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Mon Journal de guerre - Page 4

  • Chrétien dans la Cité (4)

    La "culture moderne" est la manifestation la plus courante de l'athéisme ; elle découle directement de la "culture chrétienne", ennemie de la foi et qui la combat de l'intérieur à la manière d'un poison lent.

    La "culture moderne" compte beaucoup d'avocats ; pourtant il n'est pas difficile de démontrer que la "culture moderne" est impliquée dans la plupart des grands massacres perpétrés au XXe siècle. La "culture moderne" est effrayante comme l'enfer pour quiconque ose la regarder en face (Jérôme Bosch, Shakespeare...) au lieu de se voiler la face comme font les fous.

    Caractéristique commune à la Foi chrétienne et à la "culture moderne", foyer du satanisme : la prétention à l'universalité.

    On note ici que c'est la LA SEULE RAISON qui explique l'importance prise par la géométrie algébrique (mathématiques dites modernes ou "post-euclidiennes") dans la science occidentale, la moins matérialiste et la plus mystique de toutes les sciences. Cette remarque permet de comprendre que la "culture moderne" s'étend non seulement à l'éthique, la politique, l'art, mais aussi la science.

    A la "culture moderne", cette civilisation-mirage, qui incite le chrétien à se poser la question de l'étendue de l'apostasie ou du pouvoir de l'Antéchrist, une petite minorité d'athées (F. Nietzsche) oppose le retour à la "civilisation véritable" ; le dégoût de l'Occident inspire sans doute à beaucoup de jeunes gens le goût de la vertu. Mais l'illusion de la civilisation antichrétienne n'est pas beaucoup moins grande car il n'y a pas de civilisation stable, pas plus qu'il n'y a de bonheur stable, cela n'a jamais existé.

    Nous, chrétiens, ne devons pas nous étonner que les athées, privés de la Foi véritable, se tournent vers le mirage de la "civilisation" ou de "l'art", comme on trempe une épée dans le feu pour la durcir. Mais en aucun cas nous ne devons contribuer à l'illusion humaine contenue dans la civilisation, au risque de basculer dans l'étang de feu comme tous les actionnaires de ce monde.

  • Marx et le 1er Mai

    Il n'y a pas de fête moins marxiste que le 1er Mai.

    La célébration du Travail est commune à tous les régimes totalitaires, du nazisme le moins dangereux, jusqu'à la démocratie-chrétienne le plus dangereux, en passant par le régime soviétique.

    Pourquoi la démocratie-chrétienne est-elle le plus dangereux des régimes totalitaires ? Je l'ai expliqué ailleurs sur ce blogue, plus en détail : la démocratie-chrétienne recèle le mobile pour comprendre le totalitarisme, qui consiste dans l'antichristianisme. Cet antichristianisme est d'autant plus efficace qu'il s'avance masqué derrière un discours chrétien.

    - Chercher à comprendre le totalitarisme à travers le nazisme, c'est chercher à le comprendre à travers le régime le moins cohérent. Quant aux soviets, ils procèdent à la manière d'un clergé laïc, promettant le paradis sur terre en échange du travail. 

    Il est impossible de discerner la logique totalitaire sans cet élément. Dans sa lutte sincère et désintéressée contre le totalitarisme, un athée tel que Georges Orwell finit par butter sur l'absurdité du totalitarisme, autrement dit à le considérer comme une énigme.

    - L'utopie marxiste est en réalité essentiellement une contre-utopie, une entreprise de démolition des valeurs occidentales modernes bien plus qu'une entreprise de construction d'une société nouvelle.

    La critique marxiste dévalue l'éthique totalitaire hégélienne plus radicalement que la critique réactionnaire.

    Marx dévoile également l'entreprise de divinisation de l'Etat moderne menée par le clergé catholique, préliminaire à la démocratie-chrétienne. Dieu n'est pas mort subitement, il a été progressivement remplacé par l'Etat en Occident.

    On peut parler de la démocratie-chrétienne en termes de pharisaïsme d'Etat.

    C'est un devoir pour les chrétiens fidèles, en tant que défenseurs de la Foi, de dénoncer l'apostasie démocrate-chrétienne.

  • Shakespeare et le Diable

    "Dans Shakespeare, le diable est extrêmement discret : c'est en eux-mêmes que Richard III, Macbeth ou Iago vont chercher leur noirceur." Georges Minois, in : "Le Diable", collection Que-Sais-Je ?

    Dans Shakespeare, la présence du diable est celle de la musique ou de l'odeur (du "Danemark").

    En marge d'un opuscule en cours de rédaction sur "Satan dans l'Eglise", quelques observations :

    - L'absence du diable dans Shakespeare est une des nombreuses preuves que le tragédien anglais est l'auteur le moins médiéval, et par conséquent le plus "antimoderne" qui soit ; les tentatives pour démontrer que Shakespeare est un auteur catholique romain sont vouées à l'échec.

    - L'obsession médiévale du diable, on la retrouve dans la société moderne contemporaine, à travers le phénomène de diabolisation systématique. Non seulement la philosophie dominante aujourd'hui est "néogothique" (Hegel), mais son éthique de la diabolisation l'est. Le cas de Hitler est frappant, mais il n'est pas isolé : toutes les idéologies totalitaires/hégéliennes du XXe siècle impliquent un tel mécanisme.

    - Shakespeare s'inscrit dans la lignée de l'apôtre Paul, qui trace la figure de l'Antéchrist et non celle du "diable", c'est-à-dire d'un "principe du mal" commun à toutes les cultures. L'Antéchrist se manifeste principalement à travers la trahison de l'Esprit-Saint. Or plusieurs personnages, rois ou ecclésiastiques catholiques, jouent ce rôle dans les pièces imaginaires comme dans pièces historiques, non seulement le personnage du Juif Shylock dans "Le Marchand de Venise".

    - A propos de la discrétion du diable, on pense à cette remarque de Baudelaire : "Le plus grande ruse du diable est de faire croire qu'il n'existe pas." On imagine la réaction d'un sataniste déclaré tel que Nietzsche lorsqu'il a lu cette remarque, qui relègue son oeuvre à un vain pamphlet.

    L'Antéchrist est en effet à la fois très puissant et discret, bien qu'aux chrétiens comme à Baudelaire, il est révélé par l'exaltation systématique de la chair, dont le puritanisme n'est pas la moindre expression.

  • Chasteté de l'Apôtre

    A chaque fois qu'un prêtre chrétien est pris en flagrant délit d'impudicité, le clergé des journalistes dont la voix porte plus loin que la voix de n'importe quel autre clergé, saute sur l'occasion pour inculper la chasteté.

    Celle-ci serait cause des abus et mauvais traitements dont certains prêtres se rendent coupables à l'encontre de personnes sans défense.

    On doit comprendre ici que dans une société gouvernée par le désir, dont l'économie est largement tributaire, la chasteté voire la sobriété sont presque présentés comme des péchés par les promoteurs de cette société.

    L'impudicité est donc une menace pour les jeunes enfants qui naissent et grandissent dans cette société, bien au-delà de la menace représentée par certains clercs.

    J'ai déjà conseillé sur ce blogue, pour la confronter à la réaction du clergé romain, de lire la réaction de l'apôtre Paul à propos d'un cas d'impudicité dans une communauté qu'il conseille. Tandis que le clergé romain s'inquiète pour son honneur, l'Apôtre s'inquiète pour la Foi. Il recommande l'exclusion "sine die" des personnes alcooliques, dont l'état trahit le désespoir et l'athéisme.

    Néanmoins les journalistes ignorent que la chasteté n'est pas la sobriété. La chasteté n'est pas une sobriété radicale, car précisément être sobre n'est pas s'abstenir de boire en toutes circonstances. Qui boit modérément est sobre.

    La chasteté n'est pas non plus un sacrifice. Dieu ne demande pas de sacrifice ; son fils Jésus l'a rappelé sans ménagement dans le Temple de Jérusalem. On ne bâtit en faisant de tels sacrifices que des temples de pierre et non le Royaume de Dieu. La chasteté de l'Apôtre est une force surnaturelle que lui confère la Foi, une force qui se superpose à la vertu naturelle, ou peut même s'y substituer.

    La règle de stricte chasteté imposée aux membres du clergé romain jusqu'à nouvel ordre est une règle justifiée par l'organisation interne de l'Eglise romaine. Compte tenu des rapports paradoxaux que le clergé romain entretient avec le monde -un pied dedans, un pied à l'extérieur- cette règle est sans doute difficile à faire observer. Les règlements absurdes constituent une menace pour la société.

  • Dieu et la Science

    Dieu existera dans l'esprit des hommes tant que se présenteront devant la science et les savants de vastes territoires à explorer, comme le cerveau humain, "terra incognita" ou presque ; ou encore comme l'univers, "terra incognita" lui aussi.

    Dieu bouche le trou de l'ignorance humaine, car ce trou est une cause de frayeur.

    Certains esprits légers ont cru pouvoir remplacer Dieu par la Science, mais cela revient au même, il n'y a pas de progrès : se prosterner devant Dieu ou la Science revient au même. Le mot "Science" finit par s'user et le mot "Dieu" revient à la mode. 

    On peut observer un phénomène de superstition scientifique : untel qui ne connaît la science évolutionniste que par ouï-dire la défendra parfois contre les critiques comme si c'était une vérité divine.

    A contrario, comme buts et non comme cache-misère, Dieu et la Science peuvent perturber la société et les femmes, dans la mesure où ils ne contribuent pas positivement au bonheur, vers quoi tendent la société et les femmes.

    En posant l'équation de Dieu et de la Science (connaissance ultime), Jésus-Christ assigne à l'humanité un terme, une conclusion, tandis que dans la religion païenne, l'humanité se prolonge dans un "au-delà" onirique, situé après la mort, "géolocalisé" parfois afin de lui donner plus de consistance.

    Après l'annonce du Jugement dernier, la civilisation n'a plus cours, suivant l'illustration de Jérôme Bosch.

  • Pour quoi sonne le glas ?

    On a fait sonner le glas dans tout Paris avant-hier à cause de l'accident de la cathédrale de Notre-Dame, dans lequel cette vieille dame froide a perdu sa couverture et son chapeau pointu.

    Cela m'a rappelé que j'ai quitté l'Eglise romaine comme on quitte une nef incendiée - pour sauver sa peau. Je n'ai pas rejoint pour l'instant une autre Eglise, même si j'ai été tenté par l'une ou l'autre où Jésus-Christ prévaut sur la "tradition" et les effets de manche. Peut-être suis-je devenu claustrophobe ?

    Dans la religion des vieilles pierres, qui a des fans dans le monde entier, remarquez comme on s'épanche facilement. La confession n'a pas disparu, elle éclipse tous les autres sacrements.

    Un curé a bien fait cette remarque que l'Eglise est faite de "pierres vivantes", histoire de dire que tout ne se ramène pas, dans le message de Jésus, à l'argent. Mais sa remarque s'est quelque peu perdue dans la cacophonie.

    Non seulement Notre-Dame de Paris, de Reims, d'Amiens et de Laon : c'est le moyen-âge tout entier que Shakespeare a fait cramer ; le moyen-âge ou l'espoir des simples d'esprits.

    Et les ruines encore visibles, toutes ces vieilles pierres entretenues avec un amour humain proche de la folie, ce n'est rien qu'un décors de cinoche.

  • Education chrétienne

    Pas plus qu'il n'y a de politique chrétienne à proprement parler, il n'y a d'éducation chrétienne à proprement parler, c'est-à-dire de programme éducatif qui puisse s'appuyer sur la parole de Dieu.

    Prenons un exemple: les jeunes gens vivant aujourd'hui dans une grande ville occidentale sont particulièrement exposés au vice, compte tenu de l'extraordinaire richesse actuelle, parfois mal acquise, de l'Occident.

    Vivre dans un pays au train de vie plus modeste expose moins au vice. Par "vice" j'entends ici surtout de "divertissement", caractéristique des moeurs occidentales contemporaines.

    Il n'est bien sûr aucun besoin d'être chrétien pour remarquer ce péril et en tirer les conséquences dans le domaine éducatif. Depuis des millénaires, les conséquences funestes de l'excès de richesse ont été soulignées par maints philosophes ou moralistes. - Malheur à une civilisation qui repose sur l'argent ! a dit un moraliste à la fin du XIXe siècle, et celui-ci n'était pas chrétien mais seulement un bon observateur de l'âme humaine.

    Prétendre qu'il y a une "éducation chrétienne" implique de définir la "morale chrétienne" ; si elle ne repose pas sur la nature, comme l'éthique des païens, sur quoi repose-t-elle donc ? Sur la Loi juive ? Celle-ci procure la connaissance du péché, dit l'Apôtre, mais ne mène pas au Salut. On doit comprendre ici que le Salut, priorité chrétienne absolue, ne consiste pas dans l'exercice de la vertu, en quoi de nombreuses religions païennes peuvent être bonnes.

    - Aimez-vous les uns les uns autres, commandement de Jésus à ses disciples qui résume tout, n'est pas un précepte éducatif. On n'enseigne pas à aimer comme on enseigne à être sobre ou à respecter ses voisins. On peut être un homme ou même une femme vertueuse, respectueuse de soi et d'autrui, tout en ignorant l'amour de Dieu.

    Comme l'interdiction de fonder le royaume de Dieu sur la terre interdit de mélanger les questions politiques et la parole de Dieu sous peine d'être damné, le salut accordé par le Christ à un criminel condamné à mort est dissuasif de prôner une quelconque "morale chrétienne", de même que la plupart des paraboles de Jésus.

    Gare, donc, à l'espèce des pédagogues ou des psychologues chrétiens : ils ne savent pas ce qu'ils disent.

  • Satan dans l'Eglise

    De tous les populismes, celui qui consiste à promettre de l'argent au peuple en échange de son suffrage est à la fois la plus typiquement démocrate-chrétien et le plus satanique.

  • Chrétien et/ou Gilet jaune

    Je répète depuis plusieurs années sur ce blogue ces deux choses :

    - La première est que l'idéologie démocrate-chrétienne et le capitalisme sont étroitement liés, à savoir un machiavélisme politique d'une ampleur sans précédent dans l'Histoire et une "économie" dont K. Marx a élucidé l'impulsion mystique.

    Les soi-disant "économistes" qui tentent de rendre compte de façon rationnelle du capitalisme ne parviennent pas à en rendre compte. Ce qui permet d'ailleurs de tirer un constat d'échec global de toutes les "sciences humaines" modernes, non pas faites pour éveiller la conscience mais pour l'endormir.

    - La seconde est que K. Marx a décrit il y a près d'un siècle et demi la mondialisation et ses conséquences catastrophiques ; tandis que la culture libérale impose de les ignorer. L'ignorance est une condition du capitalisme comme elle est une condition de la dictature.

    En ce qui concerne le mouvement des Gilets jaunes, de soulèvement contre les conditions de la vie moderne dans un pays relativement riche (endetté auprès de nations où règne un esclavage plus dur), il présente un avantage et un risque.

    Ce soulèvement a le mérite de mettre à jour le machiavélisme extraordinaire des élites dirigeantes, tout l'arsenal rhétorique qu'il requiert, où les journalistes et l'enseignement scolaire ont une part prépondérante dans une France en principe sécularisée. Une part de ceux qui ne distinguaient pas dans la démocratie libérale une dictature molle a sans doute été déniaisée.

    Le risque du mouvement des Gilets jaunes est d'inciter à une nouvelle rêverie politique. A cet égard, il faut dire que les chrétiens sont parfaitement dissuadés d'espérer dans la politique autre chose que ce que la nature nous permet d'attendre. Les oeuvres ne mènent pas au Salut chrétien promis par le Christ explique l'Apôtre, mettant ainsi un terme définitif à la démocratie-chrétienne, imputable à des chrétiens félons ou orgueilleux.

    Ce n'est pas l'enrichissement que font miroiter les édiles démocrates-chrétiens qui est désirable, mais au contraire la pauvreté qui est une porte ouverte sur les choses de l'Esprit.

  • Père Noël et Nicolaïtes

    La secte et la doctrine sataniques des "Nicolaïtes" sont condamnées dans l'évangile de Jean, dans le passage de l'apocalypse où sont admonestées tour à tour sept Eglises se réclamant de Jésus-Christ afin qu'elles s'amendent.

    Ce passage comme d'autres passages des Evangiles indique la persistance du mensonge revêtu des habits de la vérité chrétienne jusqu'au Jugement dernier.

    La secte des "Nicolaïtes" demeure assez mystérieuse comme d'autres passages de l'apocalypse touchant à l'expression de la puissance de Satan, dont on sait qu'il gouverne le monde à travers les personnes vaniteuses.

    Le prénom "Nicolas" n'a peut-être aucun rapport avec la secte des Nicolaïtes, caractérisée par l'impudicité et la propagation de la doctrine du faux prophète Balaam parmi les chrétiens.

    Il reste que le personnage de Saint-Nicolas, laïcisé en Père Noël, se superpose aujourd'hui à la figure de Jésus représenté comme un enfançon dans une crèche. Noël devient ainsi une fête "oecuménique", à la fois chrétienne, païenne (car elle coïncide avec le solstice d'hiver), et parfaitement mondaine compte tenu de sa connotation mercantile.

    Le meilleur moyen de reconnaître une doctrine satanique déguisée en doctrine chrétienne, c'est-à-dire une doctrine qui indique l'amour là où il n'est pas, est de reconnaître le principe païen sous le déguisement.

    La doctrine démocrate-chrétienne simplifie grandement le travail car les apôtres de la démocratie-chrétienne nient tout bonnement l'existence de Satan, pour ne désigner qu'un "principe du mal" (= tout ce qui nuit aux élites démocrates-chrétiennes). On est ici en présence d'une "tradition" qui a complètement rompu les amarres avec la parole de Dieu qu'elle prétend véhiculer.

    On peut définir le paganisme de façon sommaire comme une "culture de vie". Il n'y a pas de "culture chrétienne", il y a une exigence de pauvreté. Quant à la vie, elle n'est pas sacrée en soi pour les chrétiens comme elle l'est pour les païens qui la voient renaître au printemps. Les chrétiens visent la "vie éternelle" et sont prêts pour l'atteindre à ne pas vivre comme le reste des hommes, qui s'accommodent de la condition humaine marquée par le péché.

  • Dans la Matrice

    Quelques moralistes athées décrivent bien le totalitarisme ; expliquant, par exemple, qu'il procède de la ruse plutôt que de la violence, contrairement à la tyrannie antique.

    G. Orwell caricature ainsi la tendance du discours totalitaire à vider complètement les mots de leur sens : "La guerre c'est la paix, l'esclavage c'est la liberté, l'ignorance c'est la force." On peut ajouter à la liste : "La censure, c'est la liberté d'expression."

    La ruse est une "douce violence" : en sont particulièrement victimes et la répandent autour d'eux les agents du capitalisme dont l'existence ressemble à un long étouffement entrecoupé d'orgasmes, traversée de rares éclairs de conscience.

    Le procédé totalitaire a donc assez bien été décrit et analysé ; mais le propos des moralistes athées est descriptif et se heurte comme à une énigme à la motivation profonde de cette nouvelle manière de tyrannie plus pénétrante.

    Seuls les chrétiens comprennent ce qui se trame vraiment, et c'est probablement Shakespeare qui l'a le mieux exposé. En effet la culture totalitaire opère le renversement le plus radical que l'on puisse concevoir du commandement évangélique d'obéir à l'Amour.

    J'énumère sur ce blog plusieurs exemples, mais il n'est que d'examiner la culture au sujet de l'amour, justement, pour le constater.

    Tandis que la culture antique ignore l'amour ou presque -on pourrait dire qu'elle ne le connaît que sous la forme du lien le moins social qui soit, c'est-à-dire l'amitié-, a contrario il n'y a presque rien dans la culture totalitaire qui ne soit justifié par le désir, déguisé en amour.

    Cet amour-là, parfaitement contrefait - l'amour de Juliette pour Roméo, et de Roméo pour Juliette, l'amour d'Ophélie pour Hamlet, l'amour de Laërte pour sa soeur, l'amour d'Othello, etc., Shakespeare n'en a pas souligné la contrefaçon par hasard, mais parce qu'il permet de déceler l'antichristianisme.

    Un autre indice qui ne trompe pas, c'est le rôle subversif de premier plan joué par de soi-disant chrétiens dans la culture totalitaire. Quiconque affrontera la démocratie-chrétienne se rendra vite compte que cela revient à affronter Satan en personne - dont les démocrates-chrétiens affirment (on les reconnaît notamment à ce signe) qu'il n'existe pas.

    En effet les évangiles et l'Apôtre -Shakespeare dans ses pas- ont prévenu les chrétiens que l'Antéchrist vient de l'intérieur de l'Eglise.

     

  • Satan et la Vérité

    J'ai déjà croisé plusieurs fois, dans les livres et dans la vie, des esprits cyniques affectant de mépriser la vérité, ou même la méprisant sincèrement.

    - La raison est bien suffisante, disent-ils, pour ne pas tomber hors du chemin qui mène d'un point A à un point B et errer à la manière des femmes (qui se connaissent rarement elles-mêmes).

    Comment leur donner tort ? La vérité n'est pas une boussole, ce n'est pas un GPS. L'homme est capable de forger des tas d'instruments utiles ou agréables, dont la plupart se contentent. Mais l'homme est incapable de forger la Vérité.

    Cependant la Vérité est la seule chose qui protège le chrétien contre Satan. Celui-là n'a pas d'autre ressource pour ne pas appartenir à Satan que se forger en hâte (la vie est courte) une armure faite de lambeaux de Vérité.

    Non pas que la Vérité soit en lambeaux, mais l'esprit humain est si faible qu'il ne peut saisir les choses que par lambeaux.

    Le chrétien ne peut refuser le combat, bien que la victoire contre Satan soit théoriquement impossible.

    Les esprits cyniques ont horreur de se justifier : ils sont leurs propres juges.

  • Chrétien dans la cité (3)

    Souvent citée en référence à propos des questions de politique, l'épître de Paul aux Romains l'est souvent mal à propos.

    Le chrétien ne trouvera aucun encouragement chez l'Apôtre à se mêler des "questions de société", pour la simple et bonne raison que ces questions peuvent être dites "mondaines".

    Le chrétien ne peut se comporter en actionnaire du monde. De surcroît, il n'est pas évident que les débats et l'agitation autour des questions de société aient une quelconque fonction pratique. Leur fonction première et essentielle n'est-elle pas de divertir la foule, et de la scinder en plusieurs groupes ? (car un peuple uni est pratiquement ingouvernable par une petite minorité).

    Croit-on vraiment que le choix par la société du divorce fut un véritable choix ? N'est-ce pas plutôt l'industrialisation qui a fait perdre au mariage la valeur qu'il a dans le monde paysan ?

    A propos de la Procréation médicalement assistée (PMA) et du débat autour de celle-ci -qui donne du grain à moudre aux journalistes-, on peut observer qu'elle se présente avant tout comme un progrès technologique. A cet égard un tel procédé représente un symbole pour une culture qui s'appuie essentiellement sur le progrès technique et juridique, et pour cette raison évite systématiquement de faire un bilan sérieux de ce dit "progrès".

    Et ce n'est pas comme si la technologie faisait soudain irruption dans les moeurs des Occidentaux, où elle a pénétré depuis longtemps déjà.

    J'ai ouï-dire de certains démocrates-chrétiens qui forment des groupes de pression opposés à la PMA ; comme ils sont moins nombreux à s'opposer à la vente d'armes ultra-modernes et ultra-destructrices à des dictateurs, on peut les suspecter d'hypocrisie.

    S'opposer au progrès technologique tout en faisant usage de celui-ci est comme vouloir le feu sans la brûlure.

    Le chrétien s'abstiendra de céder aux sirènes du progrès technique autant qu'il est possible en comprenant que, de façon générale, il donne une impulsion supplémentaire à la vanité naturelle de l'homme - c'est particulièrement net en ce qui concerne la démocratie, qui a pour effet de rendre immodeste l'homme du peuple, ouvrant ainsi droit à un régime où la flatterie devient l'essentiel du discours politique.

  • Vers la cime

    L'homme est éloigné de la Vérité comme le troupeau de la cime de la montagne.

    Lorsque l'homme ordinaire parle de "vérité", il ne fait le plus souvent que parler de son désir que la cime de la montagne descende jusqu'à lui.

    Les intellectuels ou les philosophes demeurent souvent éloignés de la Vérité car ils n'ont ni jambes ni bras pour gravir la montagne.

    Les riches ont l'impression de voler au-dessus de la terre, mais les pauvres voient les chaînes de la nécessité qui enchaînent le riche à la terre et le condamnent à mort.

  • Un cas de pharisaïsme

    Une gazette démocrate-chrétienne, particulièrement néfaste car elle vise les jeunes gens, consacrait récemment sa "Une" à la "mondanité" et les moyens de la combattre.

    Or la démocratie-chrétienne est constituée de différents "courants chrétiens" que le prétexte mondain rassemble, non la foi.

    Pour montrer que la démocratie-chrétienne et ses propagandistes représentent l'apostasie, il suffit de montrer que la démocratie-chrétienne est une religion mondaine.

    Bien entendu aucun chrétien, même insincère, n'approuvera la "mondanité" ; le "monde" est en effet décrit par le Messie et les apôtres comme étant sous l'emprise de Satan jusqu'à la fin des temps. Plusieurs philosophes avisés ont fait observer que jamais le monde n'a été plus dévalué qu'il n'est par les Evangiles.

    Mais le terme de "société" en usage dans les discours, gazettes et traités contemporains, est exactement synonyme du "monde" et a remplacé ce vocable dans le langage courant.

    Le but du "socialisme", étant donné son échec pratique, est probablement surtout de redorer l'image du monde.

    Par conséquent une "doctrine sociale" est une "doctrine mondaine", et comme la démocratie-chrétienne consiste à substituer telle ou telle doctrine sociale à la foi véritable, la démocratie-chrétienne a une vocation essentiellement mondaine. 

  • Chrétien dans la Cité (2)

    A propos de l'exhortation d'un prélat catholique français : - C'est un devoir chrétien de voter.

    Celle-ci a été prononcée il y a quelques années, mais il est à craindre que ce prélat ne la renierait pas aujourd'hui.

    Il s'agit là d'un péché contre l'Esprit, autrement qualifié de "fornication" dans la théologie chrétienne, car c'est le péché le plus grave que l'on puisse commettre - sa gravité excède celle de l'impudicité.

    L'Apôtre prône dans son épître aux Romains la soumission aux autorités civiles. Il faut comprendre que Paul prône la soumission dans le domaine des affaires civiles, non dans le domaine spirituel (cela peut sembler une évidence, mais dans les temps modernes la politique a pris une coloration mystico-religieuse dans de nombreux pays).

    Le vote n'est pas une obligation légale en France; bien que les pouvoirs publics incitent fortement les citoyens à voter, aucune sanction n'est prévue en cas d'abstention. Le chrétien n'a aucune raison d'aller au-delà de ce que la loi civile exige - ce prélat est donc un menteur ; or c'est le devoir du chrétien de combattre le mensonge.

    - Si l'on se place dans un contexte où l'abstention est sanctionnée, comme c'est le cas au royaume voisin de Belgique, dans ce cas le chrétien assujetti au roi des Belges doit voter, ou tout du moins s'acquitter de l'amende prévue en cas de défaut, comme les autres sujets. Mais ce n'est pas là son devoir "en tant que chrétien", mais en tant que sujet du roi des Belges.

    En tant que chrétiens nous devons conserver à l'esprit que, selon l'Apôtre, "les oeuvres ne sauvent pas", mais seulement la foi en Jésus-Christ ; l'action politique ne contribue pas au salut, car il s'agit d'une oeuvre de chair. En se mêlant trop de questions sociales ou politiques, le chrétien risque d'oublier l'avertissement du Messie selon lequel son royaume n'est pas de ce monde - c'est là le plan de Satan : faire prêcher un faux christianisme.

  • Chrétien dans la Cité (1)

    Le thème du "chrétien dans la cité" ou du chrétien en politique est la bouteille à l'encre. Il a donné lieu à des débats infinis au cours des siècles et à des conclusions radicalement différentes.

    Je ne vais pas essayer d'élucider cette question en quelques lignes mais je me contenterai de quelques remarques et observations.

    Les chrétiens se sont trouvés et se trouvent confrontés au cours des siècles à des régimes politiques et des gouvernements très différents, tantôt encourageant certaines formes de culte chrétien, tantôt en dissuadant par la force, ou encore les tolérant.

    "Que toute âme soit soumise aux puissances supérieures ; car il n'y a point de puissance qui n'émane de Dieu, et toutes lui sont soumises." (Rom. 13)

    Quand l'apôtre Paul, lui-même juif et citoyen romain, ordonne à ses disciples de respecter les pouvoirs publics romains, il contredit une idéologie ou une mentalité répandue en son temps parmi les juifs, les portant à croire que le messie allait libérer Israël du joug romain.

    Paul ne fait que confirmer l'avertissement de Jésus-Christ : "Mon Royaume n'est pas de ce monde."

    La manière dont Dieu veut établir son Royaume de Justice n'est pas celle dont rêvent les hommes. Ce n'est pas un procédé éthique ou politique. Il n'y a pas non plus de doctrine sociale ou politique "chrétienne" possible selon l'Apôtre, pour la même raison qu'elle revient à se substituer à la volonté de Dieu qui a été révélée aux Gentils par Jésus-Christ.

    "La sagesse de ce monde est folie devant Dieu." (1 Cor. 3:19)

  • Impudicités dans l'Eglise

    "Ce que vous ferez aux plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous le ferez." (Mat. 25:40)

    Lorsque des prêtres chrétiens abusent sexuellement de jeunes enfants, ces paroles de Jésus soulignent le caractère satanique de leur impudicité. On comprend ici en effet que le Christ lui-même est visé à travers les viols et abus de confiance perpétrés par des prêtres se réclamant hypocritement de Jésus-Christ.

    Il faut espérer que le Christ vienne en aide à ces enfants à qui la communauté des chrétiens doit sembler un piège démoniaque, d'autant plus quand il est avéré que les impudiques ont reçu l'aide de complices à l'intérieur de leur communauté, dont le laxisme est une des formes.

    Disons quelques mots de ce laxisme, avant de citer l'Apôtre :

    - Le laxisme ne peut se justifier par la crainte de nuire à l'image de l'Eglise en dénonçant les impudiques ; l'argument du linge sale qui se lave en famille n'a de valeur que dans les partis crapuleux ou les associations de malfrats. L'image de la communauté des chrétiens, composée d'hommes, n'est pas sacrée. L'idolâtrie est aussi grave que l'impudicité, et la Bible illustre que ces péchés vont ensemble.

    - De même l'invocation du "secret de la confession" par certains a toute l'apparence d'une hypocrisie, puisque ce sont souvent exactement les mêmes qui prêchent la soumission aux autorités civiles ; comment peut-on se soumettre aux autorités civiles et les empêcher en même temps d'intervenir ?

    - Le péché des ministres a un retentissement plus grand ; on s'étonne de voir des prêtres chrétiens céder à l'impudicité. Mais il faut comprendre que dans ces péchés Satan triomphe particulièrement, et que la guerre qu'il mène aux chrétiens est sans trêve. Minimiser la puissance de Satan est une erreur qui ne doit pas être commise car c'est une brèche dans laquelle il ne demande qu'à s'engouffrer. 

    - Dernière remarque : certains prêtres proposent parfois de recourir à la psychanalyse pour prévenir l'impudicité au sein de l'Eglise. C'est une proposition stupéfiante dans la mesure où le caractère rationnel de la psychanalyse n'est même pas établi. Cette corporation de médecins de l'âme a elle-même souvent été en proie à des scandales sexuels. La psychanalyse ne devrait pas avoir auprès des chrétiens plus de crédit que le spiritisme, avec laquelle elle est apparentée. En soi la qualité de "psychanalyste chrétien" devrait inciter à la plus grande méfiance.

    Dans la citation qui suit de l'apôtre Paul, confronté dans son Eglise à l'impudicité, j'ai souligné les passages qui tranchent avec les réactions contemporaines de certains chrétiens (Cor. 5:1-13) :

    "On n'entend parler que d'une impudicité commise parmi vous, et d'une impudicité telle qu'il ne s'en rencontre pas de semblable même chez les païens ; c'est au point que quelqu'un a la femme de son père. Et vous êtes enflés d'orgueil ! Et vous n'avez pas été plutôt dans le deuil, afin que celui qui a commis un tel acte fut retranché du milieu de vous !

    Pour moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, celui qui a commis un tel attentat : au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, vous tous réunis et moi en esprit au milieu de vous, avec la puissance de Notre-Seigneur Jésus, qu'un tel homme soit livré à Satan pour la mort de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus-Christ. Vous avez tort de vous tant glorifier ! Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, comme aussi vous êtes des azymes ; car notre Pâque, le Christ, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain ni avec un levain de malice et de perversité, mais avec les azymes de la pureté et de la vérité.

    Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir de relations avec les impudiques : non pas absolument avec les impudiques dans la société, ou avec les hommes cupides et rapaces, ou avec les idolâtres ; autrement il vous faudrait sortir de la société. J'ai simplement voulu vous dire de n'avoir point de relations avec un homme qui, portant le nom de frère, est impudique ou cupide, ou idolâtre, ou médisant, ou ivrogne, ou rapace, de ne pas même manger avec un tel homme. Car est-ce à moi de juger ceux du dehors ? N'est-ce pas ceux du dedans qu'il vous appartient de juger ? Ceux du dehors, c'est Dieu qui les juge. Retranchez le méchant du milieu de vous."

  • L'Esprit de Jézabel

    Cette note sur l'esprit de la femme Jézabel prolonge ma note précédente sur la "Cité du Chaos" ou Babylone, qui préfigure le règne de l'Antéchrist avant le Jugement dernier.

    Mais voyons d'abord ce qui relie la prophétie de Daniel à celle de l'apôtre Jean...

    A Babylone au début du règne de Nabuchodonosor, Daniel est appelé afin de traduire un songe qui trouble le roi de Babylone et dans lequel une statue "immense", "d'une splendeur extraordinaire" et "d'un aspect terrible" se dresse devant Nabuchodonosor. Avec l'aide de Dieu, Daniel élucide le songe de la statue, composée de métaux et de matériaux différents en partant de la tête jusqu'aux pieds. Il l'élucide comme une succession de cinq royaumes ou empires défiant le Ciel, qui s'écrouleront les uns après les autres pour laisser place au Royaume indestructible du Dieu de Daniel.

    La tête d'or représente Babylone, les jambes de fer représentent l'Empire romain ; entre les deux, la poitrine et les bras d'argent représentent l'empire grec d'Alexandre et le ventre et les cuisses d'airain l'empire médo-persique.

    Mais c'est l'ultime Empire qui concerne les Gentils, puisqu'il s'agit de l'Empire de la fin des Temps, qui coïncide avec l'avènement de l'Antéchrist. Les pieds de la statue représentant cet empire ont des orteils "en partie d'argile de potier et en partie de fer". Et Daniel d'interpréter ce mauvais alliage : "Mais comme les orteils des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie fort, et il sera en partie fragile." (Dan. II:42) "Ils seront mêlés de semence d'homme.", ajoute Daniel. Remarquons que le fer, qui représente l'Empire romain, persiste au-delà de la ruine de l'Empire (quel royaume, quel empire, quelle nation ne s'est pas réclamée de l'Empire romain au cours des derniers millénaires ?)

    C'est ici que la prophétie de l'apôtre Jean prend le relais.

    Au premier chapitre de l'Apocalypse, l'apôtre est commis par la force du Saint-Esprit d'écrire une lettre aux jézabel,babylone,vénus,ishtar,jézabel,naboth,achab,baal,église,jean,apocalypse,pergame,éphèse,smyrne,philadelphie,laodicée,thyatire,sardes,daniel,nabuchodonosorSept Eglises d'Asie -Ephèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée.

    Ces lettres, dont l'auteur est Jésus-Christ, reconnaissable à sept définitions différentes (par exemple : "Le Premier et le Dernier, Celui qui était mort et qui a repris vie" pour Smyrne) comportent toutes des félicitations ou récompenses pour les fidèles et des reproches ou admonestations pour les infidèles.

    La sentence unique qui conclut ces lettres : "Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises !", confère à ces encouragements et admonestations adressées en particulier à ces sept Eglises une portée plus grande.

    Certains exégètes chrétiens arguent que ces Sept Eglises, situées en Asie mineure (actuelle Turquie) non loin de Patmos, sont des Eglises "juives messianiques" (comme Jean Le Baptiste), et non des Eglises chrétiennes au sens strict (relevant du ministère de Paul, témoin du Christ auprès des Gentils). Je rejoins cette position qui s'appuie notamment sur le fait que Jésus-Christ se présente de façon à être reconnu par des juifs familiers des prophéties juives messianiques (par exemple : "Voici ce que dit Celui qui tient les sept étoiles dans la main droite, Celui qui marche au milieu de sept chandeliers d'or." -Ephèse).

    Quoi qu'il en soit, les Gentils que nous sommes peuvent tirer profit des lettres adressées aux Sept Eglises en attendant la parousie ou le second avènement de Jésus-Christ (qui sera précédé de l'avènement de l'Antéchrist). Ces lettres sont pleines d'enseignements sur les dérives des Eglises et sur la ruse de Satan, Maître du monde (et qui entend bien le rester indéfiniment).

    L'esprit de la femme Jézabel a gagné l'Eglise de Thyatire. Avant de mieux définir quel est cet "esprit", rappelons brièvement qui est cette mauvaise reine. Elle apparaît dans le "Livre des Rois" aux temps où Israël n'est plus gouverné par des rois juifs mais païens. De par la volonté de Jézabel, qui s'impose sur celle de son époux le roi Achab et dirige un clergé nombreux, les cultes de Baal (dieu de l'orage et de la fertilité) et Astarté (= Ishtar/Vénus/Lucifer) sont devenus la religion officielle d'Israël -le prophète Elie mettra fin à ce culte satanique.

    La volonté inflexible de Jézabel est décrite à travers l'épisode de la vigne de Naboth (Rois, 21) qui avait reçu une vigne en héritage et résista à la demande du roi Achab de la lui céder. Pour obtenir la vigne de Naboth, Jézabel le fit lapider.

    La lettre à l'Eglise de Thyatire (Ap. 2:18) fait mention du rôle de prophétesse de Jézabel et de l'impudicité qu'elle répand au sein de cette Eglise.

    En résumé, l'esprit de la mauvaise reine Jézabel est un esprit religieux qui tend par la ruse à se substituer à la foi authentique dans Jésus-Christ. La ruse est primordiale dans ce satanisme. Les femmes n'ont certes pas le monopole de la vanité, mais c'est un défaut qui est spécifiquement relié au sexe féminin depuis l'Antiquité. Les femmes qui suivent Jésus sont singulièrement dépourvues de ce défaut.

    La vanité entraîne une soif de puissance, sans doute très commune chez l'homme en général, mais particulièrement développée chez la femme. Le satanisme de Jézabel est très proche de celui représenté par Babylone.

    On peut en outre rapprocher Jézabel de la femme assise sur une bête écarlate de la prophétie (chap. 17), femme richement parée, tenant à la main une coupe d'or, remplie d'abominations et des souillures de sa prostitution. Sur son front est écrit un nom mystérieux qui signifie : "Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre."

    L'apôtre Jean précise qu'il fut saisi en voyant cette femme d'un "grand étonnement", ce qui laisse supposer que cette femme siège là où les fidèles du vrai Dieu ne s'attendraient pas que siège une prostituée semant le mensonge et l'impudicité.

    Ceux qui tiendront ferme contre Satan et sa doctrine ne seront pas éprouvés davantage par le Messie annoncé par les prophètes juifs et qui sauve gratuitement les gentils, étendant le règne de Dieu à toute la terre.

  • La Cité du Chaos

    Avant de mentionner quelques éléments "babyloniens" saillants de la culture contemporaine, rappelons les sources bibliques de la Tour de Babel et de Babylone, surnommée "Cité du chaos" ou "Cité de la Confusion" par le prophète Isaïe.

    L'épisode de la Tour de Babel apparaît dans le livre de la Genèse (chap. XI), attribué à Moïse. Les ruines de la Tour de Babel, c'est-à-dire le ziggourat de Babylone, sise au Sud de l'actuelle Bagdad, ont été redécouvertes en 1913, mais la Tour de Babel est d'abord une allégorie.

    La Tour de Babel représente en effet l'orgueil humain, plus exactement la prétention de l'homme à faire son salut sans l'aide de Dieu puisque la tour monte au ciel.

    Il s'agit-là d'une riche métaphore, car l'architecture est en tous temps et en tous lieux représentative de la volonté humaine, qui atteint parfois des sommets de vanité -que l'on songe par exemple aux châteaux construits par Louis II de Bavière, ou encore à la cathédrale de Beauvais, dont la nef fut conçue pour dépasser toutes les autres, et qui ne tarda pas à s'effondrer; les nombreux gratte-ciel de New York pourraient valoir à cette cité le surnom de "nouvelle Babylone"... si la plupart des mégapoles ne songeaient à se doter à leur tour de vertigineux "buildings".

    Tous les édifices somptuaires ou vaniteux, non seulement le ziggourat de Babylone, sont des édifices que l'on peut dire "religieux", car ils tendent vers l'infini - signe d'une forme d'espoir mystique. Ce n'est donc pas la science qui est condamnée à travers le symbole de la destruction de Babylone, mais bien une forme de religion, d'espoir insensé et voué à l'échec, car fondé sur la seule volonté humaine.

    L'Apocalypse d'Isaïe évoque la destruction de Babylone à la fin des Temps (Is. 24) : "Elle est renversée, la ville de confusion ; toute maison est fermée, on ne peut y entrer. On pousse des clameurs dans les rues, faute de vin ; toute allégresse a disparu, la joie est bannie de la terre. Il ne reste de la ville que décombres, et les portes brisées sont en ruines."

    Et la vision prophétique de l'apôtre Jean relaye la prophétie d'Isaïe. Aux yeux des chrétiens, Babylone est encore le symbole de l'orgueil humain qui scinde l'homme de Dieu.

    On peut remarquer l'analogie entre le mythe de Babylone et celui de Prométhée, considéré à juste titre comme le symbole de l'émancipation funeste du dieu suprême ; comme dans le récit de la Tour de Babel, la technique rend l'homme ivre d'orgueil. Il s'agit-là d'une ivresse que l'homme a éprouvée au cours des derniers siècles, compte tenu des ravages extraordinaires causés par le progrès technique au cours des XIXe et XXe siècle, au nombre desquels il faut compter la "shoah".

    Les grands massacres du XXe siècle nous renseignent sur la nature du châtiment divin prédit par les prophètes.

    Derrière l'apparente émancipation de la Nature et le "progrès scientifique" se cache en réalité un culte rendu à la Nature.

    - A bien des égards le monde et la culture contemporains évoquent la Babylone des prophètes et son effort insensé pour affranchir l'humanité de ses chaînes.

    En premier lieu il faut mentionner l'architecture. Dans le monde contemporain, l'architecture est partout. Non seulement en raison de l'urbanisation sans cesse croissante, mais aussi de la planification technocratique qui s'est imposée comme le mode de gouvernement le plus sophistiqué ; il y a même des normes juridiques "somptuaires", dénuées d'utilité pratique et qui n'ont -à l'instar de certains édifices religieux- qu'une fonction ornementale.

    L'importance de l'enseignement de la géométrie algébrique dans le cursus scolaire des nations privilégiées signale encore l'importance de l'architecture.

    Certains technocrates font valoir comme une qualité la "complexité du monde moderne" : il s'agit là d'un point de vue architectural et urbain - quasiment d'une illusion d'optique.

    - On peut encore citer la partie du mythe qui a trait au langage. Le langage fait l'objet d'un véritable culte aujourd'hui. La position avantageuse qu'occupent les intellectuels dans l'organigramme social a trait à leur aptitude à manier les mots.

    La dimension mystique du langage (qui du point de vue scientifique n'est qu'un simple outil) est une incitation à promouvoir un langage unique afin de pouvoir décréter l'universalité du langage. Cet effort a pour l'instant échoué -à l'exception notable du langage algébrique qui est de plus en plus fréquemment promu comme un "langage universel".

    La culture babylonienne présente un aspect de monothéisme ou de religion unique, centrée sur l'homme (l'architecture et la géométrie algébrique sont l'expression de la volonté humaine), que l'on retrouve aussi bien dans le mythe que dans la culture occidentale contemporaine dominante, qui tend par la force de son organisation technocratique à s'imposer au monde entier.

    On remarque qu'après la Pentecôte, quand les premiers apôtres de Jésus ont reçu l'appui de l'Esprit, ils se montrent capables de s'exprimer dans chacune des différentes langues parlées par leurs auditeurs. La différence entre les langues et la division entre les nations n'est pas abolies, cependant l'Esprit accomplit l'unité là où la volonté humaine orgueilleuse échoue.