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Lapinos - Page 12

  • L'Education chrétienne

    Il n'y a pas d'éducation chrétienne à proprement parler. On peut enseigner la vertu, mais non l'amour ou la vérité.

    La vertu n'est pas un principe universel ; chaque civilisation promeut sa conception de la vertu, et les civilisations sont mortelles.

    L'éducation s'adresse aux enfants suivant le sexe ; elle leur impose, par exemple, une soumission plus grande à l'autorité, en même temps qu'elle s'efforce de préparer leur émancipation. Les vérités évangéliques s'adressent à tout le monde, sans distinction d'âge ni de sexe ; contrairement à l'éducation, les vérités évangéliques sont impropres à servir de cadre à la vie civile.

    Que penserait-on d'un médecin qui inscrirait sur sa plaque professionnelle : "Médecin chrétien" ? On penserait qu'il mélange l'art de soigner et la question du salut.

    Il est important d'opérer cette distinction entre les choses relatives et la vérité éternelle car l'erreur de l'homme moderne découle largement de la confusion entre les choses temporelles ou séculières et la vérité éternelle. Ainsi, dans l'idée de démocratie moderne, la nécessité politique et une aspiration spirituelle, à la liberté et la vérité, se télescopent.

    Est-ce à dire que la vertu est inutile dans la perspective du salut chrétien ? Les évangiles enseignent que le salut n'est pas réservé aux hommes vertueux. L'amour et le salut se situent donc par-delà les efforts que font les hommes pour trouver l'équilibre et se sentir heureux. C'est une chose difficile à comprendre pour l'homme, dont le mobile inné est une quête de puissance ou de force naturelle. Pour autant, le christianisme n'est pas, comme certain fameux athée l'a prétendu, un culte rendu à la faiblesse ou une morale laxiste.

    En matière de vertu ou d'éducation, on peut faire la même réponse que Jésus-Christ fit à une question similaire qui lui fut posée par des Juifs sournois : "Rendez à César ce qui est à César !". Jésus n'est pas venu dans ce monde pour enseigner la vertu, qui se peut très bien déduire de la nature, mais pour enseigner la vérité, qui échappe naturellement largement à l'homme, en raison de sa quête désespérée de puissance.

  • Sur la religion

    Quelques maximes sur la religion extraites des "Essais" du très chrétien savant Francis Bacon Verulam (1561-1626) :

    Athéisme

    - Il est exact que peu de philosophie incline les esprits vers l'athéisme, mais la profondeur philosophique ramène à la religion.

    - On lit dans l'Ecriture : "L'insensé a dit dans son coeur : Il n'y a point de Dieu.", et non "L'insensé a pensé dans son coeur" ; si bien qu'il se le répète par coeur en lui-même plutôt comme une chose qu'il souhaite qu'une chose qu'il puisse croire pleinement et dont il soit persuadé ; car nul ne nie l'existence d'un Dieu hors ceux qui ont intérêt qu'il n'y en ait point.

    - On verra même des athées s'évertuer à faire des disciples comme les autres sectes, et, qui plus est, on en verra qui se font supplicier pour leur athéisme sans se rétracter ; alors que s'ils pensaient vraiment qu'il n'y a point de Dieu, pourquoi s'en inquiéteraient-ils ?

    - Ceux qui nient Dieu ruinent la noblesse de l'homme, car sans contredit l'homme s'apparente aux animaux par le corps, et s'il ne s'apparente à Dieu par son esprit, c'est un être vil et misérable.

    Impiété

    - L'impiété n'est pas de nier le dieu du vulgaire, mais de prêter à Dieu les sentiments du vulgaire.

    Schisme

    - Les causes de l'athéisme sont les schismes, s'ils sont nombreux, car un seul schisme important ajoute à l'ardeur des deux partis, mais des schismes multiples introduisent l'athéisme. Une autre cause est le scandale causé par les prêtres. Une troisième cause est l'habitude impie de se gausser des choses saintes, qui viennent petit à petit souiller le respect dû à la religion. Et en dernier lieu la culture, surtout quand elle coïncide avec la paix et la prospérité ; car les troubles et les calamités inclinent davantage les esprits vers la religion.

    Scolastique

    Au concile de Trente, où la doctrine scolastique fut prépondérante, certains prélats eurent une sentence profonde : "Que les scolastiques ressemblaient aux astronomes, qui imaginaient des excentriques et des épicycles et des mécaniques similaires de cercles, pour sauvegarder les phénomènes, tout en sachant fort bien qu'ils n'existaient pas", et que de même pour sauvegarder l'unité de l'Eglise, ils avaient imaginé quantité d'axiomes compliqués et subtils.

    Superstition

    - Mieux vaut n'avoir aucune idée de Dieu qu'une idée indigne de lui ; car si l'une est incroyance, l'autre est insolence ; et la superstition sans nul doute est un blâme à la divinité. Et plus l'insolence est grande à l'égard de Dieu, plus elle est grande à l'égard des hommes.

    - L'athéisme vaut mieux que la superstition, car l'athéisme laisse à l'homme le bon sens, la philosophie, la charité naturelle, les lois et l'honneur, qui peuvent tous, à défaut de religion, lui servir de guides vers une moralité extérieure ; mais la superstition les détrône tous pour ériger dans l'esprit des hommes une monarchie absolue.

    - Les causes de la superstition sont les rites et cérémonies qui flattent agréablement les sens : l'abus de la piété extérieure est pharisaïque ; le respect excessif des traditions qui ne peuvent qu'accabler l'Eglise ; les manèges des prélats en vue de leurs ambitions et de leurs profits ; l'indulgence aux intentions, qui ouvre la porte aux rêveries et aux nouveautés ; l'accès aux choses divines par l'assimilation aux choses humaines qui engendre forcément des confusions et des fantaisies ; enfin la barbarie des temps, notamment quand les calamités et les désastres viennent s'y ajouter.

  • Barbarin est-il coupable ?

    L'évangile ne condamne pas les crimes sexuels ou autres délits de droit commun. La justice divine frappe seulement ceux qui portent atteinte à la vérité, c'est-à-dire la travestissent, la contredisent, la nient, font dire à Jésus-Christ ce qu'il n'a pas dit, par exemple : - Tu pourras porter les armes pour une cause que tu estimes bonne.

    Le pacifisme de Jésus est inconditionnel : le Christ a proscrit à Pierre de porter une arme afin de défendre la meilleure "cause" qui soit, lui-même, son maître. Le Christ a aussi dit : "N'ayez pas peur !" ; or, qu'est-ce qui peut justifier le port d'une arme, si ce n'est la peur ?

    Au regard du droit commun, Jésus-Christ peut apparaître laxiste dans la mesure où il se montre indifférent à l'égard des valeurs humaines : la propriété, les bonnes moeurs en vigueur dans tel ou tel pays ou époque, l'ordre public, etc. En réalité l'évangile expose l'homme à la vérité, en quoi il est ferme et non laxiste. Les apôtres ont éprouvé la fermeté du Christ dès lors qu'ils l'ont trahi dans leur coeur.

    Le prélat catholique Barbarin, qui a la prétention d'exercer un ministère au nom de Jésus-Christ sur une partie du territoire français (quand bien même l'apôtre Paul a aboli le monopole du clergé et la hiérarchie sacerdotale), ce prélat s'est retrouvé pris dans une nasse judiciaire à la suite d'attentats à la pudeur et de diverses agressions sexuelles perpétrées sur son territoire ; il a été accusé de couvrir ces crimes de droit commun par une partie de l'opinion publique, avant qu'un tribunal républicain ne le juge irresponsable dans cette affaire.

    Un chrétien n'a pas à commenter les décrets de la justice républicaine ou civile, dans la mesure où il n'en relève pas vraiment. Des poursuites auraient porté atteinte à l'honneur du sieur Barbarin ? Peu importe puisque le chrétien ne porte pas le masque de l'honneur.

    Le piège terrible où se trouve pris le sieur Barbarin consiste, pour pouvoir s'exprimer au nom de l'institution dont il dépend, à renoncer à s'exprimer au nom de Jésus-Christ. En effet, le sieur Barbarin a été contraint de prendre un avocat et d'accepter de se placer sur le terrain de la justice civile ; il n'a pas exprimé son indifférence ou son mépris de la justice civile républicaine, comme Jésus-Christ au cours de son procès face au procurateur romain Ponce Pilate. L'ordre des choses humaines est une chose entièrement différente de la justice divine ; en bénissant un larron condamné à mort, Jésus-Christ nous montre que dieu peut acquitter ce que l'homme condamne.

    LA PAROLE DIVINE NE PEUT ETRE ABAISSEE AU PLAN SOCIAL ! Les chrétiens doivent condamner avec la plus grande fermeté le complot catholique romain, orthodoxe, etc., comme un nouveau pharisaïsme. Que fut le pharisaïsme, si ce n'est un travestissement de la loi de Moïse, dorénavant caduque ? On le constatera en lisant les évangiles : Jésus-Christ déboute les Juifs qui viennent l'interroger sur le mariage, les impôts, organisent le trafic des offrandes et prières dans le Temple dont son père n'a cure.

    Quand le sieur Barbarin déclare que : - C'est un devoir chrétien de voter, le chrétien doit répondre fermement : - Non monsieur, vous n'êtes qu'un menteur, la démocratie n'a rien de chrétien. La foi chrétienne exclut la croyance dans telle ou telle sorte d'utopie politique.

    On ne peut s'empêcher de remarquer la coïncidence entre la sanction qui frappe le sieur Barbarin - une forme d'opprobre -, et le mobile qui le guide d'autre part - le désir d'être apprécié dans le monde -, la mondanité à quoi peut se résumer la "démocratie-chrétienne".

     

  • L'anti-Nietzsche

    Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours voulu cultiver la force. C'est une chose assez banale, en particulier chez les jeunes garçons. Qui veut être un lâche ? Même les intellectuels cultivent la ruse, qui est une sorte de force typiquement féminine.

    Je m'interrogeais : - Qui est le plus fort, d'Alexandre qui possède la richesse, ou de Diogène qui la méprise ? La réponse vient d'Alexandre, qui a conscience de ses limites, et s'incline devant la science d'Aristote. L'exemple d'Alexandre incite d'ailleurs à regarder la politique et les politiciens modernes comme une chose futile, car toute la force du politicien moderne consiste à dissimuler qu'il ne peut mais.

    A un certain point de ma quête, il m'est apparu que la force peut s'exprimer de deux façons diamétralement opposées, au contraire de Nietzsche qui ne conçoit que la puissance de la nature, et la vertu de l'homme qui, au prix d'un exercice acharné, parvient à être en harmonie avec la nature.

    La puissance que les nations et leurs élites politiques tirent de la nature n'explique pas tout ; elle n'explique pas, en particulier, pourquoi la force politique ne cesse de décliner. Nietzsche porte des oeillères, comme les chevaux de trait ; jusqu'à un certain point de faiblesse, l'ignorance, une explication toute faite comme "l'éternel retour", peut être une force.

    L'explication chrétienne du monde, comme le théâtre de l'affrontement entre deux forces inégales mais concurrentes, le mensonge et la vérité, correspond donc à mon expérience.

  • La Compassion

    La compassion pour autrui n'est souvent qu'une manière de s'apitoyer sur soi.

    On peut le constater avec le massacre au camion perpétré à Nice, qui a ému les Français et les téléspectateurs ; des milliers de personnes meurent de faim dans le monde chaque jour, dans l'indifférence, ou encore tué dans des conflits armés. Plus la victime d'un drame est proche, plus la compassion est grande.

    Cette compassion, réelle ou feinte, n'est pas une preuve d'amour mais de faiblesse. Quand s'ajoute à cette compassion un désir de vengeance ou de représailles, l'hypocrisie est avérée et parfaite.

    L'orchestration de la compassion et de l'émotion par les médias s'explique par la manière démagogique de gouverner les peuples désormais, probablement au moins aussi dangereuse que les méthodes terroristes.

    Voyons maintenant en quoi la compassion de Jésus-Christ diffère de ce que nous avons décrit, et qui n'est autre qu'un sentiment superficiel.

    D'abord, Jésus-Christ ne compatit pas "en général", mais tel homme ou telle femme suscite sa compassion - Lazare, un aveugle, un homme rossé et laissé pour mort dans la parabole du bon Samaritain...

    Jésus-Christ ne prononce pas des discours inutiles d'hommage aux victimes, au contraire des politiciens démocrates-chrétiens qui ne sont pas avares de simagrées.

     

  • Du Socialisme

    Je n'aime pas entendre dire que Karl Marx est socialiste ; le mépris des élites bourgeoises et de leurs calculs n'entraîne pas forcément l'amour de la société.

    La religion du progrès social est la plus fanatique et la plus ennuyeuse de toute ; or Marx n'est pas ennuyeux, c'est la vie bourgeoise qui l'est. Marx est historien, non socialiste, du côté de la réalité et non du rêve.

     

  • Du Socialisme

    Comme le socialisme est une doctrine paradoxale, je ne serais pas plus étonné que ça si le socialisme devait causer la destruction définitive de l'humanité, sous prétexte de l'améliorer ou de la rendre plus heureuse.

  • Argent et Temps

    Un adage populaire dit : "Le temps, c'est de l'argent". Ou encore : "L'argent est le nerf de la guerre."

    Quand un bourgeois, l'un des membres de cette caste inféodée à l'argent, veut paraître moins ignoble que le Juif Shylock, il fait l'éloge du Temps plutôt que de l'argent.

    Le dieu du Temps dévore ses enfants, il en va de même du veau d'or qui préside au destin de l'Occident.

  • Religion du Foot

    La religion du foot et le catholicisme sont deux religions de même profondeur.

    Le football n'est même pas du sport, impropre qu'il est à inculquer la vertu ou la maîtrise de soi ; c'est d'abord un spectacle destiné à fasciner le peuple et le maintenir au stade infantile.

    Quant au catholicisme, il a fait du Hasard un dieu, afin que l'humanité ne puisse pas s'approcher de la vérité.

    Pitié pour ceux qui se délectent du football et de toutes les communions factices - ils sont déjà morts et ne le savent pas.

  • Le Juif Shylock

    Une fois n'est pas coutume, avant de rédiger ce billet j'ai consulté la notice Wikipédia consacrée au personnage de Shylock dans "Le Marchand de Venise". C'est un concentré de remarques stupides, comme chaque fois que cette encyclopédie ne se contente pas de mentionner les faits et détails.

    En deux mots, disons pourquoi Wikipédia est scientifiquement nul : parce que Wikipédia, ses "modérateurs", tentent de donner, sur tel ou tel sujet, un avis balancé ; or, la moyenne ou la médiocrité, qui du point de vue politique représente le point de vue raisonnable, ne vaut rien en matière de science. Cette contamination de l'esprit critique scientifique par la raison politique est typique des temps modernes... depuis le moyen-âge.

    Refermons cette parenthèse, qui n'en est pas tout à fait une, car Shakespeare, en faisant table rase de la culture médiévale, fournit le remède à la culture moderne, qui accorde une très large part à la spéculation dans tous les domaines : religieux, scientifique et politique.

    *

    Pourquoi l'odieux usurier Shylock est-il Juif ? Cela traduit-il le préjugé antisémite de Shakespeare ? On peut répondre catégoriquement non, car les fables de Shakespeare n'ont pas d'abord une valeur éthique ou une signification politique (contrairement à "La Divine Comédie" de Dante par exemple). Or l'antisémitisme, qu'il soit populiste (Hitler), ou plus raffiné (Nietzsche, Maurras, S. Freud), a une fonction éthique et politique. Il en va de même de l'antiracisme, antidote supposé de l'antisémitisme ; il est tout aussi vain de chercher à faire de Shakespeare un tragédien humaniste antiraciste.

    Le but de Shakespeare, après Homère ou Moïse, est de fournir une explication du monde, en particulier du monde moderne qui semble en proie à une aliénation excessive. Ce diagnostic de la folie moderne par Shakespeare pourquoi il a eu des lecteurs aussi différents que Marx et Nietzsche : sur la bêtise et la férocité propres aux temps modernes, Shakespeare semble en effet en savoir plus long que quiconque.

    Il fallait que Shylock soit Juif à cause de l'argent et du veau d'or. Exactement comme est catholique ce cardinal, fils de boucher, Th. Wolsey, cardinal-conseiller du roi Henri VIII, alors même que Jésus-Christ maudit quiconque servira un autre maître que dieu, son père, tout en se disant "chrétien".

    D'antisémitisme il n'y a pas, sauf chez le lecteur qui ne voit pas que le "traitement" réservé par Shakespeare à certains soi-disant chrétiens est le même que le traitement réservé au Juif Shylock : ils sont peints comme des monstres ou des possédés.

    Ce que Shakespeare met en scène, c'est la contradiction radicale incarnée par le Juif usurier, ou bien par le catholique-conseiller d'un prince de ce monde. Ce que Shakespeare nous montre, contrairement à beaucoup d'artistes qui s'emploient à le dissimuler, c'est le faciès satanique de Richelieu, pour prendre un exemple français.

    Ces types parfaitement contradictoires sont la clef pour comprendre le monde moderne et de la domination occidentale sur le reste du monde. On note que ces "types" sont nombreux chez Shakespeare, non seulement Shylock ou Th. Wolsey, mais aussi Th. More, Ophélie, Polonius, etc.

    L'antisémitisme de S. Freud est facile à comprendre : c'est un bourgeois allemand qui vitupère Moïse et les Hébreux, représentatifs à ses yeux du désordre et de l'anarchie (menace pour la propriété). Quant à Nietzsche, sa thèse antisémite et antichrétienne selon laquelle judaïsme et christianisme ont engendré une société de sous-hommes, n'est pas corroborée par Shakespeare, mais seulement par une lecture superficielle de Shakespeare, lui ôtant arbitrairement sa dimension métaphysique.

    L'aliénation excessive des temps modernes, leur éloignement tragique de la vérité, incarnés par des personnages tel que Shylock, n'est autre que la manifestation de l'Antéchrist, prophétisée par les apôtres.

    La mythologie de Shakespeare épouse les explications de l'apôtre Paul de Tarse à propos de l'Antéchrist de la fin des temps.

     

     

  • Blasphèmes

    Pour certains, le blasphème ne doit pas être sanctionné, car la liberté d'expression est illimitée ; d'autres, au contraire, plaident le respect des convictions d'autrui, en public, et jugent les paroles blasphématoires blâmables.

    Le blasphème contre dieu est devenu, dans les pays occidentaux, une chose assez banale. D'une certaine façon, on peut dire que la "liberté d'expression" est devenue plus sacrée que dieu. Cette liberté d'expression est d'ailleurs une notion assez indéfinissable, comme souvent les choses sacrées. Cependant, les insultes visant l'Etat et ses représentants légaux demeurent en principe répréhensibles, et c'est là une forme de censure du blasphème contre l'ordre et l'autorité.

    Le caractère sacré de l'argent s'impose assez naturellement en Occident, plus facilement que le culte de l'Etat (dont la puissance dépend largement). Rares sont les athées qui ne croient pas dans l'Argent.

    On note que la concurrence entre dieu et l'argent dans le coeur des hommes est un vieux thème biblique, repris dans les temps modernes par Shakespeare ou Karl Marx.

    Mais le blasphème le plus banal dans l'Occident moderne me semble le blasphème contre l'amour. C'est pratiquement comme si la survie du monde moderne dépendait de ce blasphème.

    En effet il y a bien pire que nier l'amour, comme font les savants biologistes qui n'en décèlent pas la moindre trace dans leurs éprouvettes ; invoquer l'amour en toutes circonstances est sans doute bien pire que nier son existence, ce qui relève d'une observation générale assez exacte, puisque l'amour est l'exception et non la norme.

    Est-il exagéré de dire que la culture occidentale moderne, plus qu'aucune autre, est un complot contre l'amour ? Un phénomène propre à l'Occident comme la société de consommation, qui est aussi une manière politique d'asservir les masses, me paraît explicable du seul point de vue du blasphème contre l'amour.

  • Satan dans l'Eglise

    La démocratie-chrétienne, dans la mesure où le christianisme est spirituellement pur de tout idéal politique (c'est notamment cet aspect de la parole divine que Judas et les pharisiens ne voulurent pas entendre), se présente comme la subversion du christianisme la plus subtile aux yeux des chrétiens instruits des vérités divines. Ce qui est visiblement satanique également, c'est la façon dont les représentants de la démocratie-chrétienne ont assumé au nom de Jésus-Christ les entreprises sociales les plus criminelles au cours des temps modernes.

    On peut traduire la démocratie-chrétienne, qui déborde les limites de sa matrice catholique romaine, comme le triomphe des mythes politiques platoniciens sur le message évangélique au sein de l'Eglise institutionnelle. Le démocrate-chrétien, le catholique ordinaire, raisonne suivant les idées de Platon, bien que la lecture de la parole divine, même parcellaire, soit un danger permanent pour ses convictions platoniciennes, en particulier dans le domaine de la morale, car Jésus ne tient aucun compte de la vertu dans son enseignement. C'est en cela que le message chrétien est universel, et en cela qu'il est un bouleversement majeur et définitif : parce qu'il met fin au bonheur comme but ultime, il se situe par-delà la jouissance.

    Comment ne pas croire que l'histoire a un sens, quand on constate à quel point la bourgeoisie démocrate-chrétienne contredit le message évangélique, s'interpose entre l'homme et le salut, affirmant par exemple les droits de la mort sur l'homme quand les évangiles et l'apôtre Paul combattent la mort ?

    De l'évêque de Rome on comprend qu'il contribue à cet antichristianisme en raison de son effort pour affirmer ou réaffirmer sa position de chef de la démocratie-chrétienne, réajustant ainsi le discours catholique romain au niveau de propagande et de démagogie qui convient.

    "Politiquement, la conséquence la plus décisive de l'amalgame des institutions politiques romaines et de la philosophie grecque fut qu'il permit à l'Eglise d'interpréter les notions plutôt vagues et contradictoires du premier christianisme sur la vie dans l'au-delà à la lumière des mythes politiques platoniciens, et d'élever ainsi au rang d'une certitude dogmatique un système élaboré de récompenses et de châtiments pour les faits et les méfaits qui n'ont pas trouvé leur juste rétribution sur terre. (...) cela coïncida avec la chute de Rome, la disparition d'un ordre séculier assuré, la prise en charge des affaires séculières par l'Eglise, et l'émergence de la papauté comme puissance temporelle."

    (Hannah Arendt, "La crise de la culture").


    H. Arendt dissipe ici utilement le préjugé selon lequel l'"au-delà" serait une "invention des religions monothéistes" ; c'est en effet une conception qui découle des mythes politiques platoniciens, c'est-à-dire d'une philosophie païenne.
    H. Arendt donne la raison de cet emprunt parfaitement illégitime à la philosophie de Platon. Le message évangélique ne permet pas de fonder une éthique, ni d'endosser une quelconque politique.
    Le caractère temporel de l'idéologie platonicienne explique d'ailleurs que les cultures athées ou laïques proposent des substituts ou des équivalents au paradis et à l'enfer, comme la démocratie, promesse de récompense future faite au(x) peuple(s) par les élites politiques.

  • Dans la Matrice

    Le totalitarisme trouve sa justification dans la philosophie moderniste. Celle-ci ne fournit pas forcément une caution positive à l'économie capitaliste, mais elle constitue la moindre entrave à son développement.

    - Prenons quelques exemples : l'idéologie communiste ne s'oppose pas au capitalisme ; on peut même penser, à la suite de Lénine, que le communisme a contribué involontairement au progrès du capitalisme, à la manière des despotes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles ; en ce qui concerne l'idéologie nazie, il n'est pas difficile de discerner derrière l'argument néo-païen ou écologiste (darwiniste) un régime bourgeois capitaliste comme les autres, moderne avant tout. Quant à l'idéologie démocrate-chrétienne, la moins opposée au capitalisme, quand elle paraît s'y opposer en telle ou telle circonstance où l'exploitation (coloniale, par exemple) paraît au grand jour, ce n'est que par de vains discours et sermons populistes.

    Par conséquent il n'est pas étonnant que certains penseurs contre le totalitarisme viennent du courant réactionnaire ou aient été inspirés par lui. Plusieurs essayistes réactionnaires ont ainsi fait remarquer l'irrationalité de la pensée moderniste, ou encore son intellectualisme.

    Parmi ces essayistes, Hannah Arendt, dont la remarque la plus utile est pour indiquer que la nécessité politique diverge de l'exigence de vérité. H. Arendt ajoute que cette divergence a toujours passé pour une évidence, que nul penseur ou philosophe n'a jamais songé à nier avant l'avènement des temps modernes. Ainsi, on peut concevoir l'argument scientifique comme une caractéristique du totalitarisme, et préciser ainsi la définition du régime totalitaire : c'est un régime qui paraît se soumettre à l'exigence scientifique. En pratique, c'est la technologie qui est présentée comme le fruit de la science, et non la vérité ou la connaissance, la résolution de l'énigme de la condition humaine.

    On constate ainsi que le régime communiste a vidé Marx de sa substance, pour n'en retenir que le leitmotiv scientifique et le très maigre apport politique, que l'on peut presque résumer à l'emploi de la terminologie moderniste. 

     

  • Sur la chute de Rome

    Le sermon d'Augustin d'Hippone est célèbre, dans lequel il exprime son indifférence chrétienne à la chute de l'Empire romain en même temps que sa confiance en Dieu.

    Des pans entiers de la théologie d'Augustin d'Hippone sont sujets à caution, car le résultat d'une spéculation philosophique. Augustin s'interroge à propos de certains aspects mystérieux de la parole divine, et formule quelques hypothèses.

    Mais le dédain de la politique et de la civilisation d'Augustin s'appuie sur l'évangile, qui énonce de façon claire, univoque et répétée que "le royaume de dieu n'est pas de ce monde".

    Il ne saurait y avoir par conséquent de royaume, d'empire ou de nation chrétienne que selon la ruse de Satan, afin d'empêcher l'accomplissement de la vérité. La démocratie-chrétienne n'est autre que la dénomination courante de l'antichristianisme, dans la mesure où la démocratie-chrétienne assume l'asservissement de la vérité chrétienne à la cause de la bourgeoisie.

    Il arrive au clergé catholique romain de citer Augustin d'Hippone, mais en réalité le césarisme catholique romain et la doctrine sociale de l'évêque de Rome contredisent la démonstration d'Augustin qu'il n'y a rien à attendre de la civilisation, du point de vue chrétien ; la civilisation est un pacte scellé entre Satan et l'homme selon la Genèse.

  • Vertu et Vérité

    L'homme vertueux n'est qu'un outil bien graissé et bien aiguisé déposé sur un établi s'il ne se met pas au service de la Vérité.

    Comme dans la culture totalitaire moderne, la hiérarchie entre la politique et la science n'est pas respectée, la culture totalitaire engendre des sous-hommes qui se rapprochent moralement de plus en plus du singe. L'éthique, synonyme de vertu, et la science, synonyme de vérité, sont idolâtrées dans la culture totalitaire, c'est-à-dire exaltées en pure perte.

  • Religion et spiritualité

    On parle parfois de "spiritualité", par opposition à "religion" qui a une connotation péjorative ; de même l'on préfère dire "éthique" plutôt que "morale", dans certains milieux. Beaucoup de soi-disant réformateurs ne font que changer le vocabulaire.

    Du point de vue juif ou chrétien, la spiritualité exclut la question du pouvoir et de la politique ; une religion qui se mêle de ces questions n'est pas spirituelle, mais une religion "horizontale". "Rendez à César ce qui est à César !" est très facile à comprendre, mais beaucoup moins à appliquer, car l'instinct est dans chaque homme, comme le péché. Judas avait compris, mais il ne voulut pas suivre.

    Satan précipite les masses dans l'Enfer à l'aide de la fausse spiritualité de l'avenir, c'est-à-dire d'une sorte de mirage de chair.

    On peut s'étonner d'entendre des hommes d'âge mûr déclarer le monde absurde et la vie incompréhensible, comme si l'inclinaison de la chair n'était pas repérable dans la plupart des activités humaines ; ces hommes sont mûrs dans le sens où les fruits sont pourris, et ils serviront de fumier aux générations suivantes.

  • Satanée démagogie

    - On peut qualifier la démagogie de "stratégie de la terre brûlée de Satan" ; où est le satanisme là-dedans, répliquera le citoyen de ce temps ? D'abord parce que -les chrétiens fidèles à la parole de Dieu doivent bien garder cette vérité à l'esprit-, l'ordre politique reflète la volonté de Satan dans tous les siècles ; pour cette raison le Messie inculqua à ses apôtres un spirituel dédain de la chose politique ou civique.

    Ensuite parce que les politiciens cèdent à la démagogie comme on cède à une force supérieure ; autrement dit, la démagogie est un bien plus grand acteur politique que n'importe lequel des acteurs politiques des siècles écoulés. Les élites politiques modernes ne sont pas soumises au peuple, qu'elles dominent par bien des moyens, mais en revanche le personnel politique est soumis à la démagogie, aussi irresponsable considère-t-il cette manière de gouverner en son for, qui a entraîné les plus grands massacres par le passé.

    - L'ultime démagogie est représentée par la promesse de salut à toute l'humanité. "On ira tous au paradis" : voilà la chanson du musicien de Hamelin, suborneur des faibles pour le compte des puissants. On voit que la démagogie a un caractère profondément religieux - ce mysticisme ressemble beaucoup à celui qui ronge les personnes droguées, qui se croient capables de tout, libre de tout, mais qui ne font RIEN, et sont esclaves de TOUT. On voit aussi que la démagogie ne répond en rien au besoin du peuple ; la démagogie répond au besoin de domination des élites, qui malgré tout cèdent à l'irresponsabilité.

    - Cette démagogie est parfaitement étrangère à la morale et la vertu antiques païennes. Mais elle est aussi étrangère à l'évangile, qui énonce que "tous seront appelés, mais que peu seront élus" ; il n'y a pas de salut en dehors de l'Eglise.

    Il est vrai que le Messie ne donne à quiconque de leçon de morale. L'incitation au jeune homme riche et scrupuleux de donner tous ses biens n'est pas une leçon de morale mais de vérité. Quand le Messie traite ses disciples de suppôts de Satan, là encore ce n'est pas parce qu'ils font offense à la vertu, mais à la vérité.

    D'où vient donc la démagogie ? Le foyer de la démagogie est le clergé romain et sa fausse doctrine, déguisée en philosophie. C'est l'Eglise romaine qui susurre : "On ira tous au paradis", qui incite à fonder l'espoir dans l'homme et dans la mort. Le Messie n'est pas démagogue, ni démocrate, mais le pape, lui, l'est.

  • Dieu et l'Etat totalitaire

    Nietzsche aurait pu écrire : "Dieu est mort, vive l'Etat !", car ce dernier a pris la relève en termes d'idolâtrie ; dieu n'est plus aussi utile et nécessaire dans la configuration totalitaire.

    L'Etat totalitaire contemporain peut se définir comme "le plus anthropologique des dieux". On aurait tort d'opposer la conception de Dieu en vigueur dans la France de Louis XIV à la conception de l'Etat qui prévaut aujourd'hui. La définition que donne le mathématicien janséniste Blaise Pascal, "Dieu est un point", est aussi applicable à l'Etat moderne omnipotent ; l'Etat est aussi un point, symbole de potentialité infinie.

    De même on ne peut opposer l'institution catholique romaine, matrice de l'antichristianisme, à l'institution républicaine. La transition s'est faite lentement, en quelques générations.

    Les tyrans de l'Antiquité tiraient leur légitimité de la nature sacrée ; l'Etat totalitaire tire, lui, sa légitimité de l'homme : c'est en quoi cette oppression sournoise est essentiellement occidentale, le produit de la culture dite "judéo-chrétienne" (dont sans doute nul n'a mieux souligné l'ignominie du point de vue chrétien que W. Shakespeare).

    La tyrannie moderne, que l'on qualifie habituellement de "totalitarisme", a une tournure judéo-chrétienne. C'est notamment visible à travers la notion de "démocratie" ; la démocratie est de nul effet politique, dans la mesure où elle n'entame pas l'inégalité entre les hommes selon son objectif ; ce que les ressortissants des nations pauvres envient dans les régimes dits "démocratiques", c'est leur puissance et leur richesse surabondante ; en revanche la démocratie a un effet de sidération utile aux élites politiques.

    L'essence religieuse du pouvoir totalitaire moderne est contenue dans l'idée de démocratie égalitaire. D'un "démocrate-chrétien", on peut déduire qu'il n'est pas chrétien, mais un artisan du chaos voulu par Satan, à cause de cet idéal démocratique qui consiste à noyer l'apocalypse dans un océan de bons sentiments. La démocratie-chrétienne n'est pas moins fantoche que le pouvoir de droit divin de Louis XIV ne l'était ; elle l'est exactement pour la même raison qu'elle assigne à l'homme une vocation étrangère à l'esprit de l'Evangile - une vocation sociale.

    Pour être le plus net, disons que des régimes nazi, soviétique ou démocrate-chrétien, c'est ce dernier qui est le plus totalitaire et le plus dangereux, car il recèle la formule de l'antichristianisme, c'est-à-dire l'objectif fondamental du schéma totalitaire, dont nul n'est capable de démontrer le fondement politique rationnel.

    Pour montrer la convergence de l'Etat moderne totalitaire et de la notion de dieu forgée par l'Eglise romaine, on peut évoquer la mondialisation et le problème politique qu'elle pose ; ce problème n'est pas nouveau, puisqu'il englobe les épisodes tragiques de la colonisation et des guerres mondiales, où la sauvagerie de l'homme moderne est apparue au grand jour, bien loin de sa prétention à l'humanisme ; mais ce problème est toujours aussi crucial et actuel.

    La mondialisation, en tant qu'elle poursuit un objectif plus ou moins conscient de fabrication d'un Etat mondial unique, est animée par une philosophie mystique monothéiste. Mais dans le même temps elle apparaît comme une menace pour les disciples de l'Etat-dieu, de dissolution de cet Etat dans un magma de cultures étrangères. Deux religions s'opposent : l'une, plus élitiste, voit la constitution d'un Etat mondial unique comme une nécessité, une perspective inéluctable ; l'autre, plus populaire, redoute son écrasement dans ce cadre et souhaiterait s'arrêter à une échelle qui lui paraît plus raisonnable.

    Cet entre-deux offre l'occasion à l'Eglise romaine de reprendre la main, en feignant de ne pas être impliquée dans le processus de la marche forcée des élites vers un Etat mondial unique. En effet, au regard des Etats-nations anciens, en voie de délitement, et au regard de l'Etat unique du futur, perfectionnement du totalitarisme, l'institution catholique romaine et son chef peuvent paraître un élément de stabilité rassurant. Dans cette cacophonie babylonienne, la voix du pape peut sembler plus nette.

    Avec plus de discernement, on verra que la raison chaotique moderne a sa source dans l'institution catholique romaine, indissociable des temps modernes ; si son discours a pu paraître parfois démodé, il a le don de renaître de ses cendres, comme le phénix. Il est sans doute complètement vain, comme fit Nietzsche, d'espérer l'éradication du judaïsme et du christianisme afin que le monde retrouve la raison, et les sociétés un certain équilibre écologique.

    Avec plus de discernement le chrétien verra dans le refus du pape romain et sa clique démocrate-chrétienne ou "judéo-chrétienne" de "rendre à César ce qui est à César", suivant l'injonction du Messie, le signe d'une trahison bien plus sournoise que celle de Judas.

     

     

  • Satan dans l'Eglise

    Si un chrétien ou quelqu'un qui se prétend tel vous fait part de ses opinions politiques, vous pouvez lui lancer, que vous soyez baptisés ou non : - Vade retro Satanas !, comme Jésus-Christ lança à l'apôtre Pierre en pareille circonstance, quand celui-ci oublia que "la chair est faible" (c'était avant de recevoir le baptême de l'Esprit à la Pentecôte).

    D'ailleurs au train où vont les choses, mieux vaut avoir une bonne pomme à croquer dans sa poche que des opinions politiques.

  • Péché de Judas

    La nature du péché de Judas l'Iscariote et la sanction qui le frappe sont deux sujets éludés par le clergé catholique romain.

    Les évangiles sont si symboliques, et la trahison fait tellement partie de l'ordre politique comme une chose, si ce n'est légale, du moins inéluctable et admise comme une règle du jeu, qu'il est difficile de ne pas croire que le péché de Judas consiste dans l'attachement à un ordre antagoniste au règne du Christ.

    Tout prêtre qui se retrouve comme Judas l'Iscariote, hésitant entre deux maîtres, se retrouve donc en face du même choix que Judas : embrasser le Christ pour la galerie et le trahir secrètement, ou suivre le Messie comme Paul de Tarse, cet antijudas qui fit vraiment un choix.

    On relève de surcroît que la sanction de Judas selon le Christ n'est pas exactement l'enfer, mais plus exactement le néant, c'est-à-dire la destination même où vont le monde et les mondains, perdus d'avance aux yeux du Messie, et qui le restent s'ils ne tranchent pas ce qui les amarre au monde.

    Le suicide prouve dieu, en particulier celui de Judas.