hypocrisie. Comment convaincre une musulmane, par exemple, que l'évolution de la morale est une bonne chose, quand elle a sous les yeux le spectacle de la prostitution de centaines de milliers de femmes extradées d'Europe de l'Est par l'industrie cinématographique yankie. Quand la seule préoccupation des féministes bourgeoises est de réclamer les vingt pour cent de salaires dont le CAPITAL les spolie, ou de s'en prendre au voile des musulmans, eux-mêmes victimes de l'impérialisme.

    Comme l'ont parfaitement saisi Balzac et Villiers-de-l'Isle-Adam, nul ne menace plus l'Eve moderne que l'Eve prométhéenne.

  • Ex-aequo

    Michel Houellebecq ne semble pas avoir pigé que ce qui faisait son succès, comme Le Pen en politique, c'est qu'il piétinait les valeurs bobo, les sermons de Sollers, BHL ou Jean d'Ormesson.

    Alors Houellebecq au cinoche... qu'est-ce que ça peut bien foutre ? Les gens savent bien que le cinéma, c'est le conformisme même. Qui se souvient des films de Coluche, même parmi ceux qui trouvent Coluche impertinent ? Si Houellebecq pense que les gens s'intéressent à ses idées sur la vie et la mort recyclées de Schopenhauer, elles-mêmes recyclées de quelque stoïque crétin... On a quand même fait moins poussiéreux depuis !

    Ce qui est possible dans un bouquin, dénoncer les hypocrites prêchis-prêchas, au cinéma non. On imagine mal un journaliste au "Point", à "Europe 1" ou au "Figaro" dénoncer les trafics des avionneurs ou des industriels de l'armement vu qu'il vit de ces trafics. Même Goebbels le savait, que le cinéma n'était pas tant un art qu'un outil de propagande. Il n'y a pas d'artistes aux Etats-Unis, en dehors de quelques chanteurs populaires, mais question cinéma, il y a tout l'attirail.

    Houellebecq s'abrite derrière les mauvaises critiques, mais pour le public de Houellebecq une mauvaise critique de Jérôme Garcin c'est un compliment. La vérité c'est que H. avait gagné la première manche et qu'il a perdu la revanche. Maintenant c'est les bouquins de sa mère que les gens ont envie de lire. Il n'a qu'à lui prêter sa plume.

     

     

     

  • FRENCH ATTACKS

    I HAVE HEARD ABOUT A SUCCESS-BOOK WRITTEN BY A U.S. SUCCESS-BOOK AUTHOR AS YOU CAN FIND PLENTY IN THE U.S. THE PLOT IS: WHAT THE HELL WOULD THE WORLD HAVE BECOME IF NAZIS WOULD HAVE WON AGAINST RUSSIANS AND THE U.S.??

    TYPICAL OF THIS LITTERATURE THAT U.S. PEOPLE LIKE EVEN IF YOU CAN GUESS THE END BEFORE READING! IN FACT NO DOUBT THAT THE RESULT WOULD HAVE BEEN THE SAME IF NAZIS WOULD HAVE WON. MAYBE BE A LITTLE BIT LESS PUTRID?

    AFTER THE BIG SUCCESS OF HARRY POTTER AND THIS KIND OF USELESS NOVEL, THE QUESTION IS: DOES ADULT LITTERATURE REALLY EXIST IN THE U.S.?

  • FRENCH ATTACKS

    THE TASTE OF FRENCH CRITICIST FATHER A. MUGNIER (1879-1939) IS SO DEPRAVED (HE LIKES PROUST, CHATEAUBRIAND, BARRES, NITCHE...) THAT I CANNOT SEE HIM OTHERWISE AS THE PRECURSOR OF ALL THE CATHOLIC PRIESTS OF TODAY!

    THIS KIND OF INVERTED COMPASS THAT INDICATES INFERNO IS NOT ENTIRELY USELESS CONTRARY TO THE FRENCH CRITICIST P. SOLLERS (1936-) WHO IS NOT WRONG SOMETIMES (EVEN IF I DO NOT HAVE ANY EXAMPLE IN MIND).