Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Lapinos - Page 2

  • Bilan (intermédiaire) des Gilets jaunes

    Le rôle de la presse oligarchique, ce pourquoi elle est payée, est d'étouffer ou de contenir le mouvement des Gilets jaunes. Depuis le mandat de F. Hollande, les représentants de l'oligarchie se démènent pour prendre le contrôle des réseaux sociaux américains, au risque de laisser apparaître à une large part de l'opinion publique que la Chine est le modèle politique des dirigeants de l'Etat profond européen.

    Les dispositifs sécuritaires trahissent une dimension essentielle de l'Etat profond : il est gérontocratique. Le corps électoral vieillissant, qu'il soit "de gauche" ou "de droite", adhère très largement aux décisions arbitraires de la Commission.

    Le terme de "lutte des classes" est impropre à qualifier la grève générale étendue des Gilets jaunes en 2018. La comparaison avec la révolution libérale MAGA s'impose plutôt. Il est plus juste de parler d'un combat intergénérationnel que de lutte des classes, compte tenu de la division du travail à l'échelle mondiale.

    Lire la suite

  • Immigration et délinquance

    En ce samedi 5 juillet, l'ex-candidat à la présidence de la République Eric Zemmour savoure dans un communiqué sa relaxe par le tribunal de Paris : il était accusé d'incitation à la haine raciale pour avoir fait le lien dans un discours entre immigration et délinquance.

    - Tout d'abord, dans quel type de régime a lieu ce genre de procès ? Dans un régime gaulliste où le personnel politique, élus locaux et nationaux, est placé sous la tutelle du pouvoir exécutif et de magistrats, dont l'indépendance n'est que très relative. Le jeu électoral est biaisé dans les grandes largeurs, et l'émergence d'un candidat "antisystème" comme aux Etats-Unis pratiquement impossible. J.-L. Mélenchon émerge comme tel puisque le sionisme est le cri de ralliement à l'Etat profond, mais sa position est-elle tenable ?

    La classe politique se satisfait de ce dispositif constitutionnel ; le mouvement des Gilets jaunes a montré qu'il repose en réalité sur le pilonnage médiatique et des forces de police pléthoriques protégeant le pouvoir exécutif d'une révolution populaire.

    Lire la suite

  • Lire Lénine en 2025 (4)

    Tout d'abord une remarque sur le roman national, tel qu'il est enseigné à l'école aux gosses entre dix et dix-huit ans. On peut le qualifier de catéchisme républicain ; il vise à la glorification des élites françaises dirigeantes.

    Le roman national répond au besoin, qualifié de totalitaire par G. Orwell, de "contrôler le passé pour mieux contrôler le futur". A la fin des années 1980, il est devenu nécessaire de réécrire le roman national pour l'accommoder au nouveau projet d'Union européenne, gommer en particulier la germanophobie de la version enseignée entre 1950 et 1980 par les "libérateurs" gaullistes et communistes. Cette germanophobie était peu propice à l'accouplement avec la nouvelle Allemagne officiellement dénazifiée.

    Le roman national allemand est encore plus nettement totalitaire que le roman français. Il y a quelques jours, le nouveau chancelier allemand Frédéric Mertz a tenu à Washington ce propos d'un négationnisme invraisemblable lors d'un récent sommet diplomatique avec D. Trump, expliquant que l'Allemagne avait été soumise par le parti nazi... contre son gré (!).

    Lire la suite

  • Les Luttes de classes en France au XXIe siècle

    "Les Gilets jaunes ont fait naître de grands espoirs et, en ce qui me concerne, m'ont réconcilié avec mon pays, dont je commençais à désespérer. Je considère, à titre personnel, que j'ai une dette envers eux. Ils ont prouvé que nous, Français, étions encore capables de grandes choses." Emmanuel Todd

    Quelques mots à propos de l'ouvrage d'E. Todd (2020) d'où est extraite cette citation. C'est une excellente initiative, exceptionnelle puisque cet essayiste est un des rares membres indépendants de l'intelligentsia française, à n'être pas employé par tel ou tel oligarque, comme sont la plupart des publicistes français aujourd'hui. L'initiative d'E. Todd m'a poussé à écrire mon propre essai car "Les Luttes de classes en France" m'a semblé singulièrement dépourvu de perspective historique pour un livre d'Histoire. Précisons ici qu'Emmanuel Todd se réclame de l'école française des Annales ; il s'en dit même l'ultime représentant.

    Lire la suite

  • L'Occident introuvable

    Quand le IIIe Reich s'encombrait d'une théorie darwiniste complexe du "surhomme aryen", l'impérialisme de l'OTAN au XXIe siècle se contente du slogan des "valeurs occidentales". Est "occidental" tout ce qui va dans le sens du commandement militaire de l'OTAN (Donald Trump après Joe Biden), et est "anti-occidental" tout ce qui s'y oppose.

    Définir l'Occident est une chose difficile, voire impossible. Les définitions contradictoires entre elles abondent. Tentons quand même une définition large, à partir de Nietzsche, qui se montra le plus critique vis-à-vis de l'Occident moderne ; on pourrait presque dire que Nietzsche a fantasmé la conversion à l'Orient immobile d'un Occident agité comme une nef dans la tempête. A l'opposé, malgré sa tête de Mongol, Lénine voyait pratiquement dans l'Occident "le sens de l'Histoire".

    Lire la suite

  • Sur la mort du catholicisme

    Le constat de décès du catholicisme en France est tiré par les sociologues qui indiquent que les moeurs des catholiques français ne diffèrent plus de ceux des autres Français depuis le milieu des années 1980 ; auparavant ces experts de l'analyse des comportements pouvaient encore repérer un "vote catholique", par exemple, ce qui n'est plus le cas par la suite. La vieille fracture éthique entre les partisans de la laïcité et ses adversaires catholiques n'est donc plus visible depuis près d'un demi-siècle.

    Complétons ce constat : le catholicisme survit à l'état de folklore "identitaire" et d'idéologie(s). Emmanuel Macron et ses prédécesseurs draguent les catholiques identitaires comme on drague une minorité qui, sous ce jour, peut sembler avoir plus d'influence qu'elle n'en a. L'anticléricalisme typiquement IIIe République (bourgeoise) de "Charlie-Hebdo" est complètement à côté de la plaque : il s'attaque à un fantôme. Il y a longtemps que la République bourgeoise ne compte plus sur les officiers catholiques et les paysans catholiques pour mater le prolétariat.

    Lire la suite

  • Un erreur de Lénine

    On ne doit pas s'étonner du mépris shakespearien ou marxiste pour l'utopie et les utopistes. Bien comprendre Marx, c'est d'abord comprendre qu'il est "machiavélien". C'est la thèse bourgeoise de "la fin de l'Histoire" qui, du point de vue marxiste, est une utopie, assez semblable à celle de la domination de l'empire britannique sur le monde, qui a pris fin avec le "blitz" du IIIe Reich.

    Répandre l'utopie dans le peuple, en lieu et place des religions traditionnelles démodées en Occident est une stratégie efficace de la part de la caste dirigeante : la démocratie-chrétienne est une formule essentiellement utopique, un ersatz d'opium du peuple : pour s'en assurer, il suffit de lire Tocqueville et de constater à quel point son projet était éloigné du projet démocrate-chrétien de domination mondiale.

    Lire la suite

  • Israël, Etat terroriste ?

    Nous donnons ici un point de vue marxiste ; on verra qu'il diffère du point de vue "altermondialiste".

    S'il y a bien une organisation qui mérite d'être qualifiée de "terroriste", ce n'est pas d'abord le Hamas, et ce n'est pas non plus l'Etat israélien, mais c'est l'organisation des Nations unies. L'ONU est coupable de deux crimes qui ont acculé le Hamas et Israël à un affrontement militaire. Le premier crime est de ne pas avoir oeuvré efficacement à une paix durable entre deux entités politiques secondaires, Israël et le peuple palestinien ; le second crime est d'avoir dissimulé à l'opinion publique mondiale que les politiques impérialistes du bloc OTAN et du bloc russe empêchaient l'accord de paix - autrement dit d'avoir dissimulé l'impasse politique dans laquelle ces entités se trouvaient. Du point de vue marxiste "le droit international des nations" est donc un instrument de camouflage de l'impérialisme. Israël ne s'affranchit pas du droit international, car il n'a jamais été qu'un simulacre.

    Lire la suite

  • Sur le suicide d'un pote

    Mon père vient de m'apprendre le suicide d'un ami d'enfance, Vincent D. Autant qu'on sache, la cause en est une affaire d'argent (il était commerçant), ou bien sentimentale, ou un mélange des deux. Je n'avais pas revu Vincent depuis une vingtaine d'années ; c'était plutôt un voisin qu'un ami, à vrai dire, quelques numéros séparaient nos domiciles, et sa mort ne m'affecte pas. Je crois que le type que j'étais quand je fréquentais Vincent est mort lui aussi - je l'ai tué ; est-ce que l'enfance n'est pas un âge où l'on est étranger à soi-même ?

    Lire la suite

  • Lire Lénine en 2025 (3)

    L'échec de Lénine et des bolchéviks est généralement admis, et "1984" incite à le penser. Pourtant Lénine aurait pu écrire "1984", car il partageait bon nombre des idées politiques d'Orwell : le socialisme, le combat contre le socialisme utopique, le combat contre l'impérialisme, la dénonciation de la culture de masse comme un instrument de domination de la classe bourgeoise...

    Si l'on est un minimum honnête, on devra admettre que l'échec des élites libérales nord-américaines à faire des Etats-Unis une démocratie, contre le modèle européen impérialiste, n'est pas moins avéré. L'espoir de Tocqueville n'était pas plus dans une oligarchie imposant au monde entier l'hégémonie du dollar que l'espoir de Lénine n'était d'imposer la dictature d'un appareil d'Etat technocratique.

    Au fiasco du régime soviétique, il faut ajouter celui des Etats-Unis et, bien sûr, des vieilles puissances impérialistes française et britannique dont Lénine pronostiqua la déchéance.

    Lire la suite

  • Lire Lénine en 2025 (2)

    Est-ce un enthousiasme excessif qui me fait dire que Lénine est le plus grand homme politique du XXe siècle, avec G. Orwell ? Ce dernier est admirable parce que, tandis que les élites technocratiques s'efforçaient de l'éteindre, Orwell a maintenu la flamme de la politique allumée. Orwell est le théoricien de la persistance et de la banalisation du nazisme, par-delà la chute des dignitaires de ce régime. S'il est une cible privilégiée des diffamateurs professionnels depuis cinquante ans, l'efficacité de la démonstration d'Orwell en est la cause. Orwell refusait de faire le deuil de la "vérité objective", que les propagandistes du bloc russe ou du bloc atlantiste piétinent allègrement tous les jours au nom des "Droits de l'Homme", de la "civilisation", du "camp du bien", de "l'Occident", de la "démocratie"... et parfois même au nom d'Orwell lui-même !

    La grandeur de Lénine se mesure au fait qu'il traite, en 1905, de problèmes politiques dans lesquels l'humanité se trouve plus que jamais empêtrée en 2025 et devant laquelle l'Intelligence artificielle, cette surfemelle alpha, reste muette. La plupart des théoriciens politiques du XXe siècle ne parviennent même pas à formuler ces problèmes.

    Lire la suite

  • Lire Lénine en 2025 (1)

    Je lis Lénine pour le besoin de la cause des Gilets jaunes ; Lénine et Orwell sont sans doute les deux plus grands hommes politiques du XXe siècle. Tous les autres n'en ont que les apparences ; tous les autres sont en réalité des "hommes d'Etat", c'est-à-dire des cornacs plus ou moins habiles à mener l'éléphant, qui finissent souvent écrasés sous la bête comme A. Hitler ; l'Histoire n'en gardera trace que comme "phénomènes".

    Orwell explique le risque que représente l'Histoire de faire chuter l'éléphant ("Mon Reich de mille ans pour un éléphant !", aurait crié Hitler avant de se suicider avec sa secrétaire). Le ministère de la Vérité travaille 24h/24 a écrire et réécrire le roman national.

    Quelque décennies séparent Lénine d'Orwell, ainsi que l'échec de la révolution bolchévique à mettre fin à "la dictature de la bourgeoisie". Lénine indique que toute la bourgeoisie n'a pas intérêt au dispositif dictatorial imposé par la très grande bourgeoisie (on parlerait aujourd'hui de bourgeoisie "oligarchique"). La très grande bourgeoisie a aussi la capacité financière, observe Lénine, d'acheter une partie du prolétariat. C'est ce qu'elle a fait en France entre 1950 et aujourd'hui, en achetant les grandes centrales syndicales ; les Gilets jaunes ne sont pas dupes de cette mystification, ce qui explique en partie leur grève générale, débordant non seulement les partis inféodés à la Commission allemande, mais aussi les syndicats, démasqués.

    En parlant de l'échec de la révolution léniniste, on doit immédiatement ajouter que la révolution française de 1789 échoua précédemment à instaurer les idéaux républicains dont elle se réclamait. Staline était "communiste" comme Napoléon Ier fut "républicain".

    Mais on doit aussi -et surtout- parler de l'échec du processus démocratique aux Etats-Unis, tel que Tocqueville l'appelait de ses voeux. La guerre civile dite "de Sécession" a très tôt sonné le glas de l'espoir démocratique libéral tel qu'il est formulé par Tocqueville. Autrement dit, les Etats-Unis ne sont pas plus "démocratiques" que le régime de Staline ne l'est.

    G. Orwell était conscient de l'équivalence de ces échecs. "1984" est par conséquent aussi subversif en 2025 que le léninisme en 1905.

    Les Gilets jaunes "constituants" sont des Gilets jaunes "libéraux" (au sens de Tocqueville) : la lecture de Lénine ou Orwell les informerait utilement de l'inconvénient majeur de "De la Démocratie en Amérique" ; si Tocqueville ne donne pas prise au gouvernement oligarchique (réputé intolérable depuis l'Antiquité), pour autant son essai n'est d'aucun secours pour comprendre la mécanique oligarchique, par exemple le détournement de la science à des fins d'oppression par la bourgeoisie oligarchique. Lénine était beaucoup plus conscient que T. que la très haute bourgeoisie ne reculerait devant aucun moyen pour garantir sa position dominante.

    Lénine se posa en 1917 la même question que les Gilets jaunes et Donald Trump se posent cent ans plus tard : - comment démanteler un Etat profond ? La tâche de Lénine et des bolchéviks était ardue ! En effet, lorsque Lénine évoque l'Etat profond, il ne parle pas tant de la monarchie russe que de l'Etat prussien qui domine alors l'Europe. Lénine n'ignorait pas que la monarchie russe devait à sa propre bêtise et à la fragilité de sa structure, surtout militaire, de s'être effondrée sur elle-même. La monarchie russe était bien plus inadaptée que n'importe quelle autre à l'essor du capitalisme. L'Etat profond est donc, aux yeux de Lénine en 1917, l'Etat allemand.

    Le contexte de l'insurrection des Gilets jaunes est aussi un contexte de gouvernement de l'Union européenne par l'oligarchie allemande ; la constitution gaulliste dictatoriale de 1958 n'est plus qu'une illusion ; elle s'est effondrée sur elle-même, comme la monarchie russe. Les oligarques français se tamponnent de la constitution gaulliste comme de l'An 40, ou comme ils se tamponneraient d'une VIe République. Emmanuel Macron est un PDG, un président japonais, qui applique à la France une politique de redressement économique inefficace. Le rendre responsable de la situation serait, de la part des Gilets jaunes, ignorer leur propre responsabilité politique historique. On ne règle pas le problème du naufrage du "Titanic" en balançant le capitaine par-dessus bord.

    Comment démanteler l'Etat profond ? Il n'y a pas de réponse constitutionnelle à ça, mais seulement une réponse politique imparfaite. E. Macron lui-même avait peut-être des velléités de démanteler l'Etat profond, avant de se retrancher derrière ses piliers : la police, l'Education nationale, les grandes centrales syndicales et l'industrie nucléaire (on oublie parfois que le monopole de l'Etat sur la fourniture d'énergie est l'un des principaux atouts de l'Etat profond - certaines dictatures oligarchiques reposent entièrement sur ce moyen).

    Les constitutions sont toutes "platoniques", c'est-à-dire sans rapport avec la vie politique, comme l'amour platonique se tient à l'écart de la sexualité (on peut déceler dans le constitutionnalisme de Tocqueville son puritanisme). Ce qui plaît tant aux femmes dans les régimes totalitaires - ça c'est Orwell qui le fait remarquer -, c'est leur apparente pureté. La République de Platon est nulle et non avenue, car c'est une République entièrement faite de mots et de concepts. Platon est un anarchiste qui s'ignore.

    Donald Trump entend démanteler l'Etat profond, tout en restaurant la prospérité capitaliste : cela s'appelle scier la branche sur laquelle on est assis, car la domination de l'empire américain sur le monde n'aurait jamais eu lieu si F.D. Roosevelt (le Goebbels étatsunien) n'avait suscité un Etat profond aux Etats-Unis.

    L'échec des Soviets n'est pas si loin, car ils ont essayé de démanteler l'Etat bourgeois profond, tout en faisant la guerre. La dictature du prolétariat, qui est une dictature défensive, a été entraînée dans l'engrenage de la guerre. Pratiquement la seconde guerre mondiale a eu pour effet de convertir l'Union soviétique au capitalisme et pour effet de convertir les Etats-Unis au dirigisme d'Etat.

    La chance des Gilets jaunes (que les manifestants de "Mai 68" n'ont pas eue, et dont F. Mitterrand et ses partisans n'ont pas su profiter), est d'avoir vu une brèche s'ouvrir dans l'Etat profond. L'oligarchie a dépensé mille milliards au bas mot pour colmater cette brèche depuis 2018. Les actionnaires de l'Etat profond, au sens large, ne savent rien faire d'autre que cornaquer l'éléphant. Les Gilets jaunes ne peuvent que compter sur eux-mêmes, comme Lénine et ses partisans.

  • L'euthanasie, une "rupture anthropologique" ?

    On peut poser le principe que toute réforme "sociétale", depuis la fin de la Seconde mondiale, est AVANT TOUT un moyen pour l'Etat profond de faire diversion et de susciter des polémiques médiatiques à l'échelle nationale. La réforme sociétale dissimule l'absence de réforme politique. L'Etat profond se heurte en 2018 au mouvement historique des Gilets jaunes, dix ans après une crise financière mondiale qui a révélé que le "Titanic" était piloté par des incapables, et que la "méritocratie" française est une illusion dangereuse. La méritocratie française fait penser à la marine de guerre française, totalement imbue d'elle-même, alors qu'elle a pour seule fonction d'être une publicité pour la construction navale.

    Quand fut promulguée la loi Simone Veil dépénalisant l'avortement en 1975, la société civile française y était préparée, selon le témoignage ultérieur de S. Veil ; elle s'attendait à une vigoureuse opposition, en particulier des autorités religieuses catholique, protestante, juive... mais ne rencontra aucune opposition, à sa grande surprise.

    Lire la suite

  • La Gérontocratie en marche

    "Le Figaro" (famille S. Dassault) annonce cette semaine que la majorité du corps électoral français a désormais plus de 50 ans...

    En réalité le vieillissement du corps électoral n'est qu'un des facteurs du dispositif gérontocratique qui incite les partis politiques à proposer des programmes de plus en plus sécuritaires. Déjà N. Sarkozy avait été élu par la part du corps électoral la plus âgée, alors qu'une de ses promesses phares était de "remettre les Français au travail".

    On peut se demander si la "droitisation" des programmes politiques en France n'a pas pour cause principale le vieillissement.

    Trois effets se conjuguent pour mettre hors-jeu la jeune génération (20-40 ans) sur le plan électoral. Le premier est donc le vieillissement du corps électoral ; le second est l'abstention nettement plus élevée dans la jeune génération (20-35 ans) ; le troisième est le vote pour Mélenchon ou Le Pen des rares jeunes qui votent, alors même que l'oligarchie barre l'accès au pouvoir de ces partis, qui ont en commun d'être "patriotiques", c'est-à-dire d'exprimer une certaine défiance vis-à-vis de l'Union européenne.

    Lire la suite

  • La Lutte des Classes en 2025

    Schématisons un peu : la vie politique sous la Ve République est organisée suivant le principe de l'alternance gauche-droite ; la crise venue et les difficultés économiques s'accumulant depuis 2008, une partie des Français a fini par s'apercevoir que, d'alternance, il n'y avait pas, en réalité, mais que la "vie politique française" est conçue, en fait, pour laisser le champ libre à une caste technocratique. Ces Français moins bêtes que les autres -ou plus contraints par la nécessité économique et plus ulcérés par leurs conditions de travail et de vie-, ce sont les Gilets jaunes.

    La grève générale réunit les uns et les autres autours des ronds-points et dans des manifestations épisodiques, et le mobile plus terre-à-terre des seconds devient plus politique au contact des premiers, la grève se prolongeant. Le général de Gaulle avait réussi à tuer la contestation républicaine dans l'oeuf (même s'il y a perdu des plumes), Emmanuel Macron n'y est sans doute pas parvenu, en dépit des apparences.

    Lire la suite

  • E. Macron face au Clergé

    L'histoire des rapports de la monarchie française avec le clergé est sans doute un angle historique passionnant. Un moraliste dont le nom m'échappe, dans le genre Houellebecq en moins lourdingue, a fait cette remarque que le JT (journal télévisé) a remplacé la messe au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Les églises sont vides, mais les canapés sont remplis devant l'officiant.

    Un autre moraliste, spécialiste de la pratique religieuse des Français et amateur de statistiques, précise que le "vote catholique" a disparu au cours des années 80 - d'où l'expression de "catholicisme zombie" qu'il a forgée pour rendre compte de ce petit changement auquel la télévision n'est sans doute pas étrangère.

    Si vous ne possédez pas la télévision, cela fait de vous une sorte d'hérétique des temps ultramodernes - ou d'étudiant, car pour un étudiant, regarder la télévision est une activité de "darons" séniles.

    Lire la suite

  • Jésus et le patriarcat juif

    Nous distinguons ici les Juifs "authentiques", c'est-à-dire des disciples de Moïse, du "sionisme" qui est une doctrine laïque, répondant à un problème politique contemporain.

    Le nationalisme juif (sionisme) est assez complexe, puisque la souveraineté économique et militaire d'Israël repose "de facto" sur le soutien des Etats-Unis. D'une manière générale, le nationalisme est, au XXe siècle, un discours superficiel, qui répond au besoin de mobilisation des troupes et de l'opinion publique. Communisme et nationalisme sont en principe contradictoires : mais "de facto" le pouvoir soviétique a usé d'une propagande et d'arguments nationalistes pour mobiliser la troupe et l'opinion publique contre ses ennemis.

    Lire la suite

  • Le piège Mélenchon

    L'oligarchie et son clergé médiatique sont en train de tendre aux Français avec Mélenchon le même piège que celui qu'ils leur ont tendu avec Le Pen de 1986 à 2006. L'élection de N. Sarkozy fut le signal que le piège Le Pen ne fonctionnait plus ; sans le krach de 2008, qui a semé momentanément le doute sur la capacité intellectuelle des banquiers d'affaires à diriger la France, N. Sarkozy aurait sans doute été réélu.

    Le dispositif clérical est d'ailleurs le même : le péché mortel d'antisémitisme, naguère le crime de Le Pen, est désormais celui de Mélenchon et ses partisans. Le diable a changé de visage, mais le clergé est resté le même.

    Les éructations de J.-L. Mélenchon contre le fascisme sont aussi ridicules que les efforts de Le Pen et Bardella pour prouver qu'ils sont de bons Juifs, adeptes de la méthode forte avec les Arabes.

    Les idiots utiles de la France insoumise, au demeurant jeunes et sympathiques, et que je croise souvent dans mon quartier, prêchant la bonne parole altermondialiste à la manière du pape François, sont à peu près les mêmes idiots utiles que les lepénistes de 1986 à 2006, prêchant la consanguinité et la fermeture des frontières. L'altermondialisme et la fermeture des frontières sont deux politiques impraticables. Depuis 2023, Mme G. Meloni a fait entrer 400.000 immigrés sur le sol italien et en a expulsé quelques milliers de façon spectaculaire.

    Le rôle assigné à Mélenchon par le clergé médiatique est celui d'une machine à faire gagner un type comme Emmanuel Macron, capable d'enrober la technocratie dans des mots doux aux oreilles des vieillards de France. Dans le genre loukoum-que-les-vieilles-dames-adorent, E. Macron se pose un peu là ! Il ne semble jamais aussi sincère que lorsqu'il cause euthanasie.

    Le FN, dernier parti prolétarien (au XXe siècle, les ouvriers ont soigneusement été abrutis par la télévision), a été la première victime de la désindustrialisation accélérée depuis l'an 2000 ; cela explique sans doute que ce parti plafonne. Il reste un parti de "petits blancs pauvres et complexés", tout en aspirant aux ors de la monarchie républicaine, réservés en principe aux avocats ou aux toubibs de droite.

    Le mouvement des Gilets jaunes reflète en partie la déception de l'électorat du FN, persuadé que ce parti était dirigé contre le "système". Le FN a déçu ; les syndicats ont déçu ; l'extrême-gauche (des sociaux-démocrates avec des slogans trotskistes) a déçu.

    Le mouvement des Gilets jaunes est le mouvement des Français qui en ont assez d'être cocufiés, non seulement par le monarque gaulliste, mais par tous ses courtisans, formant autour de lui un cordon sanitaire très large. Il va de soi que le roi d'une république oligarchique n'a que des pouvoirs très restreints. La crise économique de 2020 a rendu E. Macron plus utile que ses prédécesseurs, en particulier pour rassurer les vieillards inquiets qui forment une part consistante du corps électoral. N. Sarkozy avait, déjà, recueilli un nombre considérable de suffrages de personnes âgées inquiètes à propos de leurs retraites. La France ne se "droitise pas", elle vieillit. Le FN est le parti des jeunes flics, et le parti de Mélenchon est le parti des jeunes antiflics - dans les deux cas, ils sont manipulés.

    Ceux qui reprochent aux Gilets jaunes leur manque d'efficacité politique n'ont probablement pas idée de l'ampleur de l'Etat profond français. Il faut au moins aux Gilets jaune la ruse d'Ulysse pour vaincre cet Etat profond, que les petits Français sont entraînés à vénérer dès leur plus jeune âge.

    Les Gilets jaunes ont montré une chose, qui dépasse peut-être la révolution MAGA de Donald Trump : la capacité de résistance passive des Français aux projets de l'oligarchie. Ils ont fait reculer cette oligarchie jusqu'à Bruxelles. Le FN et Mélenchon pactisent manifestement en siégeant au parlement européen.

    La révolution MAGA, dans un pays où l'Etat profond est beaucoup moins puissant (il a seulement commencé à se former sous F.D. Roosevelt) n'est, pour l'instant, qu'une révolution virtuelle, sur le papier. On ne peut pas reprocher aux Gilets jaunes de n'avoir pas fait ce que D. Trump n'a pas encore fait dans un pays où le processus électoral n'est pas entièrement truqué. Trump ne fait qu'opposer une oligarchie nouvelle à l'ancienne.

    Le démagogue Le Pen a entraîné dans le piège son électorat prolétarien, désormais en voie de disparition. Mélenchon, croyant les sauver ou les protéger, risque d'entraîner les Français musulmans dans le piège électoral tendu par la racaille oligarchique. La cause palestinienne n'est pas plus une cause française que la cause sioniste. A un candidat juif, comme Zemmour, on est en droit de poser la question : - Français ou sioniste ? Idem pour Mélenchon : - Français ou Palestinien ? Les palinodies de Mélenchon sur la Palestine font penser aux palinodies de Le Pen dans un autre genre : elles font douter de la volonté politique de Mélenchon.

    Les intérêts des Français musulmans ne sont pas en Palestine, mais en France. Ils ont subi, comme une large majorité de Français, les conséquences de l'échec du projet oligarchique d'Union européenne - projet de paix et de stabilité économique que l'oligarchie essaie de transformer en projet de guerre, suivant un réflexe capitaliste conditionné.

  • Léon XIV, un pape protestant ?

    On ne peut comprendre le catholicisme romain et son chef, l'évêque de Rome, sans comprendre qu'ils sont à cheval sur des principes politiques romains et le message évangélique.

    Entre le XVIe et la fin du XVIIIe siècle, Rome a perdu la plupart de ses prérogatives politiques, de son pouvoir politique réel en Europe. L'érosion de l'influence morale de Rome (dont la généralisation du divorce est un signe) est la conséquence de l'érosion de son influence politique. Le rapt du pape Pie VII par l'empereur Napoléon est le symbole de la déchéance politique de Rome.

    Lire la suite

  • Histoire et action politique

    Dire que Shakespeare est "machiavélien" veut dire que Shakespeare raconte l'histoire d'Angleterre et celle du monde pour le besoin de l'action politique.

    Sh. ajoute bien sûr à Machiavel ce que l'on qualifie aujourd'hui de "talent littéraire", dont Machiavel est moins bien pourvu.

    Politique, histoire et littérature, ce sont là trois choses contre lesquelles les Etats-Unis sont imperméabilisés. Comme l'Union soviétique le fut aussi, on peut dire que le monde est privé de ces trois choses depuis 1945, se nourrissant d'ersatz. J'ignore quelle est la situation au pays des bonzes bénins pour qui "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes" ? Comme beaucoup de révolutions (selon Shakespeare) la "révolution culturelle" chinoise revient peut-être au même ?

    Lire la suite