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Misère de la science - Page 5

  • De Marx à Shakespeare

    En démolissant le discours sur le "sein" et le "dasein" de G.W.F. Hegel, discours qui est la recette de base de la béchamel existentialiste (réduisible à néant ou un petit bout de carbone, une goutte de pétrole pour figurer le miroitement de l'âme nazie), K. Marx isole le principe de la mutation. L'idée de mutation, dit-il, est ésotérique. Or la science bourgeoise, qui n'en est pas une, pas plus que l'existentialisme n'a de fondement dans la réalité, cette spéculation repose presque exclusivement sur ce principe de mutation, ce que Simone Weil comprendra elle-même plus tard, dénonçant l'insanité de Max Planck, monument de connerie bourgeoise boche, aussi solidement fondé sur les jongleries de Helmholtz que la science économique capitaliste sur le jeu de bonneteau ou le "Black Jack". Le sable du temps, dont Shakespeare démontre tout le noir projet qu'il implique.

    L'historien (Michel Winock) qui appuie sa "science" sur le principe de mutation ne fait ainsi que sacrifier à la religion nationale-socialiste en fonctionnaire exemplaire, c'est-à-dire fournir une explication ésotérique au changement historique, interpréter l'histoire comme le destin collectif. Difficile d'être plus sectaire béotien. La mort est le grand projet capitaliste, et tous les efforts du clergé capitaliste tendent à le dissimuler. L'existentialisme, que la grenouille de bénitier laïque appelle aussi "fin de l'histoire", est plus étriqué encore que l'idée nazie ou romaine de destin. A chacun son petit carré de cimetière et les vaches seront bien gardées. Pas étonnant que la grandeur d'âme d'Hitler fascine autant à côté du cinoche à petit buget de Sartre.

    D'ici que le capitalisme canonise Judas Iscariote et son évangile avec l'aide de Joseph Ratzinger... ce projet semble tellement proche !

    Le grand Volontaire Shakespeare, lui, c'est en Ajax, le vertueux Ajax qu'il voit le principe satanique, sachant bien que l'idée de potentiel et celle de destin sont identiques. Ajax c'est Hegel, mais aussi Einstein ou Planck : des aliénés ou des zombis, comme on voudra. On peut vivre en restant mort, et mourir en restant vif comme Shakespeare. Le sang versé d'Ajax dans le sol qui se change en narcisse. La métaphore d'Homère est plus forte que la métamorphose d'Ovide. Bacon notre Shakespeare nous dit que le sort du suppôt est d'aller engraisser la terre-mère.

     

     

     

     

     

  • French attacks

    If glorious Body of Renaissance classical art and science is under Baroque principles carefully buried, materialistic painting translated into religious music, without forgetting the praise of phallic architecture by the horde of german grave-diggers such as Hegel, Proust, Panofsky... the reason is that Renaissance is far too much politically uncorrect for the bourgeoisie. 'Sexual revolution' is the paederastic choir-boy's revolution.

    When it is speaking with its prudishness about 'collective unconsciousness', Shakespeare says more acurately 'Lucifer'. K. Marx himself is defining capitalism as a fiendish virtual principle (Puritan clerks are hating Marx who does underline the link between marriage and prostitution, pornography, although Freud has been masking this link. A puritan guy made a book to try to demonstrate that Marx was possessed by the devil whose name was... Richard Wurmbrand, a program in itself!).

    The agreement between Lucifer and Puritan virtue on which French people are educated thanks to Moliere (Don Juan & Sganarelle) is illustrated by the USA now. Louis XVIth wanted to change the rules too as B. Obama does, but he could not.

     

  • Qui sont ces serpents ?

    Ce qu'il est convenu d'appeler "linguistique" ou "philologie", bien au-delà de la curiosité étymologique de Voltaire, est une entreprise bourgeoise d'étranglement de la science matérialiste et de l'histoire, Aristote et Homère compris ; une entreprise qui n'est pas dénuée de rapport avec le "Frankenstein" métaphorique de Marie Shelley. Par la philologie s'introduit la religion dans la science, jusqu'à ce que l'ordinateur possède son programmateur, le domine de la hauteur de son étrange personnalité morale.

    On peut dire que la haine de l'art n'est pas un vain mot chez Pascal, que Voltaire et Péguy auraient dû épingler plus durement encore, comme papillon ou collectionneur de papillon.

    Sous le prétexte fallacieux de ressusciter la langue grecque, Jacqueline de Romilly lui offre en réalité un enterrement de première classe dans le rite byzantin. Elle pratique l'art germanique consommé d'embaumer les cadavres et de les placer ensuite sous cloche. Bergson le dit lui-même, et c'est sans doute parce que c'est un des rares paroles sensées qu'il prononce, la Grèce n'est pas "poétique" mais "prosaïque". Ce qu'on doit traduire par : Aristote et Homère SONT beaucoup plus la Grèce que Socrate ou Epicure. Ou encore : Aristote sait trop (notamment parce qu'il a lu Homère) à quel point la politique repose sur le coït et la passion, pour ne pas mettre son art à distance de la politique (meta). Retenez au moins ceci : le clerc qui se réclame à la fois de Pascal et d'Aristote n'est qu'un imposteur.

    Or la philologie de Romilly est bien le prisme qui empêche de voir l'opposition entre le matérialisme grec et l'idéalisme romain. La tragédie devient comédie et la comédie tragédie. Or ce qui vit, ce n'est pas le pastiche romain de la science grecque ontologique.

    *

    D'un niveau supérieur à Romilly ou Marcel Conche, parce que plus près de l'"induction véritable", comme dit le très sain François Bacon, la science de Dumézil n'en est pas moins viciée en son coeur. Pour faire entrer Homère dans sa grille de lecture anthropologique (F1-F4) sans le forcer, à l'instar du folklore païen irlandais, encore faut-il démontrer qu'Homère est anthropologique lui-même, c'est-à-dire que l'"Iliade" et "l'Odyssée" forment un récit moral hasardeux qui ne relève pas de l'histoire-prophétie au sens matérialiste de Bacon ou Marx. Car si Homère rejette l'idée de destin comme Aristote, alors Homère est plus moderne que Dumézil, et ce dernier n'a plus qu'à se ranger parmi les Troyens pour chanter comme Cassandre la chronique d'une mort annoncée.

    (La "fonction bipède" est ce qui trahit aussi, outre sa dialectique truquée, la sidération politico-morale de Darwin et explique son acclimatation rapide dans la religion nationale-socialiste ou capitaliste, à laquelle le darwinisme ne fait que retourner tant son origine physiocratique est indéniable. Nazisme et capitalisme peuvent être définis par leurs principes comme des idéologies physiocratiques, le capitalisme ne se distinguant du nazisme que par le fait que c'est une physiocratie "au-dessous de la ceinture", encore plus lunaire et féminine.)


  • Shylock en "prime-time"

    Première ligne de défense du système capitaliste : les soi-disant "économistes" au service des cartels -Jacques Attali, Alain Minc, Philippe Manière, Jacques Marseille, Daniel Cohen...-, qui non seulement ont répandu leurs idéologies keynésiennes ou physiocratiques dans l'Université, jouant le rôle d'huile de moteur, rabotant les intelligences tant et tant, mais continuent de s'accrocher mordicus à leurs martingales !

    Karl Marx prévient déjà contre la perfidie particulière des sociaux-démocrates, plus nocive à ses yeux que l'imbécillité des derniers réactionnaires ayant coupé les ponts depuis longtemps avec la réalité, privés de toute capacité de nuisance. L'encyclique socialiste de Benoît XVI accuse en effet près de cinq siècles de retard sur les menaces plus sérieuses de Martin Luther à l'encontre des usuriers et spéculateurs boches. C'est avec sept siècles d'avance quant à lui que le Dante promulgue ses décrets d'exil dans l'Enfer des papes, clercs et édiles simoniaques, sans attendre que la grande truanderie capitaliste devienne un modèle de vertu.

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    Le dernier subterfuge est signé Daniel Cohen : faire gober aux téléspectateurs qui subissent depuis cinquante ans le lavage de cerveau à l'échelle industrielle du cinéma et du slogan publicitaire, que le dérapage a pour nom l'apprenti-escroc Jérôme Kerviel et tous les petits joueurs de sa génération et de sa catégorie qui spéculent sans scrupule. L'audace de ce Cohen n'a d'équivalent que celle de son comparse J. Attali, qui continue comme si de rien n'était de fourguer sa théodicée totalitaire de coeff. x.

    Toujours opposer à l'idéologie l'histoire. L'histoire est dialectique, l'idéologie chronologique.

    Dès la régence de Louis XV, comme le centralisme étatique accru depuis la Florence de Dante permet un embryon de politique de flux monétaire, tous les ingrédients du crime capitaliste contre l'humanité dans sa version française sont réunis, à savoir :

    - les mathématiques cartésiennes et l'idéologie physiocratique, qui ont pour effet de conférer aux artéfacts libéraux un caractère naturel, voire "mystique" puisque le clergé piétiste ou janséniste joue un rôle non négligeable dans la diffusion des idées libérales (la brève alliance du Régent et des dévôts a même ressuscité des pratiques chrétiennes à la limite de la sorcellerie dont on ne peut s'empêcher de voir l'équivalent dans la culture populaire aux Etats-Unis actuellement, qui mêle aussi superstition religieuse et économique, avec même des fonds de pension baptisés "Marie, Reine du Ciel" -mélange qui choque même les mahométans, bien qu'ils n'ont pas les mêmes raisons que Marx ou Dante de repousser le capitalisme avec horreur, au nom de la Charité et de l'Esprit.)

    - le racket colonialiste ; le système de l'Ecossais John Law, qui séduisit la chienlit des aristocrates français, est inconcevable sans le miroitement des richesses toutes virtuelles de l'Eldorado et de la Compagnie des Indes française. Dans l'embolie cérébrale capitaliste plus récente, l'or ne fait que changer de couleur. L'investissement capitaliste dans son ensemble est "vertueux" ou "virtuel", c'est-à-dire fondé sur la perspective d'engranger au-delà de la mise.

    - comme le racket capitaliste a enrichi aussi indirectement les pays pauvres au cours des derniers lustres (en tirer de la part des banquiers une fierté morale est sans doute le comble du pharisaïsme), le modèle réduit de John Law à l'échelle française a valu d'abord fortune à ses souscripteurs, et retombées positives pour leurs valets... jusqu'au collapsus. Même le petit renard argenté Alain Minc, avec son air chafouin de se faire passer pour marxiste, ne fait que répéter l'astuce de Law-le-bien-nommé.

    Le joueur de poker qui laisse un bifton au clochard qui fait la manche à la porte -hypothèse assez théorique-, cela ne fait pas moins de lui un scélérat et un aliéné en puissance. Entre le capitalisme et le joueur de poker, il n'y a qu'une question d'échelle. Comme au poker, le meilleur "bluffeur" est celui qui a des cartes en main le plus longtemps ; chutent d'abord les "innocents" comme Kerviel. Question "bluff" Daniel Cohen n'est pas mal non plus.

     

     

  • Bacon et la scolastique

    François Bacon (1561-1626), savant qu'on ne peut dire "anglais" tant le système impérialiste britannique qui s'est développé au XVIIe siècle s'en éloigne, est victime aujourd'hui de ce qu'il détestait le plus : le commentaire scolastique. Il s'applique désormais à ses propres ouvrages, dans lesquels il est permis de voir la quintessence de l'esprit européen, n'en déplaise à ceux (Hobbes, Descartes, Leibnitz, Hegel) qui ont pu voir dans la barbarie romaine un modèle de civilisation.

    Etudier Bacon permet d'ailleurs de constater à quel point la science laïque contemporaine est une mauvaise parodie de celle du moyen âge, le XVIIe siècle obscurantiste ayant largement contribué à ce mouvement rétrograde (Ainsi B. Pascal a près de deux mille ans de retard sur le plan scientifique et traite de problèmes de robinets ou de pipes déjà résolus par Euclide dans l'Antiquité ; Descartes, lui, invente les "trous noirs" en tentant de résoudre des problèmes posés par Aristote, dont le sens et le but lui échappent.)

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    On pourrait faire tout un florilège des opinions prêtées sans fondement par l'Université laïque à Bacon, sous prétexte d'attirer Bacon à sa cause. De toute évidence, la science laïque est encore plus compartimentée, segmentée, que ne l'était la science au moyen âge, et ses tabous plus nombreux. Or Bacon ne divise pas, il hiérarchise.

    On va même jusqu'à attribuer à Bacon (pas plus "anglican" que "catholique romain") sur le plan chrétien d'être "continuiste" - entendez continuité de l'Ancien Testament et du Nouveau -, ce qui est aussi grotesque que d'en faire le père ou le parrain de la franc-maçonnerie, puisque cette doctrine étrange du "continuisme" n'a jamais existé dans les Eglises chrétiennes, en dehors de Mgr Barbarin, plus soucieux de flatter que d'autre chose. Même saint Augustin, adversaire de Marcion, ne peut être accusé de "continuisme" et disserte même assez longuement sur l'ineptie qu'une telle doctrine continuiste constituerait.

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    Une erreur plus "sérieuse" et plus intéressante est celle qui consiste à opposer la science matérialiste d'Aristote à celle de Bacon. D'abord il convient de dire que la science d'Aristote est beaucoup plus "expérimentale" que celle des laborantins d'aujourd'hui, l'oeil collé au microscope et qui manient l'extrapolation à tout bout de champ. Un savant contemporain - Claude Allègre, par exemple - qui reprend à son compte cette fantaisie de la "théorie du battement de l'aile d'un papillon", n'a rien d'expérimental ; l'idée que les calculs statistiques participent de l'expérience scientifique est complètement étrangère à Bacon, pour ne pas dire à la science quand on constate le nombre de prétendus savants englués dans les statistiques. A quoi il faut ajouter les spéculations fumeuses issues de la physique quantique, dont les frères Bogdanoff signalent le caractère entièrement médiatique. Et ce n'est pas un hasard si la thèse de l'univers plat des Bogdanoff rappelle la théorie de la terre plate de quelque moine débile du moyen âge. Les récentes "avancées" de la physique quantique dans le domaine de la cryptographie auraient sûrement suscité le plus grand mépris de la part de Bacon qui utilisait les chiffres pour coder ses... missives.

    Ce que Bacon déteste, ce n'est pas tant Aristote, bien sûr, que ses commentateurs médiévaux qui en ont fait une sorte d'idole. Ceux-ci se concentrent d'ailleurs non pas tant sur la science physique ou naturelle d'Aristote que sur sa métaphysique et ses méthodes d'analyse. Comme Aristote, Bacon condamne le raisonnement rationnel, quantitatif, et relègue les mathématiques au rang inférieur de simple outil. S'il a pu être "méthodiste" sous l'influence de Platon, l'intérêt du Stagirite s'est tourné ensuite vers la forme physique et une doctrine artistique comme celle de Bacon.

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    Trois aphorismes tirés du "Novum Organum" de Bacon permettent de voir que le matérialisme de Bacon n'est pas ou peu divergent de celui d'Aristote :

    - (n°5) : "Mécaniciens, mathématiciens, médecins, alchimistes et magiciens se mêlent de pénétrer la nature (au niveau des oeuvres) ; mais tous (en l'état actuel) sans grand effort et pour un succès médiocre." : Bacon ne rejette pas complètement les mathématiques ni l'alchimie, mais il sait leur impuissance à pénétrer les formes de la Nature ; Aristote pour sa part méprise justement Pythagore et Thalès, leur secte de "scientologie" fondée sur les rapports algébriques. Un moine contemporain de Descartes emploie le mot juste pour qualifier Pythagore : c'est un législateur et non un savant naturaliste. S'il y a une "loi naturelle", ce qu'un chrétien ne peut pas croire (et Bacon est chrétien), cette loi est "pythagoricienne", fondée sur les "oeuvres", c'est-à-dire la génération et la corruption dont Aristote soupçonne le caractère d'artifice. Bacon, comme nul matérialiste avant ou après lui ne croit que la jurisprudence ou les mathématiques possèdent un caractère divin ou surnaturel.

    - (n°13) : "Le syllogisme n'est d'aucun emploi pour les principes des sciences et en vain l'applique-t-on aux axiomes moyens, puisqu'il est loin d'égaler la subtilité de la nature. C'est pourquoi il enchaîne l'assentiment, mais non les choses." : le combat de François Bacon contre le syllogisme rappelle non seulement celui de Roger Bacon d'Oxford (1220-1292), mais il est aussi proche de la volonté d'écarter les mathématiques du Stagirite (en dehors de la géométrie qui traite de l'aspect qualitatif et de la forme - Aristote connaît la différence contrairement à Descartes ou Fermat entre la perspective et la science des formes). Aristote souligne précisément dans sa physique la nature "syllogistique", si on peut dire, de l'algèbre, et qu'elle appartient au domaine de la démonstration/rhétorique (en décortiquant les fameuses démonstrations mathématiques de Zénon d'Elée). C'est à cet aspect de la science d'Aristote que Descartes s'est heurté sans le comprendre. Descartes a donc "aboli" une différence qu'Aristote et Bacon se sont évertués à souligner.

    - (n°14) : "Le syllogisme est composé de propositions, les propositions sont composées de mots ; les mots sont les tessères des notions. C'est pourquoi, si les notions elles-mêmes (qui sont la base de l'édifice) sont confuses et sont abstraites des choses de manière hasardeuse, on ne trouve rien de ferme dans ce qui est construit sur elles. C'est pourquoi il n'y a d'espoir que dans l'induction vraie." : cet aphorisme permet de comprendre la distance entre Bacon et le fameux "c.q.f.d" utilisé par les savants laïcs. L'induction de Bacon n'a rien d'ésotérique. Elle n'est ésotérique que pour un savant laïc qui ne conçoit que l'approche légale ou mathématique de la physique ; exemple fameux : la théorie d'Einstein, sophisme emberlificoté si on le compare à celui de Zénon d'Elée (et qui vise à démontrer le contraire). La leçon d'Aristote de l'inertie des mathématiques se trouve confirmée (involontairement) par Einstein, puisque avec le même outil réthorique, en jonglant avec des vecteurs, Zénon et Einstein aboutissent à deux "solutions" diamétralement (c'est le cas de le dire) opposées (le théorème de Zénon conservant quand même la supériorité dans le domaine de l'élégance, cher aux troudiseurs d'étronimes sottises en forme de noeud papillon).

    Difficile de ne relever au passage la parenté de cet aphorisme avec la dialectique de Karl Marx, qui constitue une véritable remise en cause de la grammaire. Marx a d'ailleurs mis en exergue que la pyramide du droit national-socialiste de G.W.F. Hegel est fondée sur le syllogisme (le fameux "sein-dasein", sorte de retour de la fonction courbe sur elle-même), de sorte qu'on peut quasiment dire que le progrès selon Hegel est trigonométrique/mécanique.

    On peut aussi ajouter qu'il n'y a pas de savant matérialiste sérieux qui ne récuse l'emploi du syllogisme, jusqu'à effondrer de pieuses cathédrales fondées sur l'anthropologie s'il le faut. De fait l'architecture -réelle ou spirituelle- doit beaucoup au syllogisme.

    Impossible par ailleurs de comprendre et expliquer Bacon sans tenir compte du fait que c'est un savant chrétien, vu que sa hiérarchie scientifique (antipolitique, quasiment) repose sur la foi de Bacon dans le Saint Esprit (que la théodicée celtique ou germanique a pour effet de réduire à la grâce, c'est-à-dire au néant). Si Bacon rejette la philosophie païenne en effet, pour se concentrer sur la science et les fables des Anciens, contrairement au moyen âge (Thomas d'Aquin), c'est qu'à ses yeux la philosophie païenne est une menace beaucoup plus grande pour la théologie que l'étude de la nature créée par Dieu. Le rejet ultérieur de Marx de la philosophie, s'il n'a pas un mobile chrétien comme le rejet de Bacon, a la même conséquence : purger la science de ses raisonnements anthropologiques.

    (La seule critique sérieuse de Bacon dirigée contre Aristote l'est contre la théorie du mouvement d'Aristote, mais il n'est pas certain que Bacon ait eu accès à une bonne traduction de la "Physique" en son siècle crucial.)

  • Bacon, ce héros

    La logique veut que François Bacon, qui érige le principe de la science universelle contre la science universitaire, soit battu en brèche au long du temps par des thésards venus de tous les horizons ; et primo ceux du "grand siècle".

    Après la thèse sur Bacon la plus inepte, celle de Benoît XVI, qui dépasse les bornes de la mauvaise foi en imputant à cet esprit - trop fort pour l'Angleterre, comme son double W. Shakespeare -, la paternité de la métaphysique technologique actuelle (les téléfilms yankis permettent de constater qu'il s'agit plutôt d'une pataphysique ésotérique), on peut citer le procédé le plus vicieux, celui de Hobbes, figure emblématique de la religion judéo-chrétienne.

    Il faut en effet toute la perfidie de Hobbes pour emprunter à Bacon son exégèse "cléricalement incorrecte" des Evangiles afin de mieux consolider la nef de la théocratie anglaise, quand nul n'a mieux discerné que Bacon les effets dévastateurs de la politique et de la morale sur la théologie et l'art, disons, au-delà d'un certain point dépassant les objets de culte artisanaux et la musique de chambre.

    Or, sans Hobbes, que seraient Leibniz ou Hegel, qui n'ont fait dans le premier cas que consacrer le caractère absolu de l'Etat (absolutisme que Einstein n'a pas eu de mal à "relativiser") ; dans le cas de Hegel mettre en branle le Léviathan ?

    La mauvaise foi de Joseph Ratzinger met en relief la grande fidélité chrétienne de Bacon ; il convient aussi de remarquer cette opposition-là. Car ce que les clercs ont emprunté largement aux paganismes, romain notamment, ce sont leurs principes politiques et moraux, avec au XVIIe siècle une ténacité plus farouche qu'au moyen âge (sur ce point de détail Marx s'est peut-être pendant un laps "égaré"). Tandis que Bacon s'est gardé de prendre ce chemin de traverse, qui aboutit à confondre Jésus avec Ponce-Pilate (auquel certains poètes chrétiens ont rendu un hommage indécent). Bacon a pris aux païens autant que possible le meilleur de leur science naturelle et de leur intelligence artistique, beaucoup moins soumises à la griffe du temps et aux variations des saisons. Bacon s'est tout simplement avisé de ce que la statique païenne est corrélée à l'animisme, et l'animisme au temps, à travers les éléments déchaînés. Si Rome s'est contentée de prolonger Athènes, comme Marx en fait la preuve précise, sans la surmonter, c'est en raison de l'indexation des principes romains sur le temps. A croire que n'excite l'admiration de la Rome antique chez les penseurs judéo-chrétiens, que son habileté au pillage. Inégalés, certes, Cicéron, Lucrèce ou Virgile, par leurs suiveurs.

  • Dividendes du capital

    - Le test de QI est le seul test d'intelligence qui nécessite au préalable pour qu'un individu accepte de s'y soumettre qu'il soit un parfait imbécile.

    - Le type de raisonnement qui permet d'accorder du crédit au QI est exactement le même que celui qui permet d'accorder du crédit à la doctrine économique capitaliste, c'est-à-dire qu'il consiste à concevoir l'intelligence comme le marché en termes de "potentiel" ; c'est une conception dérivée de la religion piétiste (ou "janséniste") dont la morale laïque s'est appropriée les principes.

    On le voit par exemple à travers le discours de ceux qui parlent du capitalisme comme d'un destin économique inéluctable (Pangloss-Leibniz est d'ailleurs lui-même un des géniteurs du test de QI et il ne peut énoncer un de ses principes prétendûment scientifiques sans le prolonger aussitôt par une réflexion tirée de la morale chrétienne.)

    - On peut résumer l'enseignement primaire en France comme un entraînement à des exercices de QI, coloriage et b.a.-ba compris. Par conséquent, qui avance l'argument d'une influence de la doctrine marxiste dans l'Education nationale française :

    . ou bien n'a jamais lu Marx ;

    . ou bien n'a jamais mis les pieds dans une école ;

    . ou bien les deux (pour les gros QI qui passeraient par là).

  • Un peu d'art pour tous

    Deux idées fausses reviennent fréquemment dans la critique d'art contemporaine :

    - le lien entre la peinture de la Renaissance et le "nombre d'or" ; il est vrai que les peintres de la Renaissance sont pour la plupart de véritables savants beaucoup plus sérieux que les soi-disant scientifiques d'aujourd'hui, fonctionnaires peu indépendants, parodies d'humanistes comme Axel Kahn ; mais l'arithmétique ou les mathématiques sont secondaires pour les savants de la Renaissance. Ils concernent surtout les artisans. Cette idée amène à confondre Michel-Ange avec Kandinsky, le "bauhaus" et la peinture du XIXe siècle, qu'on peut presque qualifier de "pythagoricienne" tant elle est obsédée par les calculs.

    L'usage du nombre d'or est en architecture et en décoration, pour la composition de grands panneaux, afin d'assurer un effet d'équilibre agréable à l'oeil ; point à la ligne. Dans la partie décorative (et donc à vocation politique de son travail), c'est là que le peintre se montre le moins objectif puisqu'il lui faut réserver au spectateur des effets de clair-obscur, de relief ou d'illusion perspective, afin de le séduire. Nul n'est plus au fait de l'aspect subjectif de la perspective qu'un peintre. Or le peintre de la Renaissance est en même temps, débordant le cadre politique, celui qui est le plus préoccupé d'objectivité scientifique. C'est-à-dire que l'artiste-peintre de la Renaissance autant qu'il le peut déborde le cadre de l'architecture et de la poésie pour tenter quelque chose de plus solide. De la même manière Shakespeare n'a résisté au temps que dans la mesure où il ne fut que très secondairement poète.

     

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    On peut même dire que G.W.F. Hegel, à peine plus avisé que Diderot en matière d'art, a bâti toute une théorie de la peinture entièrement fondée sur son aspect artisanal et politique, c'est-à-dire sur les aspects séduisants de la peinture, alors que la peinture de la Renaissance plus qu'aucune autre au cours de la période moderne, sur le modèle de l'art grec tend à s'élever au-dessus du soleil de la politique et des saisons. Non pas la mesure et le calcul des proportions si on préfère, plus prosaïquement, mais l'archétype et l'histoire. La preuve en est que le dessein atteint presque à la Renaissance, bien qu'il soit d'abord plus difficile que la peinture, le statut d'art à part entière. Et le dessein ne remplit pas de rôle politique déterminé. L'art pour l'art libre, le voilà.

    Au XIXe siècle J.D. Ingres est un des derniers à se souvenir que lorsqu'un peintre ne sait pas dessiner comme Vermeer, il n'est qu'un simple décorateur, aussi émouvant soient les effets de ses vernis sur l'âme étriquée d'un bourgeois. Mieux vaut un bon artisan rempailleur de chaise qu'un intello photographe comme Vermeer (un régal pour un faussaire, soit dit en passant).

    - deuxième ineptie, parallèle à la première, c'est l'idée de beauté symétrique. Il suffit pourtant de regarder un portrait de Dürer ou de Véronèse pour constater que la beauté n'a rien de symétrique. S'il est une beauté symétrique, c'est celle du diable, comme la chirurgie esthétique le prouve encore aujourd'hui, tuant par la symétrie la vie dans les visages (cf. Carla Bruni, transformée en momie de son vivant, alors qu'elle avait encore un joli minois il y a dix ans). Dürer et Véronèse étaient bien placés pour savoir que la symétrie se rapproche plus de la laideur. Et ça c'est l'architecture moderne, "cellulaire", qui le démontre.

    L'idée de beauté symétrique venant de la musique (ou de Platon), elle conviendrait mieux à l'art baroque du XVIIe siècle si les peintres baroques, bien que décadents, n'avaient pas une idée de la peinture quand même beaucoup moins étriquée que celle de Diderot (fasciné comme tous les jansénistes par la beauté du diable : les paysages marins).

    La science laïque s'évère bel et bien dans ce domaine aussi comme l'art d'enseigner au peuple des balivernes sous couvert d'élever l'esprit de chacun.

  • La Mère morte

    Le cas des infanticides perpétrés par Véronique Courjault permet, comme l'exemple précédent du tueur en série, de mieux comprendre le tribalisme laïc. Pourquoi l'infanticide et l'eugénisme sont-ils désormais unaniment admis par la société civile ? Les cris d'orfraie devant le crime de la Courjault ne sont qu'une feinte, comme le féminisme en plein trafic pornographique.

    Animisme et croyance dans la métempsycose sont caractéristiques du tribalisme ; et la foi superstitieuse dans la thèse freudienne témoigne de l'ampleur de l'hystérie laïque ; autrement dit, lorsque Lévi-Strauss se penche sur le tribalisme, c'est mû par le même tropisme que Narcisse vers son reflet dans la mare froide de la "psyché". L'image reflétée de la barbarie primitive fascine le sorcier laïc Lévi-Strauss. Avec ce bémol : le miroir dit que la sauvagerie était plus belle et envoûtante lorsqu'elle était jeune, plus directe et brutale que le masque d'hypocrisie du sorcier laïc, son bicorne de vieillard académicien. Il est vrai qu'entre un masque vaudou et l'art stalinien de Kandinsky, l'hésitation est permise. L'artifice de l'animisme primitif est directement lié aux phénomènes naturels ; de là vient la séduction de sa sauvagerie. De l'animisme tribal à l'animisme laïc, il y a du phénix au corbeau.


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    Qu'est-ce qu'une société qui juge Véronique Courjault ? C'est une société d'insectes aveugles. La métempsycose, la transmission de l'âme se fait désormais dans la progéniture. On peut d'ailleurs bien saisir ici sur quel type d'anthropomorphisme repose l'idéologie darwinienne, en quoi le darwinisme fait partie du dogme laïc : à la voie du Ciel qui est fermée, Darwin et ses disciples substituent une issue génétique, qui permet à la société laïque de se projeter dans l'avenir (au darwinisme nazi, on n'a fait depuis qu'ajouter une dose d'hypocrisie et des comités d'éthiques fantoches). Descendance contre transcendance. De la même façon l'astronomie contemporaine n'est plus une cosmologie mais une généalogie.

    Aussi le pacte d'un chrétien avec le darwinisme signale-t-il sa possession par des principes étrangers à la parole de Dieu. Le piège du diable est particulièrement bien paré de raison et de grammaire, à défaut de logique et de force.

    Bien que d'un conformisme intellectuel rare, la littérature évolutionniste de Pascal Picq renseigne parfaitement sur la formule religieuse temporelle du darwinisme. Le curé Picq traque d'ailleurs l'hérésie créationniste avec une rage qui rappelle celle d'un inquisiteur dominicain, toute science flanquée avec mépris aux oubliettes.


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    L'affaire Courjault est significative de ce que le corps n'est plus considéré avec mépris que comme le contenant de l'âme, sa banale enveloppe ; l'âme a désormais investi le moindre objet : photographie, vêtement, automobile, téléphone portable, maison de famille, ordinateur personnel - le fétichisme est partout ; pire, l'âme hante désormais par le biais de langages puritains (tels l'algèbre et le droit), jusque les meubles incorporels : nation, état, club de football, cinéma, entreprise, copulation, musique ; plus raisonnable et mieux fondé était le moyen âge en regard, de prêter l'âme d'abord aux bêtes domestiques ou sauvages.

    Deux comportements dynastiques sont possibles : ou bien la famille sera nombreuse, parant ainsi la mort par la quantité ; ou bien le choix sera fait d'un eugénisme légal, choix de la qualité, qu'on peut interpréter comme une idée de la métempsycose plus raffinée, "existentialiste". Quoi qu'on puisse penser superficiellement, ce n'est pas sur une base morale que se fait le choix entre ces deux comportements dynastiques, mais sur une base patrimoniale. L'effet du patrimoine n'est pas moins grand aujourd'hui qu'il n'était dans la famille au XIXe siècle ; ce qui s'est considérablement accru, c'est l'hypocrisie.

    Le comportement de Véronique Courjault traduit surtout une hésitation. Si j'étais capable d'endosser l'ignoble robe noire de l'avocat laïc pour défendre cette femme, bouc émissaire commode, je serais tenté de dire : "Que le couple qui n'a jamais pratiqué la régulation des naissances lui jette la première pierre." D'autant plus que la conservation des corps de ses victimes plaide plutôt en faveur de Mme Courjault. La négation du corps n'est pas totale comme dans l'avortement par injection de produit chimique ou curetage mécanisé. Le païen qui enterre ses morts et entretient leur culte, celui-là sait que la terre est une chambre froide. Le stade qui consiste à enfouir les corps plutôt qu'à les brûler est un stade politique plus avancé, qui marque une progression par rapport à l'animisme radical, où les âmes circulent partout où bon leur semble comme des fantômes, et le corps est complètement dissout. Le besoin d'être confronté au cadavre vient de la peur des fantômes.


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    Qui place ses billes dans sa progéniture peut se préparer à un avenir de plomb et non d'or, comme il l'espère. Si comme Karl Marx on traduit Aristote sans le trahir*, on comprend à quel point, de Nitche à Freud en passant par Lévi-Strauss, on comprend comme l'hiatus animiste ultime est le produit du tour totalitaire que prend forcément la politique. Il est terrible pour un chrétien de constater à quel point le christianisme a fourbi les armes d'une telle subversion, notamment des canailles incestueuses comme Blaise Pascal, Nicolas -le crabe- de Cues, Isaac Newton, Hobbes (le plus intelligent donc le plus coupable), Descartes, Huygens, Leibniz, et leurs idéologies de mort.

    Descartes est bien capable de voir la dimension ésotérique flagrante de la théorie d'attraction de Newton, mais s'avère cependant incapable de discerner sa propre fascination pour la religion animiste des Milésiens, Pythagore au premier chef, dont le nom propre sonne pourtant comme un avertissement pour un chrétien, fût-il superficiel.

    On comprend aussi la dimension prophétique de la science de François Bacon, théologien sous le nom de Shakespeare, dont les sonnets spécialement disent, mieux que Baudelaire encore, ô combien le phénix est proche de la colombe, ou bien encore que la maîtresse à la chevelure de jais éloigne du blond combattant qui brandit la lance de l'Esprit. Afin de frapper plus juste et garder le sang-froid, Shakespeare pose contre Dante qu'il vaut mieux ne pas s'encombrer d'une Béatrice.

    *Pour Aristote l'homme n'est porté à la copulation et à la politique, second sentiment plus élaboré qui dérive du coït, qu'au stade animal. Le grand savant naturaliste n'a pas manqué d'observer que la meute de loups est aussi une société politiquement organisée. La science d'Aristote est subvertie par les barbares romains, puis par les savants judéo-boches qui lui font dire son contraire et traduisent la pensée d'Aristote en éloge de la politique ! En germe dans sa pensée politique, plus développée dans sa science physique, la critique de la musique, instrument d'asservissement social, est déjà présente chez Aristote. Athéna détruit l'aulos, la flûte à deux tuyaux, après l'avoir inventé.

  • Misère de la religion

    Affirmation grotesque du cardinal Y. Congar (1904-95) dans un dico. de théologie de la supériorité de Martin Luther sur saint Augustin !, Thomas d'Aquin !! ou... Blaise Pascal ? Mme de Staël ou Jean-Paul Sartre ne sont pas aussi sottement germanophiles et rétrogrades que ce Congar.

    Qu'est-ce que l'infâme carreur de cercle préhistorique de Blaise Pascal vient faire dans cette loterie ? Difficile de prendre le concile de Vatican II au sérieux, dont ce Congar incarne la légèreté ; plus difficile encore que de prendre "Mai 68" et le ludion Cohn-Bendit au sérieux.

    "(...) les commerçants ont entre eux une règle commune, qui est leur sentence principale et le fondement de toutes les pratiques financières. Ils déclarent en effet : 'J'ai le droit de céder ma marchandise aussi cher que je peux.' Et ils considèrent cela comme un droit. En fait, c'est faire place à la cupidité et ouvrir toutes grandes les portes et fenêtres de l'Enfer."

    Martin Luther, "Du commerce et de l'usure".

    Aussi limité et attardé soit Luther sur le plan théologique (par rapport à l'humanisme et même la scolastique péripatéticienne), il n'est pas malhonnête ; plus proche en vérité de la politique menée à Cuba aujourd'hui que des manigances de ces banquiers d'affaire boches capitalistes imbéciles qu'on voit à la télé persister à défendre leur religion de la plus-value après deux guerres mondiales et une guerre froide meurtrière entre les Etats-Unis et la Russie qui continue de tuer.

    Dans son traité sur le commerce et l'usure, Luther propose d'ailleurs un système de contrôle des prix (assez utopique) tel que celui que F. Mitterrand tenta de mettre en place en 1981 et que les banquiers firent capoter illico.

  • Misère de la philosophie

    Quand je dis que je tiens mon boulanger et mon tripier pour de plus grands savants qu'Axel Kahn ou Claude Allègre, personne ne me prend au sérieux.
    Pourtant le commis boulanger m'a confié hier dans une boulangerie très bonne (fréquentée par Besancenot) : "Une gonzesse, c'est comme le ministère de l'Intérieur." Il est comme son pain, ce gars. Je le lui ai dit, bien sûr. Et j'ai eu droit aux mines affligées des secrétaires faisant la queue derrière en prime...

    Si ça c'est pas bien observé, sans microscope ni salaire ! Les observateurs de la vie politique, payés par le contribuable à ne rien foutre, ne l'ont même pas encore pigé, eux, que Sarkozy n'est qu'une femelle hystérique, Fillon son mari sado-maso, et que les Français ont élu la plus féminine des deux candidates en 2007. Pour coller une capote (de flic anglais) sur le sexe français : pas du tout pour le libérer.

    Et "Nique ta mère !" : la finesse de la rébellion de la part de tous ces enfants abusés ! J'aimerais bien savoir combien Eric Zemmour est payé par la télévision publique à côté pour débiter sa morale d'homosexuel amoureux de Napoléon et des coups de trique.

    Les petits beurs de mon quartier n'ont pas eu besoin de lire "Génitrix" pour piger.

  • Ressort laïc

    Voulant s'élever "par-delà le bien et le mal" le zèbre boche Frédéric Nitche est retombé en-dessous du niveau de la ceinture. Pas étonnant à ce niveau de réflexion que la science prométhéenne soit pleine de trous et de matière noire ; ni qu'elle ait le paradoxe et l'ironie d'un con.

    Lactance estimait que le monde avait la forme d'un tabernacle ; certains n'hésitent pas à dire aujourd'hui qu'il a plutôt la forme d'un vase d'aisance (renversé). Muni d'une anse, afin de mieux s'en emparer.

  • Trou noir

    Le philosophe André Comte-Sponville dans "Le Club de l'économie" de Jean-Marc Sylvestre sur TF1, qui réunit chaque semaine une brochette de chacals capitalistes mythomanes triés sur le volet ; Comte-Sponville décrète que l'économie n'a rien à voir avec la morale, pour mieux absoudre l'entreprise capitaliste.

    Si les décrets moraux ne servent pas à régler les moeurs, qui dépendent elles-mêmes en grande partie de l'activité économique, où va la morale ? Est-ce à dire que, tombée du Ciel, elle se dirige à présent vers l'Enfer sans se soucier des hommes ?

    Le plus cocasse c'est que l'idéologie économique capitaliste, non seulement ne peut pas être scindée de la morale, mais que son déterminisme cyclique est entièrement d'ordre temporel et participe donc exclusivement d'un rapport ou d'une déduction morale.

    Le hasard, au centre du langage et des théorèmes libéraux, en tant qu'il est conçu non pas comme une incertitude mais au contraire comme une certitude rassurante, suffit à lui seul à situer les théories économiques capitalistes hors le domaine de la science, dans celui de la religion ; une religion d'hommes et de femmes qui se croient en vertu de leurs comptes en banque prédestinés à quelque paradis fiscal.

  • Les Mystères Bacon

    La plus grossière méprise qui a cours dans notre Université à propos de François Bacon, erreur qui de mon point de vue suffit à discréditer tout l'enseignement de la "philosophie", c'est l'étiquette de "père fondateur de l'empirisme", c'est-à-dire de la science laïque et capitaliste, collée à Bacon comme Locke, Hume, ou Descartes, trois "empiriques" véritables, même si Locke commet des paradoxes moins graves.

    Une lecture rapide du "Novum Organum" permet de se rendre compte que non seulement Bacon ne peut être classé parmi les "empiristes", mais qu'il est même un adversaire déclaré de cet empirisme qui va enfler comme une grenouille peu à peu à partir du XVIIe siècle jusqu'à aujourd'hui ; à tel point que Bacon ne partage aucune des idéologies "copernicienne", "galiléenne", etc., inséparables de l'empirisme.

    Sartre, par exemple, dont je relisais un chapitre ou deux l'autre jour, est littéralement affligeant, encore plus que Benoît XVI ; cette espèce de bric-à-brac, de cocktail de Descartes, Epicure, Heidegger : je comprends qu'il ait pu séduire une bourgeoise coincée du cul comme Simone de Beauvoir... Mais l'Université ? Un tel gugusse se serait fait virer de n'importe quelle école grecque à coups de pied au derrière (Le 'truc' courant des hommes au physique disgrâcieux, qui consiste à apprendre à jouer de la guitare pour séduire les gonzesses, fonctionne aussi avec la philosophie, tant qu'on s'en tient à la spéculation, et il est probable que Sartre n'a jamais eu d'autre but que de remplacer sa maman par une autre, ce qui le rend plus "humain" que Kant.)

    Karl Marx lui-même il est vrai a commis cette bévue de confondre Hume avec Bacon, mais c'était il y a plus d'un siècle et demi, en Allemagne. Tout le mérite de Marx est d'avoir vaincu la philosophie spéculative germanique pour découvrir la pointe enfouie de la science, restaurer le matérialisme, et cela ne s'est pas fait en une semaine, hélas.

    *

    Le seul point où on peut parler d'erreur plutôt que de mauvaise foi manifeste de la part des fonctionnaires de l'enseignement laïc en ce qui concerne Bacon, c'est le point d'Aristote. Là, une lecture plus approfondie de l'oeuvre de Bacon est requise. On peut de fait s'étonner dans un premier temps qu'un adversaire de l'empirisme comme Bacon s'en prenne à Aristote, auquel Marx, pour le coup, accorda invariablement la primauté.

    Mettons de côté les circonstances tactiques qui ont pu pousser Bacon à se montrer relativement sévère avec Aristote pour s'en tenir au texte :

    - dans le détail on voit que si Bacon critique Aristote, il est moins sévère avec le Stagirite qu'avec Platon, ou les représentants de l'empirisme, et, surtout, qu'avec la secte pythagoricienne. Cette critique des Grecs dans leur ensemble, avec un peu plus d'indulgence pour Parménide, ne fait d'ailleurs que refléter la volonté de Bacon d'aller de l'avant ; mais Bacon sait parfaitement qu'on ne peut pas être progressiste sans être classique, ni classique sans être progressiste.

    - le reproche fait à Aristote d'user excessivement du syllogisme prouve par ailleurs que Bacon n'a sans doute pas bénéficié d'une bonne traduction, telle que celle de Ross, de la "Physique" d'Aristote. L'horreur du syllogisme est aussi une caractéristique des scolastiques matérialistes, Duns Scot et surtout Roger Bacon, parent de François, docteur admirable entre tous, à cent coudées au-dessus du connard polytechnicien d'aujourd'hui ou de sa métastase racornie de l'Académie française.

    De fait Bacon a dû être induit en erreur par un mauvais commentateur (Ramus, laissent entendre les préfaciers de Bacon aux "Puf", M. Malherbe et J.M. Pousseur) car il n'y a pas d'adversaire plus farouche du syllogisme qu'Aristote. A tel point que celui-ci démontre la nature syllogistique de l'algèbre et anticipe ainsi le fiasco de Descartes ou Newton. L'algèbre est une jonglerie si risquée aux yeux d'Aristote qu'il reproche même aux Eléates de la retourner contre leurs adversaires.

  • Pourquoi Simone Weil encore

    Simone Weil, si elle n'est pas solide comme Marx, plus isolée encore qu'il n'était, n'en est pas moins, l'air de ne pas y toucher, la plus grande philosophe du XXe siècle (quoi qu'elle eût sans doute trouvé ce titre un peu 'pompier').

    Peu académique, elle est en butte encore aujourd'hui à la jalousie et la méfiance des universitaires, dont elle dénonce l'emphase et la vacuité, tout simplement, par son style direct. Car elle prêche la croisade aux ENFANTS, ceux-là qui ne sont pas encore résignés à mourir, non  pas aux vieillards occupés à peaufiner déjà leur plaidoirie, le genre Guitton. Aucun doute que si la théologie de la LIBERATION cherche un soldat, Simone Weil est là.

    Contre Simone aussi, les médisances des journalistes, rompus dans le régime totalitaire à étouffer les scandales et faire diversion. Pour donner une idée, si Simone Weil donnait des intervious aujourd'hui, à la presse ou à la télé, les impertinences de Mgr Williamson paraîtraient bien bénignes à côté, tant Simone diffère du type du lèche-cul actuel, prédestiné à servir dans les médias de porte-parole aux entreprises les plus crapuleuses.

    Sous couvert de lui rendre hommage, la presse s'efforce de rabaisser Simone au niveau d'Hannah Arendt, truite d'élevage germanique pour sa part, qui n'a semble-t-il inventé ce vieux truc éculé de la 'banalité du mal' que pour mieux exonérer son ex-amant, Herr Professor Heidegger, baderne philosophique ridicule, de s'être mêlé de doter le national-socialisme d'une philosophie, au lieu de monter la garde dans un mirador, à quoi on l'aurait vraisemblablement assigné s'il avait été moins frileux. Comme si Hitler était assez con pour vouloir doter le nazisme d'une philosophie et pour prêter attention à un tel cacouac !? A force de prêter tous les défauts de la terre à Hitler, la ruse et la folie simultanément, on frise la caricature historique. Chaplin, qui montre Hitler en chef d'orchestre, révèle au moins un aspect du totalitarisme : son tribalisme sophistiqué, qui ne va pas sans escorte musicale. Pour les autres satires, elles en disent plus long sur le système actuel que sur le nazisme et ses chefs de service irresponsables.

    Donc, si toute cette glu philosophique qu'on subit aujourd'hui, tous les Luc Ferry, les BHL, les Onfray, les post-nitchéens, les antékantiens, les rétro-kierkegardiens, emprunte bien plus ou moins à Arendt et Heidegger cette façon de mieux jeter de la poudre aux yeux des béotiens en s'enflant de formules amphigouriques (Sartre ne prend pas vraiment tout ce cirque existentialiste au sérieux et publie même à la suite de 'L'Existentialisme est un humanisme', désinvolture amusante, quelques pages d'un confrère qui démonte efficacement le système algébrique existentialiste, et renforce ainsi la comparaison qui s'impose entre l'existentialisme et ces meubles en kit importés de Suède, laids comme l'infini.) MAIS Simone Weil, elle, en revanche, DIT quelque chose et ne se contente pas de jouer aux ricochets dans la mare de Pythagore pendant qu'aux quatre coins du monde continuent de crever les esclaves du Capital, bercés par les 'Droits de l'Homme'.

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    Maintenant trois motifs qui font que Simone Weil s'élève au-dessus du siècle de l'électricité et du gaz :

    1/ Son antisémitisme, que la presse officielle s'efforce de faire passer, tantôt pour une faute de goût, tantôt pour une tare génétique - quand ce n'est pas le gugusse yanki Francis Kaplan, qui se perd en erratiques et sinueuses explications sur la Bible dans 'Les Temps modernes' pour tenter tant bien que mal de discréditer Simone aux yeux d'un public déjà rallié à son étrange cause.

    L'antisémitisme de Simone Weil n'est pas un antisémitisme idiot, la marque d'un monopole sur un bien dont elle voudrait priver son prochain, idiotie qu'on retrouve plus aujourd'hui dans l'antiracisme aujourd'hui, badigeon pratique, comme on l'a vu avec Obama, sur les entreprises capitalistes les plus douteuses.

    Non, l'intérêt de l'antisémitisme de Simone Weil est qu'il vise l'Eglise catholique plus encore que la diaspora juive, dont Simone Weil n'est ni spécialement solidaire (d'où les griefs de cette diaspora à son égard), pas plus qu'elle n'est son ennemie.

    L'anticléricalisme de Simone Weil n'est pas très éloigné de celui de François Bacon, alias Shakespeare, théologien lui aussi armé contre la Synagogue de Satan et qui refuse que le christianisme soit changé en une religion de bonnes femmes, devienne 'la religion de Marthe' (ce qu'elle est devenue 'urbis et orbis'). Shakespeare comme Simone Weil est sous-tendu par cette idée forte que la vie de Jésus est secouée par des phases comparables aux phases de l'Apocalypse, vision historique de saint Jean, et qu'il est donc logique, au cours du règne de la Bête de la terre, de connaître un regain du pharisaïsme.

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    2/ Comme Drieu La Rochelle, Hitler, Gombrovitch, Etienne Gilson, Milosz, Simone a deviné la convergence d’esprit entre Marx et la théologie catholique de la Renaissance. Gombrovitch dit ceci, de façon involontairement cocasse, que les communistes et les catholiques partagent la même façon concrète de penser, à ce détail près que les catholiques croient en Dieu (ce qui aux yeux de l'existentialiste Gombro n'est pas très réaliste -en dehors de leurs petits miroirs et donc du langage, rien n'apparaît comme étant bien réel aux 'existentialistes').

    De manière plus précise, on peut dire en effet que le christianisme authentique de François Bacon, par exemple, comme la science de Marx et Engels, sont tout deux radicalement opposés au puissant courant de la Réforme -luthéranisme, puritanisme, jansénisme et anglicanisme au premier chef-, qui, dès le XVIIe siècle, va transformer la théologie peu à peu jusqu'à en faire un outil entièrement au service de César, tour sinistre de l'Histoire, et dont l'ultime produit est cette rhétorique inconsistante, qui se mord la queue, et qu'on appelle 'libéralisme', qui se résout dans la justification des crimes de l'appareil d'Etat par le Capital, puis dans la justification des crimes du Capital par l'appareil d'Etat, à tour de rôle.

    Non que le 'césarisme' naisse à proprement parler au XVIIe siècle ; on en trouve déjà les traces dans les thèses d'Augustin d'Hippone, et dès les premières Eglises, mais le 'césarisme' balaye au XVIIe siècle presque tout le reste. Le dogme prend devient algébrique, statique, et perd son dynamisme.

    Qu'on songe par exemple à l'isolement de Léon Bloy au XIXe siècle, le mépris glacial du clergé face aux velléités viriles du Lion de Montmartre de restaurer le catholicisme de Joachim de Flore, la charité de François d'Assise ? ça paraît incongru ; l'heure est plutôt aux parodies d'architecture néo-baroques, aux contes sado-masochistes de la Comtesse de Ségur, à la compromission avec les spéculations sur la Nature les plus fumeuses, etc.

    Le combat de Marx et Simone Weil contre le totalitarisme, postérieur au XVIIe siècle, renvoie à un combat similaire antérieur au XVIIe siècle, celui des Albigeois, réprimés dans le sang par Bernard de Clairvaux, par exemple ; ou encore le combat d'Hamlet, transposition par François Bacon pour le grand public de ses préoccupations scientifiques les plus graves. Le progrès, en termes marxistes, s'apprécie au regard de la nature, plus ou moins rongée par le cancer, et non pas au regard du langage, dans un repère algébrique orthonormé, comme le progrès laïc ou capitaliste, stupide idéologie, au niveau du nombril, d'accumulation du Néant au Néant.

    L'idée forte partagée aussi bien par Marx que Simone Weil, Balzac, François Bacon ou même Rabelais, cette idée que la science n'est pas un colloque mais un bien commun à l'humanité, que la Nature est un livre ouvert, cette idée forte implique de voir dans la science cabalistique, néo-pythagoricienne, la 'science dure' comme elle se qualifie parfois elle-même, pour mieux dissimuler son absence totale d'érection, cette idée implique de voir dans tout ce fatras ésotérique, qui sert souvent de justification, comme Darwin, aux entreprises les plus criminelles, un véritable 'hold up', un facteur d'anarchie dantesque, une arme terrible entre les mains de César.

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    3/ Après l'élévation historique de Simone Weil par-dessus le moralisme de crétins comme Nitche ou Sartre, produits dérivés d'un christianisme entré en putréfaction au XVIIe siècle, il convient de signaler ce détail qui a son importance, à savoir que Simone Weil a vu clair à travers le jeu de l'empirisme, celui des nullibistes Descartes, Huygens, Newton, avant Laplace et les polytechniciens. Si, à ma connaissance, elle n'a pas pointé du doigt le caractère satanique de l'empirisme, qui transpire de tous les côtés, c'est peut-être par égard pour son propre frère, André, lui-même gravement compromis avec son groupe 'Bourbaki', dans l'entreprise démoniaque de la science dite 'empirique', immense fiasco, relégation de la métaphysique et de l'astronomie au rang de la balistique et des probabilités.

    Est-il besoin de rappeler le nombre de pseudo-savants qui se sont vu décerner des prix Nobel et qui sont gravement compromis dans la faillite d'une économie qui s'inspire des règles du 'black-jack', de la tontine et du bonneteau ? Faut-il rappeler que ces procédés inventés pour ventiler l'excédent énorme de crédit, exactement comme un gangster va jouer à Monte-Carlo les millions qu'il a dérobés ? Et que derrière ces jeux cyniques il y a des affamés et des morts, pas seulement des chômeurs en France ? C'est inutile. La Sorbonne fait régner l'omerta, mais personne n'est vraiment dupe.

    Cet extrait du colloque de Catherine Chevalley à l’université Columbia (nov. 1999) témoigne de la lucidité de Simone Weil : "La science ressemble à l’empereur du conte d’Andersen ; les quanta d’énergie sont contraires à la raison." "Artificielle, vide de pensée, décapitée, algébrique, dénuée de sens, plate, nue, irrationnelle : voilà, si l’on se fonde sur ces passages, ce qu’est devenue la physique au XXe siècle aux yeux de Simone Weil" : le commentaire est de Catherine Chevalley, qui tient bien sûr à se démarquer personnellement de la condamnation sans appel de Simone Weil, pour qui la crise totalitaire de la science est plus grave que celle que la Grèce connut au Ve siècle av. J.-C !

    Cette Chevalley possède assez d'instinct pour s'en tenir au rôle du présentoir et entendre que ce jugement contient une condamnation  de l'Université dans son ensemble, pas seulement une condamnation de Planck ou Helmoltz, tous les jongleurs dans le genre de Riemann ou Feynman, Einstein, Poincaré (la liste est longue : autant de postes de fonctionnaires à pourvoir, autant d'imposteurs).

    Simone bouscule dans son dessein toute la science historique aussi, comme Marx, toute l'épistémologie et les mathématiques laïques. Le véritable Néant, le véritable trou noir, Simone en esquisse le pourtour. La bourgeoisie tour à tour mondaine ou dévote, confite même en religion laïque, c'est Don Juan, et le trou noir l'entrée circulaire de l'entonnoir où elle bascule, avec sa poussière.
    Ce coup de toise 'révisionniste' dans la fourmilière est largement suffisant pour que la racaille démocrate-chrétienne, juive, laïque, cartésienne, s'efforce de faire passer Simone Weil pour une folle hystérique dans le genre de Thérèse d'Avila.

    *

    Pour enfoncer le glaive dans l'oeil du cyclope, décapiter avec plus d'efficacité tous ces vieillards planqués derrière les murailles de Troie, les prêtres de Bel, il convient d'appuyer la charge de Simone Weil, Marx et Engels, par la profession de foi d'Hamlet dans la stabilité de la terre, au centre du monde. Il faut viser l'empyrée de la vague de spéculations et de musique. Avant Descartes et Newton, le premier dérapage, la première victoire du Temps, monté sur le cheval clair, vient des spéculations de Kopernik et Galilée, crabes sournois, arrivistes sans scrupules, appuyé pour ce dernier par un barbarin simplet, pape sous le nom d'Urbain VIII (!). Idem pour Kepler, qui manie l'ellipse avec une habileté diabolique, comme Blaise Pascal.

    C'est là une première victoire de la mort sur la vie que la prétendue 'révolution copernicienne', mobilisation générale en vérité, et qui marque le basculement d'une religion apocalyptique vers une religion de la 'bonne mort', coup de maître de la part de Satan sous son masque de porteur de Lumière.

    Contrairement aux autorités religieuses démocrates-chrétiennes ou laïques, les croyants sincères ne doivent pas se laisser posséder par tout ce cinéma, cette science-fiction. Car à la fin du temps, c'est Polonius et Claudius qui crèvent, et Ophélie, Guildenstern et Rosencrantz. Hamlet, lui, rejoint directement les étoiles de la Voie Lactée.